Ce territoire porte parfois le nom de Savoie Ducale en raison de la présence de Chambéry sur ces terres, capitale du duché de 1295 à 1563, ou encore de Savoie basse[2].
L'histoire de la Savoie Propre est décrite en grande partie dans les articles connexes de l'Histoire de la Savoie. Cette section ne traite donc que des points spécifiques à cette province.
Origine bourguignonne de la région
La Savoie propre (le pagus Savogensis) apparait au IXe siècle pour la première fois au cœur du Royaume de Bourgogne dans la province de la bourgogne cisjurane. La Savoie Propre, cœur de l'État humbertien, se confond ensuite avec le comté de Savoie, avant que celui-ci et surtout son titre ne prenne une dimension territoriale dépassant les limites de l'actuelle région.
Six actes le mentionnent entre la fin du Xe siècle et 1036 sous les formes ager Savogensis, pagus Savogensis ou encore comitatus Savogensis[4],[5],[6],[7]. Toutefois, le territoire, non organisé, trouve son origine au VIIIe siècle, où il est mentionné dans le testament du patrice Abbon (en 739) puis dans Divisio regnorum ou Divisio imperii de Charlemagne (en 806)[8]. Dans ce dernier document, la vaste Saboia carolingienne se confond avec le pagus plus petit du XIe siècle[8].
À la fin du XIIe siècle, le territoire entre dans les possessions des Humbertiens, à l'origine de la maison de Savoie[9].
Du XIIIe au XIVe siècle, la Savoie Propre est l'un des treize bailliages importants des États de Savoie avec comme chef-lieu Montmélian, qui « se posait là comme la clef des Alpes »[10],[11] (et non Chambéry). En effet, ce bourg possède une forteresse naturelle très vite transformée en citadelle, lui permettant de contrôler la combe de Savoie (débouché naturel de la Tarentaise et de la Maurienne), et au loin les Marches donnant accès au Dauphiné, ainsi qu'un pont sur l'Isère. En 1324, le comté de Savoie est réparti en huit bailliages dont celui de la Savoie, dont fait partie la Savoie Propre, qui comporte 17 châtellenies, sur un total de 77[12],[13]. Le bailliage de Savoie Propre regroupe, plus tard, quatorze châtellenies[14].
Le châtelain de Montmélian est d'ailleurs régulièrement le bailli de Savoie[15]. Il est le représentant du comte, c'est celui qui gère le territoire dans les domaines des finances, de la justice mais aussi militaire[12].
Une province du duché de Savoie (1723-1860)
Au XVIIIe siècle, Victor-Amédée II de Savoie met en place une nouvelle organisation administrative créant ainsi une intendance générale, reprenant l'ancien duché de Savoie, et cinq intendances de province. Ainsi en 1723, le duché de Savoie est divisée administrativement en 6 provinces et 2 bailliages, dont la Savoie-Propre, le Genevois, le Faucigny, le Chablais, la Maurienne, la Tarentaise, et les bailliages de Ternier et de Gaillard. La province de Savoie Propre réunit 204 paroisses en 1723, et s'agrandit de dix par l'édit du [16].
À la suite de l'entrée du général Montesquiou, le , la province intègre la République française avec le décret du 27 novembre 1792, sous la dénomination du département du Mont-Blanc. Ainsi sur les sept nouveaux districts créés, celui de Chambéry est divisé en 22 cantons, regroupant 183 communes[17].
Par la loi du 28 pluviose de l'An VIII (), le département est réorganisé (amputé en partie en 1798 avec la création du département du Léman), la province évolue en arrondissement de Chambéry, avec 15 cantons et 175 communes.
Elle redevient, en 1815, une possession de la Maison de Savoie. Par l'édit du de Victor-Emmanuel rétablit neuf provinces dont celle de Savoie Propre, regroupant 13 mandements et 142 communes.
Malgré quelques évolutions en 1818, 1835, 1837, le découpage provincial demeure jusqu'à l'Annexion de 1860 pour devenir l'arrondissement de Chambéry dans le département de la Savoie, qui associe la province à celles de Tarentaise et de Maurienne.
Période contemporaine
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Organisation administrative du territoire
Voici une présentation de l'organisation administrative du territoire à différentes époques, notamment lors de l'appartenance au duché de Savoie, de l'occupation française (1792-1814), puis dans le cadre de l'État français à partir de 1860.
Un bailliage du comté de Savoie
Au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle, les châtellenies, plus ou moins autonomes, sont organisées, au sein du comté de Savoie, en bailliage. Le bailliage en Savoie (Bailivia Sabaudie), parfois appelé Savoie Propre, a pour siège le château de Montmélian. Les baillis sont également châtelains de Montmélian[13], même s'il a pu exister des exceptions au cours des périodes. Il comporte les territoires de la Savoie Propre, ainsi que de la Tarentaise et de la Maurienne[13].
