Grand maître international en 1950 (le plus jeune à la création du titre), il fait match nul contre Mikhaïl Botvinnik lors du championnat du monde de 1951. Il est également renommé pour les livres d'échecs qu'il a écrits, notamment L'Art du combat aux échecs (le tournoi de Zurich 1953) et (en) 200 open games.
Biographie
Famille
David Bronstein naît dans une famille juive en Ukraine. Son père est responsable d'une minoterie et sa mère médecin.
Son père, Johonon est arrêté le 31 décembre 1937 et emprisonné pendant plusieurs années au goulag pour « avoir défendu des paysans contre des officiels corrompus »[1]. Condamné à des travaux forcés, il est libéré en 1944, avec cependant un bannissement de la ville de Moscou. Longtemps après sa mort, les autorités admirent par écrit que son internement n'avait pas de base légale. Il est cependant possible que son homonymie avec Léon Trotski, dont le véritable nom de famille était aussi Bronstein et qui était comme lui originaire d'Ukraine, ait été la source de tous ses ennuis.
Il termine deuxième du championnat de Kiev à l'âge de 15 ans (en 1939), et obtient le titre de maître soviétique à 16 ans (en 1940), pour sa deuxième place au championnat d'Ukraine de 1940, derrière Isaac Boleslavski. Ce dernier devient un ami proche et un partenaire aux échecs. Bien plus tard, en 1984, il épouse sa fille, Tatiana.
Seconde Guerre mondiale
Bronstein s'apprêtait à entrer à l'Université de Kiev pour y étudier les mathématiques, quand l'extension à l'est de la Seconde Guerre mondiale en 1941 interrompt ses projets. Il reprend cependant ses études à l'Institut Polytechnique de Léningrad après la guerre.
Jugé inapte au service militaire en raison de sa mauvaise vue, Bronstein occupe des emplois subalternes pendant la guerre, comme la reconstruction d'immeubles détruits par des bombardements.
Dernières années
Du fait de son soutien à son ami Viktor Kortchnoï, lors du match des candidats de 1974 contre Anatoli Karpov et dans les années suivantes[2],[3], Bronstein est banni des tournois à l'étranger par les autorités soviétiques dans les années 1975-1985. L'interdiction ne fut levée qu'avec la Perestroïka, en 1986 pour les tournois dans les pays de l'Est, et en 1989 pour les tournois en Occident[4].
Dans les dernières années de sa vie, Bronstein continue à jouer aux échecs à un haut niveau. Ceci grâce à de nombreuses parties en simultanée, mais aussi par son attitude chaleureuse, et des récits épiques de ses propres aventures échiquéennes.
En 1947, il termine premier ex æquo avec Simaguine et Ravinski, mais termine deuxième du départage.
Champion d'URSS (1948 et 1949)
En 1944, Bronstein participe pour la première fois au championnat d'échecs d'URSS dont il occupe une des dernières places (+4 -7 =5) après avoir cependant battu le futur vainqueur Mikhaïl Botvinnik. L'année suivante, il termine 3e (+7 -4 =6).
À partir de 1944, il réalise une énorme progression puisque, quatre ans plus tard, il conquiert le titre à deux reprises :
en 1949, à Moscou : +8 -1 =10, premier ex æquo avec Vassili Smyslov et devant les meilleurs joueurs soviétiques, à l'exception de Mikhaïl Botvinnik.
David Bronstein participe à vingt finales du championnat d'URSS, de 1944 à 1975, dont six finales consécutives de 1957 à décembre 1961.
Grand maître international (1950)
Bronstein obtient le titre de grand maître international lors de la création du titre en 1950. À 26 ans, il était le plus jeune grand maître parmi les 27 joueurs qui reçurent le titre.
Tournois interzonaux, tournois des candidats et championnat du monde
1948-1950 : vainqueur du cycle des candidats
La progression de Bronstein au championnat d'URSS lui permet de se faire connaître en dehors des frontières de l'URSS. Il obtient son premier succès en 1948 lors du tournoi interzonal de Saltsjöbaden, grâce auquel il se qualifie pour le Tournoi des candidats suivant. Il finit en effet à la première place (+8 =11), laissant le second, László Szabó, à un point. En 1950 au tournoi des candidats de Budapest, il termine premier ex aequo (+8 -2 =8) avec son ami Isaac Boleslavski. Ils durent ensuite se départager dans un match en 12 parties qui s'acheva sur une égalité (+2 -2 =8 pour chacun des joueurs). Ce fut dans la prolongation que Bronstein l'emporte (+1 =1) et qu'il acquiert le droit de défier le champion du monde Mikhaïl Botvinnik.
