Le soir du réveillon de Noël, à la permanence téléphonique parisienne de l'association « SOS Détresse Amitié », des bénévoles sont perturbés par l'arrivée de personnages marginaux et farfelus qui provoquent des catastrophes en chaîne.
Pierre Mortez et Thérèse, les permanents de SOS Détresse Amitié ce soir-là, reçoivent tour à tour au fil de la soirée plusieurs personnes.
Tout d'abord, ils reçoivent la visite de leur voisin bulgare, M. Preskovitch, qui leur présente des spécialités gastronomiques de son pays, toutes plus infectes les unes que les autres.
Par la suite, arrive Katia, un travesti dépressif et sans-gêne qui s'est auto-invité, n’ayant personne avec qui passer la soirée du réveillon.
Peu après, arrive Josette (dite « Zézette »), la « petite protégée » de Thérèse qui fuit son fiancé Félix, un individu louche et mesquin (violent envers Josette et voleur invétéré) déguisé en père Noël, qui arrive peu après à la permanence en menaçant Josette avec un pistolet pour qu'elle le suive.
Pendant ce temps, Mme Musquin, la présidente de l'association SOS Détresse Amitié, reste coincée dans l'ascenseur en panne à deux reprises alors qu'elle se rendait dans sa famille pour la soirée du réveillon, attendant vainement le dépanneur.
Après moult péripéties et alors que tout semble revenir à la normale, Josette, pour vider le pistolet de Félix et le rendre inoffensif (Felix ayant tiré par erreur une balle dans le pied de Katia), tue malencontreusement le dépanneur de l'ascenseur (qui est finalement arrivé) en déchargeant le pistolet à travers la porte d'entrée du local de la permanence.
Félix et Josette, nullement effrayés, découpent le cadavre du dépanneur en morceaux et les emballent dans du papier-cadeau. Les protagonistes se rendent ensuite au zoo de Vincennes pour y jeter les paquets dans les enclos des animaux carnivores, afin d'effacer toute trace.
Fiche technique
Titre original et québécois : Le père Noël est une ordure[1]
Pierre Mortez, un bénévole de l'association SOS Détresse Amitié, de permanence ce soir-là avec Thérèse pour le réveillon de Noël. Maladroit et hypocrite, Pierre parle d'une façon maniérée (« C'est cela, oui »[a],[10],[11]) avec un timbre de voix laissant aisément pointer sa moquerie. Au cours de la soirée, il offre à Thérèse un tableau qu'il a peint lui-même, représentant Thérèse nue, de face et qui tient la main à un porc vêtu d'un slip blanc, avec au loin un petit village bucolique (dans la pièce de théâtre, la femme et le porc du tableau dansent ensemble). Catholique, marié et père de famille, Pierre donne l'apparence d'avoir toujours un comportement respectable et exemplaire mais, sous le coup du stress, il se laisse parfois aller à une attitude et des propos orduriers ; par ailleurs, selon madame Musquin, il a une liaison.
Thérèse de Monsou, une bénévole de l'association SOS Détresse Amitié, de permanence ce soir-là avec Pierre pour le réveillon. Titulaire d'un diplôme d'assistante sociale, Thérèse est très sensible, un peu coincée et naïve. Ayant pour passe-temps le tricot, elle aime à confectionner des gants à trois doigts pour « [s]es petits lépreux de Jakarta ». Au cours de la soirée, elle offrira à Pierre un gilet qu'elle a tricoté, que ce dernier prendra au premier abord pour une serpillière. Il semble que Thérèse soit secrètement amoureuse de Pierre ; au cours de la soirée, elle aura une relation sexuelle avec lui dans la baignoire de la salle de bain (dans la pièce de théâtre, c'est avec Félix).
