Franz Marc, né le à Munich et mort le à Braquis, près de Verdun, est l'un des principaux représentants de l'expressionnismeallemand. Peintre animalier, graveur, pastelliste, aquarelliste, lithographe, écrivain, il a fait partie du groupe Le Cavalier bleu.
Biographie
Franz Moritz Wilhelm naît le à Munich, d’un père peintre et professeur, Wilhelm Marc, et de Sophie Maurice. Son éducation protestante lui confère un point de vue très ouvert sur la vie. Il prendra différentes orientations, notamment celles de pasteur ou de philosophe, avant de se décider pour la peinture.
Il entre à l’Académie des beaux-arts de Munich[1], mais l'atmosphère y est trop étouffante à son goût et il n'y restera pas. Il fait la rencontre de plusieurs peintres animaliers en 1905, dont Jean-Bloé Niestlé(de). Les animaux deviennent son sujet de prédilection. Il fait ses premières esquisses de cheval dès cette année. Il rencontre Marie Schnür, peintre, qu'il épouse en 1907, adoptant le fils de celle-ci, Klaus, qu'elle avait eu avec Angelo Jank[2]. Il se sépare de sa femme et se marie ensuite avec l'artiste peintre Maria Franck, en 1913.
En 1907, il redécouvre Paris (après un premier séjour dans sa jeunesse) et l'art de Van Gogh et de Gauguin. Sa palette s’éclaircit et, en 1909, grâce à sa rencontre avec August Macke, il commence à se faire connaître et entre en contact avec de nombreux artistes, ainsi qu'avec le collectionneur Bernhard Koehler. Il s'installe, à partir de 1910, à Indersdorf, près de Dachau.
En 1911, il rencontre Marianne von Werefkin, Alexi von Jawlensky, Gabriele Münter et Wassily Kandinsky avec qui il crée Der Blaue Reiter, rassemblement de peintres d'avant-garde. Il abandonne la peinture en plein air et sa palette se fait de plus en plus subjective. Il commence à peindre, dès cette année, ses célèbres Cheval bleu qui inspirent le titre du fameux almanach Le Cavalier bleu, ouvrage fondateur du groupe d'artistes qu'il a engendré. Puis en 1912, influencé par une exposition consacrée au futurisme italien et par les tableaux de Robert Delaunay, il se tourne vers l'abstraction, sa première œuvre entièrement de ce style étant Composition I, peint en décembre 1913.
En 1914, il se porte comme volontaire sur le front où il travaille encore et toujours dans un petit carnet et se complaît dans le dessin abstrait. Il est touché par un éclat d'obus lors d'une chevauchée de reconnaissance et meurt en mars 1916, à Braquis, près de Verdun, sans avoir vraiment terminé son cheminement. Il sera inhumé temporairement à Gussainville, puis à Kochel am See, arrondissement de Bad Tölz-Wolfratshausen en Bavière, où est établi un musée qui lui est consacré.
Œuvres
Son cheminement se divise en trois étapes, allant du figuratif à l’abstrait. La partie de son œuvre la mieux connue est consacrée aux représentations animalières (essentiellement chevaline), où son thème est la force vitale de la nature. Il associe à l’animal des qualités — le bon, le vierge, le beau et le vrai — qu’il ne rencontre pas chez l’homme. Il occulte toute représentation humaine au profit de l’animal et le paysage n’est plus que l’espace vital dans lequel ce dernier évolue. Il essaye de peindre la façon dont l’animal voit le monde par une simplification formelle et chromatique des choses pour en représenter « l’être absolu ». Il attribue à chaque couleur une signification ; le bleu pour le masculin austère et le spirituel ; le jaune pour le féminin, doux et gai, et le rouge comme couleur de la violence combattue par les deux premières.
Son cheminement du figuratif à l’abstrait se fait de manière très progressive — purification des lignes, fond du tableau ne représentant plus un paysage mais des aplats colorés, puis libération de la couleur du sujet principal (Cheval bleu) avec simplification géométrique —, entre 1903 à 1914, ce qui aura constitué un long parcours (11 ans) par rapport à sa courte vie (36 ans).
