Cet article liste les personnalités qui ont exercé certaines responsabilités de chef d'État sans toujours avoir porté le titre de président de la République, puisque ce titre n'est apparu dans les différentes constitutions géorgiennes qu'en 1991.
Après la restauration de l'indépendance de la Géorgie et la proclamation de la République démocratique de Géorgie le , Noé Ramichvili fut élu président du gouvernement géorgien par l'Assemblée parlementaire provisoire géorgienne : cette dernière était composée des représentants pour la Géorgie à l'Assemblée constituante russe élue en .
Il convient de noter que la Constitution géorgienne ne comportait pas de présidence de la République, mais une présidence de parlement (législatif) et une présidence de gouvernement (exécutif).
En 1919, les fonctions de chef de l'État géorgien à la Conférence de la Paix de Paris furent assurées auprès des puissances alliées par Nicolas Tchkhéidzé, président des assemblées parlementaires de 1918 à 1921.
À la suite de son élection à la présidence du gouvernement géorgien par l'Assemblée parlementaire provisoire, puis par l'Assemblée constituante (), Noé Jordania mèna les réformes inscrites au programme du Parti ouvrier social-démocrate géorgien.
Après l'invasion soviétique de février1921, le parlement demanda au gouvernement de s'exiler afin de continuer le combat de l'extérieur, d'abord à partir de Constantinople, puis de Leuville-sur-Orge (France) : Noé Jordania assuma cette responsabilité jusqu'à sa mort (1953).
Orakhelichvili fut nommé par les autorités soviétiques de Moscouprésident du Comité révolutionnaire de Géorgie quand l'Invasion soviétique de la RDG débuta. Toutefois, il faut attendre le et la prise de Tiflis par l'Armée rouge pour qu'il reçoive un pouvoir effectif.
Philippe Makharadzé acheva la conquête de la République démocratique de Géorgie et l'établissement du gouvernement en exil de Noé Jordania le l'autorisa à devenir l'unique chef d'État géorgien pour quelques mois.
Mdivani fut nommé par les autorités soviétiques de Moscou pour succéder à Makharadzé qui était jugé trop modéré pour rester fidèle à la Russie soviétique. Toutefois, il fut à son tour suspecté d'être anti-bolchevik par Staline et dut accepter de se soumettre en entrant dans la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie.
Bureau central du Parti bolchevik de Géorgie (1922 - 1936)
Nommé à la tête du BCPB de Géorgie après l'exclusion de Mdivani, il démissionna de lui-même en pour devenir chef des relations entre l'URSS et le Parti communiste chinois.
Nommé par Moscou en novembre1930, il dut toutefois démissionner en raison de son hostilité envers la politique de Staline et fut finalement exécuté durant les Grandes Purges staliniennes en 1937.
Kartvelichvili avait d'abord été membre du Comité bolchevik du Caucase avant d'être nommé à la tête du Bureau central de Géorgie au sein de la Transcaucasie. Il fut toutefois rappelé deux mois après le début de son mandat pour monter en grade au sein de la société communiste. Il fut toutefois victime des Grandes Purges et exécuté en 1937.
Nommé à la suite du transfert de Kartvelichvili, Beria, grand collaborateur de Joseph Staline, apporta un terme au nationalisme géorgien en répriment les anti-bolcheviks. En octobre1932, un an après son accès au pouvoir, il démissionna à la suite de sa nomination à la tête de la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie.
Une fois devenu chef de la République socialiste soviétique de Géorgie, Lavrenti Beria continua sa politique de répression. Toutefois, sa nomination à la tête de la police politique de Moscou (NKVD) par Staline acheva sa carrière à Tbilissi. Malgré cela, il contrôlera encore le Parti communiste géorgien jusqu'à sa mort (1953).
Charkviani, autre supporter ardent du stalinisme, fut nommé par Moscou à la tête de la RSS de Géorgie après la démission de Beria. Durant son mandat, il fut d'une grande utilité à l'Union soviétique en fournissant plusieurs centaines de milliers de soldats pour combattre les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale. Toutefois, il fut contraint à l'exil en 1952 pour s'être montré hostile envers le chef de la police politique, son propre prédécesseur Lavrenti Beria.
À la suite de la mort de Staline, Mirtskhoulava fut contraint à démissionner par les nouveaux dirigeants de l'Union soviétique, menée par Nikita Khrouchtchev.
