Le musée des Beaux-Arts de Strasbourg se trouve dans le Palais Rohan situé à côté de la cathédrale.
Historique
Le premier musée municipal de peinture, fondé en 1801 par l'arrêté Chaptal, est détruit le durant la guerre franco-prussienne, alors qu'il se situait à l'Aubette. La collection de tableaux du musée est alors entièrement anéantie[1], dont les 43 tableaux versés par le Louvre en deux envois, le premier le 7 nivose an XI ()[2], comprenant trois peintures ramenées d’Italie en 1797, Sainte Apolline et La Vierge et des anges du Pérugin et Saint Jean dans le désert du Guerchin, trois toiles provenant de Belgique dont deux Jacob Jordaens, Le jugement dernier et La Vierge, l'Enfant Jésus et Saint-Joseph couronnés par les anges, 7 tableaux italiens issus des collections royales (Salviati, Bassano, Corrège, Carrache, Véronèse, Pérugin, Dosso Dossi), ainsi que des tableaux français et d'autre provenance (Valentin, Reni, Seghers, Savery, Ribera, Champaigne, Vouet, La Hyre, Lemoyne, De Troy, Largilliere, Le Brun...).
Une nouvelle collection est constituée à partir de 1889 par Wilhelm von Bode, historien de l'art et directeur des musées impériaux de Berlin, qui trouve à remplacer les toiles de presque tous les principaux peintres disparus de la collection (pas Pérugin), malgré quelques erreurs d'attribution (Dosso Dossi, Carrache), tout en la renforçant de nouveaux artistes majeurs (Giotto, Raphaël, Botticelli). Après le retour de l'Alsace à la France, en 1918, l’œuvre de Bode est continuée par son successeur Hans Haug.
Le , un incendie accidentel détruit une partie des collections (qui avaient déjà souffert du bombardement de la ville le ), dont des peintures de Francesco Guardi, Thomas de Keyser, Antonio Pollaiuolo et Lucas Cranach l’Ancien, mais l’indemnisation de l'assurance permet l'acquisition d'autres tableaux de valeur.
Collections
Peinture
Enrichi grâce à des achats et des donations nombreuses (1987 et 1994 : donations Othon Kaufmann et François Schlageter de peinture italienne ; 2004 : donation Roger et Elisabeth Eisenbeth de peinture flamande et hollandaise[3] ; 2009 : donation Ann L. Oppenheimer de peinture italienne, flamande et hollandaise[4] ; 2019 : donation Jeannine Poitrey et Marie-Claire Ballabio de peintures flamandes, hollandaises, italiennes et tyroliennes[5],[6]), le musée présente aujourd'hui une collection fournie et homogène qui comprend des peintures couvrant une période s'étendant du XIVe au XIXe siècle d'artistes italiens, flamands, hollandais, français et espagnols. La peinture allemande et alsacienne jusqu'en 1681, date de l'annexion de l'Alsace par la France (c'est-à-dire des artistes comme Konrad Witz, Hans Baldung, Sébastien Stoskopff...), est exposée au musée de l'Œuvre Notre-Dame voisin, tandis que la peinture postérieure à 1681 se trouve au musée des Beaux-Arts.
Le musée possède par ailleurs un important tableau de Cornelis Engelsz., acquis en 1895, La Garde civique de Saint-Adrien, qui fut gravement endommagé lors du bombardement de Strasbourg par l’aviation américaine le au cours duquel la cathédrale, le musée de l'Œuvre Notre-Dame et le palais Rohan furent touchés. Le tableau n’avait pu être mis à l’abri en raison de sa très grande taille (178 x 510 cm). Après quatre années de restauration, et grâce au mécénat de la fondation BNP Paribas, il est à nouveau exposé depuis [8].
Tanja Baensch, « Wilhelm von Bode et l'origine des collections du musée des Beaux-Arts », in Strasbourg 1900 : naissance d'une capitale (actes du colloque, musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg, 1-), Somogy, Paris ; Musées de Strasbourg, Strasbourg, 2000, p. 38-43 (ISBN2-85056-387-0)
Le Musée des Beaux-Arts de Strasbourg - Cinq siècles de peinture, Éditions des Musées de Strasbourg, (ISBN2-901833-78-0)
Peintures flamandes et hollandaises du musée des Beaux-Arts de Strasbourg, Éditions des Musées de Strasbourg, (ISBN978-2-35125-030-3)
Les Peintures italiennes du musée des Beaux-Arts, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Éditions Le Seuil, 1996 (ISBN978-2-901833-30-7)
Les Primitifs italiens du musée des beaux-arts de Strasbourg, Éditions Le Seuil, 1993 (ISBN978-2-901833-14-7)