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un cours d'eau naturel non navigable de 27 km, la Scarpe rivière, qui prend sa source dans la commune de Tincques et se jette dans La Scarpe canalisée, à une altitude de 55 mètres, au niveau de la commune de Saint-Nicolas[1] ;
et un cours d'eau naturel navigable sur 71 tronçons et non navigable sur sept tronçons, la Scarpe canalisée, d'une longueur de 67 km, qui prend sa source dans la commune d'Arras et, après avoir traversé notamment Douai et Saint-Amand-les-Eaux, se jette dans l'Escaut canalisé au niveau de la commune de Mortagne-du-Nord[2]. La Scarpe canalisée est composée, entre autres, de deux affluents portant le nom de Scarpe :
Une étude du phytoplancton (prélevé à 30 cm sous la surface) et de certains polluants de la Basse-Scarpe a été faite à Râches et Marchiennes en amont et 10 km en aval de l'emplacement du rejet d'une nouvelle station d'épuration des eaux usées, d'avril 1992 à octobre 1993. Elle a montré que le phytoplancton était là dominé par des diatomées (souvent typiques d'un milieu eutrophe telles que Stephanodiscus hantzschii, Cylcostephanos dubius qui constituaient l'essentiel des populations) au printemps et en automne, mais par des chlorophytes en été quand la luminosité et la température augmentent alors que la pluviométrie diminue). Cette saisonnalité est normale, aussi observée sur les autres grands cours d'eau de cette partie tempérée de l'Europe.
Les auteurs signalent aussi des apparitions irrégulières, peut être plus problématiques de cyanophycées (groupe de bactéries potentiellement photosynthétiques pouvant dans certaines conditions sécréter des neurotoxines dites cyanotoxines) caractéristiques de phénomènes d'eutrophisation voire de dystrophisation. Les populations dominantes de diatomées peuvent changer d'une année sur l'autre, puisqu'en 1993 c'est plutôt Asterionella formosa et Aulacoseira granulata qui ont dominé le milieu au printemps et en automne, probablement en raison d'une amélioration de la qualité de l'eau induite par la mise en route de la nouvelle station d'épuration. Les pics de biomasse phytoplanctonique et la part des cyanophycées ont fortement diminué sur la période de suivi[6],[7].
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Hydrogéographie
La Scarpe est une des rivières du bassin versant de l'Escaut.
Dans la portion qui relie Arras à l’Escaut, elle a 19 écluses réparties sur un parcours de 66 km et un dénivelé d’une quarantaine de mètres.
La Scarpe supérieure s’écoule sur 23 km d’Arras à Corbehem ;
La zone dite « Scarpe-Aval » couvre (selon le SAGE qui la concerne[8]) un vaste bassin versant (624 km2) pédologiquement« complexes : limons lœssiques sur les contreforts et alluvions hydromorphes dans la Plaine », couvert par 75 communes (sur 3 arrondissements : Lille, Valenciennes et Douai), répartis en 3 communautés d’agglomération et 5 communautés de communes, avec un syndicat mixte (du Parc naturel régional Scarpe-Escaut), plusieurs syndicats d’assainissement, d’eau potable ou d’hydraulique qui gèrent ensemble
la Scarpe canalisée : 37 km de long, gabarit Freycinet, perchée, débit moyen de 4,5 m3/s ;
la Plaine alluviale avec pente de 0,2 %, altitude de 16 à 20 m, débit inférieur à 1 m3/s ;
les Contreforts dont la pente est faible (inférieure à 3 %, pour une altitude de 25 à 50 m) ;
un réseau hydrographique dense et très hiérarchisé, équipé de nombreux ouvrages hydrauliques, parfois anciens avec des interconnexions avec les canaux du nord en amont (avec Sensée, Scarpe, Deûle) et avec le district international de l'Escaut, à l’aval.
