Sa superficie est de 3,6 km2 et son altitude varie de 257 mètres au niveau de l'Isère au nord, à 365 m sur la colline de Peguet au sud-ouest.
Communes limitrophes
La Chavanne compte quatre communes limitrophes, dont l’une située sur un quadripoint.
Il s'agit de Montmélian au nord/nord-ouest dont la limite est matérialisée par l'Isère, d'Arbin au nord, sur un quadripoint avec Planaise située au nord-est, et enfin Sainte-Hélène-du-Lac d'est en ouest et tout le long de la limite sud.
La commune de La Chavanne est longée sur toute sa limite nord par l'Isère, qu'elle sépare de Montmélian. Le cours du ruisseau de la Crouza se termine dans l'Isère sur la limite de La Chavanne et ne traverse donc pas le territoire communal[1]. Aucun autre cours d'eau d'importance n'a son lit sur le territoire de la commune, le Coisetan alimentant le lac de Sainte-Hélène étant pour sa part situé plus au sud.
La commune compte toutefois un marais, le marais de la Peysse, d'une superficie d'une dizaine d'hectares. Ce marais est pour partie inclus dans la Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type 1 dénommée « Marais près de la Peysse », de 25,6 ha[2] et également inventorié parmi les zones humides par le Conservatoire d'espaces naturels de Savoie.
Trois autres zones humides sont également inventoriées à La Chavanne, à savoir le « Cours de l'Isère, de la confluence avec l'Arc jusqu'à la limite avec le département de l'Isère » pour sa partie chavannaise (14,57 ha), le « Marais sous Côte Bollard » (1,87 ha) et « Portier » (0,37 ha)[3].
Voies de communication et transports
Le territoire de La Chavanne est traversé d'ouest en est par l'autoroute A43 arrivant de Lyon, Chambéry et Grenoble (par l'A41) et se dirigeant vers les vallées alpines et l'Italie. La bretelle d'accès n°22 « Montmélian » se situe également sur le territoire de la commune. Cette bretelle permet la jonction avec la route départementale 204 conduisant à Montmélian au nord et au chef-lieu de La Chavanne, à moins d'1 kilomètre, au sud.
La commune a été victime d'une tempête en novembre[Quand ?] et d'un glissement de terrain en .
Des inondations régulières surviennent dans la plaine proche de l'Isère, au niveau des lieux-dits La Peyrouse et La Bassée. Une des plus importantes crues survient le : le niveau de l'Isère alors s'élève de 4,30 mètres par rapport à son niveau d'étiage[4]. Les inondations du ont pour leur part donné lieu à un Arrêté de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle. Ce secteur est déclaré inconstructible par le Plan de prévention du risque inondation (PPRI) de la Combe de Savoie.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 18,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 155 mm, avec 8,7 jours de précipitations en janvier et 8,2 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Montmelian », sur la commune de Montmélian à 2 km à vol d'oiseau[7], est de 12,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 987,3 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
Urbanisme
Typologie
Au , La Chavanne est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle est située hors unité urbaine[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Chambéry, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[12]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[13],[14].
Toponymie
Le toponyme Chavanne vient du latin cabana désignant une « cabane, une chaumière avec les propriétés qui l'entourent » selon l'abbé Gros[15] ou encore « une hutte bâtie pour le gardien des vignes (...), cabane rustique »[16],[17].
Ecclesia Cabanne est citée, d'après Besson, en 1127, puis Curatus de Chambanne alias Chavanne au XVIe siècle, enfin lors de la visite pastorale de l'évêque de 1571, l'église paroissiale est désignée par Parrochialis ecclesia Sancti Eusebii Cabane[15],[18],[19].
Parmi les premières mentions de la paroisse de La Chavanne figurent celles d'une charte de 1127 avec « Ecclesia Cabanna »[21]. En 1263, la paroisse compte 12 feux, soit environ 60 habitants[22].
