Clément de Rome, ou Clément Ier (en latinClemens Romanus), mort vers la fin du Ier siècle, est l'un des premiers évêques de Rome, considéré comme le quatrième pape par l'Église catholique.
Auteur d'une importante lettre apostolique adressée à la fin du Ier siècle par l'Église de Rome à celle de Corinthe, il est surtout connu grâce à cette lettre et à d'autres témoignages le concernant.
Les dates entre lesquelles il assume sa charge, traditionnellement fixées entre l'an 92 et l'an 98, sont incertaines, tout comme l'est le ministère précis dont il est investi, sans que la réalité et l'importance de son rôle dans l'Église de Rome à la fin du Ier siècle soient à remettre en cause.
Clément doit l'essentiel de sa renommée à une lettre apostolique, son seul écrit connu à ce jour, et à d'autres témoignages la concernant[1] ; l'attribution qui lui en est faite constitue par ailleurs le seul renseignement sûr à son sujet[2]. Néanmoins, malgré l'abondance de la matière qu'offre la lettre, son auteur reste « remarquablement dans l'obscurité »[3].
Vénéré comme saint et comme martyr par l'Église catholique et l'Église orthodoxe, il est considéré comme pape sous le nom de Clément Ier, même si ce titre n'apparaît qu’a posteriori, vers le IIIe siècle[4]. Toutefois, la place exacte de cet évêque dans la succession de Pierre est sujette à caution, relevant davantage de la tradition que de l'Histoire[5].
Clément est un chrétien de la deuxième ou troisième génération qui, de culture grecque et peut-être d'origine judéenne[1], a tenu le rôle de presbytre (dirigeant et porte-parole de la communauté chrétienne de Rome), comme semble en attester au début du IIe siècle le Pasteur d'Hermas[6]. Dans la mesure où l'épiscopat monarchique n'a pas encore de réalité, son rôle institutionnel reste difficile à préciser[2].
Cependant, à partir de la fin du IIe siècle, diverses sources chrétiennes l'identifient à un épiscope de Rome, mais elles ne s'accordent pas sur son rang dans la chronologie épiscopale : pour Irénée de Lyon, Clément est le troisième successeur de Pierre après Lin et Anaclet[1] ; pour Eusèbe de Césarée, il est le troisième évêque de Rome, ainsi que, en s'appuyant probablement sur Origène, le « compagnon d'œuvre »[7] mentionné par Paul de Tarse dans l'Épître aux Philippiens[8] ; pour Tertullien, Clément a directement succédé à Pierre, avant Lin et Anaclet[1]. Enfin, Jérôme de Stridon fait état de la double tradition d'Irénée et de Tertullien[1], en indiquant que nombre d'Occidentaux adhèrent à la version de ce dernier[9].
Il se peut également que Clément n'ait été qu'un des membres du presbyterium de Rome. Car le système hiérarchique de cette époque se limite encore à une organisation bipartite, avec d'une part plusieurs presbytres-épiscopes (πρεσϐύτεροι-ἐπίσκοποι / presbúteroï-epískopoï) et d'autre part les diacres, comme l'attestent aussi bien les Épîtres pastorales que la Didachè ou le Pasteur d'Hermas[6]. La structure monarchique, avec un évêque unique assisté de presbytres et de diacres, ne s'affirmera que plus tard, vers les années 140[10]. La définition du ministère dont Clément est investi reste donc incertaine[11], et il n'est pas exclu qu'il ne soit qu'un évêque parmi d'autres au sein d'une structure collégiale[6]. Quoi qu'il en soit, la réalité et l'importance de son rôle dans l'Église de Rome à la fin du Ier siècle ne sont pas remis en cause[9].
Selon la tradition rapportée par Eusèbe, c'est Évariste qui succède à Clément en 99, la deuxième année du règne de l'empereur romain Trajan[12].
Question de l'identification avec des homonymes historiques
Clément de Rome et l’Épître aux Philippiens
Dans son Histoire ecclésiastique,Eusèbe de Césarée dit que Clément, troisième évêque des Romains après Lin et Anaclet, « a été, au témoignage de Paul de Tarse, son auxiliaire et le compagnon de ses combats »[13], se référant sans doute à l'Épître aux Philippiens (IV, 3)[14]. Cette affirmation, qui se trouve aussi dans les écrits d'Origène[15] et de Jérôme de Stridon, est généralement abandonnée par la recherche actuelle, car jugée improbable[8] : le cognomen Clemens étant répandu au Ier siècle (Tacite en mentionne cinq), il n'y a pas de raison suffisante pour identifier le Clément de l'épître aux Philippiens à Clément de Rome[16].
