Khmers Issarak

Khmers issarak
Histoire
Fondation
Cadre
Pays
Drapeau du gouvernement Khmer issarak, utilisé plus tard comme drapeau national de la Kampuchéa démocratique.

Les Khmers Issarak (en khmer : ខ្មែរឥស្សរៈ; littéralement Khmers indépendants[1] ou Khmers libres[2]) est un mouvement indépendantiste cambodgien né pendant le Protectorat français du Cambodge en 1940 durant la Seconde Guerre mondiale et ayant tenu un rôle durant la guerre d'Indochine.

Au fil du temps, les Khmers Issarak divisent en plusieurs groupes indépendantistes distincts, suivant leur adhésion ou non au communisme.

Historique

Apparition du mouvement

Le mouvement Khmer Issarak apparaît en 1940, fondé à Bangkok par l'indépendantiste Pok Khun : ses groupes sont soutenus par le gouvernement thaïlandais de Plaek Pibulsonggram, qui les utilise comme force d'appoint dans le cadre du conflit territorial avec l'Indochine française. En échange, les Khmers Issarak soutiennent les Thaïlandais en constituant des groupes de guérilla qui harcèlent les avant-postes français : la guerre franco-thaïlandaise, d'octobre 1940 à janvier 1941, aboutit à l'annexion par la Thaïlande des territoires cambodgiens de Battambang et Siem Reap. Les Issaraks sont ensuite peu actifs dans les années qui suivent. Mais, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France exige la rétrocession de ses territoires indochinois, ce qui entraîne la réapparition des Khmers Issarak. Le , une cinquantaine d'Issaraks, médiocrement armés, attaquent le grand hôtel de Siem Reap où réside le corps d'officiers français local, s'en prennent à des habitations de fonctionnaires coloniaux et tentent de libérer les détenus de la prison municipale. Ils doivent se replier six heures plus tard, parvenant néanmoins à emporter des armes. Les Issaraks se battent encore une semaine dans les ruines d'Angkor Vat avant de se retirer dans les monts Dângrêk. Des attaques de moindre envergure ont lieu dans les mois suivants[3].

Guerre d'Indochine

Avec le déclenchement de la guerre d'Indochine, les Khmers Issarak se répartissent en groupes non communistes, soutenus par la Thaïlande, et groupes communistes, formés et armés par le Việt Minh. Souhaitant développer l'activité de guérilla au Cambodge pour en faire une « région de soutien logistique » à la guérilla en territoire sud-vietnamien, le Việt Minh doit d'abord pallier l'absence de structure communiste au sein des populations khmères : les hommes de Hô Chi Minh s'allient aux Khmers Issarak non communistes, tout en développant leur propre mouvance Issarak, recrutée pour l'essentiel au sein de la population viêt du Cambodge, et des Vietnamiens expatriés. Ils recrutent comme chef du mouvement Pham Van Hua, né d'une famille mixte khméro-vietnamienne, qui prend le nom de guerre de Son Ngoc Minh, en référence à la fois à Hô Chi Minh et au leader indépendantiste khmer Son Ngoc Thanh, alors en exil[4].

Le mouvement Khmer Issarak est alors un amalgame de courants de différentes provenances sans véritable unité idéologique. Outre des libéraux, on y trouve aussi des communistes tels Sieu Heng, un sino-khmer de Battambang né en Cochinchine et un neveu de sa femme, alors nommé Long Bunruot, étudiant de l'université Thammasat à Bangkok qui sera plus tard mieux connu sous le pseudonyme de Nuon Chea[5].

Ils sont aussi renforcés par des royalistes tels le prince Norodom Chantarainsey, petit-fils de Norodom Ier, qui tout en défendant la monarchie semble avoir voulu se poser en rival du souverain, son cousin Norodom Sihanouk. Il avait acquis le goût de la vie militaire lors de son passage par les milices pro-japonaises. Ses troupes opéraient au nord de Kampong Spoe, près de l’ancienne capitale royale d’Oudong et poussaient parfois au Nord jusqu’au district de Baray, dans la province de Kampong Thum[6].

