C1[C@H]2OC[C@@]2([C@@H]2[C@@]([C@H]1O)(C([C@@H](C=1C(C)(C)[C@@]([C@H]2OC(c2ccccc2)=O)(O)C[C@@H](OC([C@@H]([C@@H](NC(=O)OC(C)(C)C)c2ccccc2)O)=O)C1C)O)=O)C)OC(=O)C PubChem, vue 3D
InChI :vue 3D InChI=1/C43H53NO14/c1-22-26(55-37(51)32(48)30(24-15-11-9-12-16-24)44-38(52)58-39(3,4)5)20-43(53)35(56-36(50)25-17-13-10-14-18-25)33-41(8,34(49)31(47)29(22)40(43,6)7)27(46)19-28-42(33,21-54-28)57-23(2)45/h9-18,26-28,30-33,35,46-48,53H,19-21H2,1-8H3,(H,44,52)/t26-,27-,28+,30-,31+,32?,33-,35-,41+,42-,43+/m0/s1
Une équipe américaine avait démontré dans les années 1990 les propriétés anticancéreuses d’un diterpène extrait de l’écorce de l’if du Pacifique (Taxus brevifolia), le paclitaxel commercialisé sous la marque Taxol, mais il fallait abattre l'arbre pour en retirer l’écorce[2].
Le suffixe du nom du produit a été choisi pour rappeler l’importance d'un groupement tert-butyle qui différencie le Taxotère du Taxol, et le rend plus actif[2].
À partir de 1999, les royalties perçues sur les ventes de ce médicament ont rapporté environ 50 millions d'euros par an au CNRS[3],[4], soit 1,5 % de son budget de 3,5 milliards[5], et 85 % du total de l'ensemble des revenus de ses licences[6],[7]. Le brevet a expiré en 2011, privant le CNRS de cette ressource complémentaire[6].
Principe d'action
Le docétaxel est un analogue du paclitaxel, de structure voisine mais avec une activité doublée. Il en diffère surtout par sa toxicité et son efficacité antitumorale. Comme lui, il stabilise les microtubules en inhibant leur dépolymérisation par liaison stable à la tubuline et entraîne un blocage de la mitose. Il est utilisé à la dose de 100 mg/m2 toutes les trois semaines par voie intra-veineuse, en perfusion d’une heure.
Il est commercialisé sous le nom de Taxotère en Belgique, France et Suisse, ainsi qu'au Canada. En Belgique et France, il est réservé au seul usage hospitalier.
Controverse
Le , après une révélation du Figaro[10], l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) annonce[11] que six cas d'entérocolites mortelles lui ont été signalés chez des patientes traitées par l'un des génériques du docétaxel (fabriqué par le laboratoire indien Accord) pour un cancer du sein[12],[10],[13]. Le docétaxel fait partie d'un groupe générique[14] contenant deux médicaments seulement (le princeps et son générique), mais cette molécule se retrouve dans seize spécialités commercialisées en France[15]. Une recommandation à titre de précaution est alors émise par l'ANSM[16] de ne pas utiliser le docétaxel dans le traitement des cancers du sein localisés, opérables, et de le substituer par le paclitaxel en attendant les conclusions de l'enquête sanitaire. Cette recommandation est levée le [17] par l'ANSM et l'Institut national du cancer (INCa) qui déclarent que les investigations « ne montrent pas d’augmentation de la fréquence des effets indésirables graves et des décès liés à cette molécule ».
↑(en) M. Martin, T. Pienkowski, J. Mackey et al., « Adjuvant docetaxel for node-positive breast cancer », N. Engl. J. Med., vol. 352, , p. 2302-13 (lire en ligne)
↑(en) M. Martín, M.A. Seguí, A. Antón et al., « Adjuvant docetaxel for high-risk, node-negative breast cancer », N. Engl. J. Med., vol. 363, , p. 2200-10 (lire en ligne)
↑Anne Jouan, « Générique anticancéreux: au moins sept morts en France », Le Figaro.fr, (lire en ligne)
↑Paul Benkimoun, Juliette Garnier et Pascale Santi, « Traitement du cancer du sein : enquête sur le docétaxel après plusieurs décès », Le Monde, (lire en ligne)