Cotonou est la capitaleéconomique et la plus grande ville du Bénin avec 1 228 667 habitants en 2021[2]. Elle abrite aussi de nombreux services gouvernementaux et diplomatiques.
Cotonou est connue dans toute l'Afrique de l'Ouest pour son marché international de 20 hectares (Dantokpa), le plus grand marché d'Afrique de l'Ouest, ses Zémidjans (motos-taxis) et un marché secondaire, Missebo, situé à quelques mètres du marché Dantokpa. Le nom Kútɔ̀nú signifie « embouchure du fleuve de la mort » en fon-gbe[3]. Ses habitants sont appelés les Cotonois et les Cotonoises.
Histoire
Au début du XIXe siècle, Cotonou, alors écrit Koutonou, était habité par quelques pêcheurs. C’est sous le règne de Glèlè, roi du Dahomey (1858 - 1889) que les premiers Européens s’installent. Le territoire est cédé à la France par un traité signé avec Glèlè le [4]. À sa mort en 1889, son fils Béhanzin tente en vain de remettre en cause ce traité. La ville, désormais officielle, se développe alors rapidement.
Probablement commandités par la monarchie marocaine, et avec l'aide du Gabon de Omar Bongo, des mercenaires dirigés par Bob Denard ont tenté, sans succès, un débarquement à l'aéroport de Cotonou en 1977 pour déstabiliser le gouvernement communiste béninois.
Toponymie des quartiers de Cotonou
L'histoire des villes au Bénin est marquée par deux types de dénominations d'origine différente : l'administration formelle et vernaculaire (Langue locale (Xwla, Fon, Goun, haoussa, Dendi, bariba). La ville de Cotonou en fait aussi partie. Certaines dénominations sont récentes comme (Carrefour Toyota) ou (Rond-point 16 ampoules) ; Mais d'autres renvoient à une histoire plus longue (Avenue du général Dodds ou Kindonou). La toponymie des noms vernaculaires a pour la plupart des significations[5].
Agla : (Agla houn, bo wa!) « si tu es audacieux, alors viens »
Ahouanlèko : « là où la guerre s'est retournée »
Ahouansori : (Ahuan sè-toji) « la guerre finit sur l'eau »
Cotonou est situé sur le cordon littoral entre le Lac Nokoué et l’Océan Atlantique. La ville est coupée en deux par un canal, la lagune de Cotonou, creusée par les Français en 1855. Trois ponts assurent la liaison entre les deux rives.
Le phénomène d’érosion du littoral constaté depuis plusieurs décennies s’est aggravé à partir de 1961, à la suite des grands travaux entrepris au Bénin (barrage de Nangbéto, port en eau profonde de Cotonou), au Ghana (barrage d'Akosombo) et au Togo (Port en eau profonde de Lomé). Paul Houssou, pilote d’un projet subventionné par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), explique qu'en quarante ans, la côte à l’est de Cotonou a reculé de 400 mètres. Cette érosion a conduit des habitants à quitter leur maison construite le long de la côte. L’État a décidé d’interdire le pompage de sable marin et prévoit la construction de digues de protection[8]. Il est encore possible d'emprunter avec une voiture appropriée « la route des Pêches », une piste qui longe la mer entre Cotonou et Ouidah. Une nouvelle route des pêches, bitumée, est en construction en 2021.
En période pluvieuse (plus de 120 mm de précipitations le par exemple[réf. nécessaire]), de nombreux quartiers de la ville sont inondés en raison d'infrastructures d'assainissement sous-dimensionnées ou mal entretenues.
Démographie
La population de la ville de Cotonou a été recensée à 679 012 habitants en 2013[9]. N'ayant plus d'espace pour se développer démographiquement, les villes limitrophes d'Abomey-Calavi, de Sèmè-Kpodji et de Ouidah deviennent des villes-dortoirs, formant une conurbation[10] de 1 720 105 habitants en 2013[9] contre 1 088 083 en 2002[11], soit une croissance démographique de + 4,0 % par an à périmètre égal et de + 5,4 % avec l'absorption de Ouidah. En 1960, la ville ne comptait que 70 000 habitants, soit un décuplement de la population en quarante ans. Les fronts d'urbanisation se multiplient, notamment à l'ouest de la ville.
Histogramme de l'évolution démographique de Cotonou
Histogramme
1979
320 348
1992
536 827
2002
665 100
2013
679 012
2014
699 040
2015
719 553
2016
740 542
2017
761 993
2018
783 901
Langues
En 2014, 57,3 % des habitants de Cotonou de 15 ans et plus savent lire et écrire le français tandis que 58,6 % savent le parler et le comprendre[14]. En plus du français, plusieurs langues nationales sont parlées dans la ville de Cotonou et ses environs. Les plus parlées sont le fon, le yoruba, le bariba (baatɔnum), le goun, le mina, le adja, le dendi, le Yom, le Lokpa, le mahi et le haoussa.