En 1951 à Moscou, Bronstein rencontre Mikhaïl Botvinnik dans un match en 24 parties. Après un début de rencontre équilibré, Botvinnik atteint tout de même le milieu du match avec un avantage d'un point qu'il conserve jusqu'à la 20e partie. Puis Bronstein gagne les deux parties suivantes et prend l'avantage. Au cours de la 23e et avant-dernière partie, il commet une grosse faute dans une position nulle et perd, permettant ainsi à Botvinnik de revenir à sa hauteur. Il ne reste plus au champion du monde qu'à assurer dans la dernière partie pour conserver son titre (+5 -5 =14), selon la règle de la Fédération internationale des échecs (FIDE) qui prévoyait cette issue en cas d'égalité finale.
Bronstein est considéré comme l'un des plus forts joueurs à n'avoir jamais été champion du monde, au même titre que Paul Keres, Viktor Kortchnoï ou Bent Larsen. Il n'eut plus jamais l'occasion de prendre sa revanche par la suite. Botvinnik et lui ne s'appréciaient guère et l'on a souvent insinué que Bronstein avait subi des pressions. La réponse de Bronstein a d'ailleurs toujours été assez évasive à ce sujet[5].
1953 : deuxième du tournoi des candidats
En qualité de finaliste du championnat du monde, Bronstein n'eut pas besoin de participer au tournoi interzonal de Stockholm en 1952 et fut directement qualifié pour le Tournoi des candidats de Zurich 1953. En 1953 à Zurich, il termine à la 2e-3e place (+6 -2 =20) et laisse Vassili Smyslov tenter de détrôner Mikhaïl Botvinnik. En 1956, il publie le livre du tournoi.
1955-1956 : vainqueur de l'interzonal
En 1955, il joue dans le tournoi interzonal de Göteborg où il termine 1er (+10 =10) avec 1½ point d'avance sur Paul Keres. Il accède ainsi au tournoi des candidats d'Amsterdam de 1956.
En 1956 à Amsterdam, il ne put faire mieux que partager la 3e-7e place (+4 -3 =11).
1958 à 1964 : sixième de l'interzonal d'Amsterdam
À Portorož en 1958, Bronstein perd contre le maître international philippin Rodolfo Cardoso et finit à la 7e-11e place du tournoi interzonal avec 11,5 points sur 20 (+4 -1 =15), à un demi-point du sixième qualifié et ne parvient pas à se qualifier pour le tournoi des candidats de 1959. Sa 12e-13e place du XXVIIIe championnat d'URSS (tournoi zonal) de janvier-février 1961 à Moscou ne l'autorise pas à prendre part au tournoi interzonal de Stockholm de 1962.
En 1964, Bronstein termine troisième du tournoi zonal de Moscou. Qualifié pour l'interzonal d'Amsterdam en 1964, il occupe la 6e place (+10 -1 =12), qualificative pour la nouvelle formule des matchs des candidats. Mais une règle de la FIDE précisait que trois représentants seulement d'un même pays pouvaient disputer la phase finale des candidats. Trois Soviétiques, Vassili Smyslov, Boris Spassky et Mikhaïl Tal, avaient terminé dans les quatre premières places. Ainsi, Leonid Stein (5e) et Bronstein furent éliminés au profit des deux non-Soviétiques qui les suivaient au classement final.
1966 à 1975 : sixième de l'interzonal de Pétropolis
Au XXXIVe championnat d'URSS de 1966-1967 qui était un tournoi zonal, il finit à la 8e-9e place et se voit éliminé de la course au titre, manquant le tournoi interzonal de Sousse en 1967.
En 1969, lors du XXXVIIe championnat d'URSS, tournoi zonal qualificatif pour le tournoi interzonal de Palma de Majorque en 1970, il est éliminé en demi-finale.
Bronstein n'était pas qualifié pour les tournois interzonaux de 1973, Leningrad ou Petrópolis car il avait terminé 13e-16eex æquo du championnat d'URSS 1972 à Bakou. Il écrivit au président de la FIDE, Max Euwe pour obtenir de l'aide. Celui-ci le nomma premier remplaçant pour les interzonaux. Bronstein remplaça Leonid Stein qui était brutalement décédé deux semaines avant l'ouverture du tournoi interzonal de Pétropolis. Bien qu'insuffisamment préparé, Bronstein termina néanmoins à la 6e place (+7 -3 =7) et fut éliminé.
