Enrôlé dans l'US Army durant la guerre de Corée, il y rencontre le saxophoniste de jazz Cannonball Adderley dans l'orchestre militaire. À son retour, ne souhaitant pas voyager avec le groupe de Adderley[3], il rejoint l'orchestre de jazz du pianiste Joe Hunter(en) et joue du saxophone tenor dans plusieurs clubs et dans différents studios d'enregistrement de la région[2]. Le groupe collabore notamment avec Jackie Wilson, ce qui leur permet de faire connaissance avec Berry Gordy, alors manager du chanteur[4].
En 1959, Gordy lance son projet Motown Records et recrute le groupe de Joe Hunter alors constitué de Cosby, Benny Benjamin(en), James Jamerson, Larry Veeder, et Mike Terry(en). Hunter est remplacé par Earl Van Dyke[2] et devient, à l'initiative de William Stevenson, le groupe de musiciens de studio connu sous le nom des Funk Brothers qui accompagnera de nombreuses stars du label durant les séances d'enregistrement[5]. Cosby dira qu'ils étaient les hommes à tout-faire du label, tantôt ingénieurs et arrangeurs, tantôt musiciens[4]. En tant que membre de ce groupe, Cosby jouera sur des centaines de morceaux durant les années 1960 dont Dancing in the Street de Martha Reeves & the Vandellas (1964)[6], sans être nommé dans les crédits, comme le prévoyaient les contrats des musiciens de la Motown à cette époque. Le groupe participera également à d'autres enregistrements auprès de maisons de disques concurrentes, comme chez Vee-Jay Records où on peut les entendre sur le titre Boom Boom de John Lee Hooker[2],[7].
Déjà séduit par ses talents de saxophoniste, Gordy lui attribuera d'autres tâches : Cosby sera à la fois arrangeur, producteur et parolier, accompagnant notamment le jeune Stevie Wonder dont il co-écrit et co-produit les premiers succès. Souvent associé à Sylvia Moy, ils travailleront de concert sur les titres Fingertips, My Cherie Amour, I Was Made to Love Her, Uptight (Everything's Alright) ou encore For Once in My Life[5]. Habituellement, Wonder proposera une mélodie, Moy s'occupant des textes et Cosby prenant en charge les arrangements. Cosby écrira également plusieurs chansons présentes sur les albums du chanteur américain (Angie Girl, Sylvia et Angel Baby) et coécrira avec lui The Tears of a Clown, demandant à Smokey Robinson d'en écrire les paroles : la chanson deviendra n°1 en 1968 pour The Miracles[4].
En 1971, il produit le titre C'est la même chanson de Claude François (une reprise de It's the Same Old Song des Four Tops) sur l'album du même nom[9]. Trois autres titres seront enregistrés dans les studios de la Motown à Détroit avec les Funk Brothers, tous produits par Cosby : Bernadette, Réveille-moi et Les Ballons et les Billes[10].
Cosby se retire de l'industrie musicale durant les années 1980 et ses dernières années sont parsemées de problèmes médicaux[4]. Il est admis à l’hôpital William Beaumont de Royal Oak le 25 juillet 2001 pour un triple pontage cardiaque. En raison d'infections trop tardivement détectées, il subira trois autres opérations mais succombera le matin du 22 janvier 2002, à l'âge de 73 ans. Lors de ses obsèques au complexe funéraire James H. Cole de Détroit, Stevie Wonder interprète My Cherie Amour devant trois cents personnes[3], Rance Allen et Jennifer Fouche lui rendant également hommage en chansons[11]. Il est inhumé au cimetière Forest Lawn du comté de Wayne[13].
Vie privée
Cosby a eu trois garçons : Kevin, né d'un premier mariage, puis Henry Jr. et William avec son épouse Patricia, rencontrée à la Motown, où elle fut successivement réceptionniste, technicienne de maintenance puis coordinatrice musicale[11].
↑Notes du livret. The Complete Motown Singles Vol. 4: 1964, 24 février 2006
↑Charles Shaar Murray, Boogie Man: The Adventures of John Lee Hooker in the American Twentieth Century, New York City, St. Martin's Griffin, , 237–240 p. (ISBN978-0-312-27006-3)