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Après ses études en Roumanie, Nicolae Iorga complète sa formation d'historien dans les années 1890 en effectuant deux séjours à l'étranger, à Paris (thèse sur Philippe de Mézières) et à Leipzig. Iorga peut ainsi comparer deux écoles historiographiques qui s'opposaient dans le contexte plus global de la rivalité franco-allemande de l'époque. Après ses études, Iorga commence à enseigner à l'université Alexandru Ioan Cuza de Iași et à celle de Bucarest, puis à publier ses premiers articles et ouvrages.
La Roumanie vient d'accéder à l'indépendance en 1878 et commence à revendiquer les provinces à majorité roumaine de Transylvanie et de Bessarabie alors appartenant respectivement aux Empires austro-hongrois et russe, ce qui suscite dans ces Empires des réactions hostiles. Iorga s'engage activement pour l'unité roumaine et prend part aux véhémentes polémiques historiques où il s'efforce de montrer que linguistiquement le peuple roumain est issu de la romanisation des Daces, que sa langue est romane et qu'il n'a pas « disparu de l'histoire pendant mille ans » comme l'affirment avec force les historiens austro-hongrois et russes pour postuler que les Magyars sont arrivés les premiers en Transylvanie[1] et les Slaves orientaux (Oulitches et Tivertses) les premiers en Moldavie / Bessarabie, les Roumains étant des immigrés tardifs (XIVe siècle) provenant des Balkans où résident aujourd'hui les Aroumains (ce que réfutent, de leur côté, les historiens bulgares et grecs[2],[3],[4], de sorte que les Roumains semblent venir de nulle part[5]).
Nicolae Iorga œuvre pour la diffusion de sa conception de l'origine des roumanophones et de leurs droits, au rythme de l'alphabétisation, en publiant des ouvrages destinés au grand public. Il organise à partir de 1908 des « universités populaires » dans sa résidence de Vălenii de Munte. Son rôle dans la renaissance culturelle roumaine peut être comparé à celui tenu par Jules Michelet dans la diffusion en France des idées républicaines : à ce titre, il a non seulement écrit, mais aussi « fait » l'histoire. Il est aussi un promoteur de l'« ascenseur social de la nation roumaine » pour les classes populaires jusque-là peu instruites (alors qu'Allemands, Hongrois, Juifs et Russes avaient, eux, un niveau d'instruction convenable pour la plupart d'entre eux). Bien qu'il n'a jamais soutenu l'idée d'un numerus clausus dans les Universités en faveur des « Roumains de souche » (réclamé par les partis les plus nationalistes) il a néanmoins été accusé d'avoir été xénophobe à l'encontre des minorités[6].
Il organise en 1920, avec l'archéologue Vasile Pârvan, l'Académie roumaine à Rome (en roumain : Școala română din Roma ; en italien : Accademia di Romania in Roma) institution pour la spécialisation de jeunes archéologues et historiens[7].
Controverse
Dans une approche roumanophobe Nicolae Iorga a été analysé comme un « idéologue antisémite », en particulier comme source d'inspiration pour Corneliu Codreanu[8]. Le fait est qu'en 1909, il a fondé le Parti national-démocrate avec Alexandru C. Cuza, qui lui, fut par la suite un antisémite notoire[9]. Selon l'historien Traian Sandu, chercheur à l'université Sorbonne-Nouvelle, Nicolae Iorga se serait référé au socialisme chrétien-démocrate de 1919[10], mais des écrits de Corneliu Codreanu attribuent à Iorga des idées que ce dernier n'a pas exprimées, mais que Codreanu a fait siennes : « Comme bagage intellectuel, j'avais les connaissances qu'on m'avait enseignées au lycée. […] Mais, en plus des ouvrages classiques roumains, j'avais lu tous les articles du Semănătorul (« Le Semeur ») et du Neamul Românesc (« La Nation roumaine »), journaux où écrivaient Nicolae Iorga et Alexandru C. Cuza. […] Sous une forme élevée, ces articles affirmaient les trois impératifs de vie du peuple roumain : 1. L'union de tous les Roumains. - 2. Le relèvement de la classe paysanne par l'accession à la propriété et aux droits politiques. - 3. La solution du problème juif. Deux maximes figuraient en manchette sur toutes les publications nationalistes de ce temps-là dont l'une attribuée à Iorga: La Roumanie aux Roumains, rien qu'aux Roumains, et à tous les Roumains. »[11].
