Le village a porté plusieurs noms au fil des siècles : Castrum de Turrettis, Castrum Turritarum, Oppidum Turretarum, Castrum Turritae, Castrum Turritae de Chabaudorum (on retrouve le nom des seigneurs de Chabaud), Torretas et enfin Tourrette (après l'annexion de Nice en 1860). Afin de le distinguer des deux autres « Tourrette » du département des Alpes-Maritimes et éviter les confusions, le village a été nommé d'abord Tourrette-de-Nice après la création du département, puis Tourrette-Levens.
Géographie
Localisation
Tourrette-Levens est située à une dizaine de kilomètres au nord de Nice.
Géologie et relief
Le village ancien, en partie ruiné, est construit sur un éperon rocheux, dominé par le château, devenu musée d'histoire naturelle[1].
Commune située dans une zone de sismicité moyenne[2].
Hydrographie et les eaux souterraines
La commune est traversée du nord vers le sud par deux rivières, le Rio Sec et la Gabre qui se rejoignent au quartier des Moulins pour former la Banquière, affluent du fleuve côtier nommé Paillon[3].
Tourrette-Levens dispose de la station d'épuration intercommunale de Nice d'une capacité de 650 000 équivalent-habitants[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 907 mm, avec 5,9 jours de précipitations en janvier et 2,8 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Levens », sur la commune de Levens à 9 km à vol d'oiseau[7], est de 12,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 982,1 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 35,1 °C, atteinte le ; la température minimale est de −7,8 °C, atteinte le [Note 1],[8],[9].
Au , Tourrette-Levens est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle appartient à l'unité urbaine de Nice, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de la banlieue[15],[16]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nice, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[16]. Cette aire, qui regroupe 100 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[17],[18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (75,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (74,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (40,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (35 %), zones urbanisées (17,9 %), zones agricoles hétérogènes (6 %), mines, décharges et chantiers (1 %)[19].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La Baume Périgaud se trouve au lieu-dit de la colle de Revel. L'entrée de cette grotte qui semble avoir été exploitée durant l'époque médiévale ou moderne comme carrière de sable, forme un abri sous roche.
Les fouilles du début du XXe siècle ont livré un grand nombre de poteries modelées ainsi qu'un foyer qui semblent renvoyer au Néolithique. Il semble s'agir d'un abri de berger.
Antiquité
Les traces d'occupations antiques sont nombreuses sur le territoire de la commune de Tourette-Levens.
On a récemment identifié les restes d'une exploitation rurale quartier des Barri près de la Condamine de Tourrette-Levens[20]. Des blocs de pierre taillés mis au jour sur le site indiquent la fabrication d'huile ou de vin.
Le site le plus spectaculaire se trouve autour du Rocher de la Colle de Revel.
Alors qu'il travaillait sa vigne, un habitant a notamment découvert sur le chemin de La Colle de Revel une pierre tombale et une tombe d'époque romaine.
Une tradition locale non fondée veut qu'un temple romain ait existé jusqu'à la fin du VIe siècle. La légende dit qu'il fut détruit avec les restes d'une agglomération antique, elle aussi non avérée, par les Lombards.
Du Moyen Âge à nos jours
Au XIIe siècle, un château est construit à l'ancien emplacement prétendu du temple. Il compte six tours (trois rondes et trois carrées), d'où il est possible de surveiller tous les alentours en contrebas. Au début du siècle le domaine de Tourrette est transmis à la famille de Châteauneuf par le mariage de Poncie de Nice-Orange avec Guillaume-Talon de Châteauneuf[21]. Quelques décennies plus tard leur descendant Geoffroi de Châteauneuf s'éteint sans postérité et Raymond de Chabaud, son beau-frère, obtient son fief en 1175 ; le fief de Tourette-Levens restera dans sa famille jusqu'en 1684[22]. C'est aussi au XIIe siècle qu'est construite la partie la plus ancienne du village actuel, et en particulier la chapelle des Pénitents blancs, qui a la caractéristique de posséder l'un des deux clochers triangulaires du comté de Nice.
Durant cinq siècles, la famille de Chabaud tiendra donc les rênes de la communauté de Tourrette-Levens, en essayant de préserver le fief contre le morcellement entre héritiers ; une des stratégies sera d'envoyer les cadets dans les ordres, un évêque de Nice, Bernard II de Tourrette, est aussi un Chabaud et occupe le siège épiscopal niçois de 1291 à 1304.
En 1671, la seigneurie de Tourrette est élevée au rang de comté par le duc Charles-Emmanuel II de Savoie. Mais peu après, en 1684, Honoré IV de Chabaud[23], meurt sans héritier direct. La famille de Chabaud n'est pas éteinte pour autant, et se perpétue jusqu'à nos jours, sous le patronyme « de Chabot, comtes de Souville », homonyme sans rapport avec la maison de Chabot originaire du Poitou.
Le fief est transmis à la nièce d'Honoré IV de Chabaud, Marie-Anne Peyrani, qui s'allie par mariage à la famille Canubio, de Cuneo. Tourrette devient une possession des Canubio, qui la perdent cependant à la Révolution française — ce qui n'empêche pas les Canubio à continuer de porter le titre de « comtes de Tourrette » en Italie (où ils vivent). En 1829, les héritiers Canubio vendent le château à un notaire de Tourrette ; la commune le rachète en 1992 et y ouvre un musée d'entomologie l'année suivante.
En 2019, le budget de la commune était constitué ainsi[30] :
total des produits de fonctionnement : 4 805 000 €, soit 967 € par habitant ;
total des charges de fonctionnement : 4 318 000 €, soit 869 € par habitant ;
total des ressources d'investissement : 677 000 €, soit 136 € par habitant ;
total des emplois d'investissement : 949 000 €, soit 191 € par habitant ;
endettement : 2 759 000 €, soit 555 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
taxe d'habitation : 12,80 % ;
taxe foncière sur les propriétés bâties : 14,00 % ;
taxe foncière sur les propriétés non bâties : 25,18 % ;
taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.
Chiffres clés Revenus et pauvreté des ménages en 2017 : médiane en 2017 du revenu disponible, par unité de consommation : 23 750 €[31].
Population et société
Démographie
Évolution démographique
La population était de 300 habitants à l'époque de Raymond Chabaud (XIIe siècle), 1 000 au début du XXe siècle et plus de 4 000 habitants actuellement.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[33].
En 2021, la commune comptait 4 760 habitants[Note 3], en évolution de −2,4 % par rapport à 2015 (Alpes-Maritimes : +1,99 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
Collectif (dir.), Le patrimoine des communes des Alpes-Maritimes en deux volumes, vol. I : Cantons d'Antibes à Levens, Paris, Flohic Éditions, coll. « Le Patrimoine des Communes de France », , 504 p. (ISBN2-84234-071-X)
Le patrimoine architectural et mobilier des communes sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA]