Inspiré d'une histoire réelle, il raconte l'ascension vers la fortune d'un courtier en bourse, Jordan Belfort, interprété par Leonardo DiCaprio, et ses malversations au cœur des années 1980, le menant à la chute et à une forme de rédemption. Adaptation de l'autobiographie homonyme de Jordan Belfort, il s'agit du plus gros succès commercial de Martin Scorsese.
Synopsis
Dans les années 1980, Jordan Belfort commence à travailler en tant que courtier en bourse, dans une entreprise nommée LF Rothschild, à Wall Street. Il rencontre Mark Hanna, qui le prend sous son aile. Ce dernier lui donne sa vision du métier. Le , alors que Jordan vient d'obtenir sa licence de courtier, l'entreprise fait faillite à la suite du krach boursier, et Jordan est licencié. Ce jour sera appelé le Lundi Noir. La femme de Jordan, Teresa, lui montre l'annonce d'une petite compagnie de courtage à Long Island, où on cherche à combler un poste de courtier. En arrivant, Jordan se rend compte que l'entreprise ne vend que des actions à trois sous, qui n'ont à ses yeux absolument aucune valeur. Il utilise alors dans cette entreprise tout le savoir qu'il a acquis à Wall Street et commence à bien gagner sa vie.
Jordan rencontre par la suite Donnie Azoff, un homme qui vit dans le même bâtiment que lui et qui travaille dans le secteur des meubles pour enfants. Tous deux deviennent alors associés et créent leur propre entreprise de courtage : Stratton Oakmont. L'entreprise se fait très vite remarquer par le FBI. En effet, Jordan et Donnie gagnent leur argent de façon illégale, en employant la méthode du pump and dump, ce qui est considéré comme une arnaque envers le client (délit de diffusion de fausse nouvelle). C'est l'agent Patrick Denham qui se charge de l'enquête. La création de cette entreprise marque le début de la débauche pour Jordan ; la drogue et les prostituées font partie de son quotidien.
Jordan rencontre ensuite Naomi Lapaglia, une magnifique jeune femme qui vient de Brooklyn. Il trompe sa femme avec elle et finit par demander le divorce pour pouvoir être avec Naomi, qu'il demande en mariage peu de temps après. Il lui offre comme cadeau de mariage un yacht qu'il baptise Naomi. Ils achètent par la suite une immense propriété à Long Island, où ils entretiennent une relation tumultueuse. De cette relation naît une fille, Skylar.
Jordan et Donnie introduisent en bourse la société de Steve Madden, fabricant de chaussures, ce qui leur rapporte 22 millions de dollars en quelques heures, mais Jordan apprend qu'un agent du FBI le surveille de près et enquête sur lui. Après une rencontre avec ce dernier, Jordan décide de cacher son argent en Suisse. Pour ce faire, il est aidé par un banquier véreux, Jean-Jacques Saurel, qui lui conseille d'ouvrir un compte sous le nom d'une personne ayant un passeport européen. Jordan choisit la tante de Naomi, Emma.
Après avoir ouvert le compte, Jordan y cache plus de 20 millions de dollars. Un soir, Jordan et Donnie prennent du méthaqualone périmé depuis plusieurs années. Au même moment, Jordan reçoit un appel de Bo Dietl, son détective privé, qui lui demande de le rappeler d'une cabine téléphonique. Lorsque Jordan le rappelle, Dietl l'informe que le FBI a mis sur écoute tous les téléphones de sa maison et de son entreprise. Mais les cachets qu'il a ingurgités font effet à retardement, et Jordan se retrouve à devoir ramper jusqu'à sa voiture, et à se dépêcher lorsqu'il apprend que Donnie est au téléphone avec Saurel. Jordan et Donnie se disputent, mais Donnie manque de s'étouffer en mangeant ; l'intervention de Jordan le sauvera. Quelques heures plus tard, Jordan est arrêté, car, en conduisant sous l'effet de la drogue, il a causé des dégâts sur son chemin, mais il est finalement relâché, car rien ne prouve qu'il était le conducteur. Son avocat, Manny Riskin, et son père Max tentent de le convaincre de quitter Stratton et de payer une amende, ce qui pourrait lui éviter la prison et lui permettre de rester auprès de sa famille, qui vient de s'agrandir avec la naissance d'un garçon. Si Jordan accepte dans un premier temps, il se ravise et reprend sa vie de stupre et d'ubris. Mais quelque temps plus tard, pendant qu'il est en Italie avec Donnie et sa femme Naomi, il apprend par cette dernière qu'Emma est morte. Jordan doit alors se rendre en Suisse pour récupérer ses 20 millions de dollars. Or le bateau qui devait les y emmener est pris dans une grosse tempête et finit par couler au large de la Sardaigne.