Iorga partage cette position avec le nationaliste Alexandru C. Cuza qui écrit : « La nationalité est la force créatrice de la civilisation humaine, la civilisation est la force créatrice de la nationalité. » Toutefois les liens entre Iorga et Codreanu ne peuvent pas être prouvés et les archives montrent que les deux se haïssaient mutuellement, Iorga s'opposant avec force à la Garde de Fer et à tout ce qu'elle représentait, la qualifiant de « honte de la Roumanie moderne, meute de brutes assoiffées de haine et de violence »[12]. Iorga soutenait le Carlisme et les membres de la Garde de Fer l'ont d'ailleurs assassiné en 1940.
Nicolas Iorga fut également écrivain et dramaturge. Ses œuvres littéraires n'ont pas laissé un souvenir impérissable aux historiens de la littérature, elles reprennent souvent des grands thèmes de l'histoire roumaine.
Apports de l’œuvre de Iorga
On ne doit pas conclure de ce qui précède que Nicolae Iorga ne fut qu'un banal propagandiste de l'idée nationale de son pays. Ce fut un historien de grande valeur, qui compta parmi les grands intellectuels européens de son temps. Grand voyageur et polyglotte, il fut nommé docteur honoris causa des plus grandes universités européennes.
Son principal apport à la science historique est sans doute son histoire de l'Empire ottoman parue en allemand en 1905. Pour la première fois, dans celle-ci, un historien balkanique ne considère pas l'occupation ottomane sous son aspect purement négatif et souligne ses effets positifs. Il ouvre ainsi la voie à la critique historique en Roumanie et dans les Balkans.
Il es également considéré comme important en Albanie, en tant que découvreur en 1915 du premier document écrit en langue albanaise, la formule du baptême de l'archevêque de Durrës Pal Engjëlli.
Œuvres
Nicolae Iorga est l'auteur de 1 003 livres, 12 755 articles et 4 963 études.
Histoire
Essai de synthèse de l'histoire de l'humanité, Paris, Gambiez, 4 volumes, 1928.
Histoire des Roumains et de la Romanité orientale, Bucarest, 10 volumes en 11 tomes, 1937-1945.
Studii şi documente cu privire la istoria românilor, 25 volume (1901 - 1913)
Istoria Imperiului Otoman, 5 volumes (parue en allemand - Geschichte des osmanischen Reiches, 1908 - 1913)
Școala nouă de istorie : O lămurire definitivă, Editura Datina Românească, Vălenii de Munte, 1936, 20 p.
Guide historique de la Roumanie, deuxième édition, Bucarest, 1936, 176 p.
Istoria românilor, Ediția I, 1936-1939 (trad. fr. Histoire des Roumains)
Vol. 1, București, 1936. Partea I: Stămoșii înainte de romani, 272 p. Partea II: Sigiliul Romei, 346 p. ;
Vol. 2, Oameni ai pământului (până la anul 1000), București, 1936, 352 p. ;
Vol. 3, Ctitorii, București, 1937, 358 p. ;
Vol. 4, Cavalerii, București, 1937, 446 p. ;
Vol. 5, Vitejii, București, 1937, 428 p. ;
Vol. 6, Monarhii, București, 1938, 518 p. ;
Vol. 7, Reformatorii, București, 1938, 352 p. ;
Vol. 8, Revoluționarii, București, 1938, 400 p. ;
Vol. 9, Unificatorii, Bucurerști, 1938, 402 p. ;
Vol. 10, Întregitorii, București, 1939, 500 p.
