La ville elle-même compte plus de deux millions d'habitants ; avec les districts environnants d'Omdourman à l'ouest et de Bahri au nord, elle constitue une agglomération d'au moins sept millions d'habitants en 2023[2], la plus grande du pays.
Histoire
La ville est fondée en 1821 par les troupes de Méhémet Ali, pour bénéficier d'une position jugée stratégique sur la route des caravanes entre Égypte et Éthiopie, au nord de l'ancienne cité de Soba[3].
Sévèrement touchée par les aléas de la guerre durant ces années, la ville est entièrement reconstruite selon les plans d'un architecte britannique et devient la capitale du condominum anglo-égyptien, puis du Soudan à partir de l'indépendance de 1956.
Au moins 23 personnes sont tuées et plus de 130 sont blessées dans l'incendie d'une usine au nord de la ville, en [6].
Géographie
Khartoum est située au centre-est du pays et au confluent du Nil Bleu et du Nil Blanc. Omdurman se trouve au nord-nord-ouest de la capitale, sur la rive gauche du Nil Blanc, et Bahri au nord. La position de cette dernière lui fait border les deux cours d'eau, à l'égal de Khartoum. L'île de Tuti est visible au centre du confluent, entre les trois villes.
Climat
Khartoum bénéficie d'un climat aride à longue saison sèche « hivernale », typique de la zone saharo-sahélienne qui marque la transition progressive entre le Sahara, espace aride, et le Sahel, espace semi-aride. Le climat y est extrêmement sec pendant une bonne partie de l'année avec près de neuf mois où les précipitations moyennes sont inférieures ou égales à 5 mm. La très longue saison sèche est elle-même subdivisée en une saison très sèche et chaude qui dure de novembre à mars et en une saison sèche et très chaude qui dure d'avril à juin. Pendant cette partie de l'année, les alizés continentaux, chauds et secs, associés au régime anticyclonique, venus des déserts, balayent la région, notamment l'harmattan (vent de secteur nord ou nord-est) : le ciel est parfaitement dégagé, le temps est clair, stable, très sec, et l'inhibition pluviométrique y est totale. La saison des pluies, très brève et irrégulière, dure environ un mois et le maximum pluviométrique est atteint en août avec près de 75 mm. En revanche, la saison des pluies résulte d'un changement du régime des vents : la région est alors soumise au régime dépressionnaire associé à la remontée vers le nord de la zone de convergence intertropicale. Les précipitations moyennes annuelles sont très faibles avec seulement 162 mm d'eau. On enregistre en moyenne six jours par an avec 10 mm ou plus et dix-neuf jours par an avec 1 mm ou plus de précipitations[7]. Les températures les plus élevées se rencontrent à deux périodes de l'année : la première à la fin de la saison sèche, où les températures moyennes maximales dépassent constamment 40 °C d'avril à juin et la seconde au tout début de la saison sèche où les températures moyennes maximales dépassent 39 °C pendant les mois de septembre et d'octobre. Cependant, des pics à 40 °C ou plus sont susceptibles de se produire entre fin février et fin novembre. On enregistre, par an, jusqu'à 170 jours par an où le mercure atteint ou dépasse la barre des 40 °C. Ces deux maximums thermiques s'expliquent par le fait que dans cette zone, le soleil atteint son zénith à deux périodes bien différentes. Les températures moyennes maximales restent supérieures à 30 °C pendant les mois les moins chauds. Khartoum est l'une des grandes villes les plus chaudes du monde, avec une températures moyenne journalière annuelle de près de 30 °C. C'est aussi une des grandes villes les plus ensoleillées au monde, avec une durée moyenne annuelle d'ensoleillement tournant autour de 3 700 heures.
Relevé météorologique de Khartoum (période 1961-1990)
Source : Le climat à Khartoum (en °C et mm, moyennes mensuelles)climate-charts.comRecords de température (en °C)Weatherbase
Culture
Le musée national du Soudan conserve une partie des fresques de la cathédrale de Faras qui ont été sauvées de 1961 à 1964 dans le cadre d'une mission de l'UNESCO pour le sauvetage des temples de Nubie des eaux du lac Nasser, par l'équipe d'archéologues polonais de Kazimierz Michalowski.
La cathédrale qui a fonctionné sans interruption du VIIIe siècle au XIVe siècle contenait cent soixante-neuf fresques dont soixante-sept sont désormais conservées dans la collection du musée national de Varsovie, créé tout exprès pour les accueillir et au musée de Khartoum[8].
↑François Boespflug, La Crucifixion dans l’art : Un sujet planétaire, Montrouge, Bayard Editions, , 559 p. (ISBN978-2-227-49502-9), p. 71
↑Raphaëlle Chevrillon-Guibert, Des commerçants au cœur del’expérience islamiste au Soudan : Rapports de/au pouvoir et recompositions descommunautés darfouriennes zaghawa à l’aune desalliances du mouvement islamique soudanais (1950-2011) (thèse de doctorat en sciences politiques), , 643 p. (lire en ligne)
↑ Britannica,
Sudan, britannica.com, USA, consulté le 28 juillet 2019
Voir aussi
Bibliographie
Laure Crombé, Enjeux d’échelles, enjeux politiques : l'approvisionnement et l'accès à l'eau dans les quartiers périphériques du Grand Khartoum (Soudan) (thèse de doctorat), Fribourg, , 349 p. (lire en ligne).