Succédant au bac à traille qui existait entre La Chavanne et Arbin, un premier pont sur l'Isère est bâti au milieu du XIIIe siècle[23]. Il s'agit d'un pont en charpente appelé « Morens », signifiant « stable »[23]. Ce pont doit être reconstruit très souvent en attendant le pont Morens en pierre de l'architecte Cuénot au XVIIe siècle. Il est bâti sur la portion la moins large de la rivière, en aval des multiples bras et îles qu'elle présentait avant son endiguement. La Chavanne est alors la première localité traversée sur la route vers l'Italie à la sortie de Montmélian[24].
Située en vis-à-vis direct de Montmélian (la limite entre les deux communes étant matérialisée par le cours de l'Isère), la commune de La Chavanne a connu, tout au long de la période médiévale, une histoire très liée à celle de cette prestigieuse citadelle militaire. À chaque invasion militaire de la Savoie, La Chavanne devenait le lieu d'installation des batteries et le siège de troupes d'où partaient les attaques contre la forteresse. Plusieurs lieux-dits de la commune rappellent le rôle militaire que la commune joua dans ces combats récurrents (la Batterie, la Route du Camp...). Parmi les principales invasions :
celles enfin de Louis XIV en 1690-1691 puis en 1703, dernier siège du royaume de France.
De tous temps, La Chavanne a été, sur l'axe de circulation entre la vallée du Grésivaudan et la combe de Savoie, un important lieu de franchissement de l'Isère, comme en témoigne encore le pont Morens, construit au XVIIe siècle et inscrit au titre des monuments historiques depuis 1985[25].
Vingt-deux ans plus tard, alors que se termine le Premier Empire et que les troupes autrichiennes entrent en Savoie, le traité de Paris (1814) rétablit une partie du territoire de la Savoie au royaume de Piémont-Sardaigne, dont La Chavanne fait partie. L'année suivante, un nouveau traité de Paris (1815) rend la totalité du territoire au royaume sarde, soit les frontières existant avant le rattachement de 1792.
C'est sous le royaume sarde qu'ont lieu les travaux d'endiguement de l'Isère de 1829 à 1854[27]. À La Chavanne, les travaux se déroulent de 1840 à 1844 avec les digues longeant les zones de La Pérouse de La Bassée[28]. Bien que l'endiguement n'empêche pas des crues de survenir, celui-ci modifie sensiblement les activités humaines dans le secteur. Ainsi, la route Royale vers l'Italie cesse de traverser La Chavanne à partir de 1854 au profit de la rive droite de l'Isère[4].
Culture du tabac et sériciculture
À la suite de l'annexion de la Savoie à la France, La Chavanne obtient en 1864[29] l’autorisation de cultiver du tabac sur son territoire (cette culture étant auparavant interdite par le gouvernement du royaume de Piémont-Sardaigne). Le développement de cette nouvelle culture est important, si bien qu'en 1876, un nouveau local de réception des feuilles de tabac est construit[29], suivi d'un nouveau magasin des tabacs à Montmélian en 1886[30]. En 1888, la commune de La Chavanne compte 38 planteurs de tabac et leur production est de près de 2 millions de feuilles livrées[30]. Outre La Chavanne, l'ensemble du canton de Montmélian devient en 1913 le premier producteur de tabacs de Savoie[30]. L'activité se poursuit jusque dans les années 1990, décennie durant laquelle le dernier producteur de tabac de La Chavanne met fin à son activité[30].
La sériciculture, ou culture du ver à soie, s'implante dans la combe de Savoie à la fin du XVIe siècle avec l'utilisation de mûriers, mais la production décline durant la restauration sarde (1815-1860) en raison des droits de douane rédhibitoires pratiqués sur la vente des cocons[31]. De nouveau après l'annexion de la Savoie, l'introduction de nouvelles graines du Japon, saines de maladies, relance l'activité dans la seconde moitié du XIXe siècle. En 1900, La Chavanne compte 23 éducateurs de vers à soie[31]. La sériciculture prend fin dans la combe de Savoie et en France à partir des années 1930.
