Arrondissement discret, moins touristique que d'autres, le 11e a joué un rôle exceptionnel dans l'histoire de Paris et de la France. Il fut au cœur du Paris révolutionnaire et des grandes révoltes ouvrières du XIXe siècle. Autrefois quartier ouvrier accueillant un tissu dense d'entreprises artisanales, le 11e arrondissement est aujourd'hui un arrondissement « branché » notamment vers la place de la Bastille, la rue Oberkampf ou la rue de Lappe, en raison de l'installation de nombreux bars et discothèques.
Le 11e arrondissement est situé dans l'est de la ville, sur la rive droite de la Seine. Bordé au nord par le 10e arrondissement à l'ouest par les 3e et 4e arrondissements, au sud par le 12e, à l'est par le 20e.
La superficie du 11e arrondissement est de 366,6 hectares[2], ce qui le classe en 12e position[2] des plus grands arrondissements du Paris intra-muros.
Il a globalement la forme d'un quadrilatère dont les sommets sont respectivement situés au carrefour de Belleville, ainsi qu'aux places de la Nation, de la République, et de la Bastille.
Quartier d'ouvriers et d'artisans, c'est aussi un lieu de plaisirs. Dès le XVIIIe siècle, plusieurs folies sont construites par l'aristocratie et la bourgeoisie parisienne : la Folie Titon, la Folie Regnault, l'hôtel de Chabanais (devenue plus tard la pension Belhomme), la Folie Nourry (devenu l'hôtel de Mortagne)... De nombreuses guinguettes s’installent aussi, dans le Bas-Belleville, en haut de la rue de Charonne, en haut de la rue de Montreuil.
Un quartier de prisons
Trois prisons ont marqué l'histoire du 11e arrondissement.
Construite dès 1836, cette prison accueillait les condamnés à mort. Les dalles qui servaient de point d'appui à l'échafaud sont encore visibles devant le numéro 16 de la rue de la Croix-Faubin. La prison de la Grande Roquette fut démolie en 1900[3].
Création de l'arrondissement moderne
Les limites actuelles du 11e arrondissement datent de 1860, à la suite de la loi du donnant lieu à un nouveau découpage de Paris en 20 arrondissements. Elles comprennent environ la moitié de l'ancien 8e arrondissement (la moitié sud faisant partie de l'actuel 12e arrondissement).
Au XIXe siècle, l’industrialisation se développe dans les domaines du textile, des métaux, des instruments de musique (la manufactureCouesnon), du verre, de la faïence et de la céramique (la manufacture Loebnitz).
Les meurtres antisémites de Sarah Halimi en 2017 puis de Mireille Knoll l'année suivante, ainsi que le souvenir de celui d'Ilan Halimi en 2006 (il travaillait dans le quartier), suscitent des inquiétudes au sein de la communauté juive de l'arrondissement[6].
Démographie
En 2006, l'arrondissement comptait 152 436 habitants, sur une superficie de 366,6 hectares[2], soit 41 536 hab./km2. Cela fait du 11e arrondissement le plus densément peuplé de la ville de Paris, et le district urbain le plus dense d'Europe. On peut noter que la densité de l'arrondissement n'a cessé de décroître au fil du temps, cependant une légère hausse est observée depuis peu. Par ailleurs, le 11e arrondissement n'est pas le plus peuplé de Paris, le 15e arrondissement arrivant en tête.
Pour accueillir les personnes âgées de l'arrondissement, il existe au total 17 maisons de retraite dans le 11e. On retrouve notamment des EHPAD (Établissement d'Hébergement des Personnes Âgées), et des foyers logements (ou résidences autonomies). Elles sont gérées par la mairie de Paris, ou par des sociétés privées[7].
Les personnalités exerçant une fonction élective dont le mandat est en cours et en lien direct avec le territoire du 11e arrondissement de Paris sont les suivantes :
François Richard-Lenoir (1765-1839), avec son associé Joseph Lenoir-Dufresne (1768-1806), ils dirigent la première manufacture parisienne de coton, rue de Charonne. Ils introduisent la mule-jenny, métier à filer d'invention anglaise. Rapidement, leur entreprise devient une des plus importantes pour le commerce du coton en France. François Richard, qui est d'origine modeste, passe pour l'homme le plus riche du XIXe siècle ; il accumule une fortune extraordinaire en découvrant le secret de l'étoffe croisée fil et coton anglaise, le basin, qui fait fureur à cette époque.
Clotilde de Vaux (1815-1846, inspiratrice et collaboratrice d'Auguste Comte. Elle habite non loin de la rue qui porte son nom dans le 11e arrondissement.
Denis Poulot (1832-1905), crée plusieurs manufactures, notamment une avenue Philippe-Auguste. Il est maire du 11e arrondissement de 1879 à 1882. Il écrit Le Sublime qui inspire L'Assommoir d'Émile Zola.
Léon Blum (1872-1950), homme politique, député du 11e arrondissement. Il est l'un des dirigeants de la section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), et président du Conseil en 1936, 1938 et 1946. Il a marqué l'histoire politique française pour avoir refusé l'adhésion des socialistes à la IIIe Internationale communiste en 1920 et pour avoir été le président du Conseil du Front populaire en 1936.
Léon Frot (1900-1942), artisan, conseiller municipal du 11e arrondissement et conseiller général de la Seine. Il fut arrêté et mis en prison par les autorités françaises au début de la Seconde Guerre mondiale pour propagande communiste. Interné à la maison centrale de Clairvaux, il est livré aux Allemands comme otage et fusillé le . Il habite au 32 rue Léon-Frot.
Hélène Azenor (1910-2010), peintre, graveuse et illustratrice, y est morte ;
Maurice Berlemont (1914-1992), employé de banque, militant communiste et résistant, conseiller municipal du 11e arrondissement de 1945 à 1978. Il est président du groupe communiste au Conseil de Paris dans les années 1970, proche du secrétaire fédéral Henri Fiszbin. Médaillé de la Résistance et chevalier de la Légion d'honneur.
Maurice Gardette, artisan, conseiller municipal du 11e arrondissement et conseiller général de la Seine. Il est arrêté en tant que communiste et interné administrativement par les autorités françaises au début de la Seconde Guerre mondiale. Détenu dans plusieurs camps, il fut livré aux Allemands comme otage et fusillé le avec 26 autres otages à Châteaubriant (Loire-Atlantique), au lieu-dit Carrière des Fusillés.
Georges Sarre (1935-2019), plusieurs fois député de Paris entre 1981 et 2002, conseiller de Paris (11e arrondissement) à plusieurs reprises à partir de 1971, maire de l'arrondissement (1995-2008), cofondateur du CERES avec Jean-Pierre Chevènement, responsable du Parti socialiste, puis du Mouvement des citoyens, ancien ministre (1988-1993).
Philippe Thomas, (1951-1995) , artiste conceptuel, y est décédé.
Claudine Loquen (1965-), plasticienne, illustratrice, y a vécu.
Le 11e arrondissement est l'arrondissement parisien qui possède le plus de stations de métro sur son territoire (25 au total), ce qui en fait un des mieux desservis de la ville[réf. nécessaire]. Il est parcouru par les lignes 1, 2, 3, 5, 6, 8, 9, 11 du métro de Paris. Les différents quartiers de l'arrondissement sont desservis par les 25 stations suivantes :
L'arrondissement possède également une gare du RER A qui dessert l'Est et l'Ouest de l'Île-de-France : (Nation).
Vélos
L'arrondissement compte 54 stations de Vélib' réparties à travers tout l'arrondissement[20].
Des double-sens cyclables (DSC) sont disponibles dans toutes rues à sens unique qui se trouvent dans les zones 30 de l'arrondissement (carte à venir). Ces zones 30 (et donc les DSC) sont progressivement généralisées à l'ensemble de l'arrondissement, en dehors des grands axes de circulation automobile (Beaumarchais, Richard-Lenoir, Faubourg-Saint-Antoine, Voltaire, Philippe-Auguste, République, Parmentier, boulevards de Charonne, Ménilmontant et Belleville).
Certains de ces grands axes sont déjà équipés de pistes cyclables avec séparateurs : Richard-Lenoir, boulevards de Charonne, Ménilmontant, Belleville et Voltaire, avenue de la République et Parmentier.
Le plan vélo 2015-2020 de la Mairie de Paris prévoit l'aménagement de pistes cyclables sur le boulevard Voltaire (terminé en 2020), l'avenue de la République (terminé en 2022) et l'avenue Parmentier (terminé en 2023).
Bus
Le 11e arrondissement de Paris est desservi par les lignes intra-muros 20, 26, 29, 46, 56, 57, 61, 69, 71, 75, 76, 86, 87, 91, 96 et 351 vers l'aéroport Roissy Charles de Gaulle du réseau de bus RATP[2].
↑ a et bÀ la fin de l'URL, remplacer 75056, le code Insee de Paris, par celui de l'arrondissement désiré, 751XX, où XX varie de 01 à 20, pour obtenir les statistiques y correspondant.