Communauté ethnique (Roumanie)

Communauté ethnique de Roumanie est un terme juridique roumain qui désigne les appartenant à des ensembles ethno-linguistiques et culturels non-roumanophones, ayant une présence historique en Roumanie et, pour certains, rattachés par leurs langues et leurs origines à des nations extérieures à la Roumanie. La législation roumaine distingue la citoyenneté (cetăţenie) selon le droit du sol, de l'appartenance ethnique (naţionalitate) selon le droit du sang.

Communautés ethniques de Roumanie: les majorités locales par commune selon le recensement de 2011.

Histoire

Carte de 1900 montrant l'aire de répartition de la langue (daco-)roumaine (en bleu : le royaume de Roumanie en couvrait alors la moitié), actualisée pour 2017 (la Roumanie actuelle en couvre les quatre cinquièmes mais englobe davantage de minorités).
Taux d'alphabétisation en 1930 : les zones les mieux alphabétisées correspondent à celles où les minorités étaient les plus nombreuses ou localement majoritaires ; la Bessarabie, russe jusqu'en 1917, avait le taux d'alphabétisation le plus bas, sauf chez les Allemands.

La présence de diverses communautés ethniques sur le territoire de la Roumanie est liée à l'histoire du pays et elle est souvent très ancienne.

Une particularité importante de cette histoire est que la majorité roumaine a été, durant de longues périodes, en position d'asservissement et de soumission politique à des pouvoirs qui lui étaient étrangers (selon les territoires : Empire grec, Empire bulgare, Empire mongol, Royaume de Hongrie, Empire turc, Empire autrichien, Empire russe…). Même dans les principautés roumaines de Moldavie et de Valachie, la monarchie était élective, et le souverain (voïvode, hospodar ou domnitor selon les époques et les sources) était élu par (et souvent parmi) les boyards, puis agréé par les Ottomans, car jusqu'en 1878 les deux principautés (unies en 1859) étaient vassales et tributaires de la « Sublime Porte ». Outre le tribut à verser aux Ottomans et à leurs alliés tatars, outre la dîme versée par les églises et monastères moldaves et valaques aux monastères byzantins de l'Athos et au patriarche de Constantinople, le souverain, pour être nommé, régner et se maintenir, devait acheter l'appui des partis de boyards et des puissances voisines, hongroise, habsbourgeoise, russe et surtout turque de sorte que, pour rembourser ses dettes, il devait affermer des offices moldaves et valaques à des financiers phanariotes, arméniens, arvanites, romaniotes, séfarades ou levantins qui exploitaient durement les masses paysannes. Par conséquent, la majorité roumaine a longtemps été moins favorisée socialement, économiquement et culturellement que les minorités, liées aux classes dominantes des Principautés roumaines ou des Empires voisins et à leur essor économique[1],[2],[3],[4]. La seule minorité encore moins favorisée que la majorité roumaine, était celle des Roms.

Lorsque la renaissance culturelle roumaine a commencé à se manifester, ses revendications ont donc remis en question cet ordre des choses. Et lorsqu'en 1918 l'unité roumaine s'est territorialement accomplie, des minorités jadis favorisées, comme les Allemands et Magyars des territoires anciennement austro-hongrois, ou bien les Russes des territoires anciennement russes, ont perdu leurs avantages et ont protesté avec d'autant plus de véhémence, que la démocratie parlementaire, instaurée en 1921, le leur permettait[5].

Après la crise financière de 1929, les tensions nationalistes sont montées et ont abouti à l'établissement de quotas dans les universités, la fonction publique et les forces armées, réservant la majorité des places aux « Roumains de souche » (le même type de quotas existant alors en Hongrie voisine, et dans plusieurs états américains au profit des blancs protestants[6]). Comme ailleurs en Europe, la guerre mondiale se traduisit ici par des changements de territoires, des déportations (qui touchèrent aussi la majorité roumaine dans les territoires perdus) et des génocides (dont la Shoah). Le régime communiste offrit aux Magyars une région autonome dans le centre du pays, rompant ainsi avec la tradition unitaire de la Roumanie, mais n'en persécuta pas moins les minorités autant que la majorité roumaine, au point que 10 % de la population du pays périt[7], tandis que de nombreuses écoles, universités, théâtres et maisons d'édition dans les langues minoritaires, furent fermées. Pendant cette période, la plupart des Allemands, Juifs et Grecs, dont la présence était immémoriale, quittèrent le pays, en profitant des « lois du retour » dans les pays d'accueil (respectivement Allemagne fédérale, Israël et Grèce), mais non sans devoir payer au régime des taxes au prorata de leur niveau d'études, généralement élevé. Le régime actuel a été établi après la Libération de 1989.

