En 1969, Judy Chicago, artiste et enseignante à la California State University à Fresno à l'époque, permet dans son atelier l'usage de matériaux et techniques dites féminines à la suite de la demande de certaines étudiantes qui se sentaient plus à l'aise avec le fil et l'aiguille, le tissu et la couture [3].
En 1971, Paula Harper, une des premières historiennes de l'art féministe, propose un projet sur le thème novateur de l'espace domestique à Judy Chicago et ses étudiantes. Paula Harper leur propose une maison abandonnée dans laquelle elles présentent des projets divers notamment des performances comme Cock and Cunt de Judy Chicago. L'événement est un succès, visité par des milliers de personnes[3],[4],[5],[6],[7].
Women House
L'exposition Women House est une adaptation de l’exposition Womanhouse de 1972, et fait référence également à l’essai de Virginia Woolf, Une Chambre à soi, publié en 1929. L’exposition interroge la construction théorique et parfois politique de l'espace domestique, considéré comme le lieu de domination du corps féminin. Elle est placée sous le commissariat de Camille Morineau, Directrice des Expositions et des Collections de la Monnaie de Paris et de Lucia Pesapane, Commissaire d’exposition à la Monnaie de Paris[8],[9],[10],[11],[12]. Les artistes, dont les œuvres composent cette exposition, sont des femmes. Camille Morineau fut déjà il y a quelques années la commissaire générale d'une exposition consacrées aux femmes artistes, au centre Beaubourg, elles@centrepompidou, présentée de à , qui avait également marquée les esprits[13].
Cette exposition Women House présente la maison comme un refuge, parfois une prison, mais elle la présente surtout comme un espace de création [14],[15]« car les femmes sont restées assises à l'intérieur de leurs maisons pendant des millions d'années, si bien qu'à présent les murs mêmes sont imprégnés de leur force créatrice » (Virginia Woolf, Une chambre à soi, 1929[16]).
↑Roxana Azimi, « Judy Chicago, artiste envers et contre tous », Le Monde, (lire en ligne)
↑Fabienne Dumont et Séverine Sofio, « Esquisse d’une épistémologie de la théorisation féminine en art », dans Séverine Sofio, Perin Emel Yavuz et Pascale Molinier (coordonné par), Genre, féminisme et valeur de l'art, Éditions L’Harmattan, (lire en ligne), p. 25
↑(en) William Grimes, « Miriam Schapiro, 91, a Feminist Artist Who Harnessed Craft and Pattern, Dies », The New York Times, (lire en ligne)
↑(en) Sarah Cascone, « Judy Chicago and Miriam Schapiro’s Epoch-Making Feminist Installation ‘Womanhouse’ Gets a Tribute in Washington, DC », artnet, (lire en ligne)
Camille Morineau (dir.) et Lucia Pesapane (dir.) (préf. Aurélien Rousseau, Susan Fisher Sterling(en)), Women house (catalogue d’exposition, Paris, Monnaie de Paris, 20 octobre 2017-28 janvier 2018 ; Washington, National Museum of Women in the Arts, 9 mars-8 mai 2018), Monnaie de Paris, Manuella, (ISBN978-2-917217-92-4)