Le film est présenté en compétition officielle Festival de Cannes 1975. Il était auparavant sorti dans les salles américaines. Le film est globalement bien accueilli par la presse et performe au box-office. Il reçoit de nombreuses distinctions dont l'Oscar de la meilleure actrice pour Ellen Burstyn.
Synopsis
Alice Hyatt vit à Socorro au Nouveau-Mexique. Cette femme au foyer de 35 ans est malheureuse en ménage. Son mari Donald, chauffeur routier, est indifférent envers elle et irascible avec leur fils d'une dizaine d'années, Tommy. Quand son mari meurt dans un accident de la route, la vie d'Alice prend un nouveau cours. Elle part alors avec son fils vers son rêve de petite fille : devenir chanteuse à Monterrey en Californie. Mais quelques désillusions l'attendent notamment à Phoenix.
Laura Dern : une petite fille qui mange une glace (figuration)
Production
Genèse et développement
Après avoir achevé le tournage de L'Exorciste, Warner Bros. désire faire un autre film avec Ellen Burstyn sur lequel elle aurait le contrôle créatif. Elle souhaite alors faire un film différent et mettant en scène une vraie femme. Par l'intermédiaire de son agent, l'actrice découvre le script de Robert Getchell, qu'elle envoie à des producteurs du studio. Elle contacte également Francis Ford Coppola pour savoir s'il connait un jeune réalisateur pouvant mettre en scène le film. Il lui dit de regarder Mean Streets. Séduite par ce film, Ellen Burstyn souhaite alors que Martin Scorsese soit engagé[5],[6].
Attribution des rôles
La fille de Diane Ladd, Laura Dern, apparait dans le rôle de la petite fille mangeant le cône glacé[6].
I Will Always Love You, paroles, musique et interprétation par Dolly Parton (1974), chanson non créditée au générique, diffusée par le jukebox dans la scène du bar avec Alice et Ben (Harvey Keitel).
Accueil
AllMovie[10],[Note 2] : « Bien qu’Alice n'est plus ici n'a pratiquement aucune des caractéristiques thématiques de Martin Scorsese, le film tire son charme et son énergie du même style réaliste d'improvisation commun à tous ses films, en particulier dans les scènes entre Alice et Flo ou avec l'énervant gesticulateur Tommy. […] Elle [Ellen Burstyn] a été récompensée par l'Oscar de la meilleure actrice. À l'époque, le film avait été critiqué pour avoir présenté à Alice le choix trop évident entre amant et carrière, et pour avoir rendu l'amant Kris Kristofferson invraisemblablement attirant. Jodie Foster interprète Audrey, la nouvelle amie excentrique de Tommy. Les personnages du scénariste Robert Getchell ont été adaptés pour la série téléviséeAlice[Note 3]. »
Critikat[11] : « On s’étonnerait presque de découvrir un Scorsese aussi juste dans sa peinture d’une époque par le biais de l’intime, capable de brosser en quelques scènes le portrait d’une femme qui pourrait parler pour toute une communauté invisible, celle de l’Amérique du milieu, des États que personne ne traverse. Déjà en germe, les grandes lignes de son univers visuel sont là : des personnages pris entre réalisme et théâtralité, criants de vérité et si cinématographiques, atteignant le réel en le transcendant. »
Le Monde[12] : « Sur la recommandation de Francis Ford Coppola, elle [Ellen Burstyn] se laisse convaincre de s'en remettre à Scorsese. […] Le résultat de cette collaboration, d'une étonnante fluidité, témoigne de la maturité du jeune (30 ans) cinéaste. On retrouve dans les séquences qui jettent Alice entre les griffes de Ben (Harvey Keitel), un psychopathe qui hait les femmes, tout le potentiel de violence que Scorsese a déjà manifesté. Mais les scènes d'amour entre Ellen Burstyn et Kris Kristofferson respirent la tendresse et la légèreté. Le chanteur de country qui est à l'époque en train de devenir une star de cinéma — il vient de tourner dans le Pat Garrett et Billy le Kid de Peckinpah — compose une figure masculine comme on n'en verra jamais plus dans les films de Scorsese : solide, rassurant, drôle. […] Avec sa bande-son qui mêle des titres rock du moment (All the Way from Memphis(en), de Mott The Hoople), la country des bars dans lesquels Alice trouve du travail et les standards de Broadway qu'elle y interprète, Alice n'est plus ici continue le travail musical de Scorsese, entamé dès son premier film, Who's That Knocking at My Door ? […] Profitant du pouvoir que les metteurs en scène ont acquis de haute lutte, Scorsese a exigé que l'on construise un décor pour cette séquence sur l'enfance d'Alice, sa vocation de chanteuse. On est manifestement en studio, dans une lumière rougeoyante qui évoque irrésistiblement les productions à grand spectacle des années 1940, à commencer par Autant en emporte le vent. Par ce geste, Martin Scorsese inscrit son récit dans la fiction et surtout dans l'histoire d'un art qu'il prétend perpétuer, le grand cinéma américain. »
Distinctions
Les informations mentionnées dans cette section proviennent de la base de données cinématographiques IMDb[13].