Les cartes accessibles à tout un chacun sur le site Géoportail montrent ce qui suit :
Le village est situé à 23 km au sud-est d'Amiens (chef-lieu du département), à 20 km au nord de Montdidier (chef-lieu d'arrondissement) et à 5 km au nord-est de Moreuil (chef-lieu du canton).
Villers-aux-Érables n'est accessible que par deux voies goudronnées : la route D 28 qui relie Moreuil à Rosières-en-Santerre et la route communale qui relie la partie construite du village à la route D 23 entre Moreuil et Démuin. De cette dernière on accède, vers le nord, à la route à quatre voies, RD 934, ancienne voie romaine, entre Amiens et Roye puis Noyon. On peut également accéder à la RD 934, après avoir traversé le village de Mézières-en-Santerre, en suivant la D 28 vers le nord
Le territoire de la commune est limité par deux voies goudronnées : la route D 23 entre Moreuil et Démuin qui est une partie de la limite territoriale à l'ouest et la route à quatre voies, RD 934, qui forme une autre limite au nord.
Actuellement, le territoire de la commune est desservi par quatre chemins ruraux :
1. le « chemin de Plessier », qui relie le village à la commune du même nom,
2. le « chemin rouge », qui monte vers le nord à partir de la zone urbanisée,
3. le « chemin blanc » qui relie le calvaire au « Bois d'Holllande »
4. et le chemin vers le « bois de la vignette ».
Avant les deux remembrements qui ont remodelé le territoire, le nombre de chemins était plus important.
La partie urbanisée est desservie par cinq rues : la rue de Moreuil , la rue du chemin de Plessier, la rue de basse Boulogne, la rue du château et la rue de l'allée des tilleuls.
En ce qui concerne les petites régions agricoles[1], Villers-aux-Érables est localisé dans la région Santerre. Ce classement est utilisé pour connaître plusieurs types d'informations : la valeur statistique des terres et la valeur locative des parcelles de terre selon l'arrêté préfectoral en vigueur
Le relief de la commune est celui d'une plaine située à une altitude comprise entre 87 m et 106 m. Trois départs de vallées sèches viennent entailler la plaine. La plus importante se trouve au nord de la commune aux lieudits « vallée belle fille » et « la vignette ». Elle se poursuit sur le terroir de la commune de Démuin. La seconde a son origine à l'ouest, au lieudit « bois d'Hollande ». Elle se poursuit sur le terroir de la commune de Thennes. La troisième vallée sèche débute immédiatement à l'Est de la partie construite de la commune. Elle se poursuit sur le terrir de Mézières-en-Santerre aux lieudits « Vallée de Villers, puis « Bois des brouettes » puis « Bois de la vallée »
Toutes ces vallées sèches aboutissent dans la vallée de la rivière Luce.
Nature du sol et du sous-sol
Comme le montre la carte géologique au 1/50000 du site Géoportail, le sol de la commune est principalement composé du limon des plateaux (LP), appelé aussi lœss. Celui-ci est d'origine éolienne. La teneur en argile de ces limons est variable selon les endroits sur le territoire. Les analyses de sol réalisées par les agriculteurs le montrent. Il s'agit de limons moyens à argileux. Comme le terroir est situé en bordure du plateau, la couche de limon est relativement faible (entre 20 et 50 cm).
Sous la couche de limon des plateaux, on trouve l'argile à silex[2] qui est désignée, sur la carte géologique, par l'abréviation LPs. L'argile à silex provient de la décarbonation de la craie. Les zones d'argile à silex se trouvent au début des départs de vallée sèches
Sous cette seconde couche, on trouve la craie qui affleure dans la partie basse des deux vallées sèches les plus importantes. Il s'agit de craie du crétacé..
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 692 mm, avec 11,5 jours de précipitations en janvier et 8,6 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Rouvroy-en-Santerre à 13 km à vol d'oiseau[6], est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 635,8 mm[7],[8]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[9].
Urbanisme
Typologie
Au , Villers-aux-Érables est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[10].
Elle est située hors unité urbaine[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[11]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (98,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (98,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (95,8 %), zones agricoles hétérogènes (2,4 %), forêts (1,8 %)[14]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
La localité est desservie par les autocars du réseau inter-urbain Trans'80, Hauts-de-France (ligne no 45, Moreuil - Montdidier)[15].
Toponymie
Le premier document à mentionner le village date de 1231. Il est alors dénommé Villare ad Araules, du nom ancien des érables qui se plaisent particulièrement bien sur son terroir[16].
Histoire
Préhistoire
On a trouvé autour de la mare de Villers, située sur un point bas du Santerre, des pointes de flèches en silex provenant, semble-t-il, du néolithique supérieur[16].
Le seigneur le plus ancien de Villers dont on a gardé la trace est le chevalier Guillaume de Villers en 1207[16].
Au XIVe siècle, la seigneurie de Villers appartint à la famille de Fontaines qui la garda jusque 1600.
En 1416, les anglo-bourguignons s'emparèrent du château d'Hangest-en-Santerre et imposèrent leur présence dans les villages des environs[3].
