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Jeunesse
Peckinpah prétendait avoir un grand-père indien, ce qui a été démenti par les membres de sa famille et ses biographes. Enfant, il fait souvent l'école buissonnière pour chasser dans la campagne.
Guerre
Engagé dans les Marines en 1943, il est envoyé en Chine dans un rôle de soutien. Il ne combat pas mais assiste aux actions de guerre entre la Chine et le Japon.
Du cinéma, il passe à la télévision, scénarisant ou réalisant des épisodes de séries comme Gunsmoke et L'Homme à la carabine. Au début des années 1960, toujours pour la télévision, il conçoit la série The Westerner(en) dont il est aussi producteur et principal réalisateur. Cependant, la série s'interrompt après seulement douze épisodes.
C'est à partir des années 1960 qu'il réalise des films et gagne la réputation d'enfant terrible à Hollywood. Ce qu'il montre est d'une violence extrême, et sujet à des interprétations contradictoires. C'est cependant moins le sang répandu que la valeur sociale d'une violence rédemptrice et libératrice qui choque.
Son film suivant Major Dundee (1965) — dont la version director's cut de 160 minutes est mutilée de près de 40 minutes par le producteur Jerry Bresler — ne rencontre à sa sortie qu'un succès mitigé malgré la présence de Charlton Heston et de Richard Harris. Peckinpah s'apprête ensuite à réaliser Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid), mais, ayant eu des démêlés avec les producteurs, il est remplacé par Norman Jewison après quelques jours de tournage.
Apogée
Puis il réalise La Horde sauvage (1969), peut-être son film le plus représentatif, un western élégiaque et ultra-violent pour l'époque. « Au début, un massacre. À la fin, un carnage », écrira le critique de L'Express. Le film, qui est aujourd'hui l'œuvre la plus célèbre de Peckinpah, fait naître une controverse : l'extraordinaire violence qui y règne, magnifiée par des effets visuels parfois excessifs, fut interprétée comme l'apologie d'une sorte de « fascisme » élémentaire, alors qu'il s'agit d'un témoignage profondément tragique sur certains aspects essentiels de la nature humaine.
La démarche est la même dans Les Chiens de paille (1971), film que Peckinpah tourne en Angleterre et où un jeune mathématicien américain pacifiste, incarné par Dustin Hoffman, se voit contraint de puiser en lui un instinct de tueur dont il ignorait l'existence.
Entre La Horde sauvage et Les Chiens de paille, Peckinpah réalise Un nommé Cable Hogue, un western dans lequel on retrouve Jason Robards et David Warner. À sa sortie, la critique est unanime à remarquer que, cette fois-ci, le ton est beaucoup plus léger et la violence beaucoup moins présente. Gaillard et picaresque, le film est tout de même teinté d'une certaine mélancolie. Aux États-Unis, Un nommé Cable Hogue est cependant un échec commercial.
En fait, et ceci apparaît clairement dans Un nommé Cable Hogue, c'est la liberté, beaucoup plus que la violence, qui est la préoccupation majeure de Peckinpah. Dans Junior Bonner, le dernier bagarreur (1972) et dans Guet-apens (1972), tous deux interprétés par Steve McQueen, elle trouve même une expression pathétique, atteignant à une poésie farouche et exaltée dans le second film.
Après Guet-apens, Peckinpah va au Mexique pour y tourner ce qui sera son dernier western, Pat Garrett et Billy le Kid. Une fois encore, Peckinpah voit le montage final lui échapper et désavoue le film. Ce n'est qu'en 1988 qu'une version plus conforme à la vision du réalisateur sera diffusée en cassettes.
Suit le film Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia (1974) son film le plus sombre. Peckinpah signe également l'un des films de guerre les plus nihilistes : Croix de fer (1977). Filmé d'une manière moderne dans un style qui oscille entre le documentaire caméra à l'épaule et le western, le film est d'une originalité sans pareille, situant l'action côté allemand sur le front soviétique. Échec relatif aux États-Unis, le film marche beaucoup mieux en Europe.
Peckinpah enchaine avec Le Convoi, comédie dramatique contemporaine se déroulant dans le milieu des camionneurs. Le film met en vedette Kris Kristofferson, Ali MacGraw ainsi qu'Ernest Borgnine, un ancien de La Horde sauvage. Comme d'habitude, le tournage est plutôt mouvementé. À sa sortie, le film est tièdement reçu par la critique qui lui reproche la minceur de son sujet. Paradoxe : Le Convoi sera le plus gros succès commercial de la carrière de Peckinpah.
