En 1952 une patiente visitant la Jamaïque envoie à Clark Noble, médecin découvreur de l'insuline, des feuilles provenant d'un arbrisseau de Madagascar (Vinca rosea). Elle lui décrit comment réaliser un thé dont les vertus antidiabétiques sont bien connues en Jamaïque. Clark Noble n'étant plus impliqué dans le monde de la recherche transmet le colis à son frère Robert Laing Noble, directeur associé du Collip Medical Research Laboratory à Toronto. Celui-ci ne constate que peu d'effets sur la glycémie mais remarque une activité importante sur la moelle osseuse et le nombre de globules blancs. À partir de 1954 Charles T. Beer, un chimiste organicien rejoint l'équipe de Noble ; ensemble ils isolent puis caractérisent un puissant alcaloïde de ces feuilles : la vinblastine[2].
Mécanisme d'action
La vinblastine est un poison du fuseau mitotique inhibant la polymérisation de la tubuline et bloquant la division cellulaire.
L'activité de la vinblastine sur la moelle osseuse explique l'effet indésirable majeur, la leucopénie qui est le facteur dose-limitant :
myélodépression : leucopénie principalement, anémie et thrombopénie ;
toxicité neurologique : atteinte du système nerveux végétatif se manifeste par l'apparition d'une constipation accompagnée de douleurs abdominales. Mais aussi des neuropathies périphériques avec abolition des réflexes ostéo-tendineux et paresthésies ;
↑(en) Wright JR Jr, « Almost famous: E. Clark Noble, the common thread in the discovery of insulin and vinblastine », CMAJ, vol. 167, no 12, , p. 1391-6. (PMID12473641, PMCIDPMC137361, lire en ligne [html])modifier