À côté d’eux, se trouvent des responsables politiquement inclassables ; le premier d’entre eux est Dap Chhuon, un ancien milicien qui avait déserté en 1943 et avait organisé, avec l’appui de la Thaïlande, une guérilla anti-française à l’ouest du Cambodge. Chhuon était censé posséder des pouvoirs magiques et s’était retiré à Phnom Kulen, au nord de Siem Reap, où avec une poignée d’hommes, il animait le « front de Kulen »[7]; le second, Puth Chhay, quasiment illettré a rejoint les Khmers Issarak après avoir été emprisonné pour vol et agression. Il haïssait les Français, estimant qu’« ils étaient au Cambodge depuis trop longtemps » ; grand buveur, homme à femmes, passionné de paranormal il était réputé cruel avec ses prisonniers et protecteur avec ses proches. Comme Dap Chhuon, on lui attribuait des pouvoirs surnaturels. Son courage et sa brutalité étaient légendaires près de son repaire de S’aang. À la fin de 1948, il commandait un millier d’hommes[8].

Néanmoins, un point commun entre tous ces groupes hétéroclites était, dès 1947, l’accent mis sur la grandeur de l’Empire khmer. Un tract saisi à la frontière vietnamienne affirmait ainsi que « la race cambodgienne, le sang cambodgien et la nationalité cambodgienne sont tous les enfants de sa majesté Jayavarman, bâtisseur d’Angkor Thom et d’Angkor Vat[Note 1]. Soulevez-vous! Ouvrez les yeux! Revenez sur le droit chemin! » Un autre imprimé exhortait ses lecteurs à « venir en aide aux Khmers Issarak, parce que le Bouddha a besoin de vous », ajoutant, « longue vie aux pirates de la religion, les Cambodgiens modernes, descendants d’Angkor Vat ». Les révolutionnaires khmers rencontraient toutefois deux problèmes majeurs quand ils tentaient d’intégrer l’histoire ancienne de leur pays à leur combat. Le premier était de séparer la grandeur des rois d’Angkor du féodalisme et de la francophilie de la famille royale. À la fin des années 1940, de toute façon, la plupart des Cambodgiens continuaient à voir dans la royauté un élément important de leur culture qu’ils n’étaient pas prêts à abandonner. Les révolutionnaires communistes devaient en outre concilier les aspirations à l’autonomie et à la défense de l’intérêt du pays avec le discours internationaliste émanant des idéologies marxistes-léninistes[9].

Durant les deux premières années de la guerre d'Indochine, Son Ngoc Minh s'occupe d'accompagner des convois d'armes et des groupes de recrues issus des populations vietnamiennes expatriées. En 1948, les responsables Việt Minh décident de donner plus d'ampleur au mouvement et de le réorganiser pour renforcer les activités au Cambodge : le 1er février est créé lors d'une réunion clandestine à Battambang le Comité de libération du peuple khmer (Kana Cheat Mouktak Keahak Mocchim Nokor Khmer, CPLK)[10]. Sa présidence est confiée à Dap Chhuon, également responsable de la zone nord-ouest; Son Ngoc Minh devient responsable de la zone sud-ouest, Keo Moni hérite du sud-ouest, et Tou Samouth du sud-est. Dans les zones sous leur contrôle, les Khmers Issarak s'efforcent d'établir un début d'administration révolutionnaire. Le mouvement, et les actions des responsables Issaraks sur leurs propres territoires, demeurent cependant sous contrôle étroit des indépendantistes vietnamiens; cela entraîne des tensions entre les mouvements, des Issaraks ayant du mal à supporter la mainmise des commissaires politiques Việt Minh. En 1948, des affrontements éclatent même, et dégénèrent en lynchages de populations vietnamiennes par des groupes Issaraks, notamment celui de Puth Chhay. La guérilla khmer Issarak demeure de faible intensité, et a peu d'impact sur l'opinion publique cambodgienne. Sur les 3 000 guérilleros que comptent les Khmers Issarak, seuls 20 % sont khmers, le reste étant d'ethnie viêt, ou composé de Vietnamiens expatriés. La plupart des membres khmers du mouvement sont des Khmers Krom, originaires de districts sud-vietnamiens de langue khmère[11].

Division et réorganisation du mouvement

En 1949, le CPLK est rebaptisé Comité National Khmer de Libération (Kana Kamathikar Khmer Sang Cheat). Le mouvement est encore affaibli par la défection de Dap Chhuon, qui rejoint le camp de Norodom Sihanouk[12]. Le mouvement Khmer issarak se désunit : environ un millier d'hommes continue le combat en liaison avec le Việt Minh[13].