Époque moderne
Vers 1600, la seigneurie de Villers-aux Érables passa à la famille de Cambray.
On ne sait pas si Villers-aux-Érables fut ravagés par les armées espagnoles en 1659 comme le fut le village voisin de Mézières-en-Santerre. Le château fut construit, en 1680, par Maximilien de Cambray (1639-1716).
En 1870-1871, Villers-aux-Érables subit les réquisitions de l'armée prussienne[3].
À la fin du XIXe siècle, le village avait une activité tisserande, puisque de nombreux travailleurs à domicile de Villers-aux-Érables, appelés badestamiers, fabriquaient des bas en laine fine pour des négociants de Moreuil et d'Amiens[17].
L'attaque allemande de l'offensive du Printemps du sur le front Saint-Quentin - La Fère avait réussi à créer une poche de 80 km de profondeur dans le front anglo-français. Celui-ci était totalement rompu entre les rivières Avre et Luce. Le , général Foch, commandant en chef des troupes alliées, envoya des renforts et chargea la 1re armée française du général Debeney d'étendre son front lors de la bataille d'Amiens et de maintenir à tout prix la liaison avec l'armée anglaise du général Gough qui reculait vers Villers-Bretonneux et Amiens. L'ordre fut donc donné aux français de résister jusqu'à la mort sur le plateau du Santerre. Néanmoins, le village est pris par l'armée allemande le , malgré la résistance du 321e régiment d'infanterie, qui perdit alors la quasi-totalité de ses effectifs, dont 19 officiers et 750 hommes. Les combats se poursuivirent le lendemain autour du village et de l'Avre, marqués par la victoire allemande[20].
Une contre-attaque est menée le par le lieutenant canadien G. M. Flowerdew, de l'escadron C du « Lord Strathcona's horses », qui est mortellement blessé, ainsi que la quasi-totalité de son escadron. Malgré son insuccès, cet assaut semble avoir inquiété l'état-major allemand et l'avoir conduit à ralentir son offensive, qui est contrée lors de la bataille du Bois Sénécat en particulier par le 12e régiment de cuirassiers[20].
Lors de la contre-offensive alliée de la bataille d'Amiens (1918), le , après une terrible préparation d'artillerie par 1 600 pièces dont 900 canons de 75, des mortiers de 220 et de 240, qui tirèrent plus de 36 000 obus dont 29 000 de calibres supérieurs aux 75 qui rasèrent totalement le village, ce qui en restait est libéré vers 11 heures du matin[20].
À la fin de la guerre, le village est considéré comme entièrement détruit[21].
Entre-deux-guerres
La commune a été décorée de la Croix de guerre 1914-1918 le [22].
Le village a été reconstruit de 1920 à 1926 et devint essentiellement agricole, l'activité de fabrication de bas ayant cessé.
La commune fut libérée par l'armée britannique le .
Trente Glorieuses
Après la Seconde Guerre mondiale, une pépinière du village emploie jusqu'à 40 employés. Elle cesse son activité en 1996. Le dernier commerce du village, un café-épicerie, ferme vers 1980.
Début du XXIe siècle
Seules subsistent actuellement trois fermes spécialisées dans la production de pomme de terre de haute qualité et de légumes fins pour l'industrie agroalimentaire, en particulier l'usine Bonduelle à Estrées-Mons.
La commune était membre de la communauté de communes du canton de Moreuil, créée par un arrêté préfectoral du et renommée communauté de communes Avre Luce Moreuil (CCALM) par arrêté préfectoral du .
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du , qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, la préfète de la Somme propose en un projet de nouveau schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) prévoyant la réduction de 28 à 16 du nombre des intercommunalités à fiscalité propre du département.
Après des hypothèses de regroupement des communautés de communes du Grand Roye (CCGR), du canton de Montdidier (CCCM), du Santerre et d'Avre, Luce et Moreuil[24], la préfète dévoile en son projet qui prévoit la « des communautés de communes d'Avre Luce Moreuil et du Val de Noye », le nouvel ensemble de 22 440 habitants regroupant 49 communes[25],[26]. À la suite de l'avis favorable des intercommunalités[27] et de la commission départementale de coopération intercommunale en [28] puis des conseils municipaux et communautaires concernés, la fusion est établie par un arrêté préfectoral du [29], qui prend effet le .
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[36].
En 2021, la commune comptait 143 habitants[Note 3], en évolution de +13,49 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'activité dominante de la commune reste l'agriculture.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Vestiges de l'ancien château de Villers-aux-Érables, construit en brique et pierre à la fin du XVIIe siècle par la famille de Cambray, fut vendu par celle-ci, en 1822, à la famille Cadeau d'Acy. Il comportait un corps de logis encadré par deux ailes en retour, le tout édifié d'un étage sur rez de chaussée, surmonté d'une toiture en ardoises. Il entra par succession en 1885 dans la famille de Rougé qui le fit restaurer et agrandir en 1908[38]. Il fut alors prolongé par l'ajout d'un pavillon à chaque extrémité. Il fut fortement endommagé par des bombardements, lors de la bataille sur l'Avre, en 1918[39],[40],[41], et ses restes furent abattus quelques années plus tard. Son aspect est connu par des cartes postales ou des ouvrages anciens et des photos[42],[43]. Il n'en subsiste aujourd'hui qu'une partie du mur d'enceinte du parc et de la grille d'entrée, face à laquelle se trouvait le château.