Titus Flavius Clemens
Au XIXe siècle, plusieurs savants ont identifié Clément Ier à Titus Flavius Clemens, consul romain de l'an 95[17]. Aujourd'hui, cette identification « relevant de la pure fantaisie »[18] est totalement rejetée[2], dans la mesure où « le silence unanime des meilleures sources sur ce point serait par trop étonnant : si le pape Clément avait été consul, s'il était un Flavien et le propre cousin de l'empereur, comment ne l'aurait-on pas retenu et redit ? »[19]. Selon Eusèbe, Clément de Rome vivait encore au début du règne de l'empereur Trajan[20] et ce n'est qu'au IXe siècle qu'est mentionnée pour la première fois une supposée foi chrétienne du consul, sous la plume de Georges le Syncelle[21].
On a même supposé que Clément de Rome était un affranchi de ce consul[17]. Cette hypothèse est concevable, mais difficile à croire dans la mesure où, si les esclaves affranchis prenaient le nomen, indication de la gens du patron (dans ce cas, Flavius), ils ne prenaient pas le cognomen, indication de la famille (dans ce cas, Clemens)[22].
Mort de Clément
La tradition de l'exil de Clément, ainsi que son martyre « la troisième année de Trajan » (c'est-à-dire en l'an 100) et les miracles qui l'auraient accompagné, sont de tradition tardive[5] et leur historicité est à rejeter[2] : « ignorée d'Irénée et d'Eusèbe, ignorée même des rédacteurs clémentins, [cette tradition] apparaît seulement au IVe siècle, avec le Martyrium Clementis »[23], une œuvre poétique composée en grec[24]. Selon ce récit, l'évêque, trop influent sur l'aristocratie romaine, aurait subi l'exil en Chersonèse Taurique et, pour le punir de continuer son apostolat auprès des prisonniers, on lui aurait attaché une ancre au cou avant de le précipiter dans le Pont-Euxin[24].
Il semble que cette tradition du martyre de Clément soit une confusion avec Titus Flavius Clemens. « Toute une série de documents mettent, en effet, en relation Clément avec le consul Titus Flavius Clemens, cousin de Domitien, qui fut décapité en 95 ou 96 pour "indolence et/ou athéisme" », une accusation souvent portée contre les Juifs en général et en particulier contre les chrétiens[5].
En 867, ses reliques supposées — ou une partie d'entre elles — ont été ramenées de Crimée à Rome par les saints Cyrille et Méthode, qui les remettent au pape Adrien II (867–872)[25]. On ignore si elles ont été déposées en la basilique Saint-Clément-du-Latran. Une tradition romaine remontant à la fin du IVe siècle veut qu'elle ait été érigée à l'emplacement d'un ancien titulus Clementis, une église de maison qui aurait appartenu à l'évêque[26] et qui était ornée au XIe siècle de fresques de la vie de Clément[27].
Tradition catholique
Dans l'édition de 1584 du Martyrologe romain, la fête de saint Clément de Rome est indiquée à la date du : « Clément, le troisième, après le bienheureux apôtre Pierre à occuper le siège papal. Après de très remarquables actes, il a été relégué, au temps de la persécution de Trajan, dans l'île de Lycie, près de Chersonèse. Là, jeté à la mer avec une ancre attachée au cou, il a reçu la couronne du martyre. Au temps du pontife romain Nicolas Ier, son corps a été transféré à Rome et a été inhumé avec honneurs dans l'église auparavant construite à son nom »[28].
Depuis la révision de l'an 2001 faite sous le pape Jean-Paul II, le martyrologe romain affirme toujours à la date du que : « Le pape Saint Clément Ier, martyr, qui a été le troisième, après le bienheureux apôtre Pierre, à régir l'Église de Rome et qui a écrit aux Corinthiens une fameuse lettre pour consolider entre eux la paix et la concorde. À cette date on célèbre l'enterrement de son corps à Rome »[29]. Ainsi donc, l'Église catholique tient fermement et officiellement à la tradition du martyre de Clément de Rome.
Dans la tradition catholique, le pape Clément Ier est mentionné dans la première prière eucharistique du Canon romain de la messe, avec ses prédécesseurs les papes Lin et Clet, et ses successeurs Sixte et Corneille[34]. Il est traditionnellement représenté en habits pontificaux, chaussé de rouge, coiffé ou non de la tiare papale, et très souvent avec une ancre à ses côtés, instrument de son martyre[35]. Il est parfois accompagné d'un agneau qui, selon une version du récit de son martyre, lui avait indiqué, durant sa déportation en Crimée, où faire jaillir une source d'eau pour aider les prisonniers dont il prenait soin[36].