En 1975, Bronstein participe au tournoi zonal de Vilnius, marquant 7 points sur 15, finit 10e-11e sur 16 joueurs et est éliminé du cycle 1975-1978.
Tournois internationaux remportés
Bronstein joue dans de nombreux tournois internationaux disputés à l'étranger et, en plus des tournois interzonaux de 1948 et 1955 et du tournoi des candidats de Budapest 1950, il remporte la première place dans les tournois suivants :
1952 : Liverpool (championnat du monde universitaire)
En 1944, lors du tournoi de Bakou, Bronstein se qualifie pour la finale du XIIIe championnat d'URSS. Lors de sa première finale, à Moscou, il finit quinzième.
Année
Vainqueur
Deuxième à huitième
1938
(Kiev) Finale du championnat inter-écoles Match Kiev - Minsk juniors à Minsk : 2-0Kiev (championnat des moins de 18 ans) Kiev (tournoi 1re cat. adultes et juniors) : 8,5 / 10 (+7 =3)
Match Kiev - Moscou (juniors) : 0-2
1939
Championnat de Kiev par équipes : 7,5 / 9Kiev (1er-3e de la demi-finale du championnat adultes[6])Tbilissi-Erevan (champ. scolaire par équipes) : 5,5 / 6
Championnat de Kiev adultes[7] (2e-4e) : 10 / 14Championnat d'Ukraine adultes (7e-9e) : 7,5 / 15 (+6 -6 =3) (Dniepropetrovsk, victoire de Boleslavski devant Poliak)
1940
Championnat scolaire de Kiev
Zaporijia (champ. d'Ukraine par équipes juniors) : 4,5 / 5
Championnat d'URSS (ex æquo avec Smyslov) (Moscou) : 13 / 19 (+8 −1 =10)
1950
Tournoi des candidats[12] (Budapest) (ex æquo avec Boleslavski) : 12 / 18 (+8 −2 =8)Match de départage contre Boleslavski : 7,5–6,5 (+3 −2 =9)
1951
Championnat du monde contre Botvinnik[13] (Moscou) : 12–12 (+5 −5 =14)Championnat d'URSS par équipes (Tbilissi) (ex æquo avec Boleslavski) : 3,5 / 5 (+2 =3)
Championnat d'URSS (6e-8e) : 9,5 / 17 (+6 −4 =7) (Moscou, victoire de Keres devant Petrossian et Geller)
1952
Liverpool[14] : 6,5 / 7 (ex æquo avec Taïmanov)Tournois d'entrainement pour l'olympiade : Moscou (+3 −1 =3) et Gagra-Voronovo (+3 −1 =4)Olympiade de Helsinki (3e échiquier) : 8 / 10 (+7 −1 =2)
Championnat d'URSS par équipes (2e-3e) : 5,5 / 9 (Odessa, victoire de Tolouch devant Fourman)Championnat d'URSS (7e-9e) : 10,5 / 19 (+5 −3 =11) (Moscou, victoire de Botvinnik devant Taïmanov et Geller)
1953
Championnat de Moscou : 12,5 / 15 (+11 −1 =3)Match contre Fourman : 3–1 (+2 −0 =2)
Tournoi des candidats (2e-4e) : 16 / 28 (+6 −2 =20) (Zurich, victoire de Smyslov devant Keres et Reshevsky)
Championnat d'URSS (2e-3e) : 13,5 / 21 (+8 −3 =9) (Moscou, tournoi remporté par Tal devant Kéres)
1958 à 1967 : champion de Moscou, éliminé dans les tournois interzonaux
En février 1957 et 1958, Bronstein finit deuxième puis troisième derrière Tal du championnat d'URSS. Les années suivantes, en février 1959, 1960 et 1961, il ne termine que 12e-13e, à chaque fois sur le score de 9 points sur 19, du championnat d'URSS et manque la qualification pour le tournoi interzonal de 1962 lors du XXVIIIe championnat de 1961, qui était un tournoi zonal.
