Michèle Mouton, née le à Grasse (ville organisatrice du Rallye Grasse-Alpin), surnommée parfois par ses pairs français et la presse ouest-allemande Le beau volcan noir[1], est une pilote de rallye française. Elle a remporté quatre rallyes en mondial et quatre en championnat d'Europe.
Fille d'horticulteurs provençaux travaillant pour une parfumerie locale, sa vocation première était de devenir éducatrice spécialisée pour adolescents en difficulté[2].
Le 10 octobre 1981, Michèle Mouton remporte le Rallye Sanremo et devient ainsi la première (et à ce jour unique) femme de l'histoire à remporter une manche du Championnat du monde des rallyes. L'année suivante, elle est vice-championne du monde des rallyes sur Audi Quattro.
En 1988, Michèle Mouton participe à la création de la Race of Champions pour honorer la mémoire d'Henri Toivonen. En 2010, elle devient la première présidente de la commission de la FIA ayant pour but de promouvoir les femmes dans le sport automobile. Lorsqu'il est devenu président de la FIA, Jean Todt a annoncé sa volonté de nommer des directeurs pour les grands championnats. Michèle Mouton a été nommée manager du championnat du monde des rallyes le .
Carrière en rallye
Après des débuts remarqués sur une berlinette A110 1600 Groupe 3 personnelle, avec le soutien de son père, puis rapidement d’Elf (elle est alors déjà championne de France féminine des rallyes en 1974 et 1975, et vice-championne de France 1974 en Groupe 3, terminant 1re en Groupe 3 des deux éditions correspondantes du Tour de Corse)[3], Michèle Mouton participe de 1977 à 1979, et en 1981, au championnat d'Europe des rallyes, dont elle remporte l'édition 1977 du Rallye d'Espagne sur Porsche Carrera RS[4], terminant l'année vice-championne d'Europe des rallyes derrière Bernard Darniche[5].
Remarquée également chez Lancia avec la Stratos, elle devient pilote d'usine chez Fiat en 1978, sur la mythique 131 Abarth[6], avec laquelle elle remporte le Tour de France automobile avec Françoise Conconi en Championnat de France et d'Europe des rallyes[7] (1re en groupe 4), finissant seconde du Rallye du Var lors de la dernière épreuve inscrite au calendrier national. L'année suivante, en 1979, ce sera le Rallye Lyon-Charbonnières qui s'invitera à son palmarès, toujours sur Fiat Abarth 131, et toujours avec la même copilote, terminant vice-championnes de France des rallyes derrière Bernard Béguin, grâce à leurs cinq autres secondes places et trois 3es. De 1977 à 1980, Michèle Mouton remporte à 4 reprises consécutives la Coupe des Dames du Tour de France automobile; vainqueur du groupe 3 en 1977, elle finit alors 2e du classement général, avant son sacre de l'année suivante (et 3e toujours au général, en 1979 et 1980). Elle termine également 4e du pendant italien de l'épreuve, le Giro d'Italia, en cette année 1978.
En 1981, elle est alors repérée par la firme allemande Audi, qui lui fait essayer la nouvelle quattro Sport groupe 4 (futur Groupe B dès 1983). Pour cette saison, Michèle Mouton est engagée pour seconder Hannu Mikkola dans sa conquête du titre mondial. Michèle Mouton remporte le San Remo et devient ainsi la première (et unique) femme de l'histoire à remporter une manche du Championnat du monde des rallyes.
En 1982, ils seront rejoints par le pilote suédois Stig Blomqvist. Michèle Mouton remporte encore trois rallyes du Championnat du monde : le rallye du Portugal, le rallye de l'Acropole (Grèce) et du Brésil[6]. L'Audi étant toujours plus au point, l'année commence fort avec une seconde place au Monte-Carlo pour Hannu Mikkola qui sera suivie de deux victoires, en Suède pour Stig Blomqvist et au Portugal pour Michèle Mouton. Le reste de la saison est à l'avenant : victoires d'Audi au rallye des mille lacs, au San Remo et au RAC. La malchance a joué en fin de saison pour Michèle Mouton puisqu'elle ratera de peu le titre pilotes, principalement lors de l'avant-dernière épreuve en Côte d'Ivoire, quand elle apprend, le matin du départ, le décès de son père. Grâce à la régularité de ses trois pilotes, Audi empoche le titre constructeurs et Michèle Mouton est vice-championne du monde[2].