Les habitants de la commune s'appellent les Chavannots[34].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[36].
En 2022, la commune comptait 725 habitants[Note 2], en évolution de +16 % par rapport à 2016 (Savoie : +3,63 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Autrefois, La Chavanne était connue pour sa culture du tabac et du chanvre et pour la sériciculture. Aujourd'hui, les principales activités agricoles de la commune sont la culture des céréales et l'élevage bovin. Il existe une ferme de transformation de produits laitiers au lieu-dit Verrens, et une activité d'apiculture et d'élevage d'escargots à La Bassée.
La commune est également le siège d'une zone artisanale qui comporte plusieurs entreprises de gros œuvre. À ce titre, trois zones d'activité économique (ZAE) sont présentes sur la commune : La Bassée, La Peyrouse et une extension de la Peyrouse, toutes situées sur la plaine le long de la rive de l'Isère[39]. Ces deux zones d'activités sont par ailleurs séparées par une zone d'activité gravière[40], comprenant une carrière exploitée par la société Vicat qui y extrait et produit notamment des granulats pour les industries du bâtiment et de génie-civil[41].
La Chavanne est malgré-tout une commune essentiellement agricole avec 123 hectares de surface agricole utile (SAU) en 2016, soit 40 % des 306 ha de superficie de la commune. Cette surface agricole utile comprend en majorité des prairies permanentes (60 %) et des parcelles destinée à la culture du maïs (18 %)[42].
Le commune fait partie de l'aire géographique de production et transformation du « Bois de Chartreuse », la première AOC de la filière Bois en France[43],[44].
Fontaine de Saint-Méen, que fit jaillir Saint-Méen à son passage à La Chavanne au VIe siècle au retour de son voyage à Rome[47] ;
Église paroissiale Saint-Michel, mentionnée lors d'une visite pastorale de 1571[48] et agrandie en 1874 et 1875 du fait de l'accroissement de la population[49].
Personnalités liées à la commune
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Association de l'Histoire en Cœur de Savoie, 1000 ans d'histoire en Cœur de Savoie, Neva Éditions, , 1027 p. (ISBN2-3505-5281-0 et 978-2-35055-281-1, OCLC1202710836), « La Chavanne », p. 456-471
Maurice Clément, La Chavanne : La vie d'un village à l'ombre de la citadelle de Montmélian et à travers l'histoire de la Savoie, La Chavanne, Association des Amis de Montmélian et de ses environs, Impr. Technic-color, , 303 p. (ISBN978-2-9540495-1-9, EAN9782954049519, BNF45168404)
Michèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno, André Palluel-Guillard, Histoire des communes savoyardes : Aix-les-Bains et ses environs - Les Bauges - La Chartreuse - La Combe de Savoie - Montmélian (vol. 2), Roanne, Éditions Horvath, , 463 p. (ISBN978-2-7171-0310-6), p. 287-288. ([PDF] lire en ligne)
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑« Article « Chavanne » », sur le site Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, site personnel de henrysuter.ch (consulté en ).
↑« Article « (...) Chavannes (...) » », sur le site Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, site personnel de henrysuter.ch (consulté en ).
↑Ernest Nègre, Toponymie générale de la France. Formations préceltiques, celtiques, romanes, vol. 1 : Formations dialectales (suite) et françaises : étymologie de 35000 noms de lieux, Genève, Librairie Droz, , 708 p., p. 99.
↑Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 21
↑Jacky Girel, « Histoire de l’endiguement de l’Isère en Savoie : conséquences sur l’organisation du paysage et la biodiversité actuelle », Géocarrefour, vol. 85/1, , p. 41-54 (résumé)
↑Observatoire des Territoires de la Savoie, « Données générales d'occupation du sol », sur observatoire.savoie.equipement-agriculture.gouv.fr (consulté le ).