Année
Vainqueur
Deuxième à huitième
1958
Olympiade de Munich : 9,5 / 12 (+7 =5) (médaille d'or au 4e échiquier)
Championnat d'URSS[16] (Riga) (3e) : 11,5 / 18 (+7 -2 =9) (victoire de Tal devant Petrossian)Portorož (Interzonal) (7e-11e) : 11,5 / 20 (+4 -1 =15) (victoire de Tal devant Gligoric)
1959
Moscou [17] : 7 / 11 (+3 =8) (ex æquo avec Smyslov et Spasski)
Championnat de Moscou (3e) : 10 / 15 (+6 -1 =8) (tournoi remporté par Simaguine : 12 / 15 devant Liberzon)
Odessa[18] (2e derrière Averbakh) : 11 / 17 (+7 -2 =8) Mar del Plata (3e) : 11,5 / 15 (+8 =7) (victoire de Spassky et Fischer)
1961
Vilnius : 12,5 / 13 (championnat des membres du club Dynamo)Championnat de Moscou : 12,5 / 17 (+9 -3 =5) Départage contre Chamkovitch : 3,5–2,5 (+2 -1 =3)
Moscou[19] (5e-7e) : 6 / 11 (+2 -1 =8) (victoire de Smyslov et Vassioukov devant Olafsson)Budapest (mémorial Maroczy, 2e-3e) : 9,5 / 15 (+4 =11) (victoire de Kortchnoï devant Filip)XXIXeChampionnat d'URSS[20] (novembre 1961) (3e) : 12,5 / 20 (+6 -1 =13) (Bakou, tournoi remporté par Spasski devant Polougaïevski)
1962
Lvov (match URSS - Yougoslavie) : 4,5 / 6 (+3 =3)Match Léningrad - Moscou (2e échiquier)(Léningrad) Match contre Kortchnoï : 1,5–0,5
Tartu (3e) : 7 / 11 (+3 =8) (tournoi[21] remporté par Neï devant Osnos)
Moscou[19] (3e-6e) : 9 / 15 (+5 -2 =8) (tournoi remporté par Averbakh et Vassioukov)
1963
Tournoi de Beverwijk (2e après Donner) : 11,5 / 17 (+7 -1 =9) Miskolc (2e après Tal) : 10,5 / 15 (+6 =9)Alma Ata[22] (2e-3e) : 10,5 / 15 (+6 =9) (victoire de Gipslis devant Baguirov)Championnat d'URSS (4e-6e) : 11,5 / 19 (+7 -3 =9) (Léningrad, victoire de Stein)
1964
Match Moscou - Léningrad contre Kortchnoï : 1-0 (par téléphone)
(Moscou) Tournoi zonal (2e-3e) : 6,5 / 12 (+2 -1 =9) (victoire de Spassky devant Stein)(Amsterdam) Interzonal (6e) : 16 / 23 (+10 -1 =12) (victoire de Larsen, Smyslov, Spassky, Tal)Belgrade[23] (7e-8e) : 9,5 / 17 (+4 -2 =11) (victoire de Spassky devant Kortchnoï)
1965
1964-1965 : Championnat d'URSS (Kiev, 2e après Kortchnoï) : 13 / 19 (+10 -3 =6)Sotchi (championnat du club Dynamo) (5e) : 7 / 12 (+4 -2 =6) (victoire de Boïarnov)Zagreb[24] (6e) : 11,5 / 19 (+5 -1 =13) (victoire de Ivkov et Uhlmann devant Petrossian)
1966
Szombathely[25] : 11,5 / 15 (+9 -1 =5) (ex æquo avec Uhlmann)
(Moscou) Match d'entraînement contre Tal : 1,5 – 2,5 (+0 −1 =3) 1966-1967 : Championnat d'URSS (8e-9e) : 10,5 / 20 (+5 -4 =11) (Tbilissi, tournoi zonal remporté par Stein devant Geller et Kortchnoï)
1967
Spartakiade (Moscou) : 6 / 8 (+4 =4) (médaille d'or au 4e échiquier de Moscou)
Moscou[26] (3e-4e) : 7 / 11 (+4 -1 =6) (victoire de Polougaïevski et Smyslov devant I. Zaïtsev)Moscou[27] (6e-8e) : 9,5 / 17 (+3 -1 =13) (tournoi international remporté par Stein)Krems (4e) : 8 / 13 (+5 -2 =6) (tournoi international remporté par Unzicker)
1968 à 1980
En 1972, Bronstein termine 13e-16e avec 9,5 points sur 21 (+5 –7 =9) du championnat d'URSS 1972 à Bakou. Il participe pour la dernière fois à la division supérieure du championnat d'URSS en décembre 1975 et finit 9e-10e à Erevan avec 7,5 points sur 15 (+4 –4 =7). En août 1975, Bronstein participe au tournoi zonal de Vilnius, marquant 7 points sur 15 et finit 10e-11e sur 16 joueurs. En 1976, il termine 12e du tournoi du club central d'Odessa remporté par le Philippin Rosendo Balinas. En 1978, il finit 29eex æquo du tournoi de sélection pour le championnat d'URSS à Daugavpils avec 6,5 points sur 13 (tournoi remporté par Kasparov). En novembre 1980, il finit 10eex æquo du tournoi international de Tbilissi (mémorial Viktor Goglidzé remporté par Goufeld).
