Cette rivière tire son nom du celtique aar, cours d'eau, rivière.
On dit proverbialement : « L'Armançon, mauvaise rivière et bon poisson », Henri Vincenot écrivant « méchante rivière beaux poissons » dans Le Pape des Escargots.
Il se jette dans l'Yonne en rive droite, à 81 mètres d'altitude[3], à la gorge-d'Armançon en limite des communes de Cheny et Migennes, dans le département de l'Yonne.
L'Armançon serpente au milieu des vallées de l'As que sont les deux vallées de l'Armançon et du Serein. Elle est longée par le canal de Bourgogne à partir du confluent avec la Brenne, jusqu'à Migennes sur l'Yonne.
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Organisme gestionnaire
La gestion de l'Armançon et de ses affluents est assurée par le SMBVA (Syndicat Mixte du Bassin Versant de l'Armançon), établissement public créé en 2016[4] et basé à Tonnerre[5].
Principaux affluents
L'Armançon a cinquante-et-un affluents référencés[1] dont neuf sont des bras de l'Armançon :
le ruisseau de la Maltière (rive droite), 4,4 km, prend source et conflue sur Saint-Thibault.
la Noue (rive droite), 1,6 km, prend source sur Saint-Thibault et conflue sur Normier.
le ru des Gorgeas[Affluent 7] (rive droite), 5,3 km, coule uniquement sur Clamerey où il prend naissance vers Saucy et conflue vers la station de pompage.
le ruisseau de Pisserotte (rive gauche), 0,5 km, coule uniquement sur Montigny-sur-Armançon où il conflue près du moulin de la Ronce.
le ruisseau du Larrey[Affluent 10] (rive gauche), 3,7 km, appelé ruisseau la Malaise jusqu'à la confluence du Bourgeon en aval de Flée sur les deux communes de Bierre-lès-Semur et de Flée où il conflue dans le lac de Pont. Il a deux affluents :
le ru Bourgeon (rive droite).
le ru d'Allerey[Affluent 11] (rive gauche), 1,5 km sur la seule commune de Flée.
le ruisseau des Pralats (rive gauche), 0,5 km, se déverse dans le lac de Pont.
le ru de Baon[Affluent 39] (rive droite), 23,4 km, conflue à Tanlay. En amont il s'appelle d'abord le ruisseau des Froides Fontaines[Affluent 40],[Affluent 41] jusqu'à Baon, où il devient le ru de Baon. À 1,7 km en amont de Baon, il reçoit en rive gauche le ruisseau de Bouteillier, cours d'eau saisonnier provenant de Stigny, Gland et Pimelles
le ru Marbrier[Affluent 52] (rive gauche), 5,3 km sur trois communes : il prend source à la fontaine de Méré, coule sur Percey et conflue sur la commune de Villiers-Vineux.
le Créanton[Affluent 58] (rive droite), 18,7 km sur cinq communes avec cinq affluents.
Navigation
Cette rivière, de 2e catégorie du point de vue piscicole, est navigable depuis le confluent avec la Brenne pour de belles randonnées en canoë-kayak au départ des villages de Cry et de Lézinnes. Les courants étant peu véloces et le cours de la rivière parsemé d'écluses ou autres aménagements, il faut compter plusieurs jours de navigation sans moteur.
Le module de la rivière à Brienon-sur-Armançon est de 29,7 m3/s. La surface étudiée du bassin versant à cet endroit est de 2 990 km2[2], soit 97,2 % du bassin versant total de 3 077 km2[1].
L'Armançon présente des fluctuations saisonnières de débit moyen typiques des rivières du sud-est du bassin parisien (Yonne, Arroux, Cure et aussi Dheune et Ouche). Les hautes eaux se déroulent en hiver, et portent le débit mensuel moyen à un niveau de 45,1 à 62,1 m3/s, de décembre à mars inclus (avec un maximum en février), et des basses eaux d'été, de juillet à septembre, avec une baisse du débit mensuel moyen jusqu'au niveau de 7,72 m3/s au mois d'août. Mais ces moyennes mensuelles cachent des variations bien plus importantes.
