L'ouvrage est installé sur la cote 392, à la lisière sud du bois de Coume.
Description
L'ouvrage est composé en surface de quatre blocs de combat, dont l'un sert aussi de bloc d'entrée, avec en souterrain des magasins à munitions (M 2), des stocks d'eau, de gazole et de nourriture, des installations de ventilation et de filtration de l'air, une usine électrique et une caserne, le tout relié par des galeries profondément enterrées. L'énergie est fournie par deux groupes électrogènes, composés chacun d'un moteur DieselRenault 6-115 (six cylindres, délivrant 54ch à 750 tr/min) couplé à un alternateur. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d'eau.
L'ouvrage devait recevoir en 2e cycle une entrée séparée à l'ouest ; il est l'un des deux seuls ouvrages du Nord-Est (avec le P.O. de Lembach) à être dépourvu de tourelle de mitrailleuses, c'est un des rares ouvrages du secteur équipé d'un peu d'artillerie.
Le bloc 4 sert de casemate cuirassée d'infanterie en même temps qu'observatoire, avec une cloche VDP (vue directe et périscopique), une cloche JM et une cloche GFM[2].
Histoire
L'annexe sud de Coume, avec ses quatre blocs, était l'ouvrage le plus important de Coume. Il était servi par 200 hommes provenant essentiellement du 160e RIF, sous le commandement du capitaine Faucoulanche[3], qui avait également autorité sur l'ouvrage de Coume. L'architecture de l'ouvrage était étrange, avec des courbes et des chambres minuscules[3] ; les murs du bloc 3, qui servait d'entrée, étaient recouverts de fresques peintes par les soldats. Les soldats n'y étaient pas malheureux, s'estimant chanceux d'être au chaud et bien nourris[4]. Faucoulanche avait même désigné quatre hommes pour jardiner un demi-hectare de terrain afin d'améliorer l'ordinaire[4].
Après le début des hostilités, l'ouvrage n'a pas eu à combattre, les Allemands ayant contourné la ligne Maginot. À la suite de l'armistice du 22 juin 1940, l'ouvrage reçoit de l'état-major l'ordre de se considérer prisonnier des Allemands. Ceux-ci arrivent le au soir, et conduisent les Français à marche forcée en Allemagne le lendemain. La quasi-totalité de ces Français passera cinq années en captivité en Allemagne.
Si le gros œuvre est en bon état, les équipements ont souffert du vandalisme et des pillages. Cloches et cuirassements sont encore visibles en surface, mais pour des raisons de sécurité l'accès a été rendu impossible par le remblaiement des façades.
Notes et références
Notes
↑Le niveau de protection d'une casemate de la ligne Maginot dépend de son modèle et de sa période de construction. De 1928 à 1935 sont construits les modèles les plus puissamment protégés : les casemates et ouvrages CORF (Commission d'organisation des régions fortifiées), avec des murs et dalles épais jusqu'à 3,5 mètres de béton). Puis viennent à partir de 1935 les blockhaus MOM (main-d'œuvre militaire), avec de 0,60 à 1,5 m de béton, avec des modèles très variés selon la région : RFM (région fortifiée de Metz), RFL (région fortifiée de la Lauter), 1re, 2e, 20e et 7e RM (région militaire). Les MOM les plus protégés sont appelés FCR (fortification de campagne renforcée). De 1937 à 1940, le STG (Service technique du Génie) standardise les constructions, avec une protection de 1,50 à 2 m de béton.
Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN2-908182-88-2).
Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN2-908182-97-1).
Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN2-913903-88-6).