Il commence sa carrière militaire à Madagascar puis comme attaché militaire en Allemagne. Il se trouve au Maroc au début de la Première Guerre mondiale. Il rejoint rapidement le général Joffre en qualité de major-général au GQG jusqu'en . Il dirige ensuite une division puis un corps d'armée jusqu'à la fin de la guerre. En 1919 il est envoyé en Tchécoslovaquie puis, en , à Constantinople comme haut–commissaire de la République française en Orient, avec rang d’ambassadeur représentant la France aux négociations et à la signature du traité de Lausanne en .
Lieutenant en premier en il est muté dans divers régiments d’artillerie avant d’être instructeur à l’école d’artillerie à .
Capitaine en second le adjoint à la direction de l’artillerie à Nice, il suit les cours de l’École supérieure de guerre en , puis stagiaire à l’EM en , il est officier d’ordonnance du ministre de la Guerre Billot en .
Le colonel Pellé est attaché militaire à Berlin auprès de l'ambassadeur Jules Cambon de à . Il rédige au cours de cette période de nombreux rapports sur la société allemande et rencontre de nombreuses personnalités allemandes notamment le kaiser Guillaume lors des chasses. Il est un des officiers français les plus connaisseurs de l’Empire allemand.
En , il est muté au Maroc comme chef d'état-major du Résident général Lyautey. Il commande les Troupes auxiliaires marocaines.
Première Guerre mondiale et amitié avec le maréchal Joffre
Le général Maurice Pellé commence la guerre en dirigeant la 2e brigade de tirailleurs de la division de marche marocaine.
Il est appelé très rapidement auprès du général Joffre au Haut-commandement, où il exerce à partir du les fonctions de major général à la Direction supérieure de la Guerre et des Théâtres d'opérations extérieurs au Grand Quartier général (GQG) jusqu’en . À la suite de la disgrâce de son ami Joffre, le général Pellé est lui aussi contraint de quitter le GQG.
Le maréchal Joffre écrit dans ses Mémoires au sujet du général Pellé :
« Pellé était l’intelligence la plus ouverte, la plus déliée que j’ai peut-être rencontrée dans ma carrière. Doué d’une puissance de travail prodigieuse, de dévouement à toute épreuve, d’une largeur de vues d’une finesse qui doublaient d’un admirable diplomate le magnifique officier que j’avais auprès de moi depuis de longues années. »
Il retrouve un commandement opérationnel et dirige la 153e D.I et se distingue particulièrement à la bataille du Chemin des Dames. Général de division le , il prend la tête du 5e corps d'armée qu'il dirige jusqu'en . Avec ce corps, il participe aux batailles de Noyon, de la Marne et en Argonne.
Participation à la création de l’armée tchécoslovaque
Maurice Pellé devient le premier chef d'état-major des armées de la jeune Tchécoslovaquie, puis de à , il est nommé généralissime. Lors de cette période, il réussit à bloquer l'avance des troupes hongroises et contre-attaque, mettant fin à la République slovaque des conseils. Il réorganise le ministère tchécoslovaque de la Défense nationale et met en place des écoles militaires et des centres d'instruction pour le développement de l'armée tchécoslovaque. Célibataire de 57 ans, il rencontre à Prague son épouse Jára Braunerova : ils auront en 1921 une fille unique, Maryška.
Constantinople
En , Maurice Pellé est envoyé à Constantinople comme haut–commissaire de la République française en Orient, avec rang d’ambassadeur représentant la France aux négociations et à la signature du traité de Lausanne en .
Décès
Il s’éteint prématurément le à Toulon. Il est élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur le même jour que son décès, le brevet est envoyé à sa veuve à Prague.
L'État français lui organise des obsèques solennelles aux Invalides. Jean de Pierrefeu déclare à propos de Pellé : « Je n’ai jamais vu d’homme moins ambitieux, moins attaché aux questions de vanité, aussi peu soucieux de son avancement. Il se donnait à sa tâche de toute son ardeur, mais c’était par goût et non par devoir ou par intérêt. Le jeu le passionnait, il y déployait des ressources d’intelligence et de finesse hors de pair ; c’était un artiste de l’action plus qu’un homme d’action. »[4].
↑Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Archives et Culture, , 701 p. (ISBN978-2-35077-135-9), p. 323.
Raoul de Thomasson, Le général Pellé, Impr.-libr. Gauthier-Villars et Cie,
Jean Le Chatelier, Le Général Maurice Pellé 1863-1924 : lettres et souvenirs, s.n.,
Philippe Hauser, De Berlin à Prague, la carrière exceptionnelle du général Maurice Pellé (thèse de doctorat), 2002
Radko Brach, Le général Maurice Pellé, premier chef d'État-major de l'armée tchécoslovaque, 2007
Isabelle Sandiford-Pellé, Général Pellé : carnet de croquis, 2010
Ronald Mattatia, « Le général Maurice Pellé », in Bulletin de la Société des amis de la bibliothèque et de l'histoire de l'École polytechnique, no 43, (en ligne)
Jean-Noël Grandhomme, Isabelle Sandiford-Pellé et Alain Savignol (présenté et annoté par), La guerre ne tardera pas : correspondance de Maurice Pellé, attaché militaire de France à Berlin de 1909 à 1912, Paris, Armand Colin Ministère de la défense, , 314 p. (ISBN978-2-200-28763-4, OCLC890078840).