Déclin
Après Le Convoi, et malgré le succès du film, Peckinpah passe plusieurs années sans tourner. Son intransigeance sur un plateau, son alcoolisme notoire, ses multiples démêlés avec les producteurs ont fini par entacher sa réputation. Cependant, en 1982, il remplace pendant quelques jours son ancien mentor, Don Siegel, victime d'une crise cardiaque pendant le tournage de La Flambeuse de Las Vegas.
Il faut attendre jusqu'en 1983 pour voir ce qui sera le dernier film de Peckinpah. Il finit tout de même sa carrière avec l'extraordinaire Osterman week-end (1983), drame mêlant affaires d'espionnage et manipulations politiciennes. De son propre aveu, il estime que ce film, disposant pourtant d’un bon casting, est massacré par les producteurs. Peckinpah a toujours eu des relations difficiles avec l’industrie du cinéma et Hollywood.
Peu avant sa mort, Sam Peckinpah travaillait sur un scénario de Stephen King, sa première incursion dans le cinéma fantastique depuis sa participation en tant qu'assistant à L'Invasion des profanateurs de sépultures, de Don Siegel. Le projet fut abandonné après son décès.
Alcoolique, c'est aussi l'abus de drogues comme la cocaïne qui l'obligea à recevoir un stimulateur cardiaque et le fit mourir[pas clair].
Controversée, et mouvementée, l'œuvre de Sam Peckinpah a symbolisé le formidable déferlement de violence baroque qui a marqué le cinéma américain des années 1960, au point de faire oublier qu'elle comportait également de bouleversants moments de tendresse et de mélancolie.
Peckinpah influencera notamment Quentin Tarantino et le maître de l'horreur John Carpenter qui rend un hommage ouvert à La Horde sauvage dans son film Vampires sorti en 1998.
Il est aussi cité dans Mon nom est Personne, où les "méchants" sont nommés par Personne « La horde sauvage », puis, plus tard dans le film,
dans un cimetière, Personne lit le nom de Sam Peckinpah sur une croix, avant d'en trouver une autre avec le frère de Beauregard.
1983 : Osterman week-end (The Osterman Weekend) de lui-même : l'aide de Maxwell Danforth
Box-office
Durant sa carrière, Sam Peckinpah a eu un accueil fluctuant au box-office américain, obtenant ses plus grands succès commerciaux avec Guet-apens (1972) et Le Convoi (1978). En France, La Horde Sauvage demeure son meilleur score sur le territoire français avec plus de 1,8 million d'entrées[1]. Quatre autres de ses films ont atteint le seuil du million d'entrées[1].
Le réalisateur a toutefois obtenu des succès en Espagne, comme Un nommé Cable Hogue (1970), qui fut un échec commercial aux États-Unis, a réuni plus d'un million d'entrées sur le territoire espagnol, tandis que La Horde Sauvage (1969) est comme en France le meilleur score de Peckinpah en Espagne[1]. En Allemagne, Croix de Fer (1977) et Le Convoi (1978) ont réuni plus de 3 millions d'entrées[1].
Gérard Camy, Sam Peckinpah : un réalisateur dans le système hollywoodien des années soixante et soixante-dix, Paris/Montréal, Harmattan, , 236 p. (ISBN2-7384-5823-8, lire en ligne).
François Causse, Sam Peckinpah, la violence du crépuscule, Paris, Dreamland, , 231 p. (ISBN2-910027-72-4).
Jean-François Fourny, Les tourments de Samuel Peckinpah : du vieil Ouest à l'état de sécurité nationale, Biarritz, Séguier, , 107 p. (ISBN978-2-84049-565-9).
Fabrice Revault, La Horde sauvage de Sam Peckinpah : Nietzsche US, Yellow Now, collection « Côté films », , 108 p. (ISBN978-2-87340-211-2).
Jean-Baptiste Thoret, Le Cinéma américain des années 1970, Cahiers du Cinéma, .
Collectif, Feux croisés : Le cinéma américain vu par ses auteurs (1946-1997), Actes Sud Beaux Arts / Institut Lumière, (ISBN978-2-7427-1361-5).
En anglais
(en) Michael Bliss, Justified Lives : Morality and Narrative in the Films of Sam Peckinpah, Southern Illinois University, (ISBN0809318237) (extraits).
(en) Michael Bliss, Doing it Right : The Best Criticism on Sam Peckinpah, SIU Press, (ISBN0809318636) (extraits).
(en) Garner Simmons, Peckinpah, A Portrait in Montage, University of Texas Press, (ISBN0-292-76493-6).
(en) Stephen Prince, Savage cinema : Sam Peckinpah and the rise of ultraviolent movies, Austin, Tex., University of Texas Press, , 282 p. (ISBN0-292-76582-7).