Le paysage est dominé par l'agriculture intensive et est très urbanisé, avec (données 2003 et évolutions depuis 1998) :
42 % de cultures annuelles (+1,7 %),
16 % de prairies (- 7,1 %),
15 % de zones urbanisées (+ 0,9 %),
14 % de bois et forêts (stable),
13 % d’autres types d’occupation du sol : marais, étangs, voies d’eau, etc.
Ces territoires sont marqués par de lourdes séquelles industrielles, dont témoignent 780 sites et sols pollués, 130 installations (en 2006) classées ICPE, 60 industries redevables et beaucoup de PME et PMI ;
La rivière et ses marais étaient autrefois particulièrement riche en faune, flore, dont poissons (des documents anciens citent des aloses, barbeaux, lottes, chabots, chevesnes, truites et même des vandoises dans la Scarpe[9]. Les marais et les berges ont probablement connu une occupation préhistorique, au moins depuis le milieu du Néolithique, mais qui serait restée modérée en raison de sa mauvaise accessibilité (zone alors très marécageuse).
D'après la thèse de Jean Jacques Dubois[Qui ?], l'ancienne Scarpe semble être en effet restée plus longtemps qu'ailleurs dans la région dans un état de naturalité proche de celui de la préhistoire, avec des ripisylves qui jusqu'au Haut Moyen Âge pourraient avoir été des reliques de la forêt charbonnière... aujourd'hui remplacées par des successions d'étangs de pêche, de chasse et de loisir et de populicultures. Saint-Amand-les-Eaux a été la principale ville de la Plaine de la Scarpe. Elle s'est développée en accompagnant la croissance de la fameuse abbaye bénédictine élevée sur un site autrefois habité par les Romains par saint Amand (évêque de Maastricht) près de son oratoire en 639, et dotée par le Roi Dagobert Ier, mais aussi grâce à ses Eaux & boues dont les vertus étaient largement vantées et étudiées par les médecins bien avant la Révolution française[réf. nécessaire].
L'hydrographie actuelle est trompeuse ; elle résulte en fait d'une capture anthropique du Haut Moyen Âge (probablement au Xe siècle[10][réf. à confirmer]. La Scarpe d'Arras appartenait auparavant à la partie supérieure du cours de la Satis citée par les Romains, dont le haut cours a été détourné via le canal de Vitry-en-Artois vers la ville de Douai et la petite « Scarpe de Douai ». Ces travaux semblent avoir été commandés par un des comtes de Flandre, vraisemblablement pour rendre la petite « Scarpe de Douai » navigable. Le cours inférieur est aujourd'hui emprunté par la Sensée[réf. nécessaire].
Le toponyme « Scarpe » ne s'est étendu à l'aval de Vitry-en-Artois que tardivement, vers la fin du Bas Moyen Âge, et le souvenir de la capture s'est effacé jusqu'à sa mise en évidence, sur des preuves géologiques, par Jules Ladrière au XIXe siècle[11].
Avant cette capture, le bassin versant de la Scarpe se confondait avec la plaine de la Scarpe entre les régions de la Pévèle et de l'Ostrevent. Il était limité à environ 770 km2 et l'Escrebieux en était probablement le principal contributaire.
La Scarpe a de nombreux petits affluents, en amont de la capture (le Gy, le Crinchon, les Fontaines d'Hertain) et en aval (l'Escrebieux, le courant de Coutiches, le courant de l'Hôpital, l'Elnon...). Ces derniers ont de faibles débits mais se dirigent de manière centripète vers la large plaine de la Scarpe. Le canal de la Scarpe, est doublé par les canaux de la Traitoire et du Décours qui drainent la plaine. Celle-ci était également ponctuées de zones marécageuses, utilisées comme marais communaux par les communautés riveraines (marais des Six-Villes, Frais Marais) pour le pâturage, l'élevage, le rouissage du lin, la pêche et la chasse au gibier d'eau (tenderie aux oiseaux).
