Cet article parle du traité sur l'Union européenne dans sa version en vigueur actuellement. Pour le traité de Maastricht comme traité modificatif, voir traité de Maastricht ; pour la version du traité en vigueur entre 1993 et 2009, voir traité sur l'Union européenne (1993-2009).
Le traité de Maastricht est signé par l'ensemble des douze États membres de la Communauté économique européenne à Maastricht (Pays-Bas), le , après un accord conclu lors du Conseil européen de Maastricht, en décembre 1991, et est entré en vigueur le . Il est modifié ultérieurement par les traités d'Amsterdam et de Nice, qui ont introduit des dispositions nouvelles et ont modifié les numéros de l'ensemble des articles. Enfin, il est de nouveau modifié par le traité de Lisbonne, entré en vigueur le .
Historique
Traité de Maastricht : le traité instituant l'Union européenne en 1992
Le traité de Maastricht modifie en profondeur le traité instituant la Communauté économique européenne, qui devient le traité instituant la Communauté européenne, traduisant ainsi le dépassement des objectifs économiques initiaux et l'affirmation d'objectifs politiques, financiers et sociaux, le tout assis sur le renforcement de la légitimité démocratique de l'Europe[5].
Les dispositions principales du traité de Maastricht concernent :
l'institution de l'Union européenne, autour d'un cadre institutionnel unique qui renforce le rôle du Parlement européen, et de processus de décision de nature communautaire pour les politiques et domaines d'action du premier pilier, ou intergouvernementale pour les deux autres piliers ;
l'achèvement de la mise en place du marché unique et la création de l'Union économique et monétaire (UEM) - devant conduire à une monnaie unique, l'euro - dont il définit les institutions et les grandes règles[6] que les États doivent observer pour en faire partie, parmi lesquelles les critères de convergence[7] ;
l'instauration d'une citoyenneté européenne et l'extension des compétences de la Communauté européenne en matière notamment de politique sociale, d'éducation, de santé ou de protection des consommateurs qui traduisent une orientation forte en faveur de la protection et du développement des individus au sein de l'Union[8] ;
le développement de la politique régionale par le co-financement de projets dans les régions défavorisées de l’Union[9].
Le Royaume-Uni et le Danemark bénéficient d'exemptions sur l'application de certaines dispositions du traité, touchant notamment l'UEM ou la PESC.
Le traité sur l'Union européenne a toujours été conçu comme la première étape d'un processus qui se poursuit encore. Ainsi l'article N du traité d'origine[10] annonce qu'« une conférence des représentants des gouvernements des États membres sera convoquée en 1996 pour examiner, conformément aux objectifs énoncés aux articles A et B des dispositions communes, les dispositions du présent traité pour lesquelles une révision est prévue ».
Cette conférence intergouvernementale, ouverte à Turin le , a produit le traité d'Amsterdam[11], signé le et entré en vigueur le . Ce traité procède à une renumérotation des articles du traité sur l'Union européenne. Pour faire face à l'agrandissement de l'Union, il invente la procédure de la « coopération renforcée », par laquelle certains États peuvent aller de l'avant dans la construction communautaire sans attendre les autres pays[12]. Il programme également la mise en place d'un espace de liberté, de sécurité et de justice dans le cadre du troisième pilier.
L'élargissement de l'Europe des Quinze à dix nouveaux pays demandait toutefois une réforme des institutions que le traité d'Amsterdam n'avait pas réalisée. C'est pourquoi une nouvelle conférence intergouvernementale, ouverte le , a produit par le traité de Nice[13] une nouvelle révision des traités européens.
Ce traité étend le champ de la décision à la majorité et modifie la pondération des votes au sein du Conseil de l'Union européenne en instituant une double majorité : en voix et en population représentée. Sont insérés les articles 27 A à 27 E sur les coopérations renforcées en matière de politique étrangère et de sécurité commune.
Évolution entre le projet initial de Constitution pour l'Europe (à gauche) et la nouvelle structure institutionnelle européenne adoptée par le Traité de Lisbonne (à droite).