Du fait de sa situation géographique intéressante, Cotonou développe les échanges avec les pays voisins. La ville est dotée de portes de sortie aérienne, maritime, fluviale vers Porto-Novo et des axes terrestres qui desservent l'ensemble de la sous-région, Nigeria, Niger, Burkina Faso.
Capitale économique, Cotonou abrite les deux tiers des industries du pays[15]. Les principales entreprises (une cimenterie du groupe allemand Heidelberg Materials) et banques du Bénin, la plupart des institutions gouvernementales y siègent.
La proximité de la frontière avec le Nigéria en fait désormais une des plaques tournantes du commerce informel de la sous-région. Le marché Dantokpa, le plus gros de l'Afrique de l'ouest (un milliard de francs CFA d'échanges par jour, soit environ 1,5 million d'euros), en est le centre.
La capitale économique du Bénin est aussi connue dans la région pour son marché de voitures d'occasions européennes, qu'elle stocke dans d'immenses parkings à ciel ouvert sur le port.
Historiquement bien implantées dans la zone urbaine, les cultures maraîchères ont fortement baissé depuis 1999 du fait de la pression foncière et du développement de la ville, les surfaces cultivées étant passées de 263 hectares à seulement 50 hectares en 2017[16].
Le Port autonome de Cotonou (PAC) est le véritable poumon de l'économie nationale, avec 90 % des échanges avec l'étranger et plus de 60 % du PIB du pays. Avec 8 000 000 de tonnes de fret annuel, c'est le troisième port d'Afrique de l'Ouest après ceux de Lagos et Abidjan. Comme de nombreux ports de la région, à la suite d'un appel d'offres, le PAC est depuis août 2009 géré par le groupe français Bolloré à travers sa filiale, Bolloré Africa Logistics devenue le concessionnaire d'un des terminaux les plus modernes du Port de Cotonou construit par le programme MCA-Bénin.
Il dessert les pays de l'hinterland, tels que le Mali, le Burkina Faso, le Tchad. Il est également le premier port de transit du Niger, pays frontaliertotalement enclavé, notamment pour l'exportation de l'uranium extrait dans le nord nigérien par le numéro un mondial du nucléaire civil, le groupe français Areva. De fait, il existe même à l'intérieur du port une zone franche à la disposition des pays sahéliens enclavés.
La ville dispose de plusieurs centres éducatifs : collèges, lycées, universités, centres de formation aussi bien publics que privés. Elle abrite aussi le CNE installé par le président Patrice Talon[17],[18]
La ville dispose d'un réseau routier mixte composé de quelques routes bitumées de bonne qualité et d'une majorité de rues non bitumées plus ou moins praticables selon l'importance des pluies compte tenu de leur aspect très bosselé.
La ville dispose de deux grands moyens de transport routier : les bus et les zemidjans (des taxi-motos), plébiscités par la majorité des cotonois. Les taxi-voitures occupent également une part non négligeable du transport de personnes dans la ville.
Transport ferroviaire
Cotonou est relié à Parakou, dans le nord du Bénin, par la ligne de chemin de fer du Bénin-Niger, fermée au trafic voyageur.
La zone urbaine de Cotonou compte des espaces culturels institutionnels, mais ce sont les initiatives indépendantes qui sont les plus actives. Ainsi la Biennale des Arts lancée en 2009 à l'initiative d'artistes et d'associations se développe avec les lieux alternatifs. L'artiste Dominique Zinkpè est l'un des plus actifs du pays et a réalisé des actions et des performances artistiques à dimension écologique et sociale, telles que la proposition d'arrêter la circulation des motos-taxis pour quelques minutes à une heure de grande affluence, provoquant une réduction de la pollution.
Le Ballet national du Bénin, ou Ensemble artistique et culturel du Bénin (EACB), est basé à Cotonou, où il assure des activités culturelles.
Le hall des arts, loisirs et sports (HALS) est un espace où l'on joue des spectacles et qui accueille régulièrement des évènements de tous genres[27].
↑ J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, États-Unis, 2010, p. 338
Idelphonse Affogbolo et Émile Ologoudou (et al.), Cotonou : regards sur une ville, Éditions esprits libres, 2004, 249 p.
Cotonou, une métropole en devenir : pour mieux connaître la ville hier et aujourd'hui, Direction de la presse écrite du Ministère de la culture et de la communication, Cotonou, 1998, 50 p.
Fondation ATEF-OMAIS et Viviane Froger Fortaillier (photographies), Guide FATOM de Cotonou, Porto Novo, Ouidah et Ganvié, éd. Sepia, 318 p.