Walter Röhrl, champion du monde en 1980 et 1982, rejoindra l'équipe en 1984. Dès la seconde épreuve de la saison en Suède, la toute puissante armada allemande fait main basse sur les trois premières places avec, dans l'ordre, S. Blomqvist, M. Mouton et P. Eklund. Le même scénario se répète au Portugal, à l'Acropole, en Nouvelle-Zélande, Argentine et Côte d'Ivoire. Michèle Mouton fera cette année une demi-saison après les nombreuses saisons passées à écumer les routes et les pistes du monde entier, tant pour le compte de Fiat que celui d'Audi. Cela ne l'empêchera pas de terminer en tête de la catégorie Rallye, et surtout deuxième au scratch au fameux Pikes Peak International Hill Climb, cette course de côte mythique du Colorado, appelée également « La course vers les nuages » (The race to the clouds).
En 1985, elle bat tous les records de cette course et la remporte pour Audi (Pikes Peak Rookie of the Year award)[2].
En 1986, après un titre de championne d'Allemagne avec Peugeot Talbot Deutschland (copilote l'anglais Terry Harryman), et l'annonce durant le Tour de Corse de la fin des voitures du groupe B, Michèle Mouton décide de mettre un terme à sa carrière pour se consacrer à une vie « plus familiale ». Première femme pilote professionnelle, elle aura totalisé 229 points en 50 courses WRC, étalées sur 14 années.
Depuis 1988, Michèle Mouton organise, afin de terminer la saison automobile, The Michelin Race of Champions, aux îles Canaries, avec le Suédois Fredrik Johnson (son ex-époux), président d'IMP (International Media Productions), en mémoire de Henri Toivonen.
En 2000, elle termine 2e du Rallye-marathon Londres-Sydney (TWE Rally)
sur Porsche 911, avec pour copilote sur un mois le vainqueur de l'édition 1993 de l'épreuve, Francis Tuthill (alors pilote), le vainqueur final étant son ex-coéquipier Stig Blomqvist.
Après 22 années, le duo Mouton/Pons s'est reformé, le temps du Dunlop Classic Otago Rally de Dunedin en Nouvelle-Zélande, le sur Ford Escort RS. Récidive du duo au Rallye International du Maroc Historique les 9 à , sur Porsche 911 2.7 RS. En , elle reprend alors le volant de sa Quattro S1 GrB, lors de la Race of Champions disputée cette année-là dans l'Esprit arena de Düsseldorf.
En 2010, elle est nommée Directrice du WRC par la FIA, comme "manager général" pour coordonner la sécurité[8], les règlements et le calendrier en WRC et remplit ses nouvelles fonctions sur place dès le rallye de Suède.
En 2011, elle est également nommée par Jean Todt Présidente de la Women and Motor Sport Commission (WMC) de la FIA, constituée afin de promouvoir le rôle des femmes dans le sport automobile[9], décernant ainsi le 1erCIK-FIA Women and Motor Sport Commission Award jamais attribué, en à Paris par la FIA, à la Néerlandaise Beitske Visser (16 ans).
Palmarès
Titres
Championne de France des critériums en GT série : 1974[10]
Championne de France en groupe 3 : 1974 (Alpine A110 1600S)[10]
Championne de France féminine : 1974[3] et 1975 (Alpine A110 1600S), 1977 (Porsche Carrera RS Alméras semi-usine-Elf/Fiat Abarth 131)[11]
1978 : 1re en classe 3 du 6e Tour d'Italie (Fiat 131 Abarth) (à Turin), vainqueur du Tour de France automobile, et 4e au classement final de la Coupe (vainqueur Markku Alén)
Victoires et accessits en championnat de France des rallyes
Deux victoires (toutes les courses citées le sont avec Françoise Conconi (jusqu'alors copilote de Christine Dacremont jusqu'à 1974) pour coéquipière de 1975 à 1979, puis Annie Arrii en 1980)
Victoires en championnat d'Allemagne des rallyes[13]
Six victoires, sur huit courses au programme (copilote : Terry Harryman - Peugeot 205 Turbo 16 Gr.B)
1986 : Kolhe & Stahl Rallye
1986 : Vorderpfalz Rallye
1986 : ADAC-Rallye Hessen
1986 : ADAC-Deutschland Rallye
1986 : Sachs Baltic Rallye
1986 : 3-Städte Rallye
Victoire et podium britanniques
(équipe Audi Sport UK)
1983 : Rallye Audi Sport sur Audi Quattro A2 (copilote Sue Baker)[14]
1984 : rallye Audi Sport sur Audi Quattro A2 (copilote Pauline Gullick)[15].
Victoires en courses de côtes
1985 : Pikes Peak International Hill Climb (PPIHC - La course vers les nuages), en 11 min 25 s 39 (record) (Audi Sport Quattro) (Toutes Catégories : Pikes Peak Rookie of the Year award)
1984 : 2e au général du Pikes Peak International Hill Climb; 1re en catégorie rallye (Audi Sport Quattro), et en catégorie Unlimited