EN 1950, le mouvement Khmer Issarak se trouve divisé entre ses membres les plus anciens, comme Norodom Chantarainsey (en), Puth Chhay et Savangs Vong, et la tendance communiste plus récente, dirigée par Son Ngoc Minh, Sieu Heng et Tou Samouth[14]. Les Issaraks de gauche - dénommés « Khmers Việt Minh » par Norodom Sihanouk, ce surnom étant destiné à les disqualifier en soulignant leur inféodation au Việt Minh[15] - sont désormais séparés du Comité de libération du peuple khmer. Les Vietnamiens décident de réorganiser les mouvements de leurs alliés khmers et lao et de faire des forces de Son Ngoc Minh, et du chef indépendantiste lao Souphanouvong, des gouvernements constituant des « contre-États » opposés à ceux de la Fédération indochinoise. Les Laotiens constituent ainsi le gouvernement du Pathet Lao (État lao) et les Cambodgiens celui du Nokor Khmer (Pays khmer). Chaque mouvement est destiné à être structuré par un parti communiste distinct.

Le , les dirigeants du Parti communiste indochinois (PCI) clandestin se réunissent pour dix jours à Hà Tiên, au sud du Viêt Nam, avec quarante-cinq délégués cambodgiens. Nguyen Thanh Son, délégué du Việt Minh pour les affaires étrangères, prononce un discours programme prévoyant la formation de cadres cambodgiens, et l'adaptation du communisme aux réalités cambodgiennes. Il mentionne ainsi que le pays est alors essentiellement agricole avec des implantations éparses et un mode de production autarcique centrée sur la cellule familiale. Un nombre infime d’exploitation étaient dirigées par des propriétaires chinois. En d’autres termes, les conditions préalables à une révolution prolétarienne, à savoir l’existence d’une classe de possédants oppresseurs, d’une bourgeoisie et le manque de terre étaient loin d’être réunies. Il notait toutefois que la classe paysanne vivant loin des villes et des voies d’eau était la plus nombreuse et vivait dans les conditions les plus misérables de la région. Ils pouvaient ainsi constituer la principale force d’une future révolution khmère, mais restaient pour le moment à éveiller. Son regrettait que les cadres de la composante khmère du PCI ne soit pas issue de la paysannerie mais soit essentiellement constituée de personnes d’origine vietnamienne et qu’elle ait peu d’emprise sur la population khmère. Son préconisait donc de débuter en initiant aux techniques révolutionnaires les élites naissantes, proches du parti démocrate, mais recommandait d’instruire sans tarder l’ensemble de la classe paysanne, mettant en garde contre le danger d’avoir un nombre restreint d’intellectuels commandant la frange la plus pauvre de la population contre le reste de leurs compatriotes[16].

En avril 1950, deux cents délégués, dont une moitié de moines, se réunissent à Hongdan pour choisir un nouvel hymne et un drapeau national. Le mouvement Khmer Issarak est placé sous l'égide d'une nouvelle structure, le Front uni Issarak (également appelé Front national uni khmer ou Front uni national du Cambodge[17]), dirigé par Tou Samouth. Son Ngoc Minh est nommé chef du gouvernement révolutionnaire provisoire. Les activités des révolutionnaires cambodgiens demeurent coordonnées par le Việt Minh, via un « Comité de travail pan-cambodgien » dirigé par Nguyen Thanh Son. Ce dernier est également le responsable de l'« Armée des volontaires vietnamiens au Kampuchéa », nom officiel des unités Việt Minh combattant au Cambodge et encadrant les troupes du Front uni Issarak[18]. En 1951, le PCI, organisation essentiellement vietnamienne malgré sa vocation indochinoise, laisse la place au Parti des travailleurs du Viêt Nam. Le Comité de travail pan-cambodgien rédige les statuts du parti cambodgien, qui est fondé le 5 août sous le nom de Parti révolutionnaire du peuple khmer, destiné à constituer désormais le noyau dirigeant du Front uni issara[19].