Année
Vainqueur
Deuxième à huitième
1968
Championnat de Moscou : 10,5 / 15 (+7 -1 =7) (1er-2e, ex æquo avec Petrossian)Berlin Est[28] : 10,5 / 14 (+7 =7) (ex æquo avec Uhlmann)
Amsterdam (tournoi IBM) (2e derrière Kavalek) : 10 / 15 (+5 =10)Kislovodsk (5e-6e) : 8 / 14 (+3 -1 =10) (tournoi du club central) (victoire de Geller devant Vassioukov et Gourguenidze)
Tallinn (3e) : 11 / 15 (+7 =8) (victoire de Tal et Kérès)Pärnu[31] (4e) : 8,5 / 13 (+4 =9) (victoire de Stein)Rostov-sur-le-Don[32] (2e après Tal) : 4 / 6Championnat d'URSS (7e-8e) (Léningrad) : 11,5 / 21 (+7 -5 =9)Moscou (Mémorial Alekhine, 8e-10e) : 9 / 17 (+4 -3 =10)
1972
Las Palmas (4e) : 10 / 15 (+5 =10) (tournoi remporté par Portisch) Moscou (6e) : 21 / 30 (+17 -5 =8) (tournoi[33] remporté par Tal)
1973
Tallinn (3e-6e) : 9 / 15 (+4 -1 =10) (victoire de Tal devant Polougaïevski)Petropolis (interzonal) (6e) : 10,5 / 17 (+7 -3 =7) (victoire de Mecking)Championnat de première division d'URSS (6e) : 9,5 / 17 (+6 -4 =7) (Tbilissi, victoire de Vaganian et Dzintzichachvili)
Championnat open de Moscou (3e-5e derrière Vassioukov) : 9 / 15Kirovakan (5e-9e) : 8 / 15 (+3 -2 =10) (victoire de Vaganian)
1979
Tallinn[39] (4e) : 10 / 16 (+6 -2 =8) (tournoi remporté par Petrossian)Vrsac[40] (5e-7e) : 8,5 / 14 (+5 -2 =7) (victoire de Stean devant Rajković)
1980
Tallinn (7e-11e) : 7,5 / 15 (+4 -4 =7) (victoire de Tchekhov) (demi-finale du championnat d'URSS 1980-1981)
1981 à 1996
De 1977 à 1988, Bronstein ne put disputer aucun tournoi en dehors de l'URSS ou des pays de l'Est, à l'exception d'une simultanée contre des ordinateurs disputée à Rotterdam en 1983 (+11 -2 =3).
Année
Vainqueur
Deuxième à huitième
1981
Erevan (Vétérans) (1er-2e) (+9 -1 =3) (ex æquo avec Bannik)
Tallinn[39] (2e-3e) : 9,5 / 15 (+5 -1 =9) (victoire de Gipslis devant Tal)Riga, jeu semi-rapide (15 min) (2e derrière Smits)Championnat open de Moscou (7e-9e) : 9 / 17 (+4 -3 =10)
1982
Championnat de Moscou (1er-2e) (ex æquo avec Rachkovski) : 11,5 / 17 (+6 =11)
Moscou[41] (3e) (tournoi semi-rapide 45 min remporté par Psakhis)Iaroslavl[42] (8e) : 9 / 16 (+7 -5 =4)
Bronstein joue pour l'URSS dès la première apparition de ce pays dans cette épreuve (en 1952). Au total, il participe à quatre éditions à l'issue desquelles l'URSS remporte la médaille d'or :
1952 - Helsinki : 3e échiquier (+7 -1 =2) - Médaille d'or ;
Lors du premier match URSS - Reste du monde à Belgrade en 1970, Bronstein se trouvait en deuxième position sur la liste des remplaçants, mais il n'eut pas l'occasion de jouer.