Saint Clément Ier est le patron des mariniers, pour avoir été martyrisé précipité au fond de la mer avec une ancre à son cou. Ses travaux forcés dans les carrières de marbre en ont fait aussi le patron des marbriers.
Treize papes, parmi ses successeurs, ont choisi de porter son nom en son honneur. Trois antipapes ont également voulu porter son nom, à savoir Clément III (à la fin du haut Moyen Âge), puis Clément VII et Clément VIII (respectivement les premier et troisième « papes » d'Avignon).
La communauté chrétienne de Corinthe était en proie à des troubles internes graves, lorsque s'est produite une tentative de déposition des presbytres de leurs charges[6]. Clément de Rome demande alors le rétablissement dans leurs fonctions des pasteurs légitimes, et appelle les révoltés à l'obéissance envers ces derniers.
Théologie
Études approfondies
Annie Jaubert[42] du CNRS a présenté une étude approfondie de la vision de Dieu, du Christ et de l'Esprit-Saint, susceptible de se dégager de la lettre de Clément, et que l'on peut résumer de la manière suivante :
On ne trouve pas chez Clément de synthèse théologique. Dieu est souvent défini par ses fonctions créatrices et providentielles. C'est en outre un Père patient, compatissant et bienveillant ayant des entrailles pour ceux qui le craignent (23, 1).
Pour Clément, le Christ est le Fils de Dieu (7, 4). Il accorde une grande importance au chant du serviteur souffrant d'Isaïe (53) et au psaume 21 (qui débute par « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? »). Clément présente le Christ comme le médiateur (20, 12 et 50, 7) qui apporte le salut rédempteur, et plus précisément comme le Grand Prêtre qui a versé son sang pour tous ceux qui croient et espèrent en Dieu (12, 7). Clément atteste une fois la résurrection du Christ d'entre les morts (24, 1). Il précise en outre qu'il est source de grâce, étant le protecteur et le secours de la faiblesse humaine. Par quatre fois, Clément adresse une doxologie simultanément à Dieu et au Christ (52, 8; 61, 3; 64 et 65, 2), et par deux fois au Christ seul (20, 12 et 50, 7).
Pour Clément, l'Esprit-Saint est le grand inspirateur des Écritures (45, 2). Il est par ailleurs celui qui répand chez les fidèles piété, paix et entente fraternelle. Enfin, c'est en lui que les apôtres ont annoncé leur message (42, 3) et ont éprouvé leurs prémices qui sont les épiscopes et les diacres (42, 4). Bref, l'Esprit-Saint s'inscrit dans la réalisation du dessein de paix et de miséricorde du Créateur[43], qui aboutit à l'humanité sauvée[44].
Témoignage sur la structure hiérarchique de l'Église
La lettre « témoigne que l'organisation en une hiérarchie tripartite, avec un évêque, des presbytres et des diacres n'est pas encore définitivement en place dans la capitale impériale à la fin du Ier siècle […] C'est l'organisation en une hiérarchie bipartite, attestée sans doute dix ou vingt ans plus tôt en 1 P 5, 1–5, avec des presbytres-évêques et des diacres, qui y est encore de règle. L'équivalence globale entre presbyteroi (presbytres/anciens) et episkopoi (évêques/surveillants) peut se déduire de l'Épître aux Corinthiens, 42, 4 ; 44, 4–5 ; 54, 2 »[10]. Néanmoins, la Lettre rappelle que le Maître « nous a prescrit de nous acquitter des offrandes et du service divin non pas au hasard et sans ordre, mais en des temps et à des heures fixés […] Au "grand prêtre" (l'évêque) des fonctions particulières ont été fixées ; aux prêtres, on a marqué des places spéciales ; aux lévites (les prêtres) incombent des services propres ; et les laïcs sont liés par des préceptes particuliers aux laïcs »[45], ce que plus tard les chrétiens appliqueraient non plus à la seule distinction entre le clergé et les laïcs mais aussi en assimilant "grand prêtre" à "évêque", "presbytres", "lévites" à "prêtres", et enfin les diacres[46].
Cette lettre est l'un des plus anciens textes théologiques et disciplinaires du christianisme, en dehors des Évangiles synoptiques et des textes apostoliques, car elle est antérieure à l'Évangile de Jean et à l'Apocalypse. On y relève des citations ou des emprunts libres à Euripide et à Sophocle[47]. Mais l'auteur cite beaucoup plus souvent l'Ancien Testament, dont les citations constituent plus d'un quart du texte de la lettre (environ 2750 des environ 9820 mots)[48],[49]. Les citations correspondent généralement à la version des Septante, mais en diffèrent souvent et sont quelquefois plus fidèles au texte massorétique[50].
Aspects littéraires
On y trouve aussi certains hébraïsmes, et le nom de Dieu y est remplacé par le pronom personnel « IL ». Les expressions « notre père Abraham », « notre père Jacob », et l'emploi de livres apocryphes juifs, comme l'Assomption de Moïse, révèlent une formation « familièrement judéo-chrétienne ». Le passage déjà cité du chapitre 40 sur les places respectives du "grand prêtre", des prêtres et des laïcs, offre une curieuse parenté avec la Règle de la communauté des Manuscrits de la mer Morte[51] (appelé aussi Règle de la commune ou Manuel de discipline).
Clément emploie aussi des lieux communs de la littérature grecque, comme l'application au combat pour la vertu de métaphores tirées du stade. En effet, « il est délicat de départager les influences grecques des influences judéennes [chez Clément], tellement les unes et les autres sont mêlées. On sait que les procédés littéraires de la culture grecque sont fort bien connus des Judéens de la diaspora romaine : Paul de Tarse en est un des exemples les plus connus, il n'est nullement le seul. [...] la culture judéenne et la culture grecque s'entrelacent chez Clément »[52]
Paul Mattei dit : « Clément est juif et grec. L'idée de l'ordre du monde, modèle de la discipline à garder dans l'Église, vient du stoïcisme, celle de l'Église comme armée paraît se référer à un idéal romain, le recours aux exempla (vétéro-testamentaires) dans le début de l'écrit relève d'un procédé de la diatribe stoïco-cynique. Mais les thèmes stoïciens étaient déjà acclimatés dans le judaïsme, c'est l'image d'Israël en armes et non de la légion impériale qui sert de paradigme, la méditation sur les hautes figures du passé est d'allure sapientiale. En fait, si Clément est le témoin de l'assimilation d'un vocabulaire, de techniques d'exposition, de schémas conceptuels grecs, le fond reste juif »[53].
Autres écrits attribués à Clément
La renommée de Clément a conduit à lui attribuer la paternité d'autres textes :
Deux Épîtres aux Vierges ont été conservées dans un manuscrit syriaque écrit aux alentours de 1470 et ont été publiées avec une version latine en 1752. En 1884, on a trouvé dans un œuvre d'un moine palestinien du VIIe siècle des extraits en grec de ce qui probablement était le texte original de ces deux documents[55]
Les Constitutions apostoliques, un recueil de doctrine chrétienne, de liturgie et de discipline ecclésiastique, écrit vers la fin du IVe siècle, destiné à servir de guide pour les œuvres du clergé ainsi que pour une partie du laïcat, prétendent être l'œuvre des douze apôtres, dont les instructions sont censées avoir été transmises par le pape Clément.
On a attribué aussi à Clément cinq lettres qui font partie des Fausses décrétales, un ensemble de textes datant en réalité du IXe siècle.
Roman pseudo-clémentin
Le Roman pseudo-clémentin est un long récit conservé en deux versions : un texte grec d'avant 381 appelé Homélies (parce que contenant des sermons attribués à saint Pierre), et une version latine faite par Rufin d'Aquilée au début du Ve siècle et appelée Recognitions (ou Reconnaissances). Clément, le personnage central, rencontre l’apôtre Pierre, qui s’emploie alors à poursuivre partout, pour le réfuter, l'hérétique Simon le Magicien. Clément se joint aux disciples de Pierre, entre lesquels se trouvent les deux frères Aquila et Nicétas.
Un jour, il raconte son passé à l'apôtre. Il appartenait à une très noble famille romaine apparentée à l'empereur. Son père a atteint le rang de sénateur sous l'empereur romain Tibère (mort en mars 37). Alors que Clément avait cinq ans, sa mère Mattidia fut avertie en songe de quitter l'Italie avec ses deux autres fils, des jumeaux, dont l'un s'appelle Faustinus et l'autre Faustinianus (selon les Homélies) ou Faustus (selon les Reconnaissances). Quant à Clément, il demeure à Rome avec son père Faustus (selon les Homélies) ou Faustinianus (selon les Reconnaissances).
Comme le temps passe et qu'il est sans nouvelles des trois émigrés, le père confie Clément, alors âgé de douze ans, à des tuteurs, et part à leur recherche. Dès lors, il cesse à son tour de donner signe de vie.