Poursuite de la guérilla

Les Khmers Issarak mettent progressivement en place, dans les territoires sous leur contrôle, un système d'administration locale du Pays khmer, sur le modèle des comités populaires Việt Minh. Les Vietnamiens forment les Cambodgiens, qui fondent dans chaque arrondissement un comité de libération, un comité militaire et un comité économique. Une station de radio, La Voix des Khmers Issarak, commence à émettre. Les Vietnamiens conservent cependant un contrôle étroit sur les activités des révolutionnaires cambodgiens, ce que Trường Chinh qualifie de « droit de supervision ». Le commandant militaire des forces Khmers issarak est lui-même vietnamien, jusqu'à ce que ce poste soit confié à Sieu Heng pour donner le change aux Khmers. Sieu Heng demeure cependant dans les faits contrôlé par son ancien chef vietnamien, devenu officiellement son adjoint[20]. Le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient agit contre les indépendantistes cambodgiens, mais consacre l'essentiel de ses efforts contre les maquis Việt Minh, au grand déplaisir de Norodom Sihanouk, qui souhaiterait davantage de soutien de la part de la France[21]. Bien que la guérilla fasse régner une insécurité grandissante sur le territoire du pays, le Cambodge reste, parmi les États de l'Indochine française, le moins menacé par le Việt Minh et ses alliés[17].

En 1952, sous l'effet notamment de l'instabilité politique au Cambodge, les Khmers Issarak gagnent du terrain sur le territoire cambodgien et revendiquent le contrôle d'un tiers du territoire du pays, soit une population de un million d'habitants : en réalité, leur contrôle s'exerce surtout le long de la frontière entre le Cambodge et l'État du Viêt Nam, et concerne environ 200 000 personnes. Son Ngoc Thanh, qui a repris le maquis contre Sihanouk, prend contact avec les Issaraks non communistes de Norodom Chantaraingsey (en), ainsi qu'avec le Việt Minh, dans le but de constituer une force commune. Mais les échanges tournent court, Son Ngoc Thanh exigeant d'être le commandant unique du mouvement indépendantiste cambodgien[22]. Les différents groupes Khmers issarak demeurent donc distincts du mouvement de Son Ngoc Thanh, les Khmers Serei.

Fin de la mouvance Khmer Issarak

Ce sont finalement les efforts du roi Norodom Sihanouk qui aboutissent à la proclamation de l'indépendance du Royaume du Cambodge, le . En février 1954, les responsables Issaraks de droite Chantarainsey et Savangs Vong prêtent officiellement allégeance au trône. Le Việt Minh renonce à porter au Cambodge l'offensive envisagée par Võ Nguyên Giáp. Le gouvernement Khmer Issarak de Son Ngoc Minh ne dispose toujours pas, en 1954, d'une base territoriale comparable à celle de Pathet Lao au Laos, malgré ses affirmations exagérées selon lesquelles 800 000 habitants du pays vivraient sous son contrôle[23]. Les troupes du Front uni Issarak comptent alors environ 3 500 hommes[24]. Malgré les efforts du Việt Minh en ce sens, les Khmers issarak de Son Ngoc Minh n'obtiennent pas de siéger à la conférence de paix de Genève, pas plus d'ailleurs que le Pathet Lao laotien[25]. Contrairement au Pathet Lao, qui figure parmi les signataires des accords à défaut d'avoir obtenu une délégation, et obtient de voir reconnu son contrôle sur les territoires conquis en 1953, les forces du Front uni Issarak sont oubliées par les textes des accords, étant finalement sacrifiées au profit des fronts vietnamien et laotien. Au cours des négociations de paix, Sihanouk refuse d'accorder le moindre territoire aux rebelles et consent tout juste à ce que leurs forces qui le souhaitent puissent accompagner les troupes Việt Minh lors du retour de celles-ci au Nord Viêt Nam[26].