Josette, dite Zézette, la compagne de Félix. Femme enceinte, simple d'esprit, Josette se promène avec un caddie rempli de bibelots. Affectée d'un cheveu sur la langue et d'une denture imposante et improbable, elle parle d'une voix suraiguë et est assez vive. Née, semble-t-il à Montgeron le 8 août 1953 et ayant eu une enfance difficile, Josette est la « petite protégée » de Thérèse qu'elle a connue à l'AJCD — une association chrétienne. Elle vit avec Félix dans une caravane, minable et bancale, qui jouxte le périphérique parisien. Elle a aussi un frère, qui fait très peur à Félix et qu'elle menace d'appeler pour lui régler son compte.
Félix, un individu louche et mesquin, déguisé en père Noël. Lâche, voleur et mythomane, Félix est assez violent, notamment envers Josette. Dès le début du film, il gifle un enfant qui lui tire sa barbe de père Noël. Cet écart le fait renvoyer sur le champ de son emploi de père Noël-homme sandwich, Félix étant payé pour distribuer dans la rue des prospectus pour le cabaret Pigallos. Par la suite, il débarque à la permanence de SOS Détresse Amitié pour rattraper sa Josette avec qui il s'est disputé, et lui passer un savon, gardant son costume de père Noël toute la soirée. Au cours de celle-ci, il menace Katia avec son pistolet et étrangle Josette avec le tuyau de douche de la salle de bain. À la suite de la mort du réparateur de l'ascenseur, c'est Félix qui prend l'initiative de débiter le cadavre avec une scie, et d'emballer les morceaux dans du papier-cadeaux avec l'aide de Josette.
Katia (dans la pièce de théâtre, c'est le surnom de Jean-Jacques), le travesti dépressif et sans-gêne qui débarque à la permanence de SOS Détresse Amitié car il n'a personne avec qui passer le réveillon. Maquillé à outrance, « Katia » est coiffé d'une perruque brune (qu'il remet plusieurs fois en place) et habillé d'une tenue en imprimé léopard, d'un manteau de fourrure et d'une paire de longues bottes noires. Il est surnommé « Charles Bronson » par sa famille, pour se moquer de son allure efféminée qui contraste avec la virilité de l'acteur américain. Au cours de la soirée, Katia est la principale victime de Félix, ce dernier lui tirant (par erreur) une balle dans le pied à la suite d'une dispute.
Marie-Ange Musquin, une BCBG très froide et sévère, présidente de l'association SOS Détresse Amitié. Très en retard pour le réveillon chez sa sœur Marie-Cécile à Créteil, Mme Musquin quitte la permanence après avoir laissé ses consignes à Pierre et Thérèse. Elle reste alors bloquée deux fois dans l'ascenseur (qui tombe en panne) à son corps défendant, s'électrocutant en tentant d'en sortir, avant de constater que sa voiture est également en panne. Alors qu'elle est bloquée dans l'ascenseur, elle utilise les cadeaux de ses petits neveux qu'elle transporte avec elle : une trompette en plastique pour appeler à l'aide et un tournevis d'une boite à outils d'enfant, pour dévisser le panneau de commande de l'ascenseur.
Monsieur Preskovitch (d'après le générique de fin, mais prononcé Preskovic dans le film), prénommé Zadko[12], l'envahissant voisin bulgare du dessus, qui travaille de nuit au péage de Corbeil-Sud[13]. Doté d'un fort accent étranger et de sourcils épais, M. Preskovitch est un homme affable et généreux qui fait cadeau à Thérèse et Pierre de spécialités culinaires de son pays (qui se révèlent toutes immangeables) : les « doubitchous de Sofia » — une pâtisserie ressemblant à des truffes au chocolat qui, selon Preskovitch, est « roulée à la main sous les aisselles » —, puis le « kloug aux marrons », une sorte de bûche de Noël dégageant une odeur nauséabonde, que Preskovitch colmatera par la suite avec du chpoutz (un aliment non précisé).