Statut des minorités et recensements en Roumanie

Dessin de « style countryball » inspiré par les élèves de 6e de la "Şcoala Generală no 2" de Brașov, pour illustrer la cohabitation des hongrois et des roumains en Transylvanie en dépit des affirmations nationalistes.

La législation roumaine actuelle s'inspire à la fois du Droit du sol, qui pose l'égalité de tous les citoyens quels que soient leur sexe, leur âge, leurs origines, langues maternelles, religions ou état de santé, et du Droit du sang, qui prend en compte l'identité ethno-linguistique. Tous les citoyens roumains sont, selon la Constitution, égaux en droits ; d'un côté, l'appartenance ethnique relève de la sphère privée, ne doit figurer sur aucun document d'identité, et toute discrimination (embauche, logement...) est punie par la loi ; de l'autre côté, 20 communautés ethniques (comunităţi naţionale) sont officiellement reconnues par la loi en Roumanie, et tout citoyen peut se réclamer de l'une d'elles, au moment du recensement, pour l'utilisation de sa langue dans certaines sphères culturelles et éducatives, ou pour former un parti politique ethnique.

D'après de recensement de 2011, 19 des 20 communautés ethniques représentent 10,1 % de la population totale, la 20e communauté étant la majorité roumaine[8]. Cependant ces données sont simplement indicatives, pour les raisons suivantes :

  • tout citoyen peut librement se déclarer ou non membre de telle ou telle communauté et il n'y a donc aucune garantie que les données des recensements correspondent effectivement à une appartenance ethno-culturelle : à titre d'exemple, beaucoup de personnes appartenant à des communautés jadis persécutées ou discriminées négativement, préfèrent se déclarer Roumaines ;
  • toute personne appartenant à une communauté spécifique par son histoire et/ou par sa répartition géographique ou bien par sa religion, mais linguistiquement rattachée ou proche d'une autre communauté plus importante, peut, au choix, se déclarer membre soit de la communauté spécifique, soit de l'ensemble linguistique auquel elle appartient, soit d'aucun des deux : à titre d'exemple, un Csango peut se déclarer Csango, Hongrois ou Roumain ;
  • certaines communautés ne sont pas reconnues parmi les 20 communautés ethniques officielles, et il y a débat en leur sein pour décider si ce statut légal est souhaitable ou non : c'est par exemple le cas des Aroumains, considérés officiellement, et jusqu'ici en accord avec la majorité d'entre eux, comme Roumains[9] ;
  • enfin, sous l'influence de l'enseignement et de la télévision, le roumain progresse dans beaucoup de communautés, comme celle des Roms, et il y a donc un nombre important, mais impossible à évaluer avec précision, de citoyens que plus rien, si ce n'est leur histoire familiale, ne distingue de la majorité roumaine : ni langue, ni religion, ni mode de vie... mais qui peuvent néanmoins se déclarer membres d'une communauté minoritaire, par fidélité à ce passé ; dans le même ordre d'idées, avant 2007, lorsque la Roumanie n'était pas encore membre de l'Union européenne, un certain nombre de Roumains « de souche » expatriés pour des raisons économiques, se sont déclarés Roms et persécutés pour cette raison, parce qu'à cette époque c'était le seul moyen d'obtenir l'asile territorial dans les pays alors plus développés[10]. Ainsi s'expliquent, d'un recensement à l'autre, les importantes fluctuations des chiffres que l'on y observe.

Représentation parlementaire

La Chambre des députés compte 332 membres élus dans des circonscriptions électorales au suffrage universel. La norme de représentation est de un député pour 70 000 habitants[11]. La Constitution de la Roumanie (article 62) et la Loi électorale confèrent aux organisations des citoyens appartenant à des minorités nationales, au cas où celles-ci n'auraient pu obtenir aux élections au moins un mandat de parlementaire, le droit a un mandat de député, si elles obtiennent au niveau de tout le pays un nombre de suffrages d'au moins 5 % du nombre moyen de suffrages valablement exprimés pour l'élection d'un député à l'échelon national. Chaque minorité ne peut être représentée que par une seule organisation. Les mandats attribués aux organisations des citoyens appartenant aux minorités nationales, dans les conditions fixées par la Loi électorale, s'ajoutent aux mandats de députés résultant de la norme de représentation[12].