Le cessez-le-feu prend effet le , et des négociations sont menées entre le général Lon Nol, représentant du gouvernement cambodgien, et Nguyen Thanh Son, pour définir la date du retrait nord-vietnamien du territoire du Cambodge, et du dépôt des armes par les Khmers Issarak. Une partie des unités Khmers Issarak sont réintégrées, d'autres quittent le pays pour le Nord Viêt Nam : environ 1 900 hommes font le voyage vers le Nord Viêt Nam avec les unités Việt Minh du Cambodge, dans des conditions très difficiles. Les dernières unités des « Khmers Việt Minh » quittent le territoire cambodgien le 18 octobre dans le sillage de l'Armée populaire vietnamienne[27]. Son Ngoc Minh lui-même quitte le Cambodge pour le Nord Viêt Nam[28]. Une partie des cadres Khmers Issarak, comme Son Ngoc Minh ou Pen Sovan, se recycle dans l'administration nord-vietnamienne. Une minorité de Khmers Issarak, comme Chhit Chœun alias Ta Mok, demeure au contraire au Cambodge où ils continuent de mener des activités clandestines[29],[30].

Le Parti révolutionnaire du peuple khmer continue d'exister sur le territoire cambodgien : Sieu Heng en devient le secrétaire général, en remplacement de Son Ngoc Minh qui, tout en demeurant membre du parti, réside désormais à Hanoï. Dans les années qui suivent, l'ancien parti des Khmers issarak évolue indépendamment, et gagne en autonomie par rapport à ses protecteurs vietnamiens, pour donner naissance au mouvement connu sous le nom de Khmers rouges. Plusieurs Issaraks, comme So Phim ou Ta Mok, deviennent par la suite des cadres dirigeants Khmers rouges.

Durant la guerre civile cambodgienne, environ un millier d'anciens Issaraks reviennent du Nord Viêt Nam pour rejoindre le soulèvement des Khmers rouges, mais finissent pour la plupart victimes des purges mises en place par Pol Pot, Nuon Chea et leurs alliés[31], qui les considèrent comme une « cinquième colonne » pro-vietnamienne potentielle[32].

Après la chute du régime khmer rouge, les Vietnamiens mettent sur pied au Cambodge la République populaire du Kampuchéa, dont le personnel politique mêle anciens « Khmers Việt Minh » et anciens Khmers rouges ralliés au Viêt Nam après 1975. Progressivement, ce sont néanmoins ces derniers qui se voient privilégiés par les protecteurs vietnamiens aux dépens des Khmers Issarak, pourtant historiquement très liés au gouvernement de Hanoï. Plusieurs raisons ont été avancées pour expliquer cette évolution : les anciens Khmers rouges se seraient montrés moins sensibles à la corruption financière que les anciens Khmers Issarak; ces derniers, ayant généralement vécu des années au Viêt Nam, auraient eu une meilleure connaissance des réalités politiques vietnamiennes et par conséquent une plus grande capacité de tenir tête à leurs protecteurs; enfin, les Khmers rouges dissidents, ayant le plus à perdre d'un retour au pouvoir de Pol Pot, auraient été jugés plus dociles. Pen Sovan est nommé premier ministre en 1981, mais il est brusquement limogé en décembre de la même année, probablement pour s'être opposé à la politique d'immigration vietnamienne au Cambodge, et pour avoir manifesté trop de velléités d'indépendance[33],[34].