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique : H2482010 - L'Armançon à Brienon-sur-Armançon pour un bassin versant de 2 990 km2 à 85 m d'altitude[2] (1966-2008)
À l'étiage, c'est-à-dire aux basses eaux, le VCN3, ou débit minimal du cours d'eau enregistré pendant trois jours consécutifs sur un mois, en cas de quinquennale sèche peut chuter jusque 1,9 m3/s.
Crues
Ce sont surtout les crues qui peuvent être importantes et qui sont assez fréquentes. L'Armançon est surveillé à Brienon par Vigicrues, avec publication de son niveau toutes les six heures.
Le débit instantané maximal enregistré a été de 349 m3/s le , tandis que la valeur journalière maximale a été de 338 m3/s à la même date. Le QIX 2 et le QIX 5 valent respectivement 200 et 280 m3/s. Le QIX 10 est de 340 m3/s et le QIX 20 se monte à 400 m3/s. Quant au QIX 50, il est de 460 m3/s.
À titre de comparaison, le QIX 10 de l'Eure à Cailly-sur-Eure[6] vaut 90 m3/s pour un bassin de 4 598 km2, tandis que son QIX 50 est de 120 m3/s. Le QIX 10 comme le QIX 50 de l'Armançon dépassent de près de quatre fois ceux de l'Eure, alors que le bassin versant de ce dernier est de moitié plus étendu.
Lame d'eau et débit spécifique
La lame d'eau écoulée dans le bassin de l'Armançon est de 315 mm/an, ce qui est assez semblable à la moyenne d'ensemble de la France (320 mm/an), mais nettement supérieur à la moyenne de la totalité du bassin versant de la Seine (240 mm/an). Le débit spécifique (ou Qsp) atteint 9,9 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Ancienne ville d'Armançon à la source de la rivière ?
En 1862, à la demande d'Arcisse de Caumont président de la Société française d'archéologie, Jacques-Ferdinand Prévost présente à la XXIVe session annuelle du Congrès archéologique de France le résultat de ses récentes investigations archéologiques[7]. Après avoir exposé ses études sur les murs de forteresse vitrifiés, il rapporte les faits suivants :
La rivière d'Armançon prend sa source sur le territoire du village d'Essey à 1 kilomètre de ce dernier, qui dépend du canton de Pouilly-en-Auxois, arrondissement de Beaune. Le nom de Essey aurait une origine celtique, transformée par le latin du Moyen Âge en Acceicam ou Àcciacum. On trouve dans les champs voisins une grande étendue de terrain au sol noirci de cendres et jonché de tuiles à rebords, de pierres de substructions, de scories et de pierres rongées par le feu. Selon la tradition la ville d'Armançon, qui se serait tenue là, aurait été détruite par un incendie. À environ 600 mètres de l'Armançon et bien que le terrain soit encultivé, on peut suivre les traces d'une voie romaine sur une longueur importante.
Trois cultivateurs ont ouvert des fossés le long des murets qui longent leurs champs, à peu de distance de l'Armançon, pour enfouir les pierres ramassées de ces champs. Au lieu du terrain naturel attendu, ces fossés ont livré des décombres de bâtiments (sables, chaux, tuiles de toute espèce, pavés, etc) ainsi que des “corniches, chapiteaux, fûts de colonnes en pierre et débris de marbre monumental, torse d'une statue et deux têtes sculptées en relief, quantité innombrable de poteries rouges à dessins et monnaies grand-bronze de la fin du Haut Empire romain.” Une fouille plusieurs années auparavant, effectuée par MM. le maire et le curé du lieu, avait dévoilé une mosaïque formée de cubes blancs, bleus et verts. Une pierre sculptée de la même provenance, représentant un char attelé de deux chevaux avec leur conducteur, a été acquise par le marquis de Villers-la-Faye puis par le musée de Dijon[7].
↑ a et bCongrès Archéologique de France, XXIVe session, 1862 : compte-rendu complet des séances générales tenues par la Société Française d'Archéologie pour la Conservation des Monuments.