Actif en compétition pendant près de 20 ans, il possède un palmarès important en championnat de France, d'Europe et du monde des rallyes. Après sa carrière sportive, il se consacre à la promotion de la sécurité routière et à des sujets liés à la mobilité en général.
Biographie
Arrivé à Essonnes à l’âge de six ans, Bernard Darniche est victime d’une maladie grave à l’âge de dix ans: soufrant de problèmes cardiaques aigus, les médecins ne lui donnent que peu de chances de survie. « J’avais interdiction d’aller à l’école et de faire toute activité physique ». Il fait des séjours de plusieurs mois à l’hôpital Necker puis est envoyé plusieurs années chez sa grand-mère dans l’Aisne où sa santé s’améliore. De retour chez lui à 14 ans, il se met à pratiquer le cyclisme. Il suit un apprentissage et sort diplômé d’un CAP d’ajusteur, métier qu'il pratique à l’usine Testut de Corbeil-Essonnes. Puis il devient vendeur de machines à écrire et de machines à calculer pour la marque Olivetti[1].
C'est une rencontre fortuite avec Michel Loiseau qui lui fait découvrir la compétition automobile en 1965. Il devient son copilote sur Mini Cooper S au rallye de Printemps[2].
Il reste cependant encore essentiellement coureur cycliste jusqu'en 1968. Il entame sa carrière automobile la même année en Coupe Gordini, passant rapidement au championnat de France des rallyes sur la berlinette Alpine Renault A110 1 100 cm3 avec Geo Lasnier comme copilote, puis signe un contrat de pilote professionnel avec NSU[1]. Il interrompt sa carrière sportive nationale en 1987, ayant entre-temps participé assez régulièrement à des épreuves du championnat du monde de 1973 à 1982 (87 points obtenus pour 38 départs).
L'un des exploits les plus retentissants de Darniche est sa victoire lors de la 47e édition du Rallye Monte-Carlo, disputée en 1979. Au départ du parcours final, il est en sixième position à 6 min 27 s du Suédois Björn Waldegård qui pilote une Ford Escort. Après cinq des dix épreuves spéciales de ce dernier tour, Darniche se classe troisième, à 3 min 15 s. Avant la dernière spéciale, le Suédois est toujours en tête avec 15 secondes d'avance. Cette dernière spéciale se déroule au Col de Turini. Darniche remporte son dixième temps « scratch » de la journée et devance finalement Waldegaard de six secondes sur l'ensemble du rallye[3].
Il détient, avec six titres, le record de victoires au Tour de Corse, dont cinq comptant pour le championnat du monde et une pour le championnat d'Europe, finissant une autre fois 2e. Il sera ensuite rejoint par un autre Français au palmarès de l'épreuve, Didier Auriol (les six fois dans le cadre du championnat du monde WRC, par contre). À compter de 1981, en particulier en 1985 (sur Peugeot 205 T 16 évo.1 du Team Gauloises Blondes) et 1987 (sur Mercedes 190 E 2.3 16V), il s'engage en championnat mondial pratiquement pour ce seul rallye, qui lui avait si souvent réussi.
Au total, depuis 1975, Darniche compte 87 points marqués en WRC, essentiellement obtenus lors de rallyes en France ou en pays limitrophes, avec 115 victoires en épreuves spéciales. Il est aussi recordman du nombre de victoires au Tour de France automobile (quatre, toutes catégories confondues).
Il a aussi à quelques occasions piloté sur circuit, notamment aux 24 Heures du Mans où il compte six participations (5e en 1979 sur une Rondeau).
Début , il participe à l'homologation de l'Audi Quattro S1.
Il fut à plusieurs reprises au départ du Paris-Dakar, avec son habituel copilote Alain Mahé (1983 sur Datsun Patrol; 1984 sur Lada Niva; 1985 sur Audi Quattro).
En toute fin de carrière, il a encore terminé 2e des 24 Heures de Chamonix dans le cadre de la seule inscription de l'épreuve au Trophée Andros, et encore 3e de l'épreuve, ainsi que 4e de Paris-Trappes, entre 1992 et 1994[4].
Implication dans le domaine de la sécurité routière
Après sa carrière sportive, il s'engage, à la demande du Premier ministre Jacques Chirac, en faveur de la sécurité routière et de la responsabilisation des conducteurs[5], faisant partie du Comité directeur de la FFSA. Il travaille aujourd'hui sur un système d'accès financier anticipé aux dépenses liées à l'utilisation du véhicule.
Il est en outre le fondateur, ancien président, et porte-parole actuel de l'association Citoyens de la route, où il s'engage en faveur d'une « mobilité sereine et durable »[6]. Président de l'Association des voitures écologiques (AVE), il mène désormais, depuis quelques années déjà, des campagnes de sensibilisation auprès des pouvoirs publics et des grands groupes industriels français en faveur des solutions alternatives au « tout pétrole », en partenariat avec EDF.
Il tient une chronique régulière sur France Inter et dans Le Parisien / Aujourd’hui en France. Pendant une période, qui a débuté le , il disposait également, entre 8h10 et 8h30, d'une tribune sur France Bleu 107.1 (anciennement Bleu Île-de-France), où il s'exprimait sur des sujets de mobilité, de sécurité routière et répondait aux questions des auditeurs[7].
En 2012, il remporte la « catégorie des énergies alternatives » au Rallye de Monte Carlo, sur une Opel Ampera du team Opel France.
En 2019, il devient membre du bureau du Comité Indépendant d 'Évaluation du 80 km/h[8].
Darniche - Ballade Pour Un Rallye, par Bernard Spindler, éd. Alta Sport, 1977
Les Coulisses des rallyes : Les Secrets du Dakar, Paris, Éd. Justine, (ISBN978-2-869-96003-9)
En épingle à cheveux, Paris, Ed. JCS, coll. « Punch », , 142 p. (ISBN978-2-906-78400-0)
Bernard Darniche, Citoyens de la route, Paris, Bourin, , 140 p. (ISBN978-2-849-41017-2)
Vidéos
La Berlinette Alpine-Renault - La reine des rallyes, film de Francis Maze, avec Jean-Luc Thérier, Bernard Darniche, Jean Rédélé, François Lhermoyer et Jacques Cheinisse, éd. E.P.I. Diffusion, 95 min, 2003.