Alexandre Soumet prépare, mais sans succès, le concours d'entrée à l'École Polytechnique et vient s'installer à Paris en 1808. Poète doué, il écrit des vers en l'honneur de Napoléon Ier qui lui valent d'être nommé auditeur au Conseil d'État en 1810. Il devient populaire, en 1814, grâce à une élégie touchante, La Pauvre Fille. Puis, en 1815, l'Académie française couronne deux de ses poèmes : La Découverte de la vaccine et Les Derniers moments de Bayard. Il est élu mainteneur de l'Académie des Jeux floraux en 1819.
Soumet célèbre la Restauration et est nommé bibliothécaire du roi à Saint-Cloud. En 1822, il donne avec succès deux tragédies, Clytemnestre et Saul. Fort de ces succès, il est élu à l'Académie française le en remplacement d’Étienne Aignan contre Alphonse de Lamartine et Casimir Delavigne. Cléopâtre (1824) et Jeanne d'Arc (1825) sont également bien accueillies. Elisabeth de France (1828), librement adaptée du Don Carlos de Schiller, contribue à faire connaître le poète allemand en France. Il reproche d'ailleurs à Germaine de Staël de ne lui avoir consacré qu'une place trop discrète dans son De l'Allemagne.
Ses tragédies se tiennent à mi-chemin de l'esthétique classique et du romantisme. Les sujets en sont empruntés soit à l'Antiquité, soit à l'histoire moderne, dans les parties qui en étaient alors à la mode. La forme dramatique reste extrêmement classique, mais elle est magnifiée par un style qui ne manque pas d'éclat et de couleur, même s'il est parfois emphatique.
Soumet a été extrêmement célèbre. Victor Hugo professait pour lui, du moins à ses débuts, une vive admiration. Il est aujourd'hui presque complètement oublié.
Le Gladiateur, tragédie, en collaboration avec sa fille Gabrielle Soumet, représentée à la Comédie-Française le
Le Chêne du roi, comédie, en collaboration avec sa fille, représentée à la Comédie-Française le .
Jane Grey, tragédie, en collaboration avec sa fille, 1844.
David, opéra, 1846.
Monseigneur se marie, comédie.
Œuvres poétiques
Le Fanatisme, 1808.
L'Incrédulité, 1810.
Les Embellissements de Paris, 1812.
La Divine épopée, poème en 12 chants, 1841
Le sujet de ce poème, qui se veut dans la veine de la Divine comédie de Dante, est la rédemption de l'Enfer par le Christ. « Ce n'est qu'un rêve, a dit prudemment l'auteur, je ne m'en prosterne pas moins devant l'autorité du dogme. » L'ensemble a de la grandeur et du souffle, au moins à première vue, mais la qualité du style masque souvent le vide de la pensée et de l'inspiration.
Jeanne d'Arc, épopée en 3 parties, 1845.
Œuvres diverses
Les Scrupules littéraires de Mme de Staël, ou Réflexions sur le livre De l'Allemagne, 1814.
Oraison funèbre de Louis XVI, 1817.
Notes et références
↑Musée des familles, lectures du soir, t. xii, Paris, Bureaux du Musée des Familles, 1844-1845 (lire en ligne).
↑Bien que la plupart des sources sur internet, tout comme le Grand dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse, le fassent naître en 1788, le site de l’Académie française, tout comme le Musée des familles, le font naître en 1786. Dans son discours de réception, son successeur à l’Académie française, Ludovic Vitet, dit : « Le poëme de l’Incrédulité parut en 1810. L’auteur, qui n’avait que vingt-quatre ans, fut aussitôt l’objet de vives sympathies. », ce qui confirme sa naissance en 1786.