Plus loin, Pierre rencontre une mendiante aux mains paralysées, qui lui raconte ses tribulations : poursuivie par les assiduités de son beau-frère, elle décide de s'éloigner avec ses deux fils jumeaux, en prétendant obéir à un avertissement divin. Au terme de ce récit, l'apôtre reconnaît Mattidia et Clément retrouve ainsi sa mère disparue.
Encore plus loin, Aquila et Nicétas se révèlent être les frères aînés de Clément. Le matin suivant, un vieil ouvrier leur affirme ne croire qu'au destin déterminé par les astres : il a été trahi par sa femme, laquelle, née sous l'étoile produisant des épouses adultères périssant dans un naufrage, n'a pourtant pas réussi à séduire son beau-frère, comme celui-ci le lui révéla plus tard, et préféra fuir avec ses fils jumeaux, en prétextant un rêve inquiétant ; elle lui laissa leur plus jeune fils. Pierre lui demande le nom de son benjamin : « Clément ». Le vieillard est Faustus/Faustinianus, le père des trois frères ! Mattidia arrive, reconnaît à son tour son mari et tombe dans ses bras[56],[57]. Pour un résumé plus détaillé de l'intrigue du roman, voir Anagnorisis.
Bernard Pouderon croit distinguer derrière la figure du Clément du roman pseudo-clémentin un Clément juif, héros d'un roman judéo-hellénistique inspiré de la légende juive du consul Titus Flavius Clemens, exécuté sous Domitien pour le crime du judaïsme. Il met le Clément du roman pseudo-clémentin en relation avec saint Pierre. Le redacteur, un judéo-chrétien proche, comme le montre l'enseignement qu'il attribue à Pierre, de ceux que l'hérésiologie appelle les ébionites[58],[59], change le nom de Domitien (empereur de 81 à 96) en celui de Tibère (empereur de 14 à 37). Il établit ainsi une chronologie qui rend impossible l'identification du Clément du roman, qui est présenté comme un jeune garçon doué de raison à l'époque de l'empereur romain Tibère (mort en mars 37), au consul, qui ne naît pas avant 55-60[60].
Pouderon affirme aussi que derrière ce roman judéo-hellénistique, qu'il assigne au commencement du IIe siècle, il y a un autre roman de la période julio-claudienne. À l'égard de ces diverses théories de Pouderon, Jan N. Bremmer dit : « ce n'est pas très sérieux !»[61]. Pouderon discerne en outre des points communs entre la présentation de Simon le Magicien dans le roman pseudo-clémentin et la légende de Faust[62].
Des études de Frédéric Manns[63], de Donald H. Carlson[64] et de F. Stanley Jones[65] montrent la diversité des vues existant sur le supposé texte base des versions grecque et latine (l'écrit de base ou Grundschrift), et sur les écrits perdus qui pourraient être liés avec l'origine de ceux existants : le Kerygmata Petrou (identique au Grundschrift ou différent) et le Periodoi Petrou (Itinéraire de Pierre).
↑(en) Peter Lampe, Christians at Rome in the First Two Centuries : From Paul to Valentinus, Continuum, (ISBN978-1-4411-1004-6), p. 217
↑Le titre de pape, au sens de "Père", était à l'époque donné à tous les évêques, et systématiquement à partir du IIIe siècle, et ne fut exclusivement réservé à l'évêque de Rome que vers le milieu du IVe siècle. Philippe Levillain, Dictionnaire historique de la papauté, Fayard, 2003, s. v. « Pape ».
↑Ph 4. 3 : « Et toi aussi, fidèle collègue, oui, je te prie de les aider, elles qui ont combattu pour l'Évangile avec moi, et avec Clément et mes autres compagnons d'œuvre, dont les noms sont dans le livre de vie ».
↑ a et bMichel-Yves Perrin, « Aux origines du "Siège apostolique" (jusqu'en 311) », dans Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté : 2000 ans de mission et de tribulations, Points/Histoire, 2003, p. 23-32.
↑Paul Mattei, Le Christianisme antique. De Jésus à Constantin, Armand Colin, 2011, chapitre 8, « Aspects doctrinaux », « Les Pères apostoliques : entre judaïsme et hellénisme », lire en ligne.
