En cette qualité, il demande à la Constituante, au nom de la députation de Paris qu'il représentait, la transformation de l'église Sainte-Geneviève en « Panthéon patriotique ». Il propose que le bâtiment qui vient d'être achevé et devait être consacré comme église à Sainte Geneviève devienne une nécropole dédiée aux personnalités exceptionnelles qui contribueront à la grandeur de la France, « que le temple de la religion devienne le temple de la patrie, que la tombe d'un grand homme devienne l'autel de la liberté. » Le bâtiment est nommé « Panthéon français » et est modifié en ce sens. Au fronton, est placée l’inscription suggérée par Pastoret : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante. »
Élu[4], le , député du « département de Paris » à l'Assemblée législative, le 3e sur 24, il préside l'Assemblée le 3 octobre suivant, siège à droite, parmi les constitutionnels, et prend souvent la parole avec une autorité qui le faisait écouter des membres les plus turbulents de la gauche. Le 31 décembre, le département de Paris ayant demandé à être admis le lendemain à l'Assemblée pour lui présenter ses hommages, Pastoret s'élève contre un cérémonial « indigne d'hommes vrais », et fait voter qu'on ne recevrait plus, à l'avenir, aucune félicitation au jour de l'an. Il demanda des mesures répressives contre les émigrés, l'abolition de l'adresse à la couronne au renouvellement de l'année, la suppression des désignations purement honorifiques, vota pour la suppression de l'Université de Paris et fit un long discours pour proposer d'élever une « statue de la Liberté » sur les ruines de la Bastille. Mais dès qu'il s'aperçut que les réformes qu'il avait été le premier à réclamer menaçaient de plus en plus l'autorité royale, il s'emploie à la protéger. Plusieurs fois il monte à la tribune pour séparer la cause de Louis XVI de celle de ses conseillers, et il proteste contre « le 20 juin ».
M. de Pastoret se tient à l'écart pendant les Cent-Jours et reçoit du Roi le titre de marquis héréditaire par ordonnance du . Le , il reçoit le titre de marquis-pair héréditaire[7].
En , il résigne toutes ses fonctions publiques pour refus de serment au nouveau régime de Louis-Philippe Ier. En , il devient tuteur des enfants du duc de Berry, charge à laquelle il s'emploie avec beaucoup de dévouement malgré son grand âge.
Sa plaque funéraire est visible dans la chapelle sépulcrale de Villers-aux-Érables.
Resté dans sa descendance jusqu'au décès de sa petite-fille, en 1890, cet hôtel fut alors vendu et devint, après réaménagement complet, une partie de l'actuel Automobile Club de France.
Zoroastre, Confucius et Mahomet, comparés comme Sectaires, Législateurs et Moralistes ; avec le tableau de leurs dogmes, de leurs lois et de leur morale, 1787, Paris, Buisson, 1 vol. in 8°, 6+477 pp ;
Moyse considéré comme législateur et comme moraliste, 1788, Paris, Buisson, 1 vol. in 8° ;
Rapport fait au conseil général des hôpitaux (1816) ;
Histoire de la législation (Paris, 1817-1837, 11 volumes in 8°) ;
Il a en outre collaboré aux Archives littéraires de l'Europe, à l'Histoire littéraire de la France, aux Ordonnances des rois de la troisième race, dont il a publié les tomes XV à XX.
Amédée, marquis de Pastoret, pair de France, né le 2 janvier 1791 à Paris, décédé le 18 mai 1857 à Paris, conseiller d'État, sous-préfet, sénateur. Marié le 20 juillet 1815 avec Louise Alphonsine Alexandre, née le 11 octobre 1795, décédée le 7 juin 1876, d'où :
Marie de Pastoret, née le 23 juin 1817, décédée le 4 juillet 1890 au château de Moreuil. Mariée avec Hervé de Rougé, marquis du Plessis-Bellière (6e), né le 18 janvier 1809 au château de Moreuil, décédé le 26 juin 1888 au Château de Moreuil. Sans postérité.
Adélaïde Piscatory de Vaufreland vécut avec le chevalier de Pange un amour partagé mais celui-ci ne put l'épouser et la jeune fille convola avec Monsieur de Pastoret en 1789.
Celui-ci ayant émigré, elle divorça en 1795 pour épouser le chevalier revenu d'émigration, mais celui-ci, désabusé, ne répondit plus à ses sentiments et épousa sa cousine Anne-Louise de Domangeville. Il mourut peu après. Adélaïde se réconcilia avec son mari dont elle eut un fils. Sous l'Empire, elle se consacra aux besoins de la petite enfance et fonda les premières crèches et écoles maternelles.
Devise
Louis XVIII lui avait donné pour devise : « Bonus semper et fidelis », par allusion aux deux chiens qui supportaient ses armes.
Notes et références
↑Dit « Emmanuel Pastoret » (sans particule) dans les documents parus sous la Première République et au début du Premier Empire ; ses œuvres antérieures ou postérieures à cette époque sont signées M. de Pastoret ou M. le marquis de Pastoret (sans prénom).
↑Louis Amiable et Charles Porset, Une loge maçonnique d'avant 1789, la loge des Neuf Sœurs : étude critique, Paris, Les Éditions Maçonniques de France, , 176-180 p. (lire en ligne).
↑Vicomte Albert Réverend, Titres, anoblissements et pairies de la Restauration, tome cinquième, Paris, Librairie Honoré Champion, rééd. 1974, p. 303-305.
Sylvie Nicolas, Les derniers maîtres des requêtes de l'Ancien Régime (1771-1789) : Dictionnaire prosopographique, Paris, École des Chartes, coll. « Mémoires et documents de l'École des Chartes » (no 51), , 399 p. (ISBN2-900791-21-9), p. 254-259.