Rita Lafontaine, née Marie Marguerite Rita Lafontaine le à Trois-Rivières et morte le à Montréal[1], est une actricequébécoise. Elle était la fille de Roland Lafontaine et de Yvette Rocheleau[2].
Biographie
Enfance
Contrairement à ce qu'on serait porté à croire, Rita Lafontaine n'a pas passé ses étés d'enfant à jouer dans les ruelles du Plateau Mont-Royal, mais plutôt dans les cours arrière des maisons de Trois-Rivières, où elle est née. « C'était là mon terrain de jeu, explique l'actrice. J'avais un grand groupe d'amis, car à mon époque il y avait beaucoup d'enfants dans les familles. » La sienne toutefois faisait exception à cette règle. Rita n'a eu qu'un frère, qui n'était même pas né lorsque leur père est décédé. La fillette avait alors un an et demi.
Avant d'être une actrice professionnelle et de déménager à Montréal, elle a fait partie d'une troupe de théâtre amateur de Trois-Rivières, les Compagnons de Notre-Dame. Elle a joué notamment en 1960 dans la pièce Vu du pont, d'Arthur Miller.[3]
Théâtre
Interprète fétiche de Michel Tremblay et d'André Brassard, elle fait ses débuts au théâtre en même temps qu'eux à la fin des années 1960 et, pendant quarante ans, leurs carrières demeurent liées. Cette complicité s'établit au sein du Mouvement Contemporain, compagnie de théâtre amateur fondée par Brassard. En 1966, la comédienne et le metteur en scène montent leur premier Tremblay au Patriote-en-Haut : Cinq, première version d'En pièces détachées.
Indissociable de l'œuvre dramatique de Tremblay, elle a créé une quinzaine de rôles dans ses pièces. Dirigée par Brassard, elle y rencontre ses plus grandes interprétations, retrouvant même des personnages à différentes époques : Manon dans À toi, pour toujours, ta Marie-Lou (Théâtre de Quat'Sous, 1971) et dans Damnée Manon, sacrée Sandra (Quat'Sous, 1977), Albertine à 40 ans dans Albertine, en cinq temps (Rideau Vert, 1985) et dans La Maison suspendue (Compagnie Jean-Duceppe, 1990), Madeleine 1 dans Le Vrai monde? (Rideau Vert, 1987) ou Nana, dans Encore une fois, si vous permettez (Rideau Vert, 1998) et dans Le Paradis à la fin de vos jours (Rideau Vert, 2008). Chez Tremblay surtout, elle a peaufiné le registre populaire grâce à un naturel et à une gouaille uniques, adoptant un jeu en perpétuelle tension entre le comique et le tragique.
Parallèlement, elle travaille avec d'autres metteurs en scène, notamment René Richard Cyr, qui monte Bonbons assortis de Tremblay au Rideau Vert (2006) et L'Examen de passage d'Horovitz chez Jean-Duceppe (1992), où on la voit régulièrement depuis 1986. Elle y fréquente les auteurs américains - Neil Simon (Souvenirs de Brighton Beach, 1986, et Bonjour Broadway, 1989), Tennessee Williams (La Chatte sur un toit brûlant, 2000), Arthur Miller (Les Sorcières de Salem, 1989) - et québécois, notamment Marie Laberge (Oublier, 1987).
Son talent comique a été mis à profit dans plusieurs comédies estivales. Elle est fidèle à Marie-Thérèse Quinton, dont elle défend les pièces au Théâtre de la Chèvrerie (Saint-Fortunat) depuis Lucky Luciano (1987) jusqu'à La Vie en couleurs (1999). En 2004, elle fonde le Centre des arts Rita-Lafontaine, à Ham-Sud où, lors de la première saison, elle met en scène et interprète La Reine mère d'Anne Boyer et Michel D'Astous.
À la télévision, on la voit entre autres dans Le Retour (1996-2001), qui lui a valu plusieurs récompenses, les dramatiques de Janette Bertrand, notamment Dis-moi-le si je dérange (1993), Le monde de Charlotte (2001-2004) et Les Super Mamies, populaire téléroman signé Lise Payette qui présente le quotidien de femmes dans la soixantaine. En 2006, elle touche à nouveau le grand public avec son spectacle solo Oscar et la dame rose, adaptation scénique du récit d'Éric-Emmanuel Schmitt, présentée au Monument-National à Montréal et au Grand Théâtre de Québec pour célébrer le centenaire de l'hôpital Sainte-Justine (Montréal).
Rita Lafontaine est décédée le à la suite d'une perforation des intestins. Les funérailles ont eu lieu à Montréal le [4]. En 2021, la ville de Trois-Rivières inaugure la Place Rita-Lafontaine, située entre la Maison de la culture et le parc Champlain[5].
↑Les informations sur le nom à la naissance et le nom des parents sont tirées de son acte de baptême (Registre de la paroisse de St-Philippe-des-Trois-Rivières pour l'année 1939).