La Libre Esthétique est un cercle artistique belge d'avant-garde fondé en 1893 et existant jusqu'en 1914. Ce cercle qui a succédé au Groupe des XX prône une confrontation très large de toutes les disciplines artistiques et organise 21 expositions annuelles.
Créée en [4], La Libre Esthétique suit pratiquement le programme du Groupe des XX, ce qui suppose une confrontation très large de toutes les disciplines artistiques, avec cycle d'expositions, de conférences, de concerts. Entre autres, la société organise annuellement le Salon de La Libre Esthétique.
La société entend créer en Belgique un nouveau foyer d'art. Elle veut donner à l'art indépendant la place qu'il a le droit d'occuper, en offrant aux artistes nationaux et étrangers qui le pratiquent l'occasion de se manifester publiquement en Belgique dans les meilleures conditions possibles[4].
Le comité d'organisation
Afin d'éviter toute rivalité, les artistes sont exclus du comité d'organisation qui est strictement confié à des personnes issues de la société civile, ainsi que des hommes de lettres. Le comité créé en 1893 comprend cent membres et leur nombre peut être augmenté[4]. Octave Maus, qui a présidé pendant dix ans à l'organisation des Salons du Groupe des XX, assure la direction des expositions. C'est un écrivain, avocat, passionné d'art, par ailleurs journaliste et à l'occasion critique. Il a fondé la revue L'Art moderne où écrit Émile Verhaeren[5]. La direction des concerts est dévolue à Eugène Ysaÿe, professeur au Conservatoire royal de Bruxelles, celle des conférences à Léon de Lantsheere, avocat près la Cour d'appel de Bruxelles, tandis que Victor Bernier, chef de division au Ministère de l'Agriculture, remplit les fonctions de trésorier[5].
Les expositions annuelles (1894-1914)
Vingt-et-une expositions sont organisées de 1894 à 1914[6]. La force de cette manifestation sera d'internationaliser l'esthétique du moment, d'illustrer ses variations, ses conséquences, à l'échelle européenne, ses recherches et ses déviations et de permettre un jugement critique sur son développement[7].
Un catalogue accompagne chaque exposition annuelle, imprimé chez la Veuve Monnom à Bruxelles. Les ressources de la société consistent dans les recettes de ses expositions et les cotisations de ses membres[4].
Paul Gauguin, qui se rend à Bruxelles pour l'ouverture du Salon, expose cinq tableaux, l'un peint à la Martinique en 1887, les autres lors de son voyage à Tahiti de 1891 à 1893. La critique salue ses admirables explorations et ses tons beaux, riches et pleins avec une recherche de robustesse et souvent de grossièreté dans le trait[9],[10],[11].
Camille Claudel y expose pour la première fois sa Petite Châtelaine, qui lui vaut de bonnes critiques. Elle y expose également La Valse, une œuvre en bronze originale et forte, d'une artiste dont le nom est déjà presque célèbre selon la revue L'Art moderne[12],[13],[14].
Deuxième Salon (1895)
Du au , le second Salon a lieu au musée moderne de peinture. Le catalogue comprend 655 numéros[15].
Du au , le dernier Salon du cercle se tient au musée de peinture moderne[6].
Une rétrospective des œuvres du Darío de Regoyos, mort à Barcelone le est organisée et comprend plusieurs envois importants. La reine Élisabeth visite l'exposition[6].
Autres manifestations
L'activité de La Libre Esthétique n'est pas limitée aux Salons annuels, elle organise, tant à Bruxelles qu'en province, des expositions partielles, des auditions musicales, des conférences et des lectures afin de défendre ses idées[4].
Succession
En 1921, un groupe d'artistes décide de créer L'Esthétique nouvelle afin de remplacer le cercle créé par Octave Maus. À l'instar de son aînée, L'Esthétique nouvelle va plus loin que les idées artistiques généralement admises. Elle est d'avant garde et, cependant, elle s'arrête à de certaines limites. Elle ouvre son premier Salon en [27].
Notes et références
↑Roger Caratini, Encyclopédie thématique universelle, FeniXX, , 638 p. (ISBN9782402641418), p. 107.
↑Ronald Feltkamp, Théo van Rysselberghe, catalogue raisonné, Bruxelles, Racine, , 535 p. (lire en ligne).
