Les Visiteurs en Amérique (Just Visiting) est un filmfranco-américain, réalisé par Jean-Marie Poiré (crédité au générique sous le nom de Jean-Marie Gaubert)[1], sorti en 2001.
Comme le film dont il est adapté, ce remake raconte l'histoire d'un noble, Thibault de Malfete, et de son écuyer, André le Pâté, vivant au Moyen Âge qui, devant réparer une erreur fatale, font appel à un enchanteur qui les fait voyager dans le temps mais qui les envoie par mégarde dans le futur, au début du XXIe siècle. Alors que l'action se déroulait entièrement en France dans les films originaux, elle se déroule cette fois-ci en Angleterre et aux États-Unis, mais les deux personnages principaux sont toujours des Français.
Contrairement aux films originaux (Les Visiteurs et Les Couloirs du temps), ce remake ne trouva pas son public, ni aux États-Unis, ni en France. L'échec du film mit même la Gaumont en difficulté, le budget du film étant très élevé.
Synopsis
Au Moyen Âge, le comte Thibault de Malfete, gentilhomme français, s'apprête à épouser la princesse anglaise Rosaline. Mais un noble jaloux fait boire à Thibault une potion qui lui donne momentanément des hallucinations ; Thibault prend Rosaline pour un monstre et la tue. Condamné à mort et voulant réparer son erreur pour retrouver sa promise, il va voir un enchanteur qui lui confectionne une potion pour remonter le temps. Son écuyer, André le Pâté, goûte la potion avant lui. Mais à cause d'une erreur d'ingrédients, Thibault et André se retrouvent projetés à Chicago à la fin du XXe siècle. Thibault y rencontre une lointaine descendante.
Thibault de Malfète doit épouser l'héritière du trône d'Angleterre, pour sceller l'amitié entre la France et l'Angleterre après la Guerre de Cent Ans.
La sorcière empoisonne Godefroy de sa propre volonté.
La sorcière empoisonne Thibault sur l'ordre du comte de Warwick qui, convoitant Rosaline et le trône, veut s'en débarrasser.
Sous l'effet du poison, Godefroy tue son futur beau-père le prenant pour un ours.
Thibault tue sa promise la prenant pour un démon.
Godefroy est rejeté par Frénegonde et vraisemblablement par la noblesse, après avoir tué le duc de Pouille.
Thibault est condamné à mort par décapitation.
Jacquouille dérobe les bijoux du duc de Pouille à la fin des funérailles de celui-ci.
André s'empare d'un coffret serti de pierres précieuses dans la cellule de Thibault.
Lors du déplacement dans le temps, Godefroy devient une statue de cristal qui éclate en morceaux tandis que Jacquouille se transforme en tas d’excréments.
Thibault se change en statue de pierre qui se désagrège. André, quant à lui, prend d'abord la forme d'un ballon bondissant avant de devenir une flaque.
Jacquouille et Godefroy se réveillent au XXe siècle dans le même pays, en France, en pleine campagne.
André et Thibault se réveillent non pas en Angleterre, mais aux États-Unis, en plein Chicago. En effet, la chambre de Thibault a été reconstituée dans un musée.
Godefroy et Jacquouille s'étonnent de voir un noir - que Jacquouille prend pour « un sarrasin » - au volant d'une camionnette postale.
Les gens de couleurs ne dérangent nullement Thibault et André.
Godefroy et Jacquouille détruisent la camionnette postale sur une route de campagne.
Thibault et André saccagent la voiture d'un citoyen ordinaire à l'entrée du parking souterrain du musée.
Béatrice prend Godefroy pour son cousin Hubert, un pilote de rallye qui a disparu dans un accident à Bornéo pendant le Raid Gauloises.
Julia prend Thibault pour un lointain cousin français lui aussi comte de Malfete (mais dont le prénom n'est pas indiqué), qui était coureur à voile et a disparu en mer lors d'une tempête.
Jacquouille la Fripouille rencontre son descendant, Jacques-Henri Jacquart, un nouveau riche qui aurait fait changer son patronyme « pour faire plus smart », dixit Béatrice.
Il n'est pas mentionné qu'André le Paté ait un descendant.
Le château de Montmirail est devenu, au XXe siècle, un hôtel de luxe tenu par Jacquart.
Le château de Malfète est longtemps resté à l'abandon mais Julia le fait rénover pour pouvoir le revendre.
Jean-Pierre, dentiste, est un mari honnête et malgré ses colères, assez compréhensif.
Hunter, patron d'une galerie d'art, est un homme malveillant dont l'ambition est, avec l'aide de sa collègue et maîtresse Amber, d'escroquer Julia qui souhaite vendre tous les biens de la famille Malfète.
