L'Église en Turquie est sous la juridiction de huit circonscriptions ecclésiastiques qui ne sont pas soumises à une juridiction nationale au sein d'une église nationale mais sont soumises à la juridiction universelle du pape, évêque de Rome, au sein de l'« Église universelle »[1].
Cependant, l'article 24 stipule que « L'éducation et l'enseignement religieux sont dispensés sous la surveillance et le contrôle de l'État. » et l'article 136 stipule que « La Direction des affaires religieuses (en turc : Diyanet İşleri Başkanlığı), qui fait partie de l'administration générale, remplit, conformément au principe de laïcité, en se tenant à l'écart de toutes opinions et idées politiques, et en se fixant pour but de réaliser la solidarité et l'union nationales, les fonctions qui lui sont confiées en vertu de la loi particulière qui la régit »[5].
Cet organisme étatique, le Diyanet, utilise l'impôt de citoyens musulmans sunnites, non-sunnites et non-musulmans pour financer exclusivement le culte sunnite. Les non-sunnites et non-musulmans doivent assurer un fonctionnement financièrement autonome[6]. Le budget du Diyanet est de 1,75 milliard d'euros en 2016, soit le double de celui du ministère de la Santé et le triple de celui du ministère des Affaires étrangères[7].
La Turquie n’est donc pas un État strictement laïc dans le sens où il n’y a pas de séparation entre la religion et l’État, mais plutôt une mise sous tutelle de la religion par l’État ; chacun reste cependant libre de ses croyances. La religion est indiquée sur les documents d’identité mais, la loi permet aux personnes de s’abstenir d’indiquer leur religion[8].
L'article 15 de la constitution stipule que « on ne peut porter atteinte à la liberté de religion » et l'article 24 que « Les cérémonies religieuses sont libres à condition de ne pas être contraires aux dispositions de l'article 14 [atteinte à l'intégrité de l'État] », autorisant ainsi l'Église catholique.
Dans une population de 80,8 millions où 99,8%[9] des habitants appartiennent à l'Islam, l'Église catholique est une communauté religieuse minoritaire avec 33 550 catholiques (0,05%) :
↑The World of the Alevis: Issues of Culture and Identity, Gloria L. Clarke.
↑Gokalp, Altan, « Une minorité chîite en Anatolie : les Alevî », Annales, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 35, no 3, , p. 748–763 (DOI10.3406/ahess.1980.282666, lire en ligne, consulté le ).