↑Annalesi.23, ii.39, xv.73; Histoiresi.86, iv.68 ; voir G. Milligan, « Clement », dans James Hastings (éd.), A Dictionary of the Bible, vol. I, University Press of the Pacific, , p. 449
↑Bernard Pouderon, « La Genèse du Roman Clémentin et sa signification théologique », dans Frances Margaret Young, Mark J. Edwards et Paul M. Parvis, Critica et philologica : Volume 2 of Papers Presented at the Fourteenth International Conference on Patristic Studies Held in Oxford 2003, Leuven, Paris, Dudley MA, Peeters, Leuven, Paris, Dudley MA, (ISBN9789042918832, lire en ligne), p. 489
↑(en) Peter Lampe, Christians at Rome in the First Two Centuries : From Paul to Valentinus, Continuum, (ISBN978-1-4411-1004-6, lire en ligne), p. 200
↑(en) Peter Lampe, Christians at Rome in the First Two Centuries : From Paul to Valentinus, Continuum, (ISBN978-1-4411-1004-6, lire en ligne), p. 206.
↑Bernard Pouderon, « La Genèse du Roman Clémentin et sa signification théologique », dans Frances Margaret Young, Mark J. Edwards et Paul M. Parvis, Critica et philologica : Volume 2 of Papers Presented at the Fourteenth International Conference on Patristic Studies Held in Oxford 2003, Leuven, Paris, Dudley MA, Peeters, Leuven, Paris, Dudley MA, (ISBN9789042918832, lire en ligne), p. 490
↑(en) John Norman Davidson Kelly et Michael J. Walsh, A Dictionary of Popes, Oxford University Press, (ISBN978-0-19-929581-4), p. 108
↑(en) Peter Lampe, Christians at Rome in the First Two Centuries : From Paul to Valentinus, Continuum, (ISBN978-1-4411-1004-6), p. 21-22
↑Jean-Claude Cheynet, « De saintes reliques sous la mer », dans Christian Buchet (dir.), Sous la mer : Le sixième continent, Presses de l'université Paris Sorbonne, (ISBN9782840502012), p. 54
↑Frédéric Amsler, Les citations évangéliques dans le roman pseudo-clémentin. Une tradition indépendante du Nouveau Testament ? Frédéric Amsler, Gabriella Aragione, Eric Junod, Enrico Norelli, Le canon du Nouveau Testament : regards nouveaux sur l'histoire de sa formation, 2005, Éd. Labor & Fides, Genève, p. 149.
↑Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 706.
↑Bernard Pouderon, Aux origines du roman pseudo-clémentin, Le Judéo-christianisme dans tous ses états, Actes du colloque de Jérusalem, 6-10 juillet 1998, Dir. Simon Claude Mimouni, Paris, éd. Cerf, 2001, p. 238-239.
Épître aux Corinthiens (95), trad. Annie Jaubert (1971), Cerf, coll. "Sources chrétiennes", 2000, 278 p. en ligne.
Épître aux Corinthiens, Premiers écrits chrétiens, dir. B. Pouderon, J.-M. Salamito, V. Zarini, La Pléiade, NRF, Gallimard, p. 38-72.
Œuvres attribuées
Seconde épître aux Corinthiens (vers 150), éd. Hemmer, Les Pères apostoliques, t. X, Paris, Picard, 1909. Trad. Matthieu Cassin : Premiers écrits chrétiens, Gallimard, coll. "La Pléiade", 2016, p. 73-84.
Lettres aux vierges (IIIe siècle), trad. V. Desprez, Lettres de Ligugé, no 242, 1987, p. 6-31.
Roman pseudo-clémentin
Pseudo-clémentines, sous deux formes : Homélies pseudo-clémentines et Reconnaissances pseudo-clémentines.
Homélies, dites Homélies clémentines, IVe siècle, en syriaque, trad. A. Siouville, Verdier, 1991, 418 p.
Roman des reconnaissances, Syrie, IIIe siècle, en latin, Les Reconnaissances du Pseudo-Clément. Roman chrétien des premiers siècles, Brepols, 1999, 649 p.
Le Roman pseudo-clémentin, apocryphe judéo-chrétien du IIIe siècle, met en scène Clément de Rome et saint Pierre : trad. Alain Le Boulluec, Écrits apocryphes chrétiens, Gallimard, coll. "La Pléiade", t. II.
Études
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Alexandre Faivre, Chrétiens et Églises : Des identités en construction : Acteurs, structures, frontières du champ religieux chrétien, Paris, Cerf-Histoire, , 608 p.
La troisième partie de cet ouvrage (p. 383-442) regroupe les recherches les plus récentes sur la Lettre de Clément de Rome : chapitre VIII : « Préceptes laïcs et commandements humains », Les fondements scripturaires de 1 Clément 40, 4 ; L'Église en question dans la Lettre de Clément de Rome : une ecclésiologie de conflit et d'intégration ; Des adversaires vus de Rome. L'art de gérer un conflit en proposant de nouvelles frontières pour l'ekklèsia
.
