Historiquement, elle est un lieu de passage de plusieurs voies d'importance dont celle romaine de Via Julia Augusta ou encore le Train des Merveilles.
Elle a pour particularité d'avoir l'essentiel de son urbanisation concentrée à l'Ouest dans la plaine, d'être composée à plus de 80% d'espaces naturels et d'avoir des massifs offrant des panoramas variés.
Elle est réputée pour son patrimoine religieux architectural et scientifique pour partager avec la commune de Nice l'Observatoire de la Côte d'Azur sur le site du mont Gros et ainsi que pour son agriculture notamment par la production d'Olives de Nice qui sont labellisées "Appellation d'Origine Contrôlée" (AOC).
Toponymie
Le nom de la Trinité provient du sanctuaire de la Trinité. A plusieurs moment de son histoire elle s'appela "Trinité-Victor" en l'honneur de Victor-Emmanuel Ier d'(Albertville qui doit aussi son nom à la Maison de Savoie). Pendant la domination du Royaume de Piémont-Sardaigne jusqu'en 1860, le nom officiel en italien était Trinità Vittorio.
La langue locale est l'occitanprovençal parlé dans sa variante qu'est le niçois. Les deux graphies dominantes de la langue d'oc sont la norme mistralienne et la norme classique et le nom de la commune s'écrit respectivement La Ternita-Vitour et La Ternitat Victor pour une même prononciation.
Histoire
Ancien hameau de la commune d'Èze dont il fut détaché en 1818, appelée d'abord La Trinité-Victor en l'honneur de Victor-Emmanuel Ier, roi de Sardaigne, avant de devenir simplement La Trinité en 1951. La commune concentra le développement de son urbanisation dans la plaine bordant le Paillon de Nice localisée à l'Ouest de la commune avec des activités agricoles.
La Trinité possède une église de style néo-classique (qui serait une copie de l'église Gran Madre di Dio de Turin), d'une fontaine datée de 1654, de placettes tranquilles, de quelques façades colorées repeintes de couleurs pimpantes… et même des ruines d'un château médiéval. Il faut emprunter le vieux chemin de Laghet pour découvrir les restes d'une tour de garde et d'un pont-levis, tous deux datant du XIe siècle Enfin, une borne milliaire témoigne encore du passage de l'antique via Julia Augusta.
Le sanctuaire Notre-Dame de Laghet[1], qu'on atteint par une petite route qui serpente dans les oliviers, est un monastère qui fut construit au XVIIe siècle, à la suite de l'apparition de miracles en ce lieu. Une réputation « miraculeuse » qui ne fit que croître, jusqu'à devenir aujourd'hui le principal centre de pèlerinage de Provence orientale et d'Italie du nord[2].
Aujourd'hui, La Trinité est une commune de la banlieue niçoise, avec un habitat mêlant le traditionnel et le moderne. Autrefois lieu de passage, elle se caractérise aujourd'hui par un mouvement pendulaire important avec 77% des actifs ne travaillant pas sur la commune d'après l'INSEE.
La commune est membre du parc de la Grande Corniche situé sur le territoire des communes de La Trinité, Villefranche-sur-Mer, Èze et La Turbie[3]
Les massifs longeant le Sud de la commune offrent un large panorama sur le Vallon du Laghet, la plaine du Paillon, les Alpes ainsi que la mer et le village ancien d'Èze.
Ces cours d'eau sont régulièrement et naturellement assecs notamment en été et en hiver. Celui du Paillon du Laghet a pour particularité d'être en canal souterrain lorsque l'on entre dans la partie Ouest urbanisée de la commune jusqu'au Paillon de Nice.
La Trinité dispose de la station d'épuration intercommunale de Nice d'une capacité de 650 000 équivalent-habitants[4].
Sismicité
Commune située dans une zone de sismicité moyenne[5].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 15,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 801 mm, avec 5,9 jours de précipitations en janvier et 2,1 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Nice », sur la commune de Nice à 6 km à vol d'oiseau[8], est de 16,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 791,3 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 37,7 °C, atteinte le ; la température minimale est de −7,2 °C, atteinte le [Note 1],[9],[10].
Statistiques 1991-2020 et records NICE (06) - alt : 2m, lat : 43°38'55"N, lon : 7°12'32"E Records établis sur la période du 01-07-1942 au 04-01-2024
Au , La Trinité est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[13].
Elle appartient à l'unité urbaine de Nice, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de la banlieue[14],[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nice, dont elle est une commune du pôle principal[Note 2],[15]. Cette aire, qui regroupe 100 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[16],[17].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (66,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (74,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (51,5 %), zones urbanisées (22,5 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (12,2 %), zones agricoles hétérogènes (5,3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (3,2 %), cultures permanentes (2,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (2,3 %), mines, décharges et chantiers (0,2 %)[19].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Voies de communications et transports
Voies routières
Commune desservie par l'autoroute A8. Sortie Nice est, puis départementale 2204.
En 2017, le budget de la commune était constitué ainsi[22] :
total des produits de fonctionnement : 12 052 000 €, soit 1 177 € par habitant ;
total des charges de fonctionnement : 12 143 000 €, soit 1 186 € par habitant ;
total des ressources d'investissement : 3 334 000 €, soit 326 € par habitant ;
total des emplois d'investissement : 3 393 000 €, soit 331 € par habitant ;
endettement : 20 536 000 €, soit 2 005 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
taxe d'habitation : 18,60 % ;
taxe foncière sur les propriétés bâties : 19,93 % ;
taxe foncière sur les propriétés non bâties : 26,97 % ;
taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2015 : médiane en 2015 du revenu disponible, par unité de consommation : 20 588 €[23].
