D'un cahier d'esquisses est composé en janvier 1904[1].
L’œuvre paraît d'abord sous le titre d'Esquisse dans l'album de musique ancienne et moderne no 11 de Paris illustré, en février 1904, puis la même année chez Schott frères à Bruxelles sous son appellation définitive[2],[1],[3].
D'un cahier d'esquisses est pour le musicologue Harry Halbreich« l'une des pages les moins connues et les plus injustement négligées de Debussy »[2].
D'une « grande séduction sonore »[3], la pièce, constituée de cinquante-trois mesures au total, est brève mais n'est en rien une ébauche[2]. En ré bémol majeur, à , notée « Très lent (sans rigueur) », c'est une « lente et langoureuse rêverie [...] dont la limpidité mystérieuse révèle la main d'un grand maître »[2].
La partition inaugure l'écriture sur trois portées dans l’œuvre pour piano de Debussy[2],[5], et évoque selon Guy Sacre le premier volet de La Mer, De l'aube à midi sur la mer, qui date de 1903[3].
Halbreich, du fait de sa « qualité mélodique, la richesse des harmonies et de l'écriture instrumentale », considère D'un cahier d'esquisses comme une étude préparatoire aux Images[2]. Nuances douces, usage de longues pédales, alternance de binaire et ternaire, « accords enchaînés pour le seul plaisir des sonorités [...], vastes arpèges succédant à des plages immobiles »[3] la caractérisent et traduisent pour Sacre « l'air du large et la pulsation marine »[3].
La durée d'exécution moyenne de la pièce est de cinq minutes environ[6].
Il existe de l’œuvre une transcription pour piano à quatre mains de Dabsalmont ainsi qu'une pour violon et piano réalisée par Hildebrandt et publiée chez Schott en 1910[1].
Guy Sacre, La musique de piano : dictionnaire des compositeurs et des œuvres, vol. I (A-I), Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2998 p. (ISBN2-221-05017-7).