1398 — 1403/1404 : Jean, bâtard de La Chambre, dit d'Aiguebelle, bailli-châtelain, châtelain de Tarentaise (1394-1415)[36] ;
1405 — 1449 : Pierre Amblard de Chignin, damoiseau, chevalier, bailli-châtelain, ainsi que châtelain de Maurienne (1417-1439)[27],[40], maître d'hôtel et conseiller ducal[41] ;
À partir de 1454, le bailli de Savoie, châtelain de Montmélian, est dit capitaine du château de Montmélian[42]
1504 — 1531 : Jean (IV) de La Ravoire[27], seigneur, bailli-châtelain, ancien bailli du comté de Montmayeur, conseiller et écuyer ducal[45] ;
? : Antoine de Leschaux (L'Eschaulx), bailli-châtelain, puis bailli d'Aoste, capitaine du château de Nice[46] ;
Période du duché de Savoie
De 1723 à 1792
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
De 1792 à 1814
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
De 1816 à 1837
Dans le cadre d'une nouvelle organisation administrative du duché en 1816, la province de Savoie Propre, dont le chef-lieu est Chambéry, est organisée en treize mandements. Le mandement est le territoire qui correspond à l'ensemble des communes et paroisses appartenant à la châtellenie. La composition de certains mandements est modifiée à nouveau en 1814 :
Le mandement de Chambéry.
Le mandement d'Aix.
Le mandement de Chamoux.
Le mandement du Châtelard.
Le mandement des Échelles.
Le mandement de Montmélian.
Le mandement de La Motte-Servolex.
Le mandement du Pont-de-Beauvoisin.
Le mandement de La Rochette.
Le mandement de Rufieux.
Le mandement de Saint-Genix.
Le mandement de Saint-Pierre-d'Albigny.
Le mandement de Yenne.
Chacun de ces mandements est organisé à partir d'un chef-lieu (indiqué en italique) et composé par les communes suivantes (selon l'organisation de 1814) :
Par lettres patentes du , données pour être mies en œuvre le , le roi Charles-Albert détache le mandement de Chamoux de la province de Savoie Propre pour l'agréger à la province de Maurienne, il sépare le mandement d'Albens de la province de Genevois pour l'incorporer à la province de Savoie Propre[51].
Département de la Savoie (1860 à nos jours)
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Héraldique
Le blason de la Savoie Propre correspond à celui de la Savoie et se blasonnent ainsi : De gueules, à la croix d'argent.
Il existe une version non-historique, proposée par la mouvance indépendantiste, sur laquelle figure un lion de sable en cœur.
Joseph Dessaix et Gérard Melin (avant-propos), La Savoie historique, pittoresque, statistique et biographique, t. I et II, Paris et Genève, Slatkine, (1re éd. 1854), 781 p. (ISBN2-05-101334-9, lire en ligne).
Léon Ménabréa, Histoire municipale et politique de Chambéry, Chambéry, Perrin fils, (lire en ligne).
Léon Ménabréa, Les Alpes historiques. Première étude Montmélian et les Alpes, étude historique accompagnée de documents inédits, Chambéry, imp. de Puthod, .
Victor-Emmanuel 1er de Sardaigne et Vincent Bianco (éditeur scientifique), Recueil des édits, lettres-patentes, manifestes et ordonnances : publiés dans le duché de Savoie dès le 10 septembre 1814 où sont insérés les règlemens (sic), instructions et circulaires concernant le service du roi et l'administration de la justice, vol. 7, Chambéry, Vincent Bianco, (lire en ligne).
Jules-Joseph Vernier, Dictionnaire topographique du département de la Savoie, Chambéry, Imprimerie savoisienne, (lire en ligne).
↑Cyrille Ducourthial, « Géographie du pouvoir en pays de Savoie au tournant de l’an mil », dans Christian Guilleré, Jean-Michel Poisson, Laurent Ripart, Cyrille Ducourthial, Le royaume de Bourgogne autour de l'an mil, Université de Savoie, coll. « Sociétés, Religions, Politiques », , 286 p. (lire en ligne), p. 214-217.
↑André Perret, « Des particularismes territoriaux à la notion de "patrie" savoyarde depuis le Moyen Âge », dans Congrès des Sociétés Savantes de Savoie, La Savoie, Identités et Influences - Actes du XXXe Congrès des Sociétés Savantes de Savoie, Le Bourget-du-Lac, , p. 49.
↑Les différents actes sont étudiés dans le volume 3 de la thèse de Laurent Ripart, « Les fondements idéologiques du pouvoir des comtes de la maison de Savoie (de la fin du Xe au début du XIIIe siècle) », Université de Nice, 1999, 3 volumes (sous la direction d'Henri Bresc).