Quelques années plus tard, Jordan est arrêté par Patrick Denham. Il peut échapper à une peine de vingt ans de prison s'il coopère avec le FBI, ce qui implique de trahir ses amis et collègues. Il explique alors cela à sa femme Naomi, et se montre optimiste sur leur avenir ensemble ; mais Naomi lui annonce sa ferme intention de divorcer et de réclamer la garde de leurs enfants. Jordan s'énerve, ne voulant pas abandonner ses enfants. Il finit par prendre de la drogue et gifle sa femme (qui lui criait qu'il ne reverrait plus ses enfants) avant de la frapper au ventre. Il tente aussi de récupérer leur fille Skylar, en vain. Sa femme le quitte et lui prend les enfants.
Jordan accepte alors le marché du FBI : il coopère avec eux et porte un micro. Il en informe Donnie en lui donnant un papier, mais ce papier sera récupéré plus tard par l'agent Denham, ce qui vaudra à Jordan de partir plus tôt que prévu en prison. Le FBI arrête certains employés de Stratton, et l'entreprise est fermée. Lors de son procès, Jordan est condamné à 36 mois de prison (il n'en fera que 22). À sa sortie de prison, il commence à donner des conférences où il enseigne les techniques de vente.
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Dès 2007, Martin Scorsese envisage de réaliser une adaptation cinématographique des mémoires de Jordan Belfort, le projet étant publié dans la Black List des meilleurs scénarios non-produits la même année. Mais il est récupéré par Ridley Scott en 2010. Le film devait alors être produit par la 20th Century Fox[9]. Finalement, le projet revient à Martin Scorsese en 2012 et est monté indépendamment, sans l'aide de la Fox[10]. Depuis le départ, le script de Terence Winter a été conservé. Ce dernier a notamment créé la série télévisée Boardwalk Empire avec Martin Scorsese.
Jonah Hill joue le rôle de Donnie Azoff, le principal associé de Belfort[11] : ce personnage est inspiré par Danny Porush qui a été condamné par la justice américaine dans cette affaire[12]. Jean Dujardin incarne le banquier suisse Jean-Jacques Saurel[13] : ce personnage s'inspire lui du banquier Jean-Jacques Handali[14]. En , Matthew McConaughey rejoint le casting, dans le rôle du mentor de Jordan Belfort, Mark Hanna[15].
Martin Scorsese voulait Gene Hackman pour prêter sa voix au narrateur[16]. Julie Andrews a quant à elle été envisagée pour le rôle de la mère de Jordan Belfort[17]. C'est finalement Christine Ebersole qui l'obtient.
Le véritable Jordan Belfort apparaît à la fin du film, tenant un rôle correspondant à sa nouvelle activité, celle d'un animateur de séminaires de motivation[18].
Diverses scènes, dont celle du port en Italie (Portofino) ou à Genève, n'ont pas été filmées sur place, mais ont en fait été traitées numériquement. Le dresseur du lion de la scène d'ouverture a été effacé[23].
Musique
The Wolf of Wall Street Music from the motion picture
La musique du film est principalement composée de morceaux non originaux. La bande originale est supervisée par Randall Poster[24]. Il explique en interview que le film contient soixante morceaux. L'album commercialisé n'en contient cependant que seize.