Alexandre Faivre, « Le « système normatif » dans la Lettre de Clément de Rome aux Corinthiens », Revue des Sciences Religieuses, t. 54, no 2, , p. 129-152 (lire en ligne).
Annie Jaubert, Clément de Rome : Épitre aux Corinthiens. Introduction, texte, traduction, notes et index, Paris, Editions, (ASINB00EZ5RO78).
Léonard Boyle, Petit guide de Saint-Clément, Rome, Collegio San Clemente, janvier 1989 (édition revue et augmentée) (1re éd. 1963) (ASINB003X0YRIU).
Pierre Duthilleul, « Les reliques de Clément de Rome », Revue des études byzantines, t. 16, Mélanges Sévérien Salaville, , p. 85-98 (lire en ligne).
Stanislas Giet, « Le témoignage de Clément de Rome : Sur la venue à Rome de saint Pierre », Revue des Sciences Religieuses, t. 29, no 2, , p. 123-136 (lire en ligne).
Stanislas Giet, « Le témoignage de Clément de Rome : La cause des persécutions romaines », Revue des Sciences Religieuses, t. 29, no 4, , p. 333-345 (lire en ligne).
Everscale Versi pertama7 Mei 2020Genreblockchain terdesentralisasi, mata uang kripto Sunting di Wikidata • L • B • Bantuan penggunaan templat ini Artikel ini berisi konten yang ditulis dengan gaya sebuah iklan. Bantulah memperbaiki artikel ini dengan menghapus konten yang dianggap sebagai spam dan pranala luar yang tidak sesuai, dan tambahkan konten ensiklopedis yang ditulis dari sudut pandang netral dan sesuai dengan kebijakan Wikipedia. Everscale[1][2]...
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Sebuah toko di Haifa dengan plang berbahasa Rusia dan Ibrani Sebuah plang multi-bahasa (Ibrani, Arab, Inggris, dan Rusia) di Kementerian Dalam Negeri/Kementerian Urusan Imigran di Haifa. Sebuah tanda peringatan multi-bahasa (Inggris, Ibrani, Arab dan Rusia) di sampul kabel optikal di Tel Aviv. Bahasa Rusia di Israel aslinya dipakai oleh sebagian besar populasi, yang meliputi sekitar 20 persen dari total populasi pada 1989,[1] sebagian besar oleh imigran yang datang dari bekas Uni Sovi...
Islam menurut negara Afrika Aljazair Angola Benin Botswana Burkina Faso Burundi Kamerun Tanjung Verde Republik Afrika Tengah Chad Komoro Republik Demokratik Kongo Republik Kongo Djibouti Mesir Guinea Khatulistiwa Eritrea Eswatini Etiopia Gabon Gambia Ghana Guinea Guinea-Bissau Pantai Gading Kenya Lesotho Liberia Libya Madagaskar Malawi Mali Mauritania Mauritius Maroko Mozambik Namibia Niger Nigeria Rwanda Sao Tome dan Principe Senegal Seychelles Sierra Leone Somalia Somaliland Afrika Selatan ...
Artikel ini sebatang kara, artinya tidak ada artikel lain yang memiliki pranala balik ke halaman ini.Bantulah menambah pranala ke artikel ini dari artikel yang berhubungan atau coba peralatan pencari pranala.Tag ini diberikan pada Februari 2023. Madrasah Aliyah Negeri (MAN) 6 JakartaInformasiDidirikan25 Oktober 1993JenisNegeriAkreditasiA (No. 024334)Nomor Statistik Sekolah131131750002Nomor Pokok Sekolah Nasional20177962Kepala SekolahDra. Hj. Retno Dewi Utami, M.PdKetua KomiteSopyan ...
Episode 47 der Reihe Ein starkes Team Titel Blutsschwestern Produktionsland Deutschland Originalsprache Deutsch Länge 90 Minuten Altersfreigabe FSK 12 Produktionsunternehmen UFA Regie Walter Weber Drehbuch Birgit Grosz Leo P. Ard Produktion Norbert Sauer Musik Christine Aufderhaar Kamera Volker Tittel Schnitt Simone Klier Premiere 12. Jan. 2011 auf ZDFneo Besetzung Maja Maranow: Verena Berthold Florian Martens: Otto Garber Arnfried Lerche: Lothar Reddemann Kai Lentrodt: Ben ...