Personnages secondaires
Le suicidé de la cabine téléphonique, un homme désespéré qui appelle ce soir-là SOS Détresse Amitié d'une cabine téléphonique, un pistolet pointé sur la tempe. Au bout du fil, Thérèse, qui ne l'entend pas très bien, lui dit d'« appuyer sur le bouton » (du téléphone) ; l'homme s'exécute et appuie sur la détente de son arme ; on voit sa cervelle se fracasser contre la vitre de la cabine.
Monsieur Leblé[14], un voisin d'immeuble râleur qui passe le réveillon avec sa famille. Il est dérangé par les cris venant de l'appartement de SOS Détresse Amitié et passe son temps à se plaindre de l'association.
Monsieur Poinsot, un pharmacien du quartier qui soigne Félix avec du Synthol en vitesse car il doit rejoindre son dîner de réveillon chez Castel avec une jeune femme blonde, surnommée « Bijou », qui l'attend dans un taxi. Sa veste blanche de smoking sera tachée par le « kloug aux marrons » de Preskovitch, qui s'écrase malencontreusement sur celle-ci. À cette occasion, le pharmacien croit que cette salissure est causée par des excréments (« Mais... mais c'est de la m... ! »). Son réveillon se trouve gâché par Félix après s'être battu avec lui, quand ce dernier redevient violent.
L'obsédé du téléphone (interprété par Michel Blanc), jamais filmé, qui fait plusieurs appels téléphoniques obscènes au standard de l’association, notamment à Thérèse et Josette. Il est finalement calmé par Mme Musquin, qui sait y faire avec ce genre d'individus.
Le réparateur de l'ascenseur, tué accidentellement par Josette lorsqu'elle décharge le pistolet de Félix en tirant sur la porte du local. Le cadavre du réparateur est ensuite débité en morceaux dans la cuisine par Félix aidé de Josette, les deux emballant ensuite les morceaux dans du papier-cadeau. Tous les protagonistes se rendent peu après au zoo de Vincennes pour y distribuer les paquets aux cages des animaux carnivores, et ainsi faire disparaître toute trace.
Bijou, la petite amie du pharmacien M. Poinsot, qui l'attend dans un taxi pendant que celui-ci soigne Félix dans son officine.
Monsieur Blin, le serveur du bar qui sert à boire à Thérèse et Josette et qui leur donne des huîtres pour Pierre.
Le chauffeur de taxi, qui refuse de prendre Katia à bord et appuie sur le champignon, plutôt que de s'arrêter comme le font normalement les chauffeurs de taxi.
Marie-Cécile, un membre de la famille de Mme Musquin qui s'entretient avec elle au téléphone lorsque celle-ci est en retard pour le réveillon.
Commentaires
Dans le film, Katia est surnommé Charles Bronson par son père. Lorsqu'il quitte l'appartement après avoir été rejeté par Pierre, on le voit passer devant deux affiches de films avec Charles Bronson. Ces affiches ne représentent pas de vrais films, elles ont été créées par Willy Holt.
Dans la séquence de la mort du technicien de SOS Dépannage, la mélodie qui accompagne la découverte du « cadavre sonnant à la porte d'entrée » est identique au fameux jingle publicitaire des magasins Darty.
Production
Genèse
À la suite du succès de la pièce originale de 1979[15],[16], Yves Rousset-Rouard lance l'idée d'une adaptation cinématographique, avec Jean-Marie Poiré à la réalisation. Jean-Marie Poiré a rencontré la troupe par le biais de Josiane Balasko, avec qui il avait tourné son premier film, Les Petits Câlins, en 1977, et Les hommes préfèrent les grosses en 1981[17]. Le réalisateur est arrivé avec l'intention de faire « un vrai film », de « repartir dans une autre logique ». D'après lui, la fin de la pièce était « très très mauvaise » et « s'emballait dans une espèce de caricature de grand guignol[18] ».