Jacquouille tombe amoureux de Ginette, une clocharde rencontrée sur le parking d'un restaurant.
André tombe amoureux d'Angélique, une jeune servante qui travaille chez les voisins de Julia et Hunter.
Godefroy et Jacquouille dînent avec Béatrice et Jean-Pierre dans la salle à manger. Par la suite, les deux protagonistes médiévaux prennent un bain.
Après que Thibault et André aient pris leur bain, Julia et Hunter les emmènent dîner au restaurant "Latour". Dans ce restaurant, André retire les luminaires en forme de chandeliers comme fait Jacquouille au château-hôtel de Montmirail.
Béatrice et Jean-Pierre sont parents de deux enfants, Florian et Ondine.
Julia et Hunter n'ont pas d'enfants
En cassant la télévision, Jacquouille provoque un incendie[Note 5].
La télévision explose sans causer davantage de dégâts.
La bouteille de Chanel No 5 grand format coûte 6 000 francs.
Cette même bouteille vaut 2 000 dollars.
Godefroy apprend par Béatrice que la famille Montmirail n'est entrée dans l'histoire qu'à la fin du XVIIIe siècle grâce à Gonzague de Montmirail qui devint révolutionnaire et finit guillotiné.
Thibault découvre l'arbre généalogique de la famille Malfète avec ses nombreux descendants, mais Julia ne lui raconte pas l'histoire de la famille
Jacquouille affirme que son défunt père était ivrogne et que sa mère a été dévorée par des loups. Il a également un frère du nom de Prosper avec qui il ne s'entend pas[15].
André a un père ivrogne, une mère manchote, un frère nain et une sœur catin.
En récupérant les bijoux du Duc de Pouille dans une statue de l'évangile au présent, Jacquouille et Ginette se rhabillent, vont au bowling et s'offrent une Cadillac Eldorado d'une valeur de 75 000 francs.
En investissant les pierres précieuses incrustées sur le coffret, André et Angelique font du shopping dans les plus grands magasins de Chicago, dînent dans un grand restaurant et terminent la soirée dans une boîte de nuit.
Jacquouille décide lui-même de rester vivre au XXe siècle.
Angélique pousse André à quitter son patron (Thibault) et vivre en homme libre.
Les protagonistes sont aidés par le dernier descendant du magicien qui les a attendus toute sa vie, transmettant l'engagement de leur ancêtre depuis des générations.
L'enchanteur voyage dans le présent afin de retrouver Thibault et André et ainsi les aider à retourner à leur époque.
Godefroy finit par convaincre Béatrice qu'il est son ancêtre.
Julia découvre d'elle-même son ascendance.
Godefroy insiste pour que Jacquouille reparte avec lui au Moyen Âge. Jacquouille échange sa place avec Jacquart qui avait été enfermé et drogué, et c'est finalement Jacquart qui est renvoyé au Moyen Âge.
D'abord réticent puis convaincu par Julia, Thibault accepte d'affranchir André et de le laisser vivre au présent. Plus tard, André et Angélique partent à Las Vegas, à bord d'une Plymouth Prowler, pour se marier.
Trouvant suffisamment de vaillance en lui-même, comme lui avait prédit le magicien, Godefroy dévie le tir de son arbalète et tue la sorcière au lieu du Duc de Pouille.
Revenant peu avant de boire sa coupe, Thibault propose un échange avec le comte de Warwick en signe de paix et de fraternité. Se sentant démasqué, celui-ci recule pas-à-pas jusqu'à se défenestrer.
Christian Clavier et Jean Reno retrouvent donc leurs personnages respectifs de noble et d'écuyer. Néanmoins, on note certains changements, à commencer par les noms des personnages : Godefroy de Montmirail est devenu Thibault de Malfete et Jacquouille la Fripouille est devenu André le Pâté.
Les personnages de seconds plans, anglais ou américains, sont évidemment interprétés par des acteurs anglophones. Malcolm McDowell, acteur britannique principalement connu pour son rôle dans Orange mécanique, cachetonne avec le rôle du mage anglais. Christina Applegate, connue pour son rôle dans la série Mariés, deux enfants, interprète le double-rôle (équivalent à celui qu'interprétait Valérie Lemercier) de Rosaline/Julia. Tara Reid, déjà vue dans The Big Lebowski et American Pie, joue celle qui deviendra la petite amie d'André, Angélique. Kelsey Grammer, un acteur et humoriste américain, fait la narration au début du film[Note 4].
