En qualité de sculpteur et de dessinateur, il participe aux salons de La Libre Esthétique à Bruxelles, en 1894, 1895, et 1897. À l’occasion de l’Exposition internationale de Bruxelles de 1897, il présente un Christ en Croix, statue chryséléphantine, une statuette de femme casquée de bronze intitulée Orchidée[2], un Buste de femme-fleur et une Annonciation[3].
Il se forme à la Faïencerie d'art d'Orchies, fondée en 1879 par le céramiste belge Emile Lherminé. Il réalise ses premières céramiques en 1896 dans l'atelier d’Omer Coppens et inscrit ses productions dans les mouvances novatrices de la fin du XIXe siècle (Art nouveau). À l’exposition de Milan de 1906, il remporte le Grand Prix pour ses œuvres en céramique[3]. En 1909, il travaille dans la fabrique de Frédéric Horta, Il effectue ses premiers grès vers 1914, à Stockheim-Fouches puis à Andenne.
C’est en effet après la guerre qu'Arthur Craco accomplit son œuvre principale. Il s'installe à Bruxelles mais fait quotidiennement le déplacement à Andenne pour exercer son art. Il y trouve la matière première et surtout les fours, dans lesquels il peut effectuer la cuisson de ses céramiques, d’abord à l’usine Losson et ensuite à l’usine Daenen. C’est donc à Andenne qu’il révolutionne, en quelque sorte, l’art de la céramique belge en travaillant la terre cuite glaçurée et le grès en sculpture. Avant lui, en effet, le grès était utilisé pour la production d’objets utilitaires et non pour des œuvres décoratives[3].
Après avoir travaillé le bois, la pierre et l'ivoire, il travaille, en sculpteur, un matériau « fluide ». Il produit d’abord des masques, puis des animaux : chiens, chats, corbeaux, perroquets, coqs, et crée des vases en grès émaillé de diverses couleurs[4].
Arthur Craco est ainsi l’un des principaux rénovateurs de l'art céramique en Belgique, farouchement déterminé à lui faire une place majeure au sein des arts décoratifs. Il associe avec brio ses talents de sculpteur et de céramiste, autant pour des objets usuels, proches de ceux créés par Alfred Finch à partir de 1895, que pour des œuvres sculptées en grès ou en terre cuite émaillée.
Il réalise aussi des pièces monumentales comme la Fontaine aux Chimères pour le parc du château d’Andenelle, la Fontaine aux Faisans et la Fontaines aux Chats. Cette dernière œuvre est présentée à l’Exposition universelle de Bruxelles de 1935, en même temps qu'un important groupe de dix-sept personnages, en demi-grandeur, intitulé Nativité . Parallèlement à ses œuvres en grès, Arthur Craco s'intéresse à la gravure mais de manière moins soutenue[5].
Son talent, n'est pas toujours reconnu de son vivant, cependant un mécène, le comte Adrien van der Burch, propriétaire du Château d'Écaussinnes-Lalaing, lui apporte son soutien. En 1998, il bénéficie d'une rétrospective [5], mais c'est surtout en 2020, que la Galerie Lancz rend hommage à son travail avec une exposition[6] et une publication monographique.
↑Victor Houard (Supplément tome XV), « Biographie Nationale - Craco (Arthur) », Académie royale des Sciences , des Lettres et des Beaux-arts de Belgique, t. 43, , p. 238 à 241 (lire en ligne [PDF]).
Sébastien Clerbois & Jan De Paepe, Arthur Craco (1869-1955) : un maître de l'art nouveau in Chroniques de Watermael-Boitsfort, Watermael-Boitsfort, , chap. numéro 11, p. 2-8.
Patrick Lancz, Arthur Craco précurseur de son temps, Lancz Gallery Publication (lire en ligne [PDF]).