Mémoires de nos pères ou La mémoire de nos pères au Québec (Flags of Our Fathers) est un film américain réalisé par Clint Eastwood, sorti en 2006. Il s'agit d'une adaptation du livre Flags of Our Fathers de James Bradley et Ron Powers.
Le film raconte l'histoire, inspirée de faits réels, de trois soldats américains lors de la Seconde Guerre mondiale. Ils participent à l'une des plus grandes batailles du Pacifique : la bataille d'Iwo Jima. Celle-ci est notamment célèbre grâce à la photographie Raising the Flag on Iwo Jima. Le film est complémentaire du film Lettres d'Iwo Jima, du même réalisateur, sorti l'année suivante, qui aborde le même combat, vu du côté des Japonais.
Malgré des critiques positives, le film ne rencontre pas le succès commercial[1],[2].
Synopsis
Pendant la bataille d'Iwo Jima, un drapeau est planté par une patrouille de Marines sur le mont Suribachi, afin de signaler que cette position est prise. Le secrétaire d'État à la Marine voulant garder ce drapeau, tout comme le corps des Marines, un second drapeau est planté au même endroit par six autres soldats, tandis que le premier est mis de côté par le commandant des Marines.
Le film décrit l'évolution des trois soldats survivants, devenus aux États-Unis des marionnettes de propagande. Nul ne sait qu'ils n'ont pas participé à l'érection du premier drapeau, seulement à celle du second, dans un acte à seule fin publicitaire.« Une photo peut-elle faire gagner une guerre ? » demande un journaliste aux soldats : ceux-ci ne répondent pas. La réalité du champ de bataille est exprimée par des flashbacks chez chacun d'eux.
Avec dégoût, ces trois personnes participent à la campagne de bons pour l'armée. Ils sont ensuite oubliés.
L'un des trois soldats, autochtone d'Amérique, contraint de rentrer dans sa réserve, s'engage dans une quête spirituelle[Quoi ?] pour retrouver les parents de l'un des soldats ayant planté le premier drapeau.
Fiche technique
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« Je voulais seulement savoir pourquoi mon père gardait le silence sur cette période de sa vie. Plus tard, j'ai réalisé que chacun avait vu cette photo, mais que personne n'en connaissait l'arrière-plan humain. C'est alors que j'ai décidé d'écrire ce livre[13]. »
James Bradley, co-auteur du livre Flags of Our Fathers
Les droits du livre Flags of Our Fathers étaient détenus par Steven Spielberg. Clint Eastwood raconte : « Au détour d'une conversation, j'ai simplement dit à Steven que j'aimais beaucoup ce livre, mais sans y insister. (...) Lorsque nous nous sommes croisés à nouveau, il m'a dit : “Pourquoi ne viens-tu pas le faire chez nous ? Tu le réaliseras, et nous le produirons ensemble”. J'ai répondu : “OK, on va faire ça”[13] ».
Ce film constitue le 26e film de la carrière de Clint Eastwood en tant que réalisateur, débutée en 1971 avec le film Un frisson dans la nuit (Play Misty for Me). Le réalisateur a été intéressé par cette histoire : « J'estime que cette histoire ne rend pas seulement hommage à ces hommes qui ont levé les couleurs de l'Amérique, elle célèbre aussi tous les héros anonymes qui ont combattu et trouvé la mort sur Iwo Jima comme sur plusieurs centaines d'autres champs de bataille au cours de la deuxième guerre mondiale[13]. » Clint Eastwood s'est également passionné pour la célèbre photographie Raising the Flag on Iwo Jima de Joe Rosenthal qui, selon lui, « symbolise l'effort de guerre, l'enjeu, ce pour quoi ils se sont battus »[13].
Clint Eastwood a souhaité que les acteurs principaux n'aient aucune formation militaire pour faire ressentir plus profondément le malaise des soldats d'Iwo Jima, dont la moyenne d'âge est de 20 ans.
« C'est une île géothermique volcanique, qui ressemble beaucoup à Iwo Jima. Sujette à de légères secousses sismiques, elle possède le même sable d'un noir profond dont s'échappent des fumerolles et jets de vapeur. L'Islande en août affiche des températures plus fraîches, mais les conditions y sont similaires à celles d'Iwo Jima en février[13]. »
La majeure partie des séquences de la bataille a été tournée sur la Reykjanesskagi, au sud-ouest de la capitale de l'Islande, Reykjavik. Le sol volcanique, le sable noir, les ressemblances géographiques et le climat (août islandais proche du février à Iwo Jima) sont les principales raisons de ce choix[13]. Plus de 500 figurants islandais ont été utilisés pour filmer les scènes du débarquement notamment. Un navire-musée à Long Beach a été utilisé pour filmer les soldats avant le débarquement.
