La religion au Portugal aborde les religions ou phénomènes religieux, passés et présents, des populations sur le territoire de l'actuel Portugal.
Les Portugais (environ 10 000 000 en 1990-2010, pour environ 1 000 000 en 1400-1600) se revendiquent chrétiens catholiques, à 81 %, au recensement de 2011. L'importance du catholicisme s'explique par l'histoire du pays (de la langue et de la culture), régionale, continentale, insulaire, métropolitaine, coloniale.
Repères historiques
Le territoire de l'actuel Portugal est une création relativement moderne : histoire du Portugal.
Les populations, les cultures et les langues ne se limitent guère aux frontières étatiques, historiquement mouvantes.
Les présences étrangères antérieures, phénicienne, puis carthaginoise, puis grecque, ne semblent pas avoir beaucoup marqué la région, dans le domaine de la religion tout au moins.
La péninsule connaît également l'hérésie priscilienne.
Le galaïco-portugais, matrice du galicien (au nord du Portugal) et du portugais, est la langue de prestige au Moyen-Âge dans la région, en partie dans le domaine religieux.
La principale figure historique est Martin de Braga (510/520-589), évêque de Dume, en mission d'évangélisation de la Galice, alors réputée païenne ou arienne.
Malgré la conversion du roi suève Rechiaire I, de l'arianisme au christianisme nicéen vers 450, il aurait été peu suivi autant par les Suèves que par les populations locales : le missionnaire Ajax est chargé de (re)convertir la région à l'arianisme dès 463-466.
Conversion de l'arianisme au chalcédonisme du roi wisigoth (d'Hispanie et Septimanie) Récarède Ier en 589 (provoquant une révolte autour de l'évêque arien de Tolède Uldila)
Le catholicisme, depuis l'occupation mozarabe et la reconquête, paraît indissociable de l'identité portugaise.
L’« Outre-mer portugais » (Ultramar português), devenu Empire colonial portugais (1415-1999), accentue cette identification.
Au moment où les Lumières portugaises émergent, comme dans les autres pays latins et catholiques, l'écrasante majorité de la population portugaise est encore analphabète, l'Index Librorum Prohibitorum est encore en vigueur, l'enseignement est contrôlé par les ordres religieux, et les universités enseignent encore les matières de la scolastique médiévale. Les principaux appareils répressifs sont le Saint-Office, visant les ennemis de Rome, et la police politique, contrôlée par la Couronne. Les juifs et les chrétiens-nouveaux, dont le statut discriminant est encore en vigueur, sont toujours persécutés.
La dissolution des monastères au Portugal(en) (1834) reste l'évènement le plus important du siècle dans le domaine de la religion au Portugal. Il s'inscrit cependant dans un grand mouvement pan-européen qui va des réformes protestantes aux interdictions religieuses des régimes dictatoriaux modernes.
XXe siècle
Le siècle est d'abord marqué par la proclamation de la République portugaise () : fin de la monarchie portugaise, décrets anti-ecclésiastiques, confiscation des biens et propriétés de l'Église, fin des jours fériés religieux, suppression de l'enseignement de la doctrine chrétienne, loi de séparation de l'Église et de l'État (1911), mais très vite aussi début de dictatures.