Interprétation des rêves chez les Amérindiens

L'interprétation des rêves chez les Amérindiens consiste à des tentatives d'attribution de sens aux rêves chez les peuples autochtones d'Amérique, c.-à-d. les peuples originels des Amériques, aussi appelés les membres des Premières Nations.

Dans certaines croyances autochtones, les rêves seraient l’intermédiaire pour communiquer entre l’homme et le Grand Esprit. Pour mieux se souvenir des rêves faits durant la nuit, les autochtones fabriquent des « capteurs de rêves ». Les animaux peuvent avoir une signification dans les rêves ce qui aide à saisir le sens des images vues durant la nuit.

Historique

Dans les cultures autochtones du Canada (Hurons, Ojibwés, Crees, Dénés notamment) les peuples des Premières nations prêtent beaucoup attention à la spiritualité, dont les rêves qu’ils font depuis des milliers d’années. Ces pratiques sont notamment relatées dans les correspondances des missionnaires jésuites en Nouvelle France connues sous le nom de Relations des Jésuites (dès 1616, puis de 1632 à 1672)[réf. souhaitée].

Description

Rôle des rêves

Appeal to the Great Spirit (en français : « Invocation au Grand Esprit »)

Les rêves font partie de la vie quotidienne des autochtones depuis des siècles. Ce sont des messages en images transmis par le Grand Esprit et par l’inconscient[1].

La plupart des autochtones perçoivent leurs rêves comme si c’était leur subconscient qui leur envoie des messages ou le Grand Esprit qui communique avec eux où ils évoluent de façon psychologique et spirituelle. De même, ils peuvent entrer en contact avec les morts. Les rêves peuvent indiquer le chemin à suivre ou en proposer un, s’il y a un choix à faire, et aussi prévoir l’avenir[réf. souhaitée].

Déchiffrage

Pour déchiffrer les rêves, les autochtones interprètent les symboles qui sont apparus en songe. Cela permet de faire un point sur les décisions qu'il faut prendre ou de faire une réflexion sur soi pour évoluer intellectuellement et spirituellement dans le cheminement de la vie[1].

Par l’importance des songes, les autochtones en parlent souvent en groupe. Ils demandent l’avis de l’un de l’autre sur le sujet et ils échangent leur vision de ce qu’il pourrait signifier. De même, ils vont en discuter avec les plus sages de leur communauté ou au chaman, puisqu’ils ont de l’expérience dans ce domaine et prennent le temps nécessaire pour le démystifier[réf. souhaitée].

Cette pratique prend beaucoup d’importance dans leur vie, car cela fait partie de leur culture et de leurs croyances. Cependant, ce ne sont pas tous les peuples qui exercent cette pratique de façon collective, mais ils interprètent leurs rêves de façon individuelle[2],[3],[4],[5]

Les « capteurs de rêves »

Capteurs de rêve

Pour mieux se souvenir des rêves faits durant la nuit, les autochtones fabriquent des « capteurs de rêves » qui retiennent les éléments les plus importants qui sont apparus dans leur sommeil. Cet objet filtre les mauvais rêves, et laisse passer les bons.

Le capteur de rêve est utilisé en Amérique du Nord par plusieurs peuples dont les Sénécas, les Navajos, les Pawnees, les Sioux et les Iroquois, et ils sont les premiers à en créer pour leurs enfants à l’origine. Ces peuples habitent dans les régions du fleuve Saint-Laurent et du nord des États-Unis (New York). C’est par des légendes transmises par la tradition orale telles que l’histoire d’Asibikaashi (l’araignée) que cette coutume se disperse. Les historiens ne savent pas à quelle date ces objets sont apparus[5].

Signification des animaux

Les animaux peuvent avoir une signification dans les rêves ce qui aide à saisir le sens des images vues durant la nuit. Ils portent aussi parfois des messages (solutions, conseils, méthodes) pour guérir une personne blessée ou malade et ils peuvent aussi transmettre des leçons de vie[réf. souhaitée].

L’araignée

Elle est, en général, reliée à l’énergie féminine et à la création à son état pur. Elle est aussi un symbole de prospérité. Dans les rêves, elle signifie que le succès vient avec beaucoup d’effort et de persévérance que ce soit un accomplissement personnel ou professionnel[réf. souhaitée].

