Le Pèlerin (précédemment Pèlerin magazine puis Pèlerin) est un hebdomadaire d’actualité français créé le . Il est édité par Bayard Presse dont il est le titre fondateur.
Histoire
Créé une première fois en par la Congrégation des Assomptionnistes, il est relancé en par Vincent de Paul Bailly sous la raison sociale de « Maison de la bonne presse » (ou éditions de la Bonne Presse). Ces premières livraisons contiennent des textes résolument militants, visant Jules Ferry (et ses lois scolaires régulant l’école primaire), les parlementaires, les franc-maçons et les juifs (cf. ci-contre, une du ). Le numéro est vendu à 15 centimes. L’adresse est au 1 de la rue François 1er. Le visuel de couverture représente, au centre, la Vierge couronnée tenant Jésus enfant, juchée sur une sphère, encadrés par une vue de Jérusalem et de Rome, le tout surmontée par une devise en latin, adveniat regnum tuum (« que ton règne vienne », abrégée ART), qui est celle des Assomptionnistes[1].
Consacré initialement à la question des pèlerinages catholiques (Notre-Dame de La Salette, Lourdes, etc.), il se présentait alors comme une sorte de bulletin catholique de liaison, évoquant également plusieurs aspects liés à ces mouvements. Les fondateurs visaient deux objectifs : contribuer au mouvement de restauration religieuse et sociale, et, affirmer une présence catholique dynamique à travers des manifestations de masse (pèlerinages, enseignements, presse, etc.).
Bailly engage à la fin des années 1880 (et non en 1884) le caricaturiste Achille Lemot, qui va peu à peu remplacer Louis Montégut (1855-1906). En 1894, c’est lui qui inaugure la 4e de couverture, un dessin pleine page, de nature politique. En 1896, le titre adopte l’impression en couleurs, augmente le nombre d’illustrations et tire à près de 150 000 exemplaires ; en 1900, le tirage passe à 200 000. Cette dernière page est après 1909, dessinée par entre autres Amédée Vignola, Henri Genévrier (dit Grand’Aigle) et Gabriel Gobin ; le ton évolue après 1918 vers un anti-communisme, le magazine salue la victoire du franquisme en Espagne[1].
Il prend successivement le nom de Le Pèlerin[2] (1873-1963), Le Pèlerin du XXe siècle[3], de nouveau Le Pèlerin[4] (1976-1984), Pèlerin Magazine[5] (1984-2004), Pèlerin[6] (2004-2019), puis Le Pèlerin (depuis 2019). La couverture est alors titrée Le Pèlerin, l’actu à visage humain.
Il s’est peu à peu intéressé à des sujets de société (aménagement du territoire, mesures sociales, évolution des mœurs), jusqu’à devenir un véritable hebdomadaire généraliste dans le dernier tiers du XXe siècle.
Afin de conquérir de nouveaux lecteurs, une nouvelle formule du Pèlerin est annoncée pour le par Samuel Lieven, son nouveau directeur de la rédaction.
Malgré une baisse régulière de sa diffusion papier, comme l’ensemble de ses confrères, Le Pèlerin se revendique le premier hebdomadaire catholique d’actualité en France. Une version numérique est disponible sur abonnement[7].
Contenu
L’histoire du Pèlerin est jalonnée de rubriques populaires qui ont fait sa notoriété :
La Lettre du balayeur, où un Français moyen exprime avec humour son opinion de la semaine écoulée.
Longtemps une quatrième de couverture à titre sur fond jaune, illustrée, et rappelant tel ou tel fait de société, ou de courage individuel.
La nouvelle formule de 2019 s’articule notamment autour de quatre cahiers thématiques détachables[8] :
Marches et pèlerinages ;
Histoire et patrimoine ;
Initiatives en régions ;
Spiritualité.
Son site web est articulé autour de ces quatre communautés.
Sa maquette, entièrement renouvelée, fait la part belle à l’actualité, au récit et au photojournalisme.
Diffusion
En moyenne en 2019, Pèlerin est diffusé d’après l’ACPM à 126 173 exemplaires payés en France (par comparaison en 2019, La Vie est diffusé à 74 232 exemplaires, Le Point à 292 795 exemplaires et L’Obs à 215 877 exemplaires)[9].
La diffusion se fait 97,86 % (2016) par le biais d’abonnements[9].
Jacqueline et Philippe Godfrin, Une centrale de presse catholique : la Maison de la bonne presse et ses publications, Presses universitaires de France, Paris, 1965, 238 p.
La vie littéraire en France en 1908. 4, Le Pèlerin : analyse et dépouillement des périodiques, Bibliothèque nationale, Département des périodiques, 1986, 2 vol., 463 p. (ISBN2-7177-1725-0)