Par la suite, elle devient championne d'Europe du 60 mètres, devenant la première athlète belge à remporter un titre de championne d'Europe d'athlétisme en salle, et un nouveau titre national, lui permettant de recevoir le Géant flamand(nl) et le Joyau du sport flamand(nl) mais aussi un deuxième Spike d'or suivi d'un troisième l'année suivante. Peu après, elle devient la première athlète belge à remporter une médaille, celle d'argent, lors d'un championnat du monde en salle et participe à ses premiers Jeux olympiques lors desquels elle termine 6e du 200 m, performances à nouveau récompensées d'un Spike d'or, le quatrième, d'un Géant flamand et d'un titre de Personnalité sportive belge de l'année(nl) en 2004.
Kim Gevaert naît à Louvain le et a deux frères et une sœur. Enfant, elle se passionne pour la musique et joue de la flûte et du piano[1]. Alors qu'elle a quinze ans, son frère aîné, Marlon, l'emmène à l'entraînement d'athlétisme. Elle s'affilie alors au Vilvoorde Atletiek Club(nl) où elle est entraînée par Rudi Diels. Sa distance de prédilection est le 200 mètres[1].
Carrière
En individuelle
Record de Belgique scolaire du 60 m et premiers titres chez les juniors
En 1997, Kim Gevaert bat le record de Belgique du 60 m lors des Championnats de Belgique d'athlétisme en salle, record que détenait depuis presque 22 ans Lea Alaerts[6]. Quelques mois plus tard, elle améliore à deux reprises son propre record du 100 m en junior lors du meeting international de Nivelles, en 11,58 s en série puis 11,52 s en finale[7], record junior qui tiendra jusqu'en 2019 et sera alors battu, en 11,45 s, par Rani Rosius[8]. Quelques jours plus tard, elle se classe 7e sur 200 m et 6e sur 100 m lors des Championnats du monde juniors d'athlétisme 1996 à Sydney[5],[9]. Par contre, elle fait cette année-là l'impasse sur les Championnats de Belgique espoirs à Duffel[10].
Carrière senior, premiers résultats probants et premiers records
En 1998, lors de sa première année en tant que sportive senior, activité qu'elle pratique parallèlement à ses études, elle participe aux championnats de Belgique universitaires à Jambes et finit 1re du 100 m[11]. Le mois suivant lors des Championnats de Belgique d'athlétisme 1998, elle égale puis bat le record du 100 m, un autre record que détenait Lea Alaerts depuis plus de 20 ans[12]. Le mois suivant, elle atteint les demi-finales du 200 m lors des Championnats d'Europe d'athlétisme 1998 à Budapest[13]. L'année suivante, lors des épreuves de Première division de la Coupe d'Europe des nations d'athlétisme 1999 à Lahti, Kim Gevaert termine 2e du 100 m[14].
Premières médailles, blessure et premier Spike d'or
En 2001, KIm Gevaert remporte deux nouveaux titres de championne de Belgique, sur 100 et 200 m[17]. Peu après, lors de l'Universiade d'été à Pékin, elle bat son propre record de Belgique du 200 m à deux reprises mais termine cette fois-ci 2e, remportant la médaille d'argent de la discipline[18]. En fin d'année, elle remporte le Spike d'or féminin, récompense remise à la meilleure athlète belge de l'année écoulée[19].
Double championne d'Europe et vice-championne du monde en salle et finale aux Jeux olympiques
En , lors des Championnats d'Europe d'athlétisme en salle à Vienne, elle devient championne d'Europe du 60 mètres, devenant la première athlète belge à remporter un titre de championne d'Europe d'athlétisme en salle[20]. Peu après, Kim Gevaert devient citoyenne d'honneur de Kampenhout[21] La même année, elle devient championne de Belgique du 100 m en établissant un nouveau record national en 11,16 s[22]. En fin d'année, un deuxième Spike d'or lui est décerné[19]. Elle remporte également le Géant flamand(nl) récompensant la meilleure personnalité sportive flamande de l'année écoulée[23] et le Joyau du sport flamand(nl)[24].