Notes et références

Notes

  1. En réalité, Angkor Vat a été construit par Suryavarman II.

Références

  1. (fr) Camille Scalabrino, Cambodge : histoire et enjeux : 1945-1985, L'Harmattan, coll. « Asie-débat », , 236 p. (ISBN 978-2-85802-671-5), p. 78
  2. (fr) Philippe Richer, Le Cambodge : une tragédie de notre temps, Presses de Sciences Po, coll. « ACA 2 », , 221 p. (ISBN 978-2-7246-0854-0), p. 28
  3. (fr) Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 53-54
  4. (fr) Kaonn Vandy, Cambodge 1940-1991, ou, La politique sans les Cambodgiens : essai, L'Harmattan, , 158 p. (ISBN 978-2-7384-1925-5), p. 34-35
  5. (en) David Porter Chandler, The Tragedy of Cambodian History : Politics, War, and Revolution Since 1945, Yale University Press, , 414 p. (ISBN 9780300057522, présentation en ligne), chap. 1 (« In search of independence 1945 - 1950 »), p. 33
  6. Ben Kiernan, How Pol Pot came to power : colonialism, nationalism, and communism in Cambodia, 1930-1975, Yale University Press, , 430 p. (ISBN 978-0-300-10262-8, présentation en ligne), p. 22
  7. Ben Kiernan, How Pol Pot came to power : colonialism, nationalism, and communism in Cambodia, 1930-1975, Yale University Press, , 430 p. (ISBN 978-0-300-10262-8, présentation en ligne), p. 54
  8. Ben Kiernan, How Pol Pot came to power : colonialism, nationalism, and communism in Cambodia, 1930-1975, Yale University Press, , 430 p. (ISBN 978-0-300-10262-8, présentation en ligne), p. 58-59
  9. David P. Chandler, Ben Kiernan, Anthony Barnett et al., Revolution and its aftermath in Kampuchea : eight essays, t. 25, Yale University Press, , 319 p. (ISBN 978-0-938692-05-8), « Seeing Red Perceptions of Cambodian History in Democratic Kampuchea », p. 34-56
  10. (fr) Camille Scalabrino, Cambodge : histoire et enjeux : 1945-1985, L'Harmattan, coll. « Asie-débat », , 236 p. (ISBN 978-2-85802-671-5), p. 81
  11. (fr) Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 58-61
  12. (fr) Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 61
  13. (fr) Philippe Franchini, Les guerres d'Indochine : Des origines de la présence française à l'engrenage du conflit international, t. 1, Paris, Pygmalion, coll. « Histoire », , 436 p. (ISBN 978-2-7564-0201-7), p. 407
  14. (fr) Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 79-80
  15. (fr) Pierre Brocheux et Michel Dreyfus (dir.), Le Siècle des communismes, L'Atelier, coll. « Histoire », , 542 p. (ISBN 978-2-7082-3516-8, présentation en ligne), « Libération nationale et communisme en Asie du Sud-Est », p. 413
  16. (en) David Porter Chandler, The Tragedy of Cambodian History : Politics, War, and Revolution Since 1945, Yale University Press, , 414 p. (ISBN 9780300057522, présentation en ligne), chap. 2 (« Political Warefare 1950 - 1955 »), p. 48
  17. a et b (fr) Jacques Dalloz, La guerre d'Indochine : 1945-1954, Seuil, coll. « Points Histoire », , 314 p. (ISBN 978-2-02-009483-2), p. 207
  18. (fr) Camille Scalabrino, Cambodge : histoire et enjeux : 1945-1985, L'Harmattan, coll. « Asie-débat », , 236 p. (ISBN 978-2-85802-671-5), p. 95
  19. (fr) Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 76-73
  20. (fr) Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 77-78
  21. (fr) Laurent Cesari, L'Indochine en guerres : 1945-1993, Belin, coll. « Histoire Belin Sup », , 320 p. (ISBN 978-2-7011-1405-7), p. 86
  22. (fr) Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 108
  23. (fr) Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 133-135
  24. (fr) Raoul Marc Jennar, Les clés du Cambodge, Maisonneuve et Larose, , 328 p. (ISBN 978-2-7068-1150-0), p. 57
  25. (fr) Philippe Franchini, Les guerres d'Indochine : De la bataille de Dien Bien Phu à la chute de Saigon, t. 2, Pygmalion, coll. « Rouge et Blanche », , 452 p. (ISBN 978-2-85704-267-9), p. 130
  26. (fr) Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 135-136
  27. (fr) Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 137-138
  28. (fr) Jacques Dalloz, La guerre d'Indochine : 1945-1954, Seuil, coll. « Points Histoire », , 314 p. (ISBN 978-2-02-009483-2), p. 254
  29. Arthur J. Dommen, The Indochinese experience of the French and the Americans : nationalism and communism in Cambodia, Laos, and Vietnam, Indiana University Press, , 1168 p. (ISBN 978-0-253-33854-9, présentation en ligne), p. 308-309
  30. (fr) François Ponchaud, Une brève histoire du Cambodge, Nantes/Laval, Siloë, , 142 p. (ISBN 978-2-84231-417-0), p. 58
  31. (fr) Ben Kiernan (trad. Marie-France de Paloméra), Le génocide au Cambodge, 1975-1979 : race, idéologie et pouvoir, Gallimard, coll. « Nrf Essais », , 730 p. (ISBN 978-2-07-074701-6), p. 25
  32. (fr) Philip Short (trad. Odile Demange), Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar [« Pol Pot, anatomy of a nightmare »], Denoël éditions, , 604 p. (ISBN 9782207257692), p. 308
  33. (fr) François Ponchaud, Une brève histoire du Cambodge, Nantes/Laval, Siloë, , 142 p. (ISBN 978-2-84231-417-0), p. 96-97
  34. (fr) Soizick Crochet, Le Cambodge, Karthala Editions, coll. « Méridiens », , 279 p. (ISBN 978-2-86537-722-0, lire en ligne), p. 133-134