↑Mention faites dans la « donation d'Arbin par l'évêque de Maurienne au monastère de Savigny (1022) », in Revue savoisienne, Académie florimontane, 1867, p.51. Ou encore dans le capitulaire appelé testament de Charlemagne.
↑ abc et dCyrille Ducourthial, « Géographie du pouvoir en pays de Savoie au tournant de l’an mil », dans Christian Guilleré, Jean-Michel Poisson, Laurent Ripart, Cyrille Ducourthial, Le royaume de Bourgogne autour de l'an mil, Université de Savoie, coll. « Sociétés, Religions, Politiques », , 286 p. (lire en ligne), p. 207-245.
↑Guido Castelnuovo, « Les finances et l'administration de la maison de Savoie au XIIIe siècle », dans Bernard Andenmatten, Agostino Paravicini Bagliani, Eva Pibiri, Pierre II de Savoie (+ 1268). Le "Petit Charlemagne", Lausanne, Fondation Humbert et Marie José de Savoie et Université de Lausanne, , 444 p. (ISBN2-940110-40-9), p. 33-125 (p.80).
↑Félix Bernard, Les Origines féodales en Savoie-Dauphiné : la vie et les rapports sociaux d'alors, Imprimerie Guirimand, , 596 p., p. 127.
↑Laurent Morand, Les Bauges : histoire et documents : Peuple et Clergé (IIIe volume), Chambéry, Imprimerie savoisienne, , 684 p. (lire en ligne), p. 260.
↑Félix Bernard, Histoire de Montmélian, chef-lieu du comté et bailliage de Savoie, des origines à 1706, Imprimerie Allier, , 429 p., p. 116, 119.
↑Félix Bernard, Les Origines féodales en Savoie-Dauphiné : la vie et les rapports sociaux d'alors, Imprimerie Guirimand, , 596 p., p. 237.
↑Félix Bernard, Le pays de Montmayeur : sa vallée du Coisin et le Bondeloge, Imprimerie Allier, , 214 p., p. 132.
↑Les chambres des comptes en France aux XIVe et XVe siècles, textes et documents réunis par P. Contamine et O. Matteoni, Comité pour l'histoire économique et financière, 1998, 249 pages, p. 185.
↑Pierre Brugnon, « Le château d'Arvillard et ses seigneurs au Moyen Âge », compte rendu de la conférence organisée par l'association Arvill-Art et Patrimoine au château d'Escart (Arvillard, Savoie) 20 septembre 2014. (lire en ligne)
↑ abc et dFélix Bernard, Histoire de Montmélian, chef-lieu du comté et bailliage de Savoie, des origines à 1706, Imprimerie Allier, , 429 p., p. 217.
↑Félix Bernard, Histoire de Montmélian, chef-lieu du comté et bailliage de Savoie, des origines à 1706, Imprimerie Allier, , 429 p., p. 176.
↑Félix Bernard, Histoire de Montmélian, chef-lieu du comté et bailliage de Savoie, des origines à 1706, Imprimerie Allier, , 429 p., p. 255.
↑Bernard Demotz, « Amédée VIII et le personnel de l'Etat savoyard », p. 135 inBernard Andenmatten, Agostino Paravicini Bagliani, avec la collaboration de Nadia Pollini, Amédée VIII : Félix V, premier duc de Savoie et pape (1383-1451). Actes du colloque international, Ripaille-Lausanne, 23-26 octobre 1990, vol. 103, Bibliothèque historique vaudoise, Lausanne, Fondation Humbert II et Marie José de Savoie, , 523 p..
↑Félix Bernard, Histoire de Montmélian, chef-lieu du comté et bailliage de Savoie, des origines à 1706, Imprimerie Allier, , 429 p., p. 283.
↑Félix Bernard, Histoire de Montmélian, chef-lieu du comté et bailliage de Savoie, des origines à 1706, Imprimerie Allier, , 429 p., p. 259.
↑ abc et dFélix Bernard, L'évolution historique en Savoie. Depuis l'âge des meillans et des cites lacustres, Grenoble, Allier, , 252 p., p. 217.
↑Félix Bernard, L'évolution historique en Savoie. Depuis l'âge des meillans et des cites lacustres, Grenoble, Allier, , 252 p., p. 229.
↑Marcel Gianada, « La famille noble de La Ravoire au service de l'Église », dans Congrès des sociétés savantes de Savoie, Vie religieuse en Savoie : mentalités, associations / actes du XXXIe Congrès des sociétés savantes de Savoie, Annecy, 13-14 septembre 1986, Annecy, , 405 p. (lire en ligne), p. 243.
↑Pietro Gioffredo, Histoire des Alpes maritimes : une histoire de Nice et des Alpes du sud des origines au 17e siècle, Partie 3, Éditions Nice Musées, (ISBN978-2-91354-891-6), p. 92, p. 115.