En 2004, lors des Championnats du monde d'athlétisme en salle, elle devient la première athlète belge à remporter une médaille lors d'un championnat du monde en salle[27] et devient vice-championne du monde de la discipline[3] en améliorant dans le même temps son propre record de Belgique[28]. En mai de la même année, elle s'aligne sur des distances inhabituelles, le 400 m et le relais 4 × 400 mètres, ainsi que sur le relais 4 × 100 mètres, lors des Interclubs nationaux féminins à Nivelles. Après avoir remporté le 400 m en réalisant alors le troisième meilleur temps de l'histoire de l'athlétisme belge sur cette distance, elle gagne également les épreuves de relais, lors desquels ses coéquipières ne sont âgées que de 14 à 16 ans, à la suite des absences pour blessures d'Élodie Ouédraogo et de Katleen De Caluwé. Ces victoires permettent alors à son club, le Vilvoorde AC, de se maintenir en Division nationale[29],[30].
Quelques mois plus tard, lors des Jeux olympiques d'été à Athènes, Kim Gevaert participe aux 100, 200 et 4 × 100 m. Victime de douleurs aux quadriceps, elle est éliminée lors des demi-finales du 100 m[31] mais parvient à se qualifier pour la finale du 200 m, en améliorant son record de Belgique, et à terminer celle-ci à la 6e place[16]. Grâce à ses performances, elle remporte un quatrième Spike d'or quelques mois plus tard[19], une deuxième fois le Géant flamand[23] et est élue Personnalité sportive belge de l'année 2004(nl) en [32].
En 2005, elle conserve son titre acquis sur 60 mètres deux ans auparavant en devenant double championne d'Europe lors des Championnats d'Europe d'athlétisme en salle à Madrid[33]. De nouveau et pour la cinquième fois d'affilée, le Spike d'or lui est attribué en fin d'année[19].
Doublé aux championnats d'Europe, triple championne d'Europe en salle, nouveaux titres nationaux et Trophée du Mérite sportif
En , lors des Championnats d'Europe d'athlétisme à Göteborg, Kim Gevaert réalise le doublé en remportant la médaille d'or sur 100 et 200 m. Elle est alors la première athlète à réaliser cette performance depuis Katrin Krabbe en 1990[34]. Peu après, elle est faite citoyenne d'honneur de Steenokkerzeel, sa deuxième distinction de ce type[35]. Fin 2006, le Trophée national du Mérite sportif est décerné conjointement à Kim Gevaert et Tia Hellebaut[36] mais cette dernière devance cette fois-ci la sprinteuse qui termine 2e au classement du Spike d'or[19].
En 2007, elle devient triple championne d'Europe du 60 m lors des Championnats d'Europe d'athlétisme en salle 2007 à Birmingham, après avoir encore amélioré son record de Belgique lors des demi-finales[37]. Quelques mois plus tard, après avoir bénéficié d'une invitation spéciale lui permettant de ne disputer que les finales des épreuves des Championnats de Belgique d'athlétisme 2007, elle remporte deux nouveaux titres nationaux sur 100 et 200 m[38]. Trois semaines plus tard, elle termine 5e de la finale du 100 m des Championnats du monde d'athlétisme 2007 à Osaka mais déclare forfait pour la demi-finale du 200 m afin de se concentrer sur le relais 4 × 100 mètres[39]. Début 2008, le Spike d'or de l'année 2007 lui est décerné, constituant sa sixième récompense en sept ans[19]. Elle remporte également le Géant flamand pour la troisième fois[23].
Jeux olympiques de Pékin et fin de carrière
En , peu de temps avant le début des Jeux olympiques d'été de 2008 à Pékin, Kim Gevaert annonce qu'il s'agit de sa dernière saison professionnelle, ayant l'envie de fonder une famille et ressentant désormais plusieurs douleurs dans son corps à cause de sa pratique de l'athlétisme de haut niveau[40]. Lors de ces Jeux, elle rate son départ lors des demi-finales du 100 m et ne parvient pas à se qualifier pour la finale en terminant 6e. Elle hésite ensuite à s'aligner sur 200 m mais finit par y renoncer à la suite de douleurs aux tendons d'Achille et afin de se concentrer sur le relais 4 × 100 mètres[41],[42] avec lequel elle remporte par la suite la médaille d'argent[43].
Le mois suivant, elle dispute et remporte sa dernière course professionnelle lors du Mémorial Van Damme 2008 sous les ovations du public[44].