Voir aussi

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Latvian professional road cyclist Aleksejs SaramotinsSaramotins at the 2014 UCI Road World ChampionshipsPersonal informationFull nameAleksejs SaramotinsBorn (1982-04-08) 8 April 1982 (age 42)Riga, Latvian SSR (now Latvia)Height184 cm (6 ft 0 in)Weight75 kg (165 lb)Team informationDisciplineRoadRoleRiderRider typeClassics specialist[1]Professional teams2005–2008Rietumu Banka–Riga2009Team Designa Køkken2010Team HTC–Columbia2011–2012Cofidi...

 

American baseball player & manager (born 1968) Baseball player Eric WedgeWedge as manager of the Indians in 2008Catcher / ManagerBorn: (1968-01-27) January 27, 1968 (age 56)Fort Wayne, Indiana, U.S.Batted: RightThrew: RightMLB debutOctober 5, 1991, for the Boston Red SoxLast MLB appearanceJuly 29, 1994, for the Boston Red SoxMLB statisticsBatting average.233Home runs5Runs batted in12Managerial record774–846Winning %.478 TeamsAs player Boston Red S...

Синелобый амазон Научная классификация Домен:ЭукариотыЦарство:ЖивотныеПодцарство:ЭуметазоиБез ранга:Двусторонне-симметричныеБез ранга:ВторичноротыеТип:ХордовыеПодтип:ПозвоночныеИнфратип:ЧелюстноротыеНадкласс:ЧетвероногиеКлада:АмниотыКлада:ЗавропсидыКласс:Пт�...

 

† Человек прямоходящий Научная классификация Домен:ЭукариотыЦарство:ЖивотныеПодцарство:ЭуметазоиБез ранга:Двусторонне-симметричныеБез ранга:ВторичноротыеТип:ХордовыеПодтип:ПозвоночныеИнфратип:ЧелюстноротыеНадкласс:ЧетвероногиеКлада:АмниотыКлада:Синапсиды�...

 

Rabindranath Tagore Premio Nobel per la letteratura 1913 Rabindranath Tagore, chiamato talvolta anche con il titolo di Gurudev, nome anglicizzato di Rabíndranáth Thákhur (রবীন্দ্রনাথ ঠাকুর, रबीन्द्रनाथ ठाकुर; AFI: [ɾobin̪d̪ɾonat̪ʰ ʈʰakuɾ]; Calcutta, 7 maggio 1861 – Calcutta, 7 agosto 1941), è stato un poeta, drammaturgo, scrittore e filosofo bengalese. Il nonno Dwarkanath (1794 - 1846) Il padre Debendranath (18...

Decebalus atau DiurpaneusRajaBerkuasa87 – 106PendahuluDurasAyahScorilo Decebalusatau Yang Berani (sebelumnya bernama Diurpaneus)[1] adalah raja Dacia (87 – 106)[2] yang terkenal karena bertempur dalam tiga peperangan melawan Romawi. Ia menegosiasikan interregnum perdamaian dengan Romawi[2] sehingga kerajaan Dacia tetap ada.[3] Setelah perdamaian disetujui, Decebalus terus bertindak sebagai raja yang independen[4] dan bukan raja yang ditaklukan sehin...

 

This article is about the Danish town. For the German town, see Friedrichshafen. For the Finnish town, see Fredrikshamn. Town in North Jutland, DenmarkFrederikshavnTownFrom upper left: Kattegat Silo, Frederikshavn Church [da], Havnegade, Port of Frederikshavn, Nordre Skanse SealCoat of armsFrederikshavnShow map of DenmarkFrederikshavnShow map of North Jutland RegionCoordinates: 57°26′28″N 10°32′02″E / 57.441°N 10.534°E / 57.441; 10.534Country&#...