Autres droits

L'article 128 prévoit que « les citoyens roumains appartenant aux minorités nationales ont le droit de s'exprimer dans la langue maternelle devant les instances de jugement ».

À l'automne 2005, un nouveau projet de loi portant statut des minorités nationales de Roumanie est proposé au Parlement, inspiré par la législation suisse et allemande.

Description des communautés ethniques

Communautés ethniques en Roumanie
selon le recensement de 2011[13]
R. Communauté ethnique % Nombre Langues
1 Roumains 85,36 17 176 544 Roumain, Aroumain
2 Magyars dont Sicules et Csángós 6,26 1 259 914 Hongrois
3 Roms 1,22 245 677 Romani, Roumain, Hongrois
4 Ukrainiens de Roumanie dont Ruthènes et Houtsoules 0,24 48 910 Ukrainien, Russin, Ruthène
5 Allemands de Roumanie dont Saxons de Transylvanie 0,13 26 557 Allemand
6 Turcs de Roumanie 0,13 25 302 Turc
7 Lipovènes (diaspora russe) 0,09 18 946 Russe
8 Tatars de Roumanie 0,09 17 677 Tatar, Turc
9 Serbes de Roumanie 0,08 16 805 Serbe
10 Slovaques de Roumanie 0,06 12 802 Slovaque
11 Bulgares de Roumanie 0,03 6 518 Bulgare
12 Croates de Roumanie dont Carashovènes 0,03 5 167 Croate
13 Italiens de Roumanie 0,01 2 949 Italien
14 Grecs de Roumanie dont Pontiques 0,01 2 561 Grec
15 Tchèques de Roumanie 0,01 2 174 Tchèque
16 Polonais de Roumanie 0,01 2 079 Polonais
17 Diaspora chinoise 0,01 2 039 Chinois
18 Macédoniens de Roumanie 0,00 769 Macédonien
19 Arméniens de Roumanie 0,00 739 Arménien
20 Juifs 0,00 643 Roumain, Hébreu, Yiddish

Autres 0,08 16 841

Ethnie non mentionnée 6,11 1 230 028

Total
100,00 20 121 641


D'après le recensement de 2002, les Roumains représentent 89,5 % de la population totale. Le terme Roumains ne désigne pas, dans le langage courant roumain, les citoyens de la Roumanie (« cetăţenii români »), mais les roumanophones (« vorbitorii nativi ai limbii române ») quelle que soit leur citoyenneté : roumaine, moldave, ukrainienne, serbe, hongroise ou autre. Viennent ensuite les minorités suivantes[8] :

Groupe slave : environ 0,65 %

Groupe turc : environ 0,26 %

Autres origines : environ 9,59 %

Cas particuliers

  • Les Aroumains ne sont pas reconnus comme une minorité, et dans leur grande majorité ne le revendiquent pas, se considérant, en Roumanie, comme des Roumains de langue aroumaine ; toutefois il existe des mouvements comme Bana armâneascā qui souhaitent y acquérir le statut de minorité[19]. Leur nombre est évalué entre 120 000 et 90 000, surtout en Dobrogée[20].
  • Deux communautés, celle des Roms dont les langues sont originaires de l'Inde du nord et du Pakistan (Sind), et celle des Tatars dont la langue, turque, provient d'Asie centrale, ne sont pas rattachés par leurs langues et leurs origines à des nations proches ou voisines de la Roumanie, mais à des communautés ethniques réparties entre plusieurs pays modernes.
  • Les Moldaves sont des roumanophones qui vivent dans la région de Moldavie en Roumanie, en République de Moldavie et en Ukraine[21]. Pour la Roumanie, tous sont des Roumains, et, quelle que soit leur citoyenneté, ils ne peuvent donc pas appartenir en Roumanie à une communauté ethnique particulière, alors que les lois soviétiques et celles des États qui en sont issus, dont l'Ukraine et la Moldavie, considèrent les Moldaves roumanophones qui ne sont pas citoyens roumains, comme une communauté ethnique à part[22]. Par ailleurs, de 1991 à 2011, 349 440 citoyens de la République de Moldavie ont demandé la nationalité roumaine comme le leur permet l'article 11 de la loi roumaine no 21/1991, et 196 825 l'ont obtenue : en Roumanie, on les appelle les « Bessarabiens »[23].