Encore une fois, le traité de Nice prévoit lui-même, dans une « déclaration relative à l'avenir de l'Union », que le Conseil européen devra poursuivre la réforme des institutions. Cette fois-ci, ce ne sera pas une conférence intergouvernementale mais une Convention sur l'avenir de l'Europe qui remet le un projet de traité établissant une Constitution pour l'Europe. Cette Constitution remplacerait le traité sur l'Union européenne et le traité instituant la Communauté européenne. Signé par les États membres de l'Union, le traité a vu toutefois son processus de ratification interrompu après son rejet par référendum en France et aux Pays-Bas au printemps 2005.
Une partie des dispositions institutionnelles du traité constitutionnel ont été reprises dans le traité de Lisbonne, signé le . Celui-ci est entré en vigueur le .
Ce traité est la première modification majeure apportée au traité sur l'Union européenne. Avec le traité de Lisbonne, le traité de Maastricht devient pleinement un traité constitutif et non plus un traité modificatif avec la suppression du titre II sur les dispositions portant modification du traité CEE. Avec le traité de Lisbonne, les articles concernant les principes démocratiques et institutionnels sont étendus, les éléments concernant la coopération renforcée sont regroupés, les articles concernant l'action extérieure et la politique étrangère et de sécurité commune sont étendus.
Le préambule rappelle les origines et les objectifs de l’Union. Il aborde notamment des éléments tels que l’approfondissement de l’intégration et de la solidarité entre les États membres et ses ressortissants (citoyenneté européenne). Il rappelle aussi l'importance de la diversité culturelle, ainsi que le respect des droits fondamentaux et le caractère démocratique des institutions de l’Union.
Le préambule rappelle aussi les débuts économiques de l’Union en rappelant que l’Union a aussi pour objectif de renforcer l’économie de ses membres et d’en assurer la convergence, et de promouvoir le progrès économique.
Cependant le préambule prend aussi en compte les données sociales et environnementales de l'économie.
Le préambule énonce aussi que l'Union vise à mettre en œuvre une politique étrangère et de sécurité commune notamment avec l’établissement progressif d’une politique de défense commune devant à terme mener à la mise en place d'une défense commune.
Titre premier : dispositions communes
Le titre premier (articles premier à 8) précise les principes fondamentaux qui fondent l'Union européenne :
fondement juridique de l'Union (article premier) ;
participation des citoyens aux prises de décision, notamment par l'attribution du droit pour un million de citoyens de saisir la Commission européenne d'une question (article 11) ;
rôle des parlements nationaux dans le fonctionnement de l'Union (article 12).
Le titre IV comprend seulement l'article 20 consacré à la procédure de coopération renforcée, qui permet à un nombre limité d'États membres de l'Union d'approfondir leur intégration, dans le cadre des compétences non exclusives de l'Union.
Le titre V représente à peu près la moitié du traité en longueur. Il précise en effet en détail les dispositions relatives :
à l'action extérieure de l'Union : principes et rôle du Conseil européen (articles 21 et 22) ;
à la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) : principes, rôle et coordination des institutions, coordination entre les États sur la scène mondiale, coopération structurée permanente définition progressive d'une politique de défense commune, Agence européenne de défense (articles 23 à 46).
Il décrit la procédure de révision ordinaire et les procédures de révision simplifiées (article 48). Il prévoit également l'adhésion de nouveaux membres à l'Union (article 49), mais également la possibilité pour un membre de se retirer (article 50). Il donne aux protocoles et annexes des traités la même valeur qu'à ceux-ci (article 51).
Il précise enfin le champ d'application du traité dans l'espace (52) pour une durée illimitée (article 53), ainsi que la procédure de ratification (article 54) et la traduction du traité (article 55).
Des protocoles, annexes et déclarations complètent le traité sur l'Union européenne et le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne. Les protocoles et annexes ont la même valeur juridique que le traité lui-même.
Dispositions générales relatives à l'action extérieures de l'Union et dispositions spécifiques concernant la politique étrangère et de sécurité commune
Chapitre 1
Dispositions générales relatives à l'action extérieures de l'Union