Le bison

Le bison est l’un des animaux le plus importants pour les autochtones parce qu’il est considéré comme « le seigneur des vierges prairies », car il a été beaucoup chassé par les hommes canadiens. Le bison représente l’abondance et sa présence dans les rêves signifie la prospérité. Cependant, s’il est présent, mais mort, cela signifie que le manque et la pauvreté vont se répandre. Un bison peut prendre aussi une autre signification où il représenterait l’équilibre et la paix intérieure ou dans le monde[réf. souhaitée].

Le cheval

Le cheval symbolise l’efficacité. Dans les rêves, il désigne l’équilibre, la puissance et l’énergie. Cependant, s’il est blessé, il perd ces significations et n'est pas pris en compte. Il invite « à prendre conscience de ses maux et à prendre soin de soi »[réf. souhaitée] pour être mieux avec soi-même et être en paix. Le cheval est là pour aider à la compréhension de notre présence sur cette terre ainsi qu’au chemin qu’on a choisi et parcouru. Il est synonyme de compassion, d’apprentissage et de développement de ses habiletés[réf. souhaitée].

Le corbeau et la corneille

Le corbeau est présenté comme la source des pouvoirs magiques et représente les esprits. Il incarne le paradoxe de la vie et la mort, la peine et la joie, la sécurité et la méfiance, l’amour et la haine, etc. Tout dépend de son comportement dans les rêves parce qu’il peut avoir plusieurs significations. Il indique l’état psychologique de la personne qui rêve. Le corbeau est comme le Ying/Yang en Chine qui est aussi entre le bien et le mal, l’inconscient et le conscient. Il signifie aussi la justice et la connaissance. Il invite à mieux connaitre les peurs qui habitent les êtres pour mieux les surpasser. Entre autres, la corneille possède la même signification[réf. souhaitée].

Les oiseaux de proie (le faucon, l'aigle)

Tous les oiseaux de proie sont considérés comme des oiseaux messager tels que le faucon. En rêve, il signale que quelqu’un veut communiquer un quelconque message important. Alors, le faucon apprend aux autochtones à observer et à écouter attentivement. L’aigle en particulier rappelle qu’il a toujours des solutions aux problèmes[1],[5].

Bibliographie

  • Nicole Beaudry, "Rêves, chants et prières dènès: une confluence de spiritualité", Recherches amérindiennes au Québec, 1991, 21, 4, p. 21-36
  • Denys Delage, Le Pays renversé, Boréal Express, Québec, 1985, 416 p.
  • Jean-Guy A. Goulet, "Récits de rêves et de visions chez les Dénés Tha contemporains. Vision du monde et principes épistémologiques sous-jacents", in Anthropologie et sociétés, 1994, vol. 18, no 2, p. 59-74
  • Marie-Françoise Guédon, "La pratique du rêve chez les Dénés septentrionaux", Anthropologie et société, vol. 18, no 2, p. 75-89
  • Marie-Françoise Guédon, Le rêve de la forêt. Histoires de chamanes nabesna, Les Presses de l'Université Laval, 2005, col. "Sociétés, cultures et santé", 585 p. (ISBN 2-7637-8070-9)
  • Ronan Kouba, Le Secret de la sagesse amérindienne, Édimag, Montréal, 2010, 127 p.
  • Paul Radin, "Ojibwa and Ottawa Puberty Dreams", in Essays in Anthropology Presented to A.L. Kroeber, Berkeley: University of California Press, p. 233-264
  • Roland Viau, Femmes de personne, Boréal, Mantréal, 2000, 322 p.
  • Barbara Tedlock, « Rêves et visions chez les Amérindiens: "produire un ours"», Anthropologie et Société, vol. 18, no 2, 1994, p. 13-27

Notes et références

  1. a b et c Kouba, Ronan (2010), Le secret de la sagesse amérindienne, Édimag, Montréal, 127 pages.
  2. Delage, Denys (1985), Le pays renversé, Boréal Express, Québec, 416 p.
  3. Tedlock, Barbara (1994), Rêves et visions chez les Amérindiens, Anthropologie et Société, vol. 18, no 2, p. 13-27
  4. Viau, Roland (2000), Femmes de personne, Boréal, Mantréal, 322 p.
  5. a b et c « Les capteurs de rêves », sur norja.net (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Le secret de la sagesse amérindienne, Ronan Kouba, 2010, Édimag, Montréal, 127 p

Articles connexes