Le mont Suribachi a été ajouté à de nombreux plans grâce aux images de synthèse. Environ 1,5 million de mètres cubes de sable noir[réf. nécessaire] a été utilisé pour recréer le remblais d'Iwo Jima (4,5 mètres de hauteur sur 228 mètres de long). En réalité le remblais faisait plusieurs kilomètres de longueur[réf. nécessaire].
Musique
Flags of our Fathers Original Motion Picture Soundtrack
Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, le film récolte 73 % d'opinions favorables pour 196 critiques[1]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 79⁄100 pour 39 critiques[19].
En France, le site Allociné propose une note moyenne de 4⁄5 à partir de l'interprétation de critiques provenant de 28 titres de presse[20].
Box-office
Produit pour 90 millions de dollars, le film déçoit au box-office et ne récolte que 65 millions de dollars de recettes mondiales[2].
Aux États-Unis ou en Angleterre, le film engendre une polémique relayée par la presse. Roger Friedman (éditorialiste à Fox News Channel), Melton McLaurin et l'historienne Yvonne Latty — entre autres — pensent que Clint Eastwood a délibérément ignoré l'importance des soldats afro-américains dans la bataille d'Iwo Jima pour se focaliser uniquement sur des combattants blancs ou indiens. Mémoires de nos pères ne montre aucun GI de couleur. Warner Bros. se défend en précisant que le film est l'adaptation fidèle du livre de James Bradley et de Ron Powers[13].
Lors du festival de Cannes 2008, le réalisateur afro-américain Spike Lee a également critiqué Clint Eastwood, lorsque le premier a sorti Miracle à Santa Anna en 2008, film sur des soldats afro-américains durant la Seconde Guerre mondiale[14] : « Clint Eastwood a fait deux films sur Iwo Jima qui dépassaient les quatre heures au total et pas un acteur noir n'est vu à l'écran. (...) Dans sa version d'Iwo Jima, les soldats noirs n'existaient pas ». Clint Eastwood a alors répondu que les soldats afro-américains « n'ont pas hissé le drapeau. L'histoire est celle (...) de la photo au drapeau, et ils (les Noirs) n'ont pas fait cela. Si je mettais un acteur afro-américain à cet endroit, les gens diraient : “Ce mec a perdu la raison”. Ce n'est pas conforme à l'Histoire »[23].
Meilleur montage son dans un long métrage - Dialogue et remplacement automatisé des dialogues
Ulrika Akander, Gloria D'Alessandro, David A. Arnold, Bub Asman, Lucy Coldsnow-Smith, Joe Dorn, Juno J. Ellis, Nicholas Korda, James Matheny et Alan Robert Murray
Meilleurs effets sonores et bruitages dans un long métrage
Bub Asman, John T. Cucci, Valerie Davidson, Michael Dressel, Jason W. Jennings, Jason King, Steve Mann, Charles Maynes, Alan Robert Murray, Dan O'Connell et Steven Ticknor
En France, le film Mémoires de nos pères est sorti en DVD édition collector le [26]. Par la suite, le film est sorti en HD DVD[27] et en Blu-ray[28] le . Le film est également ressorti trois fois en DVD, le [29], le [30] et le [31]. Enfin, il sort en VOD le [7] et ressort en Blu-ray le [32].
Décrivant la bataille d'Iwo Jima du côté américain, Mémoires de nos pères est le pendant d'un autre film réalisé par Clint Eastwood, Lettres d'Iwo Jima sorti quelques mois plus tard en 2007, qui met parallèlement en scène les protagonistes japonais de cette bataille. Ken Watanabe y incarne le Général Tadamichi Kuribayashi.
Clint Eastwood a voulu être totalement impartial en montrant les deux points de vue de ce conflit :
« Dans la plupart des films de guerre que j'ai vus au cours de ma jeunesse, il y avait les bons d'un côté, les méchants de l'autre. La vie n'est pas aussi simple, et la guerre non plus. Nos deux films ne parlent ni de victoire, ni de défaite. Ils montrent les répercussions de la guerre sur des êtres humains dont beaucoup moururent bien trop jeunes[13]. »
↑Classification États-Unis : « Classé R pour les séquences de violence de guerre et de carnage graphiques, ainsi que pour le langage. »
↑Classification - Avertissement sur CNC : « en raison des scènes de guerre qu'il comporte, la commission recommande pour ce film une autorisation pour tous publics avec l'avertissement suivant : "Ce film comporte des images de combat qui peuvent être difficiles à supporter par certains spectat. »
James Bradley et Ron Powers, Mémoires de nos pères [« Flags of Our Fathers »], France, Éditions Movie Planet, , 400 p. (ISBN2915243042, lire en ligne).