Bupati Lampung TengahLambang Kabupaten Lampung TengahPetahanaMusa Ahmadsejak 26 Februari 2021KediamanPendapa Kabupaten Lampung TengahMasa jabatan5 tahunDibentuk1945Pejabat pertamaBurhanuddin AminSitus webweb.lampungtengahkab.go.id Berikut ini adalah Daftar Bupati Lampung Tengah dari masa ke masa.[1] No Bupati Mulai Jabatan Akhir Jabatan Prd. Ket. Wakil Bupati 1 Burhanuddin Amin 1945 1948 1 2 Zainabun Djajanegara 1948 1952 2 3 R.Syahri Djajoyoabdinegoro 1952 1957 3 4 Syamsudin V. ...
Argentine association football player This article's lead section may be too short to adequately summarize the key points. Please consider expanding the lead to provide an accessible overview of all important aspects of the article. (August 2021) Nicolás Tagliafico Tagliafico with Argentina at the 2018 FIFA World CupPersonal informationFull name Nicolás Alejandro Tagliafico[1]Date of birth (1992-08-31) 31 August 1992 (age 31)[1]Place of birth Rafael Calzada, Buenos Aire...
South Korean actor (born 1987) In this Korean name, the family name is Kim. Kim Young-kwangKim Young-kwang in 2014Born (1987-01-11) January 11, 1987 (age 37)Incheon, South KoreaEducationHanyang University – Theater and FilmOccupationActorYears active2006–presentAgentWide-s companyKorean nameHangul김영광Hanja金英光Revised RomanizationGim Yeong-gwangMcCune–ReischauerKim Yŏnggwang Kim Young-kwang (born January 11, 1987) is a South Korean actor and model. Kim began his care...
Questa voce o sezione sull'argomento aziende non cita le fonti necessarie o quelle presenti sono insufficienti. Puoi migliorare questa voce aggiungendo citazioni da fonti attendibili secondo le linee guida sull'uso delle fonti. Segui i suggerimenti del progetto di riferimento. BridgestoneLogo Il Tokyo Square Garden, sede della Bridgestone a Tokyo Stato Giappone Forma societariaPublic company Borse valoriBorsa di Tokyo: 5108 ISINJP3830800003 Fondazione1931 a Kurume Fondata daSh�...
周處除三害The Pig, The Snake and The Pigeon正式版海報基本资料导演黃精甫监制李烈黃江豐動作指導洪昰顥编剧黃精甫主演阮經天袁富華陳以文王淨李李仁謝瓊煖配乐盧律銘林孝親林思妤保卜摄影王金城剪辑黃精甫林雍益制片商一種態度電影股份有限公司片长134分鐘产地 臺灣语言國語粵語台語上映及发行上映日期 2023年10月6日 (2023-10-06)(台灣) 2023年11月2日 (2023-11-02)(香�...
Cet article est une ébauche concernant l’Union européenne et le droit. Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?) selon les recommandations des projets correspondants. Office européen de lutte antifraudeHistoireFondation 1999CadreSigle (en) OLAFType Service department of the European CommissionSiège Ville de BruxellesOrganisationEffectif 400 employésSite web ec.europa.eu/anti_fraudmodifier - modifier le code - modifier Wikidata L'Office européen d...
2012 single by Roman Lob Standing StillSingle by Roman Lobfrom the album Changes Released16 February 2012 (2012-02-16)Length3:25LabelUSFBUniversalSongwriter(s)Jamie CullumSteve RobsonWayne HectorProducer(s)Bertil MarkMichael Mitch DörflerRoman Lob singles chronology Standing Still (2012) Call Out the Sun (2012) Eurovision Song Contest 2012 entryCountryGermanyArtist(s)Roman LobLanguageEnglishComposer(s)Jamie CullumSteve RobsonWayne HectorLyricist(s)Jamie CullumSteve RobsonWayne...
1947–1964 United Kingdom government ministry responsible for coordinating national defence This article relies largely or entirely on a single source. Relevant discussion may be found on the talk page. Please help improve this article by introducing citations to additional sources.Find sources: Ministry of Defence 1947–1964 – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (February 2023) Ministry of DefenceCoat of Arms of the United Kingdom (HM G...
Map of cities in India with Urban Transit Systems such as rapid transit, suburban rail, monorail, bus rapid transit and tram Operational, under construction, and planned bus rapid transit systems in India include: Bus rapid transit System City State Opening Year System Length (km) No of Lines No of Stations Notes Bhopal Bus Rapid Transit System Bhopal Madhya Pradesh 186 10 230 Largest Bus Rapid Transit System. [citation needed] Jodhpur Bus Rapid Transit System Jodhpur Rajasthan 15 Ja...