Scénario
Dans la première version du scénario, Thérèse et Pierre sortaient du zoo et se rendaient dans une église pour se confesser à un prêtre, qui aurait été interprété par Michel Blanc. Horrifié, le prêtre dénonçait les agissements de la bande à la police. Le film se serait terminé par une photo des protagonistes dans le box des accusés à la une d'un journal[19]. Gérard Jugnot, durant le tournage, dit que « c'est le premier film catastrophe mais humain, sale mais drôle »[20]. Christian Clavier précise, bien des années plus tard, que « les pauvres sont épouvantables dans le film. Il se fait à l'époque où la gauche est au pouvoir et nous montrons qu'il reste des laissés-pour-compte. »[20]
Différences entre la pièce et le film
Madame Musquin n'apparaît pas dans la pièce. Un monsieur Musquin est simplement évoqué. Le personnage et ses mésaventures dans l'ascenseur ont été inventés afin que Josiane Balasko, qui ne jouait pas dans la pièce (si ce n'est pour remplacer Marie-Anne Chazel durant un mois), puisse figurer dans le film.
Dans le film, Thérèse dit qu'elle a rencontré Josette à l'AJCD (Association Jeunesse Chrétienne pour le Développement)[21]. Dans la pièce, elles sont cousines.
Dans la pièce, Thérèse couche avec Félix, alors que dans le film, c'est avec Pierre.
Dans la pièce, Katia révèle qu'il s'appelle Jean-Jacques et qu'il a été marié à Thérèse. Il finit par se suicider avec l'arme de Félix. Tous ces éléments sont absents du film, tout comme la chute mortelle de Thérèse.
Dans le film, Monsieur Preskovitch offre ses fameux doubitchous de Sofia (petits culs en Croate). Dans la pièce, ce sont les fameux spotsi d'Osijek (ville de naissance du père de J. Balasko). De la même façon, dans la pièce, au lieu du kloug aux marrons du film, le personnage revient à la charge avec de la liqueur de montagne (ce passage sera repris en 1979, dans une scène du film Les Bronzés font du ski, faisant suite à cette pièce).
La pièce se termine par l'explosion de l'immeuble, déclenchée par Preskovitch qui se suicide au gaz.
Dans le film, Félix martyrise sans cesse Katia. Dans la pièce, ce dernier se montre plus magnanime avec elle.
Dans le film, Pierre coince les doigts de Preskovitch en claquant la porte, alors que dans la pièce, ce sont les doigts de Félix.
Dans la pièce, une fois que Pierre a montré son tableau à Thérèse, celle-ci, plus tard, le montre à Félix. Dans le film, elle cache le tableau et ne le montre à personne.
Dans la pièce, Josette et Katia échangent leurs tenues respectives. Dans le film, elles les conservent.
Dans la pièce, Françoise, la femme de Pierre, appelle ce dernier, pour lui dire qu'il est infidèle et qu'elle le quitte. Dans le film, cette scène n'est pas présente.
Dans le film, Monsieur Preskovitch est un joyeux drille à l'accent étranger. Dans la pièce, il est dépressif et parle français sans accent.
Dans la pièce, on en apprend plus sur Josette et Félix, ce dernier n'hésitant pas à se radoucir pour se confier à propos de son passé. Dans le film, ces éléments sont absents.
Guy Marchand devait faire une apparition. Frustré par le tube Destinée, chanson qui figurait dans le film Les Sous-doués en Vacances, il ne souhaitait plus être associé à celle-ci. Il estimait ce tube fait « facilement ». Il ne voulait pas être considéré comme un chanteur de variétés, alors qu'il était un jazzman expérimenté, avec l'estime de grands noms du jazz comme Michel Petrucciani, Al Jarreau, George Benson, Claude Nougaro. Cette chanson restera, pour le grand public, la plus connue de ce crooner, bien malgré lui. Guy Marchand renonce finalement à faire un caméo dans le film, autorisant la diffusion de la chanson Destinée dans le film.
Jean-Pierre Darroussin prête sa voix à l'homme « qui ne sait pas aligner trois mots cohérents » lorsqu'il appelle SOS Détresse-Amitié pendant que Pierre, Thérèse et Josette mangent les huîtres[17]. Le court rôle du réparateur d'ascenseur est tenu par Pierre Eugène, également engagé en tant que chauffeur de production du film[24].