1909 : Jument avec poulain, collection particulière
Une plaque lui est dédiée à Gussainville, seule plaque en France dédiée à un soldat allemand[réf. nécessaire].
La Deutsche Post a émis le 9 février 2012 un timbre d'une valeur faciale de 145 centimes d'euros[17].
En 2014, à l'occasion du 100e anniversaire de la mort d'August Macke, le Kunstmuseum Bonn a ouvert l'exposition « August Macke et Franz Marc. Une amitié artistique ». Elle présente pour la première fois les quelque 200 tableaux qui concernent la relation artistique entre les deux peintres[18].
Franz Marc sur le marché de l'art
En février 2008, le tableau Chevaux dans l'herbe III a été vendu au prix record de 16,5 millions d'euros chez Sotheby's à Londres, soit le double du prix estimé. L'acheteur est resté anonyme[19].
En juin 2009, un des derniers tableaux expressionnistes de Franz Marc, Chevaux sautant, également de 1910, a atteint 4,4 millions d'euros chez Christie’s, soit légèrement moins que le prix estimé[20].
↑(de) « Maria Marc. Leben und Lebenswerk » par Brigitte Salmen, in Maria Marc im Kreis des Blauen Reiter (catalogue d'exposition), Schloßmuseum Murnau, 2004.
↑Chefs-d’oeuvre des Musées de Liège, Fondation de l’Hermitage, , 168 p., p. 53.
↑ a et b(de) Georg-W. Költzsch, Phoenix Folkwang : Die Meisterwerke, Cologne, Dumont, , 280 p. (ISBN3-8321-4994-5), p. 146, 149.
↑Exposition au Louvre, « De l’Allemagne 1800-1939, de Friedrich à Beckmann », Dossier de l’art, vol. hors-série, no 205, , p.106.
↑Jean-Louis Ferrier, L’Aventure de l’art au XXe siècle, Éditions du Chêne, , 1005 p. (ISBN2-84277-464-7), p. 119.
↑ abcdefgh et iDietmar Elger (trad. de l'allemand), L’Expressionnisme : une révolution artistique allemande, Hong Kong/Köln/Paris etc., Taschen, , 154-161, 256 (ISBN978-3-8228-3185-4), p. 152
↑ a et bFritz Murdoch, Un regard passionné : la collection E. G. Bührle, Genève/Paris, Artemis Verlag, , 248 p. (ISBN2-605-00155-5), p. 79, 80.
↑Histoire de la peinture : de la Renaissance à nos jours à nos jours (trad. de l'allemand), Paris, Gründ, , 128 p. (ISBN2-7000-2151-7), p. 90.
↑ a et bPontus Hulten, Paris-Berlin : 1900-1933, MNAM, , 575 p. (ISBN2-85850-066-5), p. 77, 95.
↑Jean-Louis Prat (trad. de l'anglais), Van Gogh, Picasso, Kandinsky… : collection Merzbacher. Le mythe de la couleur, Martigny (Suisse)/Le Kremlin-Bicêtre, Fondation Pierre Gianadda, , 263 p. (ISBN978-2-88443-140-8), p. 145.
↑Histoire de l’art : peinture, sculpture, architecture, Paris, Hachette, , 319 p. (ISBN2-01-135001-8), p. 247.
↑Philippe Dagen, « Franz Marc en avant-garde », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Elitza Dulguerova, « Marc, Franz. Ecrits et correspondances », Critique d’art, no 30, (ISSN1246-8258, lire en ligne, consulté le )
Franz Marc, August Macke : l'aventure du cavalier bleu (catalogue expositions, Paris, musée de l'Orangerie, 6 mars - 17 juin 2019 ; New York, Neue Galerie, 4 octobre 2018-21 janvier 2019), Vanves/Paris/impr. en Italie, Hazan, , 191 p. (ISBN978-2-7541-1078-5)