Le film a été tourné du 14 avril au en Grande-Bretagne et à Chicago[16],[17],[18].
Pour le film Christian Clavier a eu recours à une coach, Vernice Klier[Note 6], pour apprendre à jouer en anglais, ce film étant pour lui sa première occasion de jouer dans cette langue, avant la série Napoléon, pour laquelle il fera à nouveau appel à Vernice Klier[19],[20].
Lieux de tournage
Les lieux de tournage du film, situés au Royaume-Uni et aux États-Unis, sont les suivants :
Deux montages différents du film ont été réalisés : l'un pour la version américaine et internationale et l'autre pour la version française. Les différences se situent au début et à la fin du film et certaines séquences n'existent que dans la version française qui est plus longue d'une minute et 30 secondes.
La version américaine est celle qui a été diffusée à travers le monde, en étant soit doublée ou simplement sous-titrée dans d'autres langues. Le montage de la version française a servi uniquement à la version doublée en français et n'est repris par aucune des autres versions étrangères.
Une version italienne diffusée par dvd et Prime Video présente aussi le montage français.
version américaine
version française
Le film débute par la séquence où le comte de Warwick se rend chez la sorcière, puis c'est l'arrivée de Thibault de Malfete au château du roi d'Angleterre. Une voix-off se charge de présenter les personnages.
Le film commence par l'inauguration de la chambre de Thibault de Malfete dans le musée à Chicago (séquence inexistante dans la version américaine), puis l'arrivée du duc au château. Il n'y a pas de voix-off.
À la fin du film, Thibault et Rosaline s'embrassent, Hunter boit la potion par erreur et se retrouve au Moyen Âge, Julia visite les ruines du château de ses ancêtres et rencontre François Lecombier, et enfin André et Angélique arrivent à Las Vegas.
À la fin du film, Hunter boit la potion et disparait, André et Angélique arrivent à Las Vegas, Julia visite les ruines, Thibault et Rosaline s'embrassent, et le film se termine par l'arrivée de Hunter au Moyen Âge dans une version plus longue, avec notamment une mise en abyme où Matthew Ross se plaint du traitement de son personnage.
Bande-originale
Just Visiting : Original Motion Picture Soundtrack
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Le titre provisoire du film était The Visitors, avant d'être nommé Just Visiting[a 1].
Le choix de Jean-Marie Poiré d'être crédité au générique sous le nom de Jean-Marie Gaubert serait, officiellement, dû au fait que son véritable patronyme est difficilement prononçable en anglais. Selon des informations parues dans la presse à l'époque de la sortie du film, le choix du réalisateur de ne pas figurer au générique aurait en réalité pour origine sa mésentente, durant le tournage, avec Christian Clavier. Jean-Marie Poiré n'a pas assuré la promotion du film[1].
Sortie
Au printemps 2000, des projections des premières images du film sont organisées en la présence de Christian Clavier et de Jean Reno, devant un public composé de 400 Américains, en vue d'une sortie en fin d'année[19]. La sortie du film est alors prévue à l'automne 2000 aux États-Unis puis à la fin de l'année en France[19]. Elle est finalement repoussée au printemps 2001, autant pour les États-Unis (), où le film est distribué dans près de 2000 salles, que pour la France ()[21].
En France, le site Allociné propose une note moyenne de 3⁄5 à partir de l'interprétation de critiques provenant de 9 titres de presse[a 2]. C'est par ailleurs un des films les plus mal notés par les spectateurs sur le site Allociné (le 9e)[a 3] avec une note de 1,1/5 (sur 8168 votes).
En Belgique, pour le journal La Libre, Les Visiteurs en Amérique est « navrant de bout en bout, ne laissant au spectateur pour s'occuper que le jeu des 7 erreurs entre la version originale et l'hollywoodienne », et le film d'origine a été transformé en « comédie romantique tendance cacaboudin chère à John Hughes »[22].
Aux États-Unis, le magazine Variety, malgré une critique négative, salue la qualité des effets spéciaux du film[23].
Pour l'ensemble des spectateurs dans le monde, la base de données internationale IMDb relève une note moyenne malgré tout convenable de 5,8/10 (sur 16.000 critiques spectateurs)[24].
Box-office
Contrairement au succès du film français, ce film ne convainc ni en France, ni aux États-Unis : après cinq semaines à l'affiche, le film rapporte 16 millions de dollars au box-office mondial pour un budget de production s'élevant à 35 millions de dollars[25], ou 600 millions de francs[26]. En France, le film totalise seulement 1 219 488 entrées en neuf semaines à l'affiche. Le film fut un désastre commercial à tel point qu'il fit plonger les comptes de la société Gaumont en 2000 avec une perte de 437 millions de francs, alors que la « firme à la marguerite » était déjà très affaiblie par l'échec cuisant de Vatel sorti au printemps 2000, un autre film français destiné à une carrière internationale[26],[27].