Tournage
Extérieurs
La première scène du film a réellement été tournée sur les grands boulevardsde Paris au moment de Noël, et ce sans autorisation de la part des grands magasins. Gérard Jugnot, caché dans une camionnette, sortait quelques instants pour les prises. L'équipe de tournage utilise ensuite un nom de code : Les bronzés fêtent Noël[25].
Le slow entre Pierre et Katia est dansé sur la chanson de Guy Marchand, Destinée, qui n'était pas celle prévue à l'origine. Les images ont été tournées avec Pauvres Diables de Julio Iglesias en fond sonore, mais il s'est avéré impossible d'obtenir les droits de la chanson.
Vladimir Cosma, chargé de trouver une chanson avec un rythme similaire, a repris Destinée, qu'il avait composée avec Guy Marchand pour le film Les Sous-doués en vacances, sorti le 10 mars 1982 . Les dialogues ont été réenregistrés, on entend Katia demander « Vous aimez ce genre de musique ? » alors qu'il dit en réalité « Vous aimez Julio Iglesias ? », tandis que la réponse « C'est un grand chanteur » de Pierre est remplacée par « C'est très joliment chanté ». Même si la chanson de Julio Iglesias a été supprimée au montage, le chanteur est néanmoins présent dans le film. En effet, la caravane de Josette et Félix est décorée de photos de ce dernier, et Josette porte un badge « I love Julio ».
Accueil
Promotion
À sa sortie en salles, le film fut boycotté par la RATP qui refuse de louer des panneaux publicitaires pour l'affiche en raison de son titre provocant. Certains cinémas ont ajouté diverses mentions sur leurs affiches : Le père Noël est une ordure… pas le vrai, ou encore Le père Noël est… presque… une ordure.
À sa sortie en 1982, les critiques du film sont divisées, oscillant entre « neutres, parfois hostiles »[20]. Alors que la critique des Cahiers du cinéma dénonce un manque de contenu et de message[30], d'autres comme celles du quotidien Le Monde ou du magazine Première saluent le rythme de la mise en scène et du jeu des acteurs[16],[31].
« Bonne nouvelle, stop - Café-théâtre en progrès, stop - Pas de contenu, stop - Comédie parfois noire, stop - Comédie sans message, stop - Point fort : unités de temps et de lieu respectées, stop - Adaptation rigoureuse pièce de théâtre, stop »
« Dialogues-mitraillettes, mouvement incessant, entrées, sorties, rencontres, télescopages de personnages pittoresques [...]. Les gens du Splendid sont de fameux acteurs »
Les critiques cinématographiques ultérieures sont positives, soulignant l'efficacité comique d'un film désormais culte, et qui a apporté « un renouveau au cinéma comique français »[15],[33],[34].
En revanche, le personnage de Preskovitch (Bruno Moynot) avec ses spécialités dégoûtantes comme le « kloug aux marrons », les « spotsis d'Osijek » de la pièce et les « doubitchous » du film, a fait dire à Jean-Marie Martin, bon connaisseur de la culture balkanique, que « ne pouvant pas, légalement, se moquer des pays voisins de la France et encore moins des Africains, des Arabes ou des Juifs, les scénaristes de ce film se sont engouffrés dans le vide juridique qui leur permet de véhiculer des clichés péjoratifs sur les Balkaniques »[35] alors qu'en fait Josiane Balasko, qui les a inspirés, s'était régalée des plats et pâtisseries d'Osijek, en Croatie, ville proche du lieu de naissance de son père[36],[37].
Par la suite, après ses multiples diffusions à la télévision, le film obtient un statut « culte »[20],[41].