Cultura naţională şi politica naţională, 1908
Dezvoltarea ideii unităţii politice a românilor, 1915
Războiul nostru în note zilnice, 1914 - 1918, 1921 - 1923
Politica externă a regelui Carol I al României, 1923
Războiul pentru independenţa României. Activităţi diplomatice şi stări de spirit, 1927
Studii istorice asupra Chiliei și Cetății-Albe, Institutul de Arte Grafice Carol Göbl, Bucarest, 1900
Operele lui Constantin Cantacuzino, Institutul de Arte Grafice și Editură Minerva, Bucarest, 1901
Despre Cantacuzini, Institutul de Arte Grafice și Editură Minerva, Bucarest, 1902
Istoriile domnilor Țării-Românești cuprinzând istoria munteană de la început până la 1888, I. V. Socecu, Bucarest, 1902
Drumuri și orașe din România, Editura Minerva, Bucarest, 1904
Istoria lui Ștefan cel Mare: Povestea neamului românesc, Editura Minerva, Bucarest, 1904
Pomenirea lui Ștefan-cel-Mare, Institutul Grafic Minerva, Bucarest, 1905
Mărturii istorice privitoare la viața și domnia lui Știrbei-Vodă, Institutul de Arte Grafice și Editură Minerva, Bucarest, 1905
Sate și mânăstiri din România, Editura Minerva, Bucarest, 1905, 370 p.
Negoțul și meșteșugurile în trecutul românesc, Institutul Grafic Minerva, Bucarest, 1906
Istoria Bisericii românești și a vieții religioase a românilor, Vol. I, Tipografia Neamul Românesc, Vălenii-de-Munte, 1908, 432 p.
Plângerea lui Ioan Sandu Sturza Vodă împotriva sudiților străini în Moldova, Librăriile Socec & Comp., Bucarest, 1912, 11 p. + 1 facs.
Pagini despre Basarabia de astăzi, 1912
Două tradiții istorice în Balcani: a Italiei și a românilor, Librăriile Socec & Comp., Bucarest, 1913, 16 p.
Legăturile românilor cu rușii apuseni și cu teritoriul zis Ucrainian, Editura Pavel Suru și Librăriile Socec & Comp., Bucarest, 1916.
Sate și mânăstiri din România, Ediția a II-a, Editura Librăriei Pavel Suru, Bucarest, 1916, 296 p.
Continuitatea spiritului românesc în Basarabia, Tipografia Neamul Românesc, Vălenii-de-Munte, 1918
Istoria românilor în chipuri și icoane, Ediția I, Editura Ramuri, Craiova, 1921, 336 p.
Mihail Kogălniceanu: Scriitorul, omul politic și românul, Editura Fundațiunei A. I. V. Socec, Bucarest, 212 p.
Istoria artei medievale și moderne în legătură cu desvoltarea societății, Editura Librăriei Pavel Suru, Bucarest, 1923, 298 p.
Istoria comerțului românesc - Epoca mai nouă, Tiparul Românesc, Bucarest, 1925, 210 p.
Războiul pentru independența României – Acțiuni diplomatice și stări de spirit, Editura Națională, Bucarest, 1927, 243 p.
Istoria românilor - prin călători, Ediția a II-a, Vol. 1-2, Editura Casei Școalelor, Bucarest, 1928-1929
Adevărul asupra trecutului și prezentului Basarabiei, Bucarest, 1940
Istoria unei legende: Iuliu Maniu, 1934
Oameni care au fost, vol. I-III, 1934 - 1936
Critique littéraire
Istoria literaturii românești contemporane, Vol. 1-2, Editura Adevărul, București, 1934
Vol. 1: Crearea formei, 372 p.
Vol. 2: În căutarea fondului, 322 p.
