Enseignant de philosophie au collège de Sedan, Charles-Albert travaille par la suite comme correcteur d'imprimerie.
Si l’on en croit Victor Méric, la fusillade de Fourmies, le , est pour lui un choc profond et l’élément déclencheur de son militantisme. Il fréquente alors avec assiduité les réunions et manifestations ouvrières et devint anarchiste. C’est à cette époque qu'il rencontre Jean Grave, lui-même condamné pour un article sur la fusillade.
L'imprimeur libertaire
En 1892, tout en étant correcteur d’imprimerie à Lyon, il collabore à la presse libertaire (Entretiens politiques et littéraires, La Société Nouvelle, La Révolte, Les Temps Nouveaux).
Durant la période des attentats anarchistes, il est arrêté et séjourne en prison en .
En 1895, il fonde à Paris, une imprimerie destinée à satisfaire les besoins de la propagande anarchiste et où sont tirés les premiers numéros du Libertaire que vient de fonder Sébastien Faure[5].
Dès , il est un dreyfusard ardent à la suite de la publication du « J'accuse…! » de Émile Zola. C’est cette défense du capitaine dégradé qui l’engage, en 1899, aux côtés de Sébastien Faure à dénoncer le militarisme. Il milite en faveur de la grève des conscrits et de la désertion[2].
Charles-Albert accorde également beaucoup d’importance aux questions d’enseignement et de pédagogie libertaire. Grand ami de Francisco Ferrer, il devient, en 1908, secrétaire général de la Ligue internationale pour l’éducation rationnelle de l’enfance.
En 1909, avec Alfred Naquet et Charles-Ange Laisant, il lance le Comité Ferrer, pour la libération du pédagogue espagnol menacé de mort. Mais, malgré une vaste campagne, Ferrer est fusillé[6].
Dans Les Hommes du jour, Victor Méric le décrit : « Charles-Albert est avant tout un penseur, un homme de travail et de bibliothèque. Mais nous l’avons montré aussi homme d’action ».
Au printemps 1910, il est membre du Comité révolutionnaire antiparlementaire avec Jules Grandjouan qui mène une campagne abstentionniste à l’occasion des élections législatives. Par la suite, il soutint le projet de Parti révolutionnaire lancé par Miguel Almereyda.
Face aux guerres mondiales
En , lors de la Première Guerre mondiale, il se rallie à l’union sacrée et soutient le Manifeste des Seize avec Jean Grave et Kropotkine. Le , il déclare : « Partez sans amertume, partez sans arrière-pensée, camarades ouvriers, c’est bien pour la révolution que vous allez combattre ».
En , il adhère au Parti socialiste sur des bases unitaires entre majoritaires et minoritaires et en regrettant un parlementarisme excessif.
Charles-Albert se rapproche ensuite de Marcel Déat, ex-socialiste dont le pacifisme prefigure le futur collaborationnisme et qui, en 1936, préface son ouvrage Une Nouvelle France. Sous l’Occupation, il écrivit dans le journal collaborationniste La Gerbe. Arrêté à la Libération, figurant dans la « liste noire » publiée par le CNE[7], il est libéré peu de temps après et se fait oublier[6].
Critique d'art et journaliste
Charles-Albert porte un grand intérêt à l’art et particulièrement à l’art social. Rédacteur fécond et maniant l’écrit avec une certaine aisance, critique d'art, il collabore à différentes publications libertaires comme Les Temps nouveaux, L'Humanité nouvelle et le Journal du peuple[8].
Il est également l'auteur de plusieurs ouvrages et brochures.
Henry Coston, Dictionnaire de la politique française, tome 1, Paris, Publications Henry Coston, 1967, texte intégral.
Constance Bantman, Anarchismes et anarchistes en France et en Grande-Bretagne, 1880-1914 : Échanges, représentations, transferts, Thèse de doctorat en langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes, Université Paris 13 Nord, 2007, texte intégral.