Moonlight In Vermont (Live At the Pershing Lounge - 1958) (John Blackburn / Karl Suessdorf) interprété par Israel Crosby, Vernel Fournier et Ahmad Jamal - 3:10
En France, le film totalise une note moyenne de 4 sur 5 pour 24 critiques[30]. Florence Maillard, des Cahiers du cinéma, donne la note maximale de 5 : « Ces trois heures épuisantes et profuses signent l’accomplissement de ce qui travaille en profondeur les derniers films de Scorsese depuis Les Infiltrés »[30]. Dans Cinemateaser, Renan Cros décrit « une œuvre étonnamment complète et complexe, tout autant une comédie hilarante et absurde qu’une fresque obsessionnelle et dramatique sur la quête impossible du plaisir »[30]. Dans Le Journal du dimanche, Barbara Théate écrit que c'est un « grand film étourdissant » dans lequel Martin Scorsese est « au sommet de son art »[30]. Alain Grasset du Parisien met quant à lui en lumière la performance de Leonardo DiCaprio qui est « extraordinaire dans la peau de ce personnage comique et dramatique »[30]. Frédéric Bonnaud des Inrockuptibles se demande ironiquement : « Depuis quand un film de Martin Scorsese n'avait-il donné un tel sentiment de liberté frondeuse, d'absolue maîtrise au service d'une expérience encore jamais tentée[30] ? » Dans Libération, Didier Péron écrit que le film est un « portrait scorsésien entropique de l’ascension et la chute d’une crapule séduisante guidée par le seul aveuglement de ses instincts avides »[30]. Nicolas Schaller dans le supplément TéléCinéObs du Nouvel Observateur, donne une note de 4 sur 5 et dit que « Scorsese se lâche. Son film est outrancier plutôt drôle, souvent jouissif »[30]. Certaines critiques sont beaucoup plus mitigées, à l'instar de celle d'Arnaud Schwartz dans La Croix, qui regrette la « surenchère à laquelle il [Martin Scorsese] s’astreint mène droit à l’ennui et finit même par nuire à une série de scènes dialoguées, à forte tonalité tarantinesque »[30]. Pascal Mérigeau du Nouvel Observateur déplore quant à lui que le film montre les « comportements d'une bande de crétins intéressés exclusivement par eux-mêmes » et que « le temps paraît long »[30]. Pour Jean-Baptiste Thoret de Charlie Hebdo« Le Loup de Wall Street, c'est Casino passé à la moulinette fadasse de la petite forme télévisuelle »[30].
Aux États-Unis, le film obtient une moyenne de 75/100 pour 47 critiques sur l'agrégateur Metacritic[28] et 80 % d'opinions favorables sur Rotten Tomatoes[29]. À la suite de nombreuses critiques négatives, Leonardo DiCaprio explique que le film ne fait pas l'apologie du comportement de Jordan Belfort : « Le film pourrait ne pas être compris par certains. J'espère que le public comprend que nous ne tolérons pas ce comportement, que nous le condamnons. Le livre était une mise en garde et si vous restez jusqu'à la fin du film, vous comprendrez ce que nous affirmons à propos de ces gens et de ce monde, car ce dernier est toxique. [...] Je pense que c'est incroyable que quelqu'un comme Martin Scorsese fasse encore des films qui sont vitaux, des films qui font parler, sujet à controverse, et pouvant attirer des gens de ma génération. Nous avons grandi en regardant ses films et il continue à faire des choses punk rock. C'est une incroyable réussite. [...] Ce film m'a passionné, tout comme Aviator. Travailler avec Marty à ce stade de sa carrière et faire un film qui comporte de nombreux risques... Les gens - peu importe leur attitude après avoir vu le film - devraient comprendre que c'est un film qui sort de l'ordinaire et très difficile à faire de nos jours ; ça n'arrive presque jamais. C'est respectable »[31].
Le détective privé de Jordan Belfort lui dit : « Il te prend pour ce putain de Gordon Gekko ». Gordon Gekko est le personnage principal du film Wall Street d'Oliver Stone, interprété par Michael Douglas.
Lorsque Jordan Belfort et ses employés scandent « Il est l'un des nôtres ! » (« One of us! »), la scène évoque le banquet de mariage de Cléopatre et Hans dans La Monstrueuse Parade de Tod Browning.[réf. nécessaire]
↑Depuis Inception en juillet 2010, Damien Ferrette doublait Leonardo DiCaprio à la place de Damien Witecka. Warner Bros France et le directeur artistique Michel Derain avaient jugé la voix de Damien Witecka trop légère par rapport à la carrure actuelle de l'acteur. Danielle Perret et Metropolitan FilmExport ont fait le choix de ne pas suivre ce choix par Warner Bros., Sony et Michel Derain, en reprenant Damien Witecka.