Son mandat, le plus long de l'histoire républicaine de Géorgie, fut illustrée par une soviétisation forcée de la RSSG, ce qui entraîna plusieurs révoltes populaires. Devenu mal-aimé par le peuple géorgien, il fut finalement accusé par l'État même de corruption et dut démissionner pour laisser place à son ambitieux ministre de l'Intérieur en 1972.
Une fois devenu chef de la RSSG, Chevardnadzé continua la volonté politique de son prédécesseur (déstalinisation), mais s'engagea également dans des réformes démocratiques qui changèrent le pays. Pour cette raison, il fut nommé en juillet1985 Ministre des Affaires étrangères de l'Union soviétique et laissa place à un ardent communiste.
Patiachvili s'illustra dans sa volonté de punir les nationalistes géorgiens qui l'accusaient d'avoir enclenché les sentiments indépendantistes de l'Abkhazie. Ne contrôlant plus la situation en Géorgie, il fut contraint de démissionner en .
Goumbaridzé accéda à la tête de la RSSG dans une grande période de troubles, dans le cadre de la Perestroïka de Gorbatchev. Les sentiments nationalistes géorgiens se développant, il dut organiser des élections législatives en octobre1990 qui seront remportées par les anti-communistes. Perdant totalement le contrôle de la Géorgie, il dut se résigner à laisser place au premier président démocratiquement élu de la RSS. Il garda toutefois le titre de Premier Secrétaire du Parti communiste de Géorgie jusqu'en décembre.
Président du Conseil suprême de la République de Géorgie (1990 - 1991)
Élu démocratiquement président du Conseil suprême de la République socialiste soviétique de Géorgie qui devient la République de Géorgie le , il déclare l'indépendance le .
Depuis 1991
Le tableau ci-dessous présente la liste des présidents de Géorgie depuis son indépendance de l'URSS votée le .
Après avoir déclaré l'indépendance, Zviad Gamsakhourdia abandonne son titre de président du Conseil suprême et assure la présidence de la République de Géorgie par intérim jusqu'à son élection le comme premier président de la République de Géorgie.
Une fois devenu président de la République de Géorgie, Gamsakhourdia doit affronter une opposition armée soutenue logistiquement par le Kremlin. Après une guerre civile, un coup d'État le renverse le et le force à s'exiler en Tchétchénie, où il dirige un gouvernement en exil jusqu'à sa mort en décembre 1993.
Kitovani et Iosséliani, après avoir organisé un coup d'État, dirigent temporairement le pays sous le nom de Conseil militaire de Géorgie. Mais ils font bientôt appel à Edouard Chevardnadze, alors à Moscou, pour qu'il prenne la charge de l'État.
Président du Conseil d'État de Géorgie (1992-1995)
Le Conseil militaire est dissous et Chevardnadzé dirige alors le pays avec le titre de président du Conseil d'État de la République de Géorgie jusqu'en 1995.
En novembre 1995, une nouvelle Constitution établit le nouvel État de Géorgie dont Edouard Chevardnadze est élu président et réélu en 2000. Le développement de la corruption, la défaite face aux indépendantistes abkhazes et sud-ossètes et la chute de l'économie entraîne une vaste coalition d'opposition qui mène la révolution des Roses en novembre 2003, forçant Chevardnadze à abandonner le pouvoir.
En sa qualité de présidente du Parlement, Nino Bourdjanadzé devient présidente de Géorgie par intérim après la démission de Chevardnadze. Elle occupe cette fonction jusqu'à l'investiture de Mikheil Saakachvili en janvier 2004.
Après son élection, Saakachvili se lance dans la réforme de son pays et rétablit la situation économique. Toutefois, comme pour ses prédécesseurs, son échec face aux indépendantistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud augmente l'opposition au sein du gouvernement. En novembre 2007, face à d'importantes manifestations, il choisit de démissionner et d'organiser des élections anticipées.
Toujours en sa qualité de présidente du Parlement, Nino Bourdjanadzé remplit une nouvelle fois l'intérim présidentiel après la démission de Saakachvili.
Saakachvili est à nouveau élu à la présidence de Géorgie lors des élections anticipées de , malgré la popularité de l'opposition. Par ailleurs, ces élections sont très critiquées par certaines autorités et depuis le début de son second mandat, il doit faire face à une opposition de plus en plus grandissante qui finit par remporter les élections législatives du .