Population et société
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1838. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[24],[Note 5].
En 2021, la commune comptait 10 276 habitants[Note 6], en évolution de +0,53 % par rapport à 2015 (Alpes-Maritimes : +1,99 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La démographie se stabilise depuis les années 1990.
Sécurité
La commune possède un poste de police municipale et une caserne de la Gendarmerie Nationale.
La commune est classée dans son ensemble depuis 2012 en zone de sécurité prioritaire, avec renforcement des effectifs de la Police nationale et de la Gendarmerie nationale. Cette classification catégorise, la commune « souffrant plus
que d’autres d’une insécurité quotidienne et d’une délinquance enracinée »[27] et « connaît depuis quelques années une dégradation importante de ses conditions de sécurité »[27].
Il y a majoritairement plus d'employés et d'ouvriers que de professions intermédiaires ou cadres.
En 2017, 62 % des 10 242 Trinitaires sont propriétaires de leur logement.
Entreprises et commerces
Agriculture
Activités agricoles et sylviculture[33]. On retrouve sur la commune des agriculteurs produisant des Olives de Nice qui sont labellisées « appellation d'origine contrôlée » (AOC).
Animations-Tourisme
Animations :
Astrorama : animations autour de l'astronomie et du ciel.
Manifestations culturelles : fête du livre, de la jeunesse, de la musique.
Le jeudi de l'octave de la Fête-Dieu : procession aux limaces, coutume datant du XIVe siècle.
À Noël, veillée et messe provençale avec procession de l'agneau.
Sanctuaire Notre-Dame de Laghet (XVIIe siècle)[39], et son petit musée d'ex-voto, dont certains sont classés au titre des Monuments historiques, une des plus riches collections de Provence).
Pèlerinages permanents à Laghet, de Pâques à la Toussaint, les trois principaux ayant lieu le dimanche de la Trinité, le et le .
Parc naturel départemental de la Grande Corniche (598 ha) qui s'étend du Mont Vinaigrier jusqu'au Mont Bataille : sentier nature, sentier de promenade, gouffre près de la maison de la Nature (spéléologie), table d'orientation.
Fort de La Drète[40],[41]. Avec son homologue le Fort de la Revère, il défendait les voies de pénétrations par les vallées[42].
Reste d'une tour de garde en bordure du vieux chemin de Laghet[43].
Orianne Amato, a contribué à développer le quartier Paillos avec sa famille au début des années 2000. Maintenant reconvertie dans les retraites spirituelles, elle fréquente le jeune Julien Moro originaire de Contes un village voisin.
Antoine Arnaldi (1911-1992), coureur cycliste, y est décédé.
Parti : au 1er de gueules au pin d'argent terrassé de sinople, surmonté d’une jumelle ondée d’argent et au chef de gueules à la croix d'argent, au 2e d’azur au monastère d’argent, essoré de gueules brochant sur une montagne de deux pics de sinople, le tout posé sur un pont d'argent de deux arches enjambant une rivière d'azur, les berges de sinople, et au chef tiercé en pal d’azur, d’argent et de gueules[47].
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
Georges Delserre-Tabaraud, De l'Ariana d'Ysia à La Trinité. Une ville est née, Serre éditeur (collection les régionales), Nice, 1989 (ISBN978-2-86410-126-0) ; p. 200
Collectif (dir.), Le patrimoine des communes des Alpes-Maritimes en deux volumes, vol. II : Cantons de Roquebillière à Canton de Villefranche-sur-Mer, Paris, Flohic Éditions, coll. « Le Patrimoine des Communes de France », , 574 p. (ISBN2-84234-071-X)
Canton de Nice : pp. 707 à 711 : La Trinité
Philippe de Beauchamp, Photographies Loïc-Jahan, L'art religieux dans les Alpes-Maritimes, architecture religieuse, peintures murales et retables, Aix-en-Provence, Édisud, , 143 p. (ISBN2-85744-485-0)
Vallées de la Roya et de la Bévéra : Laghet, L'église du sanctuaire de Npotre-Dame-de-Laghet, pp. 29 à 34
Coordination générale : René Dinkel, Élisabeth Decugnière, Hortensia Gauthier, Marie-Christine Oculi. Rédaction des notices : CRMH : Martine Audibert-Bringer, Odile de Pierrefeu, Sylvie Réol. Direction régionale des antiquités préhistoriques (DRAP) : Gérard Sauzade. Direction régionale des antiquités historiques (DRAH) : Jean-Paul Jacob directeur, Armelle Guilcher, Mireille Pagni, Anne Roth-Congés Institut de recherche sur l'architecture antique (Maison de l'Orient et de la Méditerranée - IRAA)-Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Suivez le guide : Monuments Historiques Provence Alpes Côte d’Azur, Marseille, Direction régionale des affaires culturelles et Conseil régional de Provence – Alpes - Côte d’Azur (Office Régional de la Culture), 1er trimestre 1986, 198 p. (ISBN978-2-906035-00-3 et 2-906035-00-9)
Guide présentant l'histoire des monuments historiques ouverts au public en Provence – Alpes – Côte - d'Azur, avec cartes thématiques (traduit en allemand et anglais en septembre 1988). Trinité-Victor (La), pp. 77-78
La Trinité Histoire, sur www.departement06.fr/patrimoine-par-commune/
Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]