Alignement de tilleuls dont les plus anciens ont été plantés vraisemblablement vers 1680, date de la construction du château. Sur cette large allée qui précédait autrefois le château, on relève différents périodes de plantation, les plus récentes ont été réalisées par la commune de Villers-aux-Érables, propriétaire des lieux[44].
Église paroissiale Saint-Sulpice, reconstruite après la destruction[45] de la précédente[46] lors de la Première Guerre mondiale.
L'ancienne église paroissiale, détruite par un incendie quelques années avant la Révolution française, se trouvait dans le parc du château. Elle fut reconstruite à la fin du XVIIIe siècle par la famille de Cambray, tout en pierre. Elle comportait un portail à deux pilastres d'ordre toscan. Le maître autel était en pierre et le chœur comportait 18 stalles en chêne[47].
Chapelle sépulcrale des familles Cadeau d'Acy et de Rougé, située derrière l'église[48]. Construite en style romano-byzantin, le décor et le mobilier (autel, bénitier) sculptés, furent exécutés de 1862 à 1864 par les frères Duthoit, sculpteurs à Amiens[49].
Située derrière le chœur de l'église, au fond d'une allée plantée d'arbres qui mène à l'ancienne entrée du château, cette chapelle a été miraculeusement préservée des bombardements pendant la Première Guerre mondiale. Donnée à la commune, elle a fait l'objet en 2015 d'une restauration, soutenue notamment, par la Fondation du Patrimoine[51]. On remarque à l'intérieur, sur la clé de voûte, à l'aplomb de l'entrée, le blason de la famille Cadeau d'Acy (d'azur à 3 bandes ondées d'argent) ; la plaque funéraire de la marquise de Rougé du Plessis-Bellière, née Marie de Pastoret, décédée en 1890 ; celle du chancelier de Pastoret, son grand-père, décédé en 1840. Ces deux sépultures furent transférées de Moreuil à Villers-aux-Érables après 1918[52]. On y remarque également un ange portant le blason de la famille de Rougé (de gueules à la croix pattée d'argent).
Oratoire à la Vierge, de 1954, en forme de carte de France[52].
Monument aux morts érigé au carrefour des rue de Moreuil, rue Basse-Boulogne, et rue du Château y sont inscrits les noms de six soldats du village morts pour la France[20].
Allée des Tilleuls.
L'église Saint-Sulpice.
Chapelle dans le cimetière.
L'oratoire à la Vierge
Le monument aux morts.
Terrain de sport.
Héraldique
Blason de la famille de Rougé, à Villers-aux-Érables de 1885 à 1916.
Personnalités liées à la commune
Édouard Cadeau d'Acy (1795-1860), député de la Somme de 1837 à 1848, président du conseil général de la Somme.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Yvette Dewolf, « Les argiles à silex: paléosols ou pédolithes », Quaternaire, vol. 7, no 2, , p. 117–119 (DOI10.3406/quate.1970.1153, lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Cliché capitaine d'Hauteserre, Section photographique de l'armée, « Photo : Villers-aux-Érables. Une rue », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 14, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
↑Cliché capitaine d'Hauteserre, Section photographique de l'armée, « Photo : Villers-aux-Érables. Cimetière militaire français », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 14, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
↑Vincent Fouquet et Cécile Latinovic, « Haute-Somme : La nouvelle carte du territoire fait réagir les présidents : La révélation de la nouvelle carte du département, et des découpages des intercommunalités fait réagir les présidents, qui sont majoritairement satisfaits », Le Courrier picard, (lire en ligne).
↑Carlos Da Silva, « Intercommunalité - Moreuil accepte l'idée de fusionner avec le Val de Noye, mais veut voir plus grand : Les élus de la CCALM (Communauté de communes Avre, Luce et Moreuil) ont validé le projet de fusion avec Ailly-sur-Noye, mais veulent aussi étudier l'idée d'un rapprochement plus élargi, avec notamment Montdidier et Roye », Le Courrier picard, édition du Santerre, (lire en ligne).
↑« Somme, la CDCI valide des projets de fusion d'ECPI », Décideurs en région, (lire en ligne).
↑Section photographique de l'armée, « Photo : Villers-aux-Érables. Le château », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 14, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
↑Section photographique de l'armée, « Photo : Villers-aux-Érables. Le château et le parc », Fonds des Albums Valois - Département de la Somme - Volume 14, Argonnaute - Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, (consulté le ).
↑Christian du Passage, Châteaux disparus dans la Somme, Amiens, CRDP, , 150 p., p. 63, 134-135.
↑ a et bAndré Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, imp. Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 225 (ASINB000WR15W8).