↑Francine-Claire Legrand, Gisèle Ollinger-Zinque, Danielle Derrey-Capon, James Ensor précurseur de l'art moderne, Collection Références , éditions Renaissance du livre, , 144 p., p. 48-49.
↑ abcd et eRédaction, « La Libre Esthétique », L'Art moderne, vol. 13, no 44, , p. 345-346 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bRédaction, « La Libre Esthétique », L'Art moderne, vol. 13, no 48, , p. 379-380 (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et cRédaction, « Exposition de La Libre esthétique », L'Indépendance belge, no 97, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
↑A.D., « L'Esthétique nouvelle », Le Soir, no 135, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
Annexes
Bibliographie
Articles
Rédaction, « La Libre Esthétique », L'Art moderne, vol. 13, no 44, , p. 345-346 (lire en ligne, consulté le ).
Rédaction, « La Libre Esthétique », L'Art moderne, vol. 13, no 48, , p. 379-380 (lire en ligne, consulté le ).
Catalogues des expositions
La Libre Esthétique, Catalogue de la première Exposition, à Bruxelles, du 17 février au 15 mars 1894, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 58 p. (OCLC866887077, lire en ligne)
La Libre Esthétique, Catalogue de la deuxième Exposition, à Bruxelles, du 23 février au 1er avril 1895, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 68 p. (OCLC501483372, lire en ligne)
La Libre Esthétique, Catalogue de la troisième Exposition, à Bruxelles, du 22 février au 30 mars 1896, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 54 p. (OCLC501483373, lire en ligne)
La Libre Esthétique, Catalogue de la quatrième Exposition, à Bruxelles, du 25 février au 1er avril 1897, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 55 p. (OCLC501483374, lire en ligne)
La Libre Esthétique, Catalogue de la cinquième Exposition, à Bruxelles, du 24 février au 1er avril 1898, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 45 p. (OCLC501483375, lire en ligne)
La Libre Esthétique, Catalogue de la sixième Exposition, à Bruxelles, du 23 février au 1er avril 1899, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 51 p. (OCLC501483376)
La Libre Esthétique, Catalogue de la septième Exposition, à Bruxelles, du 1er au 31 mars 1900, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 49 p. (OCLC501483377)
La Libre Esthétique, Catalogue de la huitième Exposition, à Bruxelles, du 1er au 31 mars 1901, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 46 p. (OCLC501483378)
La Libre Esthétique, Catalogue de la neuvième Exposition, à Bruxelles, du 27 février au 31 mars 1902, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 49 p. (OCLC501483379, lire en ligne)
La Libre Esthétique, Catalogue de la dixième Exposition, à Bruxelles, du 26 février au 29 mars 1903, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 45 p. (OCLC501483380)
La Libre Esthétique, Catalogue de la quatorzième Exposition, à Bruxelles, du 3 mars au 3 avril 1907, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 55 p. (lire en ligne)
La Libre Esthétique, Salon Jubilaire, 1er mars - 5 avril 1908, Catalogue, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 51 p. (OCLC501483387, lire en ligne)
La Libre Esthétique, Catalogue de la seizième Exposition, à Bruxelles, du 7 mars au 12 avril 1909, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 55 p. (OCLC501483388, lire en ligne)
La Libre Esthétique, Catalogue de la dix-huitième Exposition, à Bruxelles, du 18 mars au 23 avril 1911, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 47 p. (OCLC501483390)
La Libre Esthétique, Catalogue de la dix-neuvième Exposition, à Bruxelles, du 9 mars au 14 avril 1912, Bruxelles, Imprimerie Veuve Monnom, , 41 p. (OCLC501483391)
Ouvrages
Pierre Sanchez, Le Salon des "XX" et de La Libre Esthétique. Répertoire des exposants et liste de leurs œuvres (Bruxelles 1884-1914), Dijon, L’Échelle de Jacob, , 415 p. (ISBN9782359680331 et 2359680331, OCLC1249903483)
Serge Goyens de Heusch, L'invitation au voyage : la musique aux XX et à La Libre Esthétique, Bruxelles, Fondation pour l'art belge contemporain, , 149 p. (OCLC1400814845)