Sur le modèle de l'École royale de l'artillerie de Douai créée en 1679, l’école royale d’artillerie de Metz est créée en même temps que celles de La Fère, Strasbourg, Grenoble et Perpignan, par l’ordonnance royale du . Cette ordonnance tirait les conclusions des dernières campagnes de Louis XIV en faisant de l’artillerie une arme scientifique, avec des officiers formés en conséquence. Chacune des cinq villes concernées abriterait un régiment de 4 000 hommes, avec une école d’artillerie à demeure.
En 1794, le Comité de salut public en fait une école d’application de l’École polytechnique et expulse les religieux de l’abbaye de Saint-Arnould, un ancien couvent des dominicains, pour y établir l’école d’artillerie[1]. Bonaparte y rapatrie en 1802 la prestigieuse école royale du génie de Mézières qui fusionne avec l’école d’artillerie et en fait la principale école d’application de l’École polytechnique. L’établissement forme désormais une cinquantaine d’ingénieurs-élèves par an.
L’école fusionne en 1807 avec l’école d’artillerie de Châlons et devient l’École d’application de l’artillerie et du génie. Après la guerre franco-allemande de 1870, l’école déménage à Fontainebleau, laissant place à la « Kriegsschule Metz », une école de guerre, où passeront les plus grands noms de l'armée impériale allemande[2]. À Fontainebleau, l’école d’artillerie retrouve son autonomie en 1912, et la formation est distincte de celle du corps du génie, comme c’était le cas avant 1802 ; c’est la fin de l’école d’application créée à Metz un siècle plus tôt, et le début de l’école d’application de l’artillerie.
La façade du bâtiment de l'ancienne école royale d'artillerie est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 25 mai 1929[3].
Marie Étienne François Henri Baudrand, École militaire de Metz (1794)[4], général de la Restauration, il fit partie du jury d'examen de sortie des élèves de l’École.
François Berge, élève à l’École militaire de Metz (1796-97), général d'Empire, il commanda en 1816 l’École royale d'application[4].
Adolphe Niel (1802-1869), École polytechnique (1821), maréchal de France, ministre de la Guerre.
Henri-Joseph Paixhans (1783-1853), polytechnicien (1801), élève à l'école militaire de Metz (1801-1803), employé à la direction de l'école d'artillerie de Metz (1813), général de France, ingénieur pyrotechnicien.
↑ abcdefghijklmnopqrs et tCharles Mullié : Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, Poignavant et Compagnie, 1852.
Philippe Hoch, L’École d’artillerie et du génie, fleuron des armes savantes à Metz, Armes savantes, Metz, 1993 (p. 7-36).
P. Chalmin: L’École de Metz, Revue historique de l’armée, no 3., 1962.
Georges Ducrocq: L’École d’application de Metz, Austrasie, 1908-1909 (p. 151-173).
Maurice Dumontier : École du génie de Metz (1794-1802). École d’application de l’artillerie et du génie de Metz (1802-1870). - Nancy, 1957.
Maurice Dumontier : École du Génie de Metz (1794-1802). - P.L., 1961, 2, (p. 49-58).
Maurice Dumontier : L’École d’application de l’artillerie et du génie à Metz, sous la seconde république et le second empire. – P.L., 1961, 4 (p. 122-135).
Maurice Dumontier : L’École d’artillerie et du Génie de Metz sous l’Empire, la Restauration et la Monarchie de Juillet (1803-1845). P.L., 1961, 3 (p. 86-102).
Maurice Dumontier : École du génie de Metz (1794-1802). École d’application de l’artillerie et du génie de Metz (1802-1870). - Nancy, 1957.
Goetschy (général): Les derniers jours de l’École d’application de Metz, in Revue du Génie militaire, 1933.
Théodore Le Puillon de Boblay: Esquisse historique sur les Écoles d’artillerie, pour servir à l’histoire de l’École d’application de l’artillerie et du génie, RousseauPallez, Metz, 1858.
Pierre PHILIPPE : Les rapports de l’Académie Nationale de Metz et de l’école d’application de l’artillerie et du génie sous la restauration, in M.A.M., 1976-1977, (p. 3-18).
Reversat: L'École d’application de l’artillerie et du génie à Metz, in Bulletin du Génie militaire, 1964 (p. 5-37).