Le , les vallées de la Scarpe et de l'Escaut sont désignées site Ramsar[12]. À cette occasion, une étude sur la géohistoire des zones humides de la plaine de la Scarpe est réalisée en collaboration entre plusieurs chercheurs historiens, archéologues et associations d'histoire locales, sous la coordination du PNR Scarpe-Escaut[13]. Celle-ci retrace plusieurs millénaires d'aménagement de la Scarpe, à travers les différents usages et infrastructures hydrauliques implantées sur le cours d'eau et dans les marais qui modifièrent durablement le faciès de cette vallée humide. Les fouilles archéologiques récentes réalisées par la Direction de l'archéologie préventive à l'emplacement du musée-parc Arkéos ont permis de mettre au jour un vaste atelier de potiers en bord de Scarpe et d'autres aménagements qui nous renseignent sur l'occupation du site à la fin du Moyen Âge.
La Scarpe inférieure de Douai à son confluent avec l'Escaut est longée sur sa rive droite par une voie verte d'une largeur moyenne d'1 mètre en revêtement stabilisé correctement entretenu. Une rampe en aval de Marchiennes communique avec la voie verte de la plaine de la Scarpe.
↑Delahaye E (1964) Le Phytoplancton et les algues microscopiques épiphytes des eaux douces du Nord de la France. Bulletin de la Société Botanique de France, 111(sup3), 290-339.
↑Gildas Kleinprintz, Animation et assistance scientifique et technique pour l’aménagement et la restauration écologique et piscicole des cours d’eau du Nord / Pas-de-calais (cadre : convention cadre 2011-2013)] voire page 8 sur 19
↑Etiennes Louis, « L'alimentation en eau de la ville de Douai, au Moyen Âge », dans : P. Demolon, H. Halbout, E. Louis et M. Louis-Vanbauce, Douai, Cité médiévale. Bilan d'Archéologie et d'histoire, Archaelogica Duacensis, 3, 1990, p. i-5 à i-40.
↑Jules Ladrière, « L'ancien lit de la Scarpe », Annales de la Société Géologique du Nord, 15, 1888
Deligne Chloé (1998) La vallée inférieure de la Scarpe aux XIIe et XIIIe siècles ; Archaeologia duacensis ;
Deudon Laëtitia (2018), La géohistoire des zones humides des vallées de la Scarpe et de l'Escaut, rapport de synthèse, étude d'histoire et d'archéologie environnementales publiée par le PNR Scarpe-Escaut, Saint-Amand-les-Eaux et l'Université polytechnique Hauts-de-France (Valenciennes).
Deschodt L, Salvador P.G, Feray P & Schwenninger J.L (2012). Transect partiel de la plaine de la Scarpe (bassin de l'Escaut, nord de la France) ; Stratigraphie et évolution paléogéographique du Pléniglaciaire supérieur à L’holocène récent. Quaternaire. Revue de l'Association française pour l'étude du Quaternaire, 23(1), 87-116.
Dubois, E. (1889). La vallée de la Scarpe, sa situation géographique, son desséchement (1677-1889).
Duvosquel, J.-M., (1990), Albums de Croÿ. Fleuves et Rivières II. Escaut et Scarpe, Crédit communal de Belgique, Bruxelles.
Erb F, Dequidt J, Haguenoer J.M, Colein P & Jacquemont M.C (1973) Pollution des eaux de surface de la région du nord par quelques éléments minéraux. Bulletin de l’association pharmaceutique française pour l’hydrologie, (12), 29-37.
Ladrière J (1888). L’ancien lit de la Scarpe. Annales de la Société Géologique du Nord, 15, 217-238.
Lohrmann D (1984) Entre Arras et Douai: les moulins de la Scarpe au XIe siècle et les détournements de la Satis. Revue du Nord, 66(263), 1023-1050|lien
Thuillier F & Louis É (2010) Les tuileries gallo-romaines de la vallée de la Scarpe. Archéologie en Douaisis: regards sur un territoire, Douai, Communauté d'agglomération du Douaisis, Direction de l'archéolo-gie préventive (coll. Archaeologia Duacensis, 30), 108-109.