En 2002, le film reçoit deux « récompenses » à la cérémonie des Bidets d'or (une cérémonie humoristique inspirée des Razzie Awards américains et qui décerne des prix aux « pires » productions françaises de l'année) : le Bidet d'or de la pire idée de film de l'année et celui du Pire titre[a 4].
Christian Clavier avouera quelque temps après la sortie du film, que l'idée de donner une suite aux Visiteurs 2 n'était plus d'actualité et que son rôle de Jacquouille faisait partie d'une époque révolue de sa carrière d'acteur. Jean Reno, de son côté, déclara souhaiter ne pas donner suite aux Couloirs du temps, craignant « la suite de trop »[réf. nécessaire].
Quinze ans après l'échec des Visiteurs en Amérique, Clavier revient finalement sur sa décision en reprenant son rôle initial, aux côtés de Jean Reno et de Marie-Anne Chazel sous la direction de Jean-Marie Poiré (avec lequel il coécrit le scénario des Visiteurs pour la quatrième fois) pour la suite directe du deuxième épisode, Les Visiteurs 3[28]. Le film, un temps intitulé Les Visiteurs 3 : La Terreur, raconte ainsi ce qu'il advient de Jacquouille et Godefroy après la fin du deuxième opus, où ils étaient arrivés par erreur à l'époque de la Révolution française. Le tournage a lieu au printemps 2015, et le film est sorti sur les écrans le , soit quinze ans jour pour jour après la sortie nationale américaine des Visiteurs en Amérique, le .
Éditions en vidéo
Les Visiteurs en Amérique est sorti pour la France en DVD le :
↑Classification États-Unis : « Classé PG-13 pour la violence et l'humour grossier. »
↑Son prénom est « Rosalind » en version originale.
↑ a et bL'action se déroulant au XIIe siècle, il est plus que probable que le « roi Henry » du film soit Henry II et que la mère de Rosalind, créditée « la Reine », soit Aliénor d'Aquitaine.
↑ a et bSeulement dans la version originale : il n'y a pas de narrateur dans la version française du film.
« On pensait qu'ils sortiraient dans les salles françaises cet automne, ou pour les fêtes de fin d'année. Ce ne sera pas le cas, comme nous l'a confié Patrice Ledoux, chez Gaumont, qui a coproduit le film avec les studios Disney et le distribue en France : "La sortie du film devrait avoir lieu au printemps 2001, précise-t-il. Soit peu de temps après son lancement aux Etats-Unis, où il sera distribué dans plus de 2 000 salles. Si tout va bien, les bandes-annonces passeront dans les salles américaines pour le Thanksgiving Day, en novembre" »
« Ce n'est point faute d'avoir guerroyé, avec des sous-titres d'abord, puis un doublage confié à Mel Brooks. Voici aujourd'hui le troisième assaut, une adaptation made in USA écrite avec John Hughes, l'homme des « Home alone » et autres « 102 dalmatiens ». Elle arrive sous le titre « Les visiteurs en Amérique » et en version française. Soit un problème de moins pour notre chevalier, qui passe du françois à l'anglois, puis à l'américain avec une aisance qui laisse coi. Godefroy de Montmirail est rebaptisé de Malfète et Jacquouille s'appelle désormais André le Pâté. Le politiquement correct est-il passé par là, entraînant la disparition de Jacquart, le descendant snob de la fripouille? Reste le politiquement crétin, un film navrant de bout en bout ne laissant au spectateur pour s'occuper que le jeu des 7 erreurs entre la version originale et l'hollywoodienne. La plus notable tient dans le virage de la comédie historique, voire de mœurs, vers la comédie romantique tendance cacaboudin chère à John Hughes.
Conclusion de la saga « Visiteurs », l'élément génial, c'était Valérie Lemercier. »
« A co-production of Disney’s Hollywood Pictures and Gaumont, filmed on location in Chicago and at Shepperton Studios in England, Just Visiting makes sparing but effective use of Igor Sekulic’s first-rate f/x work to enhance some sight gags. Other tech values are solid. »
↑AFP, « L'Amérique accueille mal Les Visiteurs », sur lalibre.be, (consulté le ) : « Comme l'an dernier, Vatel avait plombé les comptes de la société, cette fois, c'est un autre développement international qui obscurcit l'horizon de Gaumont »