Il vote la suppression des dîmes du clergé, parle sur l'application des arrêtés du 4 août et sur la réponse faite à ces arrêtés par le roi, demande que le taux d'intérêt de l'argent ne soit fixé que par le cours des effets publics, et est choisi pour secrétaire, puis pour président par l'Assemblée constituante.
Le 29 juillet, il accuse le cardinal de Rohan d'avoir provoqué des troubles en Alsace, propose de le mander à la barre pour y rendre compte de sa conduite, et fait décréter des poursuites contre les perturbateurs de cette province.
Il rend compte des travaux du comité féodal, fait un rapport détaillé sur la suppression des dîmes, les frais du culte et l'entretien de ces ministres, et déclare, au nom du comité, l'intention de donner aux curés de campagne des revenus territoriaux. Les matières ecclésiastiques sont de sa part l'objet d'une attention constante ; il monte fréquemment à la tribune, et fait adopter un très grand nombre de dispositions relatives au traitement des évêques et autres membres du clergé. Il est encore l'auteur de divers rapports et comptes rendus : sur l'opposition du clergé d'Alsace à la vente des biens nationaux, sur les établissements d'étude et d'enseignement formés par des étrangers, sur les événements arrivés à Amiens à l'occasion du serment des prêtres. Partisan de la Constitution civile du clergé, il obtient le remplacement de plusieurs ecclésiastiques, fait régler la durée des baux consentis par les corps et communautés, et astreindre les prédicateurs à la loi du serment.
Choisi pour l'un des commissaires chargés de recevoir le serment des troupes, il rend compte de sa mission dans les départements du Rhin.
Élu[2], le , membre de la Convention nationale, le 1er sur 15, par le département de Rhône-et-Loire, Chasset siège parmi les modérés, demande le rappel à l'ordre de Billaud-Varennes qui se prononce pour la suppression des tribunaux, s'oppose au choix illimité des juges parmi tous les citoyens, et, dans le procès du roi, au 2e appel nominal, se prononce contre l'appel au peuple :
« Je crois, dit-il, que la Convention nationale n'a retenu ce jugement que pour exercer des fonctions politiques et non judiciaires ; sous ce point de vue il ne peut pas y avoir d'appel au peuple ; comme représentants du peuple, comme politiques, nous avons été envoyés avec des pouvoirs illimités ; je dis non. »
« Il ne m'est pas permis de voter pour la mort. Ce n'est pas seulement une peine à infliger ; il s'agit de faire entièrement disparaître la royauté. Louis n'inspire plus aucun sentiment à craindre, tandis que son fils recevrait par sa mort, et inspirerait le plus grand intérêt. Je vote pour la détention jusqu'à la paix. »
« Chasset, député du département de Rhône-et-Loire, vient, dit-il, d'arriver à Lyon pour y souffler le feu de la guerre civile. »
Le comité de salut public proposait en conséquence l'arrestation de ce représentant. Il est déclaré traître à la patrie, et la confiscation de ses biens soit prononcée. Mais la réaction du 9 thermidor le sauve : il est rappelé à la Convention avant la fin de la législature.
Passé, le 21germinalan VI au Conseil des Anciens, il combat une résolution concernant les créanciers, les coobligés, et les copartageants des émigrés, fait des rapports sur les domaines engagés, sur les rentes viagères et usufruits constitués au profit d'émigrés et de prêtres déportés, s'élève contre le rejet d'une résolution relative aux biens regardés comme nationaux, s'oppose à l'adoption de celle qui concerne les inscriptions hypothécaires, etc.
Le , le comte Chasset est envoyé extraordinaire à Metz, et, pendant les Cent-Jours, commissaire extraordinaire dans la 22edivision militaire.
Frappé à tort par la loi du 12 janvier 1816 qui condamne à l'exil les régicides ayant soutenu les Cent-Jours, il réclame, et obtient de pouvoir rentrer en France, où il vit désormais dans la retraite.
↑A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, [détail de l’édition] (BNF37273876)
« Chasset (Charles-Antoine, comte) », dans A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. II, [détail de l’édition] (BNF37273876), p. 265 ;