Le relais dont elle fait partie et qui comprend également Nancy Callaerts, Katleen De Caluwé et Élodie Ouédraogo va par la suite améliorer à plusieurs reprises le record de Belgique de la discipline, record qui datait alors de 1980 : d'abord à deux reprises en 2001 en 44,25 s à Vaasa en juin[45], puis en 44,19 s lors Championnats du monde d'athlétisme à Edmonton[46],[47],[48],[49]; puis l'année suivante à trois reprises, en 43,99 s le à Oordegem[N 1],[50],[51], en 43,57 s lors des séries des Championnats d'Europe d'athlétisme 2002 à Munich[52],[53] puis en 43,22 s lors de la finale de ces mêmes championnats, lors desquels l'équipe termine à la 4e place[54].
En 2008, Olivia Borlée, Hanna Mariën, Élodie Ouédraogo et Kim Gevaert obtiennent la médaille d'argent lors des Jeux olympiques à Pékin, en améliorant également le record de Belgique en 42,54 s. Il s'agissait alors de la première médaille de l'athlétisme féminin belge et la onzième de l'histoire de la Belgique[60]. En fin d'année, grâce à leurs performances, elles sont désignées Équipe sportive belge de l'année pour la troisième fois[62]. Kim Gevaert reçoit par la même occasion une récompense pour l'ensemble de sa carrière sportive[63].
Retraite sportive
Spike d'argent, Grand-Croix de l'ordre de la Couronne, maternités et noces
En , Kim Gevaert termine 2e au classement du Spike d'or et remporte son quatrième Spike d'argent, portant son total à onze Spikes sur l'ensemble de sa carrière (6 en or, 4 en argent et un en bronze)[64]. Le mois suivant, elle annonce être enceinte de son premier enfant[65]. En juillet de la même année, elle reçoit la Grand-Croix de l'ordre de la Couronne[66]. Le mois suivant, elle donne naissance à un garçon prénommé Vince[67]. En , elle épouse son compagnon et père de son enfant, Djeke Mambo, à Steenokkerzeel[68] et donne naissance début 2011 à son second enfant, Roméo[65]. Fin 2012, elle accouche de son troisième enfant, une fille prénommée Lili[69].
Déclassement a posteriori du relais russe féminin médaillé à Pékin : de l'argent à l'or
En 2016, à la suite du scandale de dopage impliquant la Russie, 454 échantillons des Jeux olympiques de Pékin en 2008 sont réanalysés et 31 se révèlent positifs dont ceux d'Aleksandra Fedoriva et Yuliya Chermoshanskaya, médaillées d'or du relais 4 × 100 m. À la suite de ces nouvelles analyses effectuées sur les échantillons de l'athlète russe Yuliya Chermonshanskaya et qui révèlent la présence de produits interdits, le Comité international olympique décide en de déposséder l'ensemble du relais russe féminin de leur médaille d'or acquise sur le 4 × 100 m. Le relais féminin belge, qui avait obtenu la médaille d'argent en 2008, récupère ainsi la médaille d'or huit ans après et devient donc championne olympique de la discipline[70]. Les médailles d'or sont alors officiellement remises à Kim Gevaert et ses coéquipières lors du Mémorial Van Damme 2016[71].
Citoyenne d'honneur de Rhode-Saint-Genèse
Fin , le conseil communal de Rhode-Saint-Genèse décide à l'unanimité d'attribuer le titre de citoyenne d'honneur à Kim Gevaert qui réside alors depuis quatre ans dans la commune[72]. Ce titre lui est remis lors d'une cérémonie officielle en [73].
↑Certaines sources de presse postérieures ne mentionnent pas le record d'Edmonton dans la liste et parlent du record d'Oordegem comme ayant eu lieu en juillet 2001, soit avant les championnats du monde; cependant, le site officiel de l'IFAM et le livre de Christoph Josten entre autres parlent bien du , soit après Edmonton. Ce dernier évoque également le record réalisé à Edmonton, ce que confirment des sources de l'époque comme celles de La Dernière Heure le jour même du record et citant en outre les athlètes elles-mêmes. Enfin, l'article de La Libre Belgique publiée le couvrant les championnats d'Oordegem confirme la date du record comme étant le .
↑(de) Christoph Josten, Beste Zeiten : Die Gazelle mit dem Löwenherzen - Anmerkungen und Notizen zum Phänomen Kim Gevaert, Books on Demand, , 306 p. (ISBN978-3-8370-7175-7), p. 280.