Le Premier ministre de l'Inde (Prime Minister of India) est le chef du gouvernement central (Central Government ou Union Government). Le titulaire du poste choisit les autres membres de son gouvernement et dirige le conseil des ministres.
Quinze personnes ont exercé les fonctions de Premier ministre de l'Inde, dont Gulzarilal Nanda, Premier ministre par intérim à deux reprises. Le premier Premier ministre, Jawaharlal Nehru, est celui qui a passé le plus de temps au pouvoir (près de 17 ans), depuis l'indépendance en 1947 jusqu'à sa mort en 1964. Sa filleIndira Gandhi, et son petit-fils, Rajiv Gandhi ont également été Premiers ministres. Tous sont issus du Congrès national indien qui a été pouvoir pendant 54 des 73 années écoulées depuis l'indépendance du pays.
Ministre des Affaires extérieures dans le précédent gouvernement et membre de l'aile socialiste du Congrès, Shastri est choisi comme nouveau Premier ministre par les députés du parti. Il poursuit la politique de planification de l'économie initiée par Nehru et lance l'opération Flood de développement de la production de lait. Il continue la politique de non-alignement mais se rapproche de l'Union soviétique. Il mène la deuxième guerre indo-pakistanaise en 1965 avant de signer la déclaration de Tachkent avec le Pakistan, sous médiation soviétique. Il meurt juste après d'une crise cardiaque.
Sa direction centralisée et autoritaire soulève de nombreuses oppositions alors qu'elle est condamnée par les tribunaux pour fraude électorale. En 1975, Gandhi fait proclamer l'état d'urgence ce qui lui permet de gouverner par décret, d'arrêter les opposants sans procès, de modifier la Constitution dans un sens autoritaire ou de mener des politiques sociales controversées comme des stérilisations forcées. Les prisonniers politiques sont libérés en 1977 et des élections convoquées : le Congrès subit alors une lourde défaite.
Ancien membre du Congrès, emprisonné pendant l'état d'urgence, Desai est choisi comme Premier ministre après la victoire du Janata Party, une coalition de partis opposés à Indira Gandhi. Le gouvernement Desai abroge de nombreuses décisions prises par Gandhi qu'il fait poursuivre par la justice. Il rétablit également les liens diplomatiques avec la Chine, améliore les relations avec le Pakistan, établit la commission Mandal sur les basses castes. À la suite de dissensions au sein du Janata Party et de la démission du vice-Premier ministre Charan Singh, Desai démissionne en 1979.
Singh est nommé Premier ministre après la démission de Desai mais, incapable de former une majorité à la Lok Sabha après la défection de nombreux élus du Janata Party, il démissionne et de nouvelles élections sont convoquées.
Redevenue populaire en partie grâce aux procès intentés contre elle par le gouvernement Janata et faisant campagne pour « Un gouvernement qui fonctionne » après l'effondrement de la coalition précédente, Gandhi remporte les élections de 1980 et redevient Première ministre. Elle ordonne en 1984 l'opération Blue Star contre les insurgéssikhs réfugiés dans le Temple d'Or autour de Bhindranwale : le complexe du Temple est en partie détruit et plusieurs centaines de civils sont tués. Le , elle est assassinée par ses gardes du corps sikhs.
Rajiv Gandhi, fils d'Indira Gandhi, devient Premier ministre après la mort de sa mère. L'assassinat d'Indira déclenche des massacres de sikhs qui font plusieurs milliers de morts. Le Congrès remporte un succès sans précédent lors des élections qui suivent. Son gouvernement lève une partie du contrôle de l'État sur l'économie et engage l'Inde dans la guerre civile au Sri Lanka. En 1986, Rajiv Gandhi est impliqué dans un scandale de corruption, l'affaire Bofors.
Singh est désigné Premier ministre après la défaite du Congrès aux élections de 1989 et forme un gouvernement de coalition minoritaire avec le soutien extérieur du Front de gauche et du BJP. Il met fin à l'intervention indienne au Sri Lanka et apaise la situation au Penjab. Singh applique une partie des recommandations de la commission Mandal pour des quotas pour les basses castes. En 1990, il fait arrêter la campagne du BJP pour la construction d'un temple hindou à la place de la mosquée d'Ayodhya. Le BJP retire son soutien au gouvernement, une partie des députés de la coalition fait défaut et le gouvernement chute.
Après la chute du gouvernement Singh, Shekhar quitte le Janata Dal et forme un nouveau gouvernement avec le soutien extérieur du Congrès. Le Congrès se retire finalement et de nouvelles élections sont convoquées.
Rajiv Gandhi est assassiné en pleine campagne électorale et, après la victoire du Congrès, Rao est désigné comme Premier ministre. Son gouvernement entreprend une libéralisation de l'économie. En 1992, la mosquée de Babri à Ayodhya est détruite par des nationalistes hindous, ce qui déclenche des émeutes dans de nombreuses villes de pays qui font 2 000 morts.
Les élections de 1996 débouchent sur un parlement sans majorité. Le BJP étant le premier parti, le président invite Vajpayee à former un gouvernement mais il ne parvient pas à trouver de majorité et démissionne après 16 jours.
Après l'échec du BJP, Gowda est choisi comme Premier ministre d'un gouvernement de coalition minoritaire, soutenue de l'extérieur par le Congrès. Le Congrès retire son soutien en .
Après la démission de Gowda, Gujral forme un nouveau gouvernement de coalition minoritaire. Le gouvernement est affaibli par des scandales de corruption au sein des partis participant et de nouvelles élections sont convoquées après que le Congrès retire de nouveau son soutien.
Le BJP arrive de nouveau en tête aux 1998 et forme un gouvernement de coalition, l'Alliance démocratique nationale (NDA). Vajpayee lance des essais nucléaires en et renoue des relations avec le Pakistan mais l'infiltration de soldats pakistanais au Cachemire provoque la guerre de Kargil. Après le retrait de l'AIADMK et de nouvelles élections en 1999, Vajpayee est reconduit avec une majorité stable. Il poursuit les réformes économiques et la libéralisation : l'Inde connait d'importants taux de croissance.
Après la victoire du Congrès et le renoncement de Sonia Gandhi, Singh prend la tête d'un gouvernement de coalition. Le gouvernement met en place des programmes d'emplois garantis et de santé dans les zones rurales, adopte une loi sur le droit à l'information, signe un accord sur le nucléaire civil avec les États-Unis et adhère aux BRICS. Réélu en 2009, le gouvernement est atteint par des scandales de corruption alors que la crise économique fait baisser le taux de croissance.
Après la large victoire du BJP aux élections, Modi — controversé ministre en chef du Gujarat — forme le gouvernement. Son gouvernement encourage les investissements directs étrangers, investit dans les infrastructures tout en diminuant les dépenses sociales et de santé. Il libéralise le marché du travail et assouplit les normes environnementales.