L'édition de 2020 a également vu les modalités de son César du public se modifier et le César d'honneur, initialement dévolu à Brad Pitt, n'est finalement pas décerné, l'acteur s'étant rétracté en dernière minute pour une raison inconnue.
Initialement Brad Pitt avait accepté de recevoir cette distinction de la part de l’Académie des César, avant de se rétracter. C'est la première fois que ce César n’est pas attribué[7].
À la suite du vote effectué par l’ensemble des classes de terminales participantes entre le 2 et le parmi les 7 films nommés pour le César du meilleur film, le César des lycéens 2020 est attribué le au film Hors Normes sous contrôle d’huissier et sous la supervision de Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, et de la présidente par intérim de l’Académie des César, Margaret Menegoz[8],[9].
Deux nouveautés principales concernent les modalités des prix accordés au cours de cette édition des César :
le César du public qui, contrairement aux éditions précédentes où il était automatiquement décerné au film français ayant fait le plus d'entrées en salle durant l'année précédant la cérémonie[11], est cette fois déterminé par un vote de l'Académie qui désigne le lauréat parmi les cinq films français en tête au box-office 2019[12]« afin de représenter à la fois le choix du public, et le vote des professionnels du cinéma » (Alain Terzian)[13],[14].
Pour les cinq catégories techniques (son, costumes, montage, décors, photographie), des listes indicatives, sans obligation de vote, déterminées par le collège technique de l'Académie sont dévoilées afin de faciliter le choix des nommés[6].
Manifestation nocturne le à Paris, collage« Cinéma : protecteurs de violeurs ».
La veille de la cérémonie, tandis que des féministes promettent de manifester contre les 12 nominations de son film J'accuse[16], le cinéasteRoman Polanski, toujours poursuivi par la justice américaine et visé par de nouvelles accusations de viol, annonce qu'il n'assistera pas à la cérémonie : « comment le pourrais-je ? […] Des activistes me menacent déjà d’un lynchage public. Certains annoncent des démonstrations devant la salle Pleyel. D’autres comptent en faire une tribune de combat contre une gouvernance décriée. Cela promet de ressembler davantage à un symposium qu'à une fête du cinéma censée récompenser ses plus grands talents. » Décidé à « protéger sa famille, sa femme et ses enfants, à qui on fait subir injures et affronts », il nie ces nouvelles accusations, et affirme que c’est « avec regret qu'(il) prend cette décision, celle de ne pas affronter un tribunal d'opinion autoproclamé prêt à fouler aux pieds les principes de l'État de droit pour que l’irrationnel triomphe à nouveau sans partage[17] ».
Le lendemain, jour de la cérémonie, à la suite de ce qu'elle estime être « une escalade de propos et comportements déplacés et violents », l'équipe du film annonce qu'elle sera également absente[18]. Le ministre de la cultureFranck Riester indique publiquement que le César du meilleur réalisateur à Polanski serait « un message négatif », mais ne s'oppose pas au César du meilleur film[19],[20].
Le soir même, le César de la meilleure réalisation étant attribué à Polanski, Adèle Haenel, suivie de Céline Sciamma et d’autres professionnels, quitte la salle en criant « C'est la honte ! La honte ! »[21]. Quant à Florence Foresti, la maîtresse de cérémonie, elle ne reviendra pas sur scène pour la remise du César du meilleur film ni pour la photo finale. Elle postera quelques minutes plus tard sur son compte Instagram le message « Écœurée »[22]. Durant la cérémonie, Florence Foresti ironisa plusieurs fois avec des sous-entendus sur le cinéaste et ses controverses[23] et Jean-Pierre Darroussin écorche le nom du réalisateur[24]. Virginie Despentes signe le 1er mars une tribune de soutien à Adèle Haenel dans Libération[25],[26]. Au contraire, les cinéastes Claire Denis et Emmanuelle Bercot, chargées d'annoncer le prix, ont trouvé celui-ci tout à fait légitime[27]. Lambert Wilson prit également la défense de Roman Polanski mais fut vite critiqué, plus exactement pour avoir condamné les discours de Florence Foresti et le départ d'Adèle Haenel[28].
Par ailleurs, le réalisateur Jean-Claude Brisseau mort en , n'apparait pas au traditionnel hommage aux disparus du fait de ses condamnations pour harcèlement et agressions sexuelles en 2005 et 2006[30].
Audiences
La cérémonie, diffusée en clair sur Canal+, a fait un score de 2 160 000 téléspectateurs avec 12,4 % de part de marché, se plaçant 4e de la soirée derrière TF1 (4 545 000 / 22,7 %), M6 (2 849 000 / 13,2 %) et France 2 (2 476 000 / 11,3 %)[31].
La cérémonie des César signe ainsi son plus gros score depuis celle de 2016 qui avait compté 2 500 000 téléspectateurs et dont Florence Foresti était également la maîtresse de cérémonie.