Istoria literaturii române în secolul al XVIIIlea, I—II, 1901
Contribuţii la istoria literaturii române în veacul al XVIIIlea şi al XDClea, I—III, 1906
Istoria literaturii româneşti în veacul al XlXlea de la 1821 înainte. In legătură cu dezvoltarea culturală a neamului, I—III, 1907— 1909
Istoria literaturii române. Introducere sintetică, 1929
Istoria literaturilor romanice în dezvoltarea şi legăturile lor, I-III, 1920
Carti reprezentative in istoria omenirii, I-IV, Bucarest, 1916-1931
Balada populara romaneasca, Valenii de Munte, 1910
Poetii romani de supt stapanirea ruseasca, Valenii de Munte, 1910
Anthologie de la littérature roumaine. Introduction historique et notices. Paris, 1920 (in colab. cu S. Gor-ceix)
Idées et formes littéraires françaises dans le Sud-Est de l'Europe, Paris, 1924
Les écrivains réalistes en Roumanie comme témoins du changement de milieu au XIXe siècle, Paris, 1925
La société roumaine au XIXe siècle dans le théâtre roumain, Paris, 1926
Livres populaires dans le Sud-Est de l'Europe, Bucarest, 1928
Art et Littérature des roumains, Paris, 1929
Littérature
Priveliști din țară, 1905-1916
Doctrina naţionalistă, 1922
Din opera poetică a lui N. Iorga, Editura Ramuri, Craiova, 1921, 431 p.
Casandra (poème dramatique en 5 actes); Ovidiu (poème dramatique en 5 actes), Editura Librăriei Socec & Comp., Bucarest, 162 p.
Sângele lui Minos, drame en cinq actes, Editura Datina Românească, Vălenii de Munte, 1935, 71 p.
Amintiri din Italia, Gio-sue Carducci, Bucarest, 1895
Cronicile muntene, Bucarest, 1899
Opinions sinceres, Bucarest, 1899
Opinions pernicieuses d un mauvais patriote, Bucarest, 1900
Pasarea maiastra, Valenii de Munte, 1909
Pilde filosoficesti, Valenii de Munte, 1909
Doamna lui Ieremia Voda, drame, Bucarest, 1910
Cugetari, Valenii de Munte, 1911 (ed. noua ingrijita de B. Theodorescu, 1968, 1972)
Trei drame (Doamna lui Ieremia, Gheorghe Lazar, Contra Patriei), Valenii de Munte, 1912
Note de drum. Prin Germania, Valenii de Munte, 1913
Constantin Brancoveanu, drame en cinq actes, Valenii de Munte, 1914
Cinci conferinte despre Venetia, Bucarest, 1914
O lupta literara, I-II, Valenii de Munte, 1914-1916
Pagini despre Serbia de azi, Bucarest, 1914
Spiritul public si literatura in epoca Unirii, Bucarest, 1915
Cantemir Batranul, drame en cinq actes, Bucarest, 1920
Un domn pribeag, drame en cinq actes, Bucarest, 1920
Mihai Viteazul, drame en cinq actes, Bucarest, 1920
In Franta. Drumuri ale unui istoric, Bucarest, 1921
Tudor Vladimirescu, drame en cinq actes, Craiova, 1921
Omul care ni trebuie, pièce en trois actes, Craiova, 1922
Zidirea manastirii Arges, un acte, Craiova, 1922
Contes roumains, Paris, 1923
Sarmala, amicul poporului, pièce en trois actes, Craiova, 1923
Note polone, Bucarest, 1924
La Roumanie pittoresque, Paris, 1924
Isus, drame en cinq actes, Craiova, 1925
Cateva zile prin Spania, Bucarest, 1927
Fata babei si fata mosneagului, légende dramatique en cinq actes, Valenii de Munte, 1927
Cleopatra, pièce en cinq actes, Bucuresti, 1928
Tara latina cea mai departata in Europa: Portugalia, Note de drum si conferinte, Bucarest, 1928
Fratele pagan, drame en cinq actes, Valenii de Munte, 1929
Tari scandinave: Suedia si Norvegia. Note de drum si conferinte, Bucarest, 1929
Privelisti elvetiene, Bucarest, 1930
America si romanii din America. Note de drum si conferinte, Valenii de Munte, 1930
Fiul cel pierdut, drame en trois actes, Ploiesti, 1930
Sfantul Francisc, drame en cinq actes, Valenii de Munte, 1930
Casandra, pièce en cinq actes, Valenii de Munte, 1931
Ovidiu, poème dramatique en cinq actes, Valenii de Munte, 1931
Vederi din Grecia de azi, Bucarest, 1931
O ultima raza, pièce en cinq actes, Valenii de Munte, 1932
Catapeteasma rupta-n doua, drame en cinq actes, Valenii de Munte, 1934
Moartea lui Asur, drame en cinq actes, Bucarest, 1934
Un biet mosneag si un doge, drame en cinq actes, Valenii de Munte, 1936
Primele mele drumuri italiene, Bucarest, 1936
Sfaturi pe intunerec, I-II, Bucarest, 1936-1940
Zbor si cuib, comédie en trois actes, Valenii de Munte, 1936
Instantanee venetiene, Bucarest, 1938
Razbunarea pamantului, tragédie antique en trois actes, Valenii de Munte, 1938
Regele Cristina, drame en cinq actes, Bucarest, 1939
Moartea lui Alexandru, drame en cinq actes, Bucarest, 1939
Toate poeziile lui N. lorga, I-II, Valenii de Munte, 1939-1940
Vagabondul, drame en trois actes, Bucarest1940
Notes et références
↑Édouard Sayous, Histoire générale des Hongrois, Budapest & Paris, 1900.