Tournois et championnats Blitz
Bronstein a remporté le championnat du Soir de Moscou en 1948 (8 min), en 1952 (5 min) et en 1953 (5 min), après départage, devant Petrossian, Averbakh et Smyslov. Les tournois présentés dans le tableau étaient à la cadence de 5 minutes par joueur. Il n'y avait pas de championnat d'URSS de blitz et le tournoi soviétique de blitz le plus fort était le championnat de Moscou de blitz.
David Bronstein est l'auteur de nombreux ouvrages et articles. Son livre L'art du combat aux échecs (Tournoi des candidats de Zurich 1953) est l'un des plus cités dans le monde échiquéen. De nos jours encore, il constitue toujours une référence pour les joueurs d'échecs. Dans chacun de ses livres, Bronstein met l'accent sur les idées derrière les coups joués, plutôt que d'inonder le lecteur de nombreuses variantes.
Son travail théorique a transformé la défense est-indienne qui est passée d'ouverture considérée comme douteuse, avant la Seconde Guerre mondiale, à une défense solide, pleine de possibilités de contre-jeu. Sa maîtrise de cette ouverture est illustrée dans Bronstein on the King's Indian, paru en 1999.
Mais les contributions de Bronstein à la théorie des ouvertures ne s'arrêtent pas là, puisqu'une variante de la défense scandinave (dont il était un ardent partisan) porte son nom : 1.e4 d5 2.exd5 Dxd5 3.Cc3 Dd6.
De plus, à l'instar de Boris Spassky, il n'hésitait pas à jouer le gambit du roi, une ouverture risquée, contre des joueurs de premier plan. Son ouvrage 200 open Games a été un des livres de chevet de Garry Kasparov dans sa jeunesse[59].
avec Tom Furstenberg : L'apprenti sorcier, Jean-Louis Marchand éditions, 2000.
Livres en anglais
(en) Two Hundred Open Games, Batsford, 1973 ; MacMillan (New York), 1974 ; Dover, 1991 ;
(en) Chess in the eighties, Macmillan, 1982 ;
(en) The Modern Chess Self Tutor, Everyman Chess, 1995 ;
avec Ken Neat : (en) Bronstein on the King's Indian, Everyman Chess, 1999 ;
(en) Secret Notes, éd. Olms, 2004.
« Cadence Bronstein »
Dans le but d’éviter le zeitnot, le manque de temps en fin de partie, l'Américain et ancien champion du monde Bobby Fischer imagina de modifier les pendules d'échecs pour avoir la possibilité de rajouter un temps supplémentaire défini pour chaque coup joué (de quelques secondes pour les parties blitz, à quelques minutes pour les parties lentes). Cet incrément de temps est appelé la « cadence Fischer ». David Bronstein la modifia en supprimant l'accumulation du temps possible si un joueur joue en moins de temps que l'incrément. Par exemple si l'incrément est de 5 secondes et que le coup est joué en 3 secondes, le temps du joueur est accru de 2 secondes avec la cadence Fischer contre aucun dans la cadence Bronstein (il ne lui est crédité que les 3 secondes qu'il a consommées donc aucun gain de temps).
« Life was normal until 1976, when I did not sign the Party letter denouncing the “renegade” Korchnoi. (Botvinnik and Spassky also declined to sign. Korchnoi had defected to the West. -- Anthony Saidy) For 13 years, I was barred from playing in the West. [Soviet chess tsar] Baturinsky would say to me, “There’s an invitation for you, but important people are angry with you,” pointing to heaven. In 1974, I had quietly helped Korchnoi against Karpov, and they did not like that either. In 1981, I was invited to Iceland to lecture. [Soviet Federation president] Krogius asked me if I had helped Korchnoi during the 1974 match. I said “Yes.” One day before leaving for Iceland my passport was revoked. »
↑Boris Goulko ne signa pas non plus la lettre (Viktor Kortchnoï, Chess is my life, p. 98 : « The signatures of 31 grandmasters appeared below the letter. There were four who did not sign it : Botvinnik, Bronstein, Gulko and Spassky »).
↑Tatiana Boleslavskaya et Tom Furstenberg, David Bronstein : « L'apprenti sorcier », pages 26 et 280-281.
↑Préface de Secret Notes : « Mais mon premier livre fut 200 open games. J'étais encore très jeune quand il parut, et mon père me le lut d'abord et je le lus moi-même ensuite. Un livre étonnant ! Écrit dans une langue très vivante, descriptive et riche. Cette manière étonnamment démocratique d'associer le lecteur est également ce qui distingue les autres livres de David Ionovitch. »