Année après année, les chaînes françaises (France 2, TF1, la 5[15],[34]...) continuent de diffuser le film et à chaque fois, le film obtient des audiences significatives[42],[43],[44]. Le Parisien note en 1999 que le film en est déjà à sa huitième rediffusion[15].
nommé à la Mouette de Platine - Grand Prix du Public du Film Culte Vintage
Autour du film
Droits d'auteurs d'Anémone
En 1982, une société anonyme est constituée, spécialement créée par une partie des acteurs du Splendid mais ils n'avertissent pas les autres comédiens, dont Anémone[46]. Après la sortie du film, Anémone prend ses distances avec la troupe du Splendid qui reprend pourtant une part significative de sa création originale, depuis la pièce de 1979[47] ; elle ne va toucher ni droits, ni rétributions, que ce soit pour la pièce de théâtre ou pour le film sorti en 1982, lesquels contiennent pourtant les fameuses répliques qu'elle a créées[48].
Problèmes causés par le titre du film
Lors de la sortie du film en 1982, la production rencontra des difficultés pour en faire la promotion, en raison de son titre qui était assez mal vu. La RATP et la Ville de Paris ont ainsi refusé de louer des emplacements publicitaires pour l'affiche du film, jugeant son titre trop irrévérencieux[49],[50].
Des problèmes ont également été rencontrés pour le tournage des scènes dans les grands magasins. « Partout on essuyait des refus » explique ainsi Jean-Marie Poiré. En effet, le titre était jugé « un peu trop agressif » alors que le Père Noël est une figure censée « faire rêver les enfants »[51].
Le tableau utilisé dans le film
Le tableau illustrant Thérèse avec un porc utilisé dans le film est différent de celui qui fut utilisé pour la pièce de théâtre. Le même artiste peint les deux tableaux : Bernard Desnoyers. Le tableau utilisé pour tourner le film est resté entre les mains de son auteur, qui a donc conservé l'œuvre[37],[52]. Le tableau utilisé pour la pièce a été vendu, et est la propriété de l'acteur Jean-Claude Dreyfus[37],[52].
En clin d'œil au film Le père Noël est une ordure et au personnage de Monsieur Preskovitch qu'il y interprétait, Bruno Moynot apparaît dans une séquence, à la vingt-et-unième minute du long métrage, sorti en 2003, Les Clefs de bagnole, réalisé par Laurent Baffie ; en interrompant la réponse d'un passant à une question de Baffie sur le sujet de son film, il traverse le champ de la caméra en disant « Vous voulez un doubitchou ? ».
En 2016, Le père Noël est une ordure fait son entrée au musée Grévin : l'institution présente une scène en cire d'après les personnages du film[57].
Citation
Dans le film Les Châteaux de sable (2015) d'Olivier Jahan, le personnage incarné par Yannick Renier cite certains des dialogues de Monsieur Preskovitch tirés du film tout en adoptant son accent.
↑Jacques Siclier, « Le père Noël est une ordure », Télérama, no 1887, , p. 76.
↑ a et bGilbert Salachas, « Le père Noël est... », Télérama, no 2103, , p. 93.
↑Jean-Marie Martin sur [1] ; Jean-Marie Martin est directeur de recherches au CNRS (Centre d'histoire et civilisation de Byzance, UMR Orient et Méditerranée) à Paris : [2].
Christophe Narbonne et Sophie Benamon, « Le père Noël est une ordure : comment le Splendid a dynamité la comédie française », Première Classics, Paris, Première, Hildegarde, no 10, (lire en ligne).
À propos de la troupe du Splendid
Alexandre Grenier, Génération Père Noël : du Splendid à la gloire !, Belfond, , 349 p. (ISBN2714432166).
Bernard Boyé, Le Splendid, Autres Temps, coll. « Les légendes du cinéma français », , 160 p. (ISBN9782845214170).
Gilles Botineau (préf. Patrice Leconte), Christian Clavier : Splendid carrière !, Boulogne-sur-Mer, Christian Navarro éditions, , 240 p. (ISBN978-2-914909-94-5).
Vidéographie
Daniel Ablin, « Il était une fois… Le père Noël est une ordure », documentaire de la série Un film et son époque, 2011.