Dans le contexte de l'après Procès des Trente, le premier numéro du journal Les Temps nouveaux parait le . Le siège parisien est situé au 140 rue Mouffetard. D'abord sur 4 pages puis, à partir de , sur huit pages avec un supplément littéraire. Le journal rencontrant des difficultés financières, sa parution devient bimensuelle de à , avant de redevenir hebdomadaire jusqu'à son dernier numéro, daté du [4]. Le dernier siège est au 4 rue Broca.
Les Temps nouveaux fait suite aux journaux Le Révolté et La Révolte. Ses débuts sont modestes, avec un budget au lancement d'environ 1 000 francs répartis ainsi : 300 francs envoyés par un camarade de Buenos Aires, 400 francs représentant les droits d'auteur de Jean Grave sur son livre La Société mourante et l'anarchie et quelques centaines de francs récoltés par les compagnons. Contrairement à l'usage dans la presse anarchiste de l'époque, les articles sont désormais signés afin « que chacun n'eût la responsabilité que de ce qu'il avait écrit[5] ».
Le premier numéro est tiré à 18 000 exemplaires. Ses débuts sont encourageants mais dès le numéro 29, son tirage tombe à 12 000 puis à 8 000 quelque temps après, avant de se stabiliser autour des 7 000 exemplaires. La situation financière du journal devient alors préoccupante. Le journal ne put survivre, pendant vingt ans, que grâce à la ténacité de Jean Grave et de multiples expédients[Lesquels ?][4].
Tous les membres de cette rédaction avaient été signataires ou co-signataires du « Manifeste des Seize », une partie assez importante de la revue étant consacré à justifier leur attitude pendant la guerre.
Au bout de 24 numéros la revue disparait, sans doute faute de fonds suffisant. La plupart des membres de la rédaction se retrouveront dans Plus Loin, animé par Marc Pierrot[9].
Ferdinand Domela Nieuwenhuis, Le militarisme et l'attitude des anarchistes et socialistes révolutionnaires devant la guerre, Paris, Les Temps nouveaux, 1901 [lire en ligne]
Léonard, L'élection du maire de la commune par le nouveau conseil municipal : farce électorale, Paris, Les Temps nouveaux, 1902 [lire en ligne]
Léonard, Le tréteau électoral : farce politique et sociale contre tous les candidats, Paris, Les Temps nouveaux, 1902 [lire en ligne]
Entre et , trente lithographies et une gravure sur bois originales, en noir, sont tirées par Les Temps nouveaux, imprimées chez Tailliardat, avec un tirage moyen de 150 exemplaires sur papier Hollande au prix de vente de 1,25 franc (3,25 francs sur papier Chine). Jean Grave souhaitait proposer à ses lecteurs des images artistiques de haute tenue, et avait consulté William Morris (mort en 1896), en vue d'une couverture à ce qu'il envisageait déjà comme un album. Le choix des artistes doit beaucoup à Félix Fénéon. Durant l'année 1896, cinq lithographies sont proposées à la vente via un encart dans le journal et connaissent le succès, au point que le tirage unitaire passe à 250. L'ensemble sera finalement réuni en album en seulement, et proposé à la vente, avec un frontispice lithographié d'Auguste Roubille. Sur ce, dix-huit images sont reproduites en carte postale en 1904, imprimées chez Berger. Par ailleurs, des lithographies en couleurs sont éditées comme suppléments à la revue réunie en volumes et intitulées Les Temps nouveaux, dont celle de Steinlen, Luce, C. Pissarro, Lebasque, et Wuillaume[10].
↑Catalogue général des éditions et collections anarchistes francophones : notice bibliographique.
↑ a et bAlain Accardo, Albert Libertad, Gaetano Manfredonia, Le culte de la charogne, Marseille, Agone, coll. « Mémoires Sociales », 2006 (ISBN2748900227)
↑ abc et dJean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, Gallimard, coll. « Tel », 1992 (ISBN2070724980) p. 463-467.
↑Les Temps nouveaux, n° 48, 26 mars-1er avril 1904
↑Béatrice Vernier-Larochette, Les anarchistes et Zola : haine ou simple mésentente ?, Acta Fabula, vol. 8, n°4, septembre 2007, lire en ligne.
↑Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, de 1914 à nos jours, tome 2, Paris, Gallimard, 1992, page 15.
René Bianco, Répertoire des périodiques anarchistes de langue française : un siècle de presse anarchiste d’expression française, 1880-1983, Thèse de doctorat, Université d’Aix-Marseille, 1987, Les Temps nouveaux.
René Bianco, Répertoire des périodiques anarchistes de langue française : un siècle de presse anarchiste d’expression française, 1880-1983, Aix-Marseille, 1987 Publications des Temps nouveaux.
Sylvie Gonzales, Bertrand Tillier, Des cheminées dans la plaine : Cent ans d'industrie à Saint-Denis, 1830-1930, Créaphis, 1998, texte intégral.
Catalogue général des éditions et collections anarchistes francophones : notice bibliographique.