 

周處除三害The Pig, The Snake and The Pigeon正式版海報基本资料导演黃精甫监制李烈黃江豐動作指導洪昰顥编剧黃精甫主演阮經天袁富華陳以文王淨李李仁謝瓊煖配乐盧律銘林孝親林思妤保卜摄影王金城剪辑黃精甫林雍益制片商一種態度電影股份有限公司片长134分鐘产地 臺灣语言國語粵語台語上映及发行上映日期 2023年10月6日 (2023-10-06)(台灣) 2023年11月2日 (2023-11-02)(香�...

Cover of the first Full Metal Panic! light novel written by Shoji Gatoh. The light novel series Full Metal Panic! is written by Shoji Gatoh and illustrated by Shikidouji. It was serialized by Fujimi Shobo in its monthly magazine Gekkan Dragon Magazine since September 9, 1998 and published under their Fujimi Fantasia Bunko imprint. Gatoh often found delays in writing of the novels, which led to delays in the publication of the series' volumes.[1] The series focuses on Sergeant Sousuke...

 

Biografi ini tidak memiliki referensi atau sumber sehingga isinya tidak dapat dipastikan. Bantu memperbaiki artikel ini dengan menambahkan sumber tepercaya. Materi kontroversial atau trivial yang sumbernya tidak memadai atau tidak bisa dipercaya harus segera dihapus.Cari sumber: Marcelo Zalayeta – berita · surat kabar · buku · cendekiawan · JSTOR (Pelajari cara dan kapan saatnya untuk menghapus pesan templat ini) Marcelo Zalayeta Informasi pribadiTangg...

 

SiirtKotamadyaPemandangan SiirtSiirtKoordinat: 37°55′30″N 41°56′45″E / 37.92500°N 41.94583°E / 37.92500; 41.94583Koordinat: 37°55′30″N 41°56′45″E / 37.92500°N 41.94583°E / 37.92500; 41.94583Negara TurkiWilayahAnatolia TenggaraProvinsiSiirtPemerintahan • Walikota terpilihBerivan Helen Işık (digulingkan) (HDP) • Pj Walikota (Gubernur Provinsi Siirt)Ali Fuat AtikLuas[1] • Di...

Buddha als Asket. Skulptur des 2./3. Jahrhunderts, British Museum Askese (altgriechisch ἄσκησις áskēsis), gelegentlich auch Aszese, ist ein vom griechischen Verb ἀσκεῖν askeín ‚üben‘ abgeleiteter Ausdruck. Seit der Antike bezeichnet er eine Übungspraxis im Rahmen von Selbstschulung aus religiöser oder philosophischer Motivation. Angestrebt wird damit die Erlangung von Tugenden oder Fertigkeiten, Selbstkontrolle und Festigung des Charakters. Der Praktizierende wird As...

 

Local government elections in Greater Manchester, England Rochdale Metropolitan Borough Council elections are generally held three years out of every four, with a third of the council being elected each time. Rochdale Metropolitan Borough Council, generally known as Rochdale Borough Council, is the local authority for the metropolitan borough of Rochdale in Greater Manchester, England. Since the last boundary changes in 2022, 60 councillors have been elected from 20 wards.[1] Council ...

 

Form of oral strophic poetry The examples and perspective in this article may not represent a worldwide view of the subject. You may improve this article, discuss the issue on the talk page, or create a new article, as appropriate. (January 2021) (Learn how and when to remove this message) Part of a series onArabic culture ArchitectureStyles Islamic Yemeni Nabataean Umayyad Abbasid Fatimid Moorish Mamluk Features Ablaq Alfiz Arabesque Arabic dome Banna'i Gardens Girih Horseshoe arch Howz Hypo...

Material fired, scattered, dropped, or detonated from a weapon or weapon system For other uses, see Ammunition (disambiguation). Ammo redirects here. For other uses, see Ammo (disambiguation). This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Ammunition – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (March 2017...

 

Voce principale: Bologna Football Club 1909. Bologna FCStagione 1973-1974I rossoblù in posa con la coppa e la coccarda sul petto Sport calcio Squadra Bologna Allenatore Bruno Pesaola Presidente Luciano Conti Serie A8º Coppa ItaliaVincitore Maggiori presenzeCampionato: G. Savoldi (30) Miglior marcatoreCampionato: G. Savoldi (14) StadioComunale 1972-1973 1974-1975 Si invita a seguire il modello di voce Questa voce raccoglie le informazioni riguardanti il Bologna Football Club nelle comp...