↑История на България (« Histoire de la Bulgarie ») tome III, Sofia 1982
↑Ivan Douïtchev, (bg) Идеята за приемствеността в средновековната българска държава (« L’idée de continuité dans l’État bulgare médiéval »), in : Проучвания върху средновековната българска история и култура (« Études sur l’histoire et la culture médiévales bulgares »), Sofia 1981, pp. 74–78.
↑Traian Sandu, De l’antisémitisme au fascisme en Roumanie - [1] consulté le 6 avril 2022.
↑Pour comprendre la position de Iorga, il faut savoir qu'ayant étudié le statut de la majorité roumaine dans les régions historiques qu'elle habitait, il découvrit que, durant de longues périodes, cette majorité subit la servitude et la soumission politique à des pouvoirs qui lui étaient étrangers (selon les territoires : Empire grec, Empire bulgare, Empire mongol, Royaume de Hongrie, Empire turc, Empire autrichien, Empire russe…). Même dans les principautés roumaines de Moldavie et de Valachie, la monarchie était élective, et le souverain (voïvode, hospodar ou domnitor selon les époques et les sources) était élu par (et souvent parmi) les boyards, puis agréé par les Ottomans, car jusqu'en 1878 les deux principautés (unies en 1859) étaient tributaires de la « Sublime Porte ». Outre le tribut à verser aux Ottomans, outre la dîme versée par les églises et monastères roumains à ceux de l'Athos et au patriarche de Constantinople, le souverain, pour être nommé, régner et se maintenir, devait acheter l'appui des factions aristocratiques et des puissances voisines, hongroise, habsbourgeoise, russe et surtout turque de sorte que, pour rembourser ses dettes, il devait affermer les offices moldaves et valaques à des financiers phanariotes, arméniens, arvanites, romaniotes, séfarades ou levantins qui exploitaient durement les masses paysannes. Par conséquent, la majorité roumaine a longtemps été moins favorisée socialement, économiquement et culturellement que les minorités, liées aux classes dominantes des Principautés roumaines ou des Empires voisins comme le détaillent aussi Constantin C. Giurescu & Dinu C. Giurescu, Istoria Românilor Volume II (1352-1606), Editura Ştiinţifică şi Enciclopedică, Bucarest 1976 ; Gilles Veinstein et Mihnea Berindei : L'Empire ottoman et les pays roumains, EHESS, Paris 1987 ou Joëlle Dalegre Grecs et Ottomans 1453-1923. De la chute de Constantinople à la fin de l’Empire Ottoman L’Harmattan, Paris 2002 (ISBN2747521621). La seule minorité encore moins favorisée que la majorité roumaine, était celle des Roms. Lorsque la renaissance culturelle roumaine a commencé à se manifester, ses revendications ont remis en question cet ordre des choses et lorsqu'en 1918 l'unité roumaine s'est territorialement accomplie, les minorités jadis favorisées ont perdu leurs avantages et ont protesté avec d'autant plus de véhémence, que la démocratie parlementaire, instaurée en 1921, le leur permettait : cf.: Ioan Scurtu (coord.), Istoria Românilor Vol. 8 (România Intregită 1918-1940), Editura Ştiinţifică şi Enciclopedică, Bucarest 2016, 1008 p., (ISBN9789734506965).