Références

  1. (ro) Constantin C. Giurescu & Dinu C. Giurescu, Istoria Românilor Volume II (1352-1606), Editura Ştiinţifică şi Enciclopedică, Bucureşti, 1976
  2. Gilles Veinstein et Mihnea Berindei : L'Empire ottoman et les pays roumains, EHESS, Paris, 1987
  3. Jean Nouzille La Moldavie, Histoire tragique d'une région européenne, Ed. Bieler, (ISBN 2-9520012-1-9)
  4. Joëlle Dalegre Grecs et Ottomans 1453-1923. De la chute de Constantinople à la fin de l’Empire Ottoman L’Harmattan Paris (2002) (ISBN 2747521621).
  5. (ro) Ioan Scurtu (coord.), Istoria Românilor Volume VIII (România Intregită 1918-1940), Editura Ştiinţifică şi Enciclopedică, Bucarest 2016, 1008 p., (ISBN 9789734506965).
  6. Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis. De 1492 à nos jours, Agone, 2002, p. 361.
  7. Plus de deux millions de victimes ont été officiellement reconnues par l'Institut national de recherche historique sur les crimes du régime communiste, créé par la loi no 1.724 du 21 décembre 2005: voir sur [1].
  8. a et b (ro) « Tab8. Populația stabilă după etnie – județe, municipii, orașe, comune », sur Institutul Național de Statistică din România (consulté le ).
  9. Certaines associations aroumaines, comme Bana armâneascã (sur [2]) militent activement pour la reconnaissance des Aroumains comme comunitate naţională
  10. Source: Asociația Pakiv (voir sur [3]) et les documents du FSE pour l'intégration des Roms sur [4]
  11. Structure de Parlement de Roumanie - Législature 2004-présent
  12. Le Parlement de la Roumanie - Élection - Système électoral
  13. (ro) « Tab9. Populaţia stabilă pe sexe, după limba maternă » [xls], sur recensamantromania.ro.
  14. Tudomany/octobre 2008/Magyar Tudomanyos Akademia et metodologică /Insse.ro.
  15. Recensământul general al populației României din 29 Decemvrie 1930, vol. II, pag. XXIV.
  16. Constantin Daicoviciu, Alex. Graur (dir.), Republica populară Romînă, éd. Meridiane, Bucarest 1960, 870 pp., p. 94.
  17. a et b (ro) Recensământul general al populației României din 2002, sur [5] consulté le 3 août 2012.
  18. Rezultate | Recensamant 2011
  19. Bana armâneascā [6]
  20. Eurominority.org
  21. Jean Nouzille, La Moldavie, Histoire tragique d'une région européenne, Ed. Bieler, (ISBN 2-9520012-1-9) et Florent Parmentier, La Moldavie à la croisée des chemins, Editoo, Paris 2003, (ISBN 2-7477-0071-2).
  22. En 2007, Grigori Petrenko, un russophone de République de Moldavie, membre du Parti des communistes de la république de Moldavie, établi en Roumanie, y a revendiqué la reconnaissance d'une « communauté moldave de Roumanie » : connaissant la loi roumaine, Petrenko s'attendait à un refus, qui intervint en 2007 par un jugement du tribunal de Pașcani (dossier no 4094/866/2007). Une fois ce refus prononcé, Petrenko attaqua la Roumanie devant le Conseil de l'Union européenne (question no 551 du 26 juin 2008) pour le « viol du droit des Moldaves de Roumanie » (il s'agit des Moldaves non-citoyens roumains) « à se voir reconnaître une identité nationale » (document no 11.668), c'est-à-dire pour le refus de la Roumanie de s'aligner (comme à l'époque de la dictature communiste) sur la définition soviétique de l'identité moldave. Il fut débouté.
  23. Autoritatea Naţională pentru